Chapitre 8 : Tout ça pour un jeu...

PDV Meurtrier

Maudits maknaes ! Ils sont plus débrouillards que je ne le pensais. Pourquoi fallait-il qu'en plus d'être intelligents, ils soient... beaux ? Qu'ont-ils fait pour que la nature fut aussi généreuse avec eux, alors que moi, elle n'a pas hésité une seule seconde à m'arracher ce qui m'appartenait.

Je passais une main sur mon visage,dessinant du bout des doigts les marques infamantes qui me rappelleraient jusqu'à la fin cette horrible soirée où ma vie allait prendre le chemin du non retour... Qu'il est loin le temps où j'étais encore un être humain normal, avec un visage et un nom...



FLASH BACK

Avant de devenir la Grande Faucheuse, j'étais simplement Yun Dae Ho, étudiant à l'université Kyung Hee, à Séoul. J'avais de bonnes notes, mes professeurs m'appréciaient et j'entretenais de bonnes relations avec les autres étudiants, sans pour autant lier d'amitiés particulières ou me joindre aux activités étudiantes.

Et un jour, lorsque je fis ma rentrée en première année de master en sciences, je vis une affiche qui annonçait la tenue d'une soirée d'intégration dans trois semaines. Je n'ai jamais été à ce genre de soirées car elles ne m'intéressaient pas. Mais d'après ce que m'ont dit d'autres étudiants, les soirées d'intégration de Kyung Hee se passaient toujours sans encombre et avaient des jeux assez amusants. Tenté, je décidais de me rendre au bureau de l'association étudiante afin de m'y inscrire. Et c'est là que je fis sa rencontre à elle.

Elle, Park Eunjung : étudiante en psychologie, elle était également considérée comme la plus belle femme de l'université - à juste titre - ainsi que la plus populaire. Et c'était elle qui m'accueillit lorsque je fis mon entrée dans le bureau, avec un sourire digne d'une actrice de cinéma.

D'un seul coup, j'eus l'impression d'être quelqu'un d'important à ses yeux. Après m'être assis en face d'Eunjung, j'expliquai la raison de ma venue. Tout en m'écoutant, elle nota quelques informations sur une fiche qu'elle me tendit pour signer. Une fois cela fait, je pris congé et la salua. Elle me répondit "J'espère te revoir bientôt".

À cet instant précis, j'ignorais que cette phrase allait avoir des conséquences directes sur mon existence. J'eus l'impression que le ciel me faisait un cadeau... et ça se confirma au fil des jours quand je recroisais régulièrement Eunjung lors de cours communs ou dans des salles de travail. Je découvris qu'elle était non seulement belle, mais aussi intelligente, cultivée et sincèrement amicale. Et nous sympathisâmes assez vite...


Bien sûr, tout cela avait énervé quelqu'un : Jang Il Kwon, le président des étudiants. Très respecté par la communauté étudiante, il était également réputé pour son arrogance et son ambition démesurée - il se murmurait à l'époque qu'il se destinait à une carrière politique, voire de devenir le prochain président de la Corée du Sud. Et il était également le petit ami de Park Eunjung... Forcément, le fait qu'elle aille discuter avec un autre garçon que lui me valut des remarques assez désagréables et condescendantes. Mais heureusement pour moi, elle venait me défendre et me rassurait en disant qu'il était un peu jaloux. Elle était loin du compte...

Le jour où la soirée d'intégration eut lieu, j'étais bien loin d'imaginer que ma vie allait déraper, au contraire. Je profitais pleinement de cette soirée où je participais à des jeux amusants (J'ai même remporté l'épreuve du « speed quizz » où il fallait répondre le plus vite possible). Mais ce qui me rendait vraiment fier, c'était que Eunjung m'encourageait et me félicitait à chacun de mes succès. Tout me donnait l'impression que j'avais pris la meilleure décision de ma vie. Du moins, jusqu'au fameux jeu de l'arrosage. Pour ceux qui ne connaissent pas le principe, il s'agit de tirer au sort parmi les étudiants qui ont gagné les différents jeux celui qui va être arrosé à coups de pistolet à eau par un petit groupe d'étudiants. À part d'être arrosé, il n'y a pas de véritable risque...

Le sort fit que je fus désigné pour être l'arrosé. Sous les rires et les encouragements, je pris place et fit face à six de mes camarades. Parmi eux, Il Kwon qui me fixait avec un sourire en coin qui me laissait une drôle de sensation. Si j'avais su ce qui m'attendait, j'aurais dû prendre mes jambes à mon cou...

Au signal, les six tireurs m'aspergèrent. Si au début tout allait bien, je sentis tout à coup un étrange picotement sur ma joue. Picotement qui se transforma brutalement en une atroce sensation de brûlure. Je poussais un hurlement de douleur qui alerta les personnes présentes. Tandis que certains gardèrent les arroseurs sous surveillance, d'autres essayèrent de me porter secours. Tout devint noir autour de moi, terrassé par la souffrance...


Je n'ai appris la vérité que le lendemain lorsqu'un délégué vint me voir dans ma chambre d'hôpital : Il Kwon avait mis dans son pistolet de l'acide et avait délibérément visé mon visage pour me punir d'avoir approché Eunjung. La même qui l'a dénoncé à la présidence de l'université et à la police, ainsi que ses cinq complices. En me levant, mon regard s'arrêta devant mon reflet et là, je compris l'ampleur des dégâts : de terribles brûlures constellaient le bas de mon visage d'hideuses cicatrices. Je me mis à hurler, comme un animal blessé : j'étais devenu un monstre !


La suite ne fit que prolonger le cauchemar : dès ma sortie de l'hôpital, je fus convoqué dans le bureau du président de l'université, en même temps que le responsable de mes brûlures, Jang Il Kwon. Durant l'entretien, j'eus la sensation que le sol s'effondrait sous mes pieds : ni plus ni moins, le président me demandait de retirer ma plainte, pour ne pas tâcher la réputation de l'université ni pour détruire le parcours d'Il Kwon, un étudiant "brillant promis à une grande carrière", selon ses propres mots. Il m'expliquait que si je persistais, je m'engageais dans une lutte administrative et judiciaire interminable où j'allais avoir beaucoup à perdre. Il n'avait pas tort : je n'avais pas les moyens de lutter. Résigné, je fus contraint d'accepter. Ravi, le président me promit que ma scolarité en serait grandement facilitée.

Une fois hors du bureau, je stoppais Il Kwon et lui demanda pourquoi il m'avait défiguré, il se contenta de me répondre "Ce n'était qu'un jeu ! De quoi tu te plains ?"


FIN FLASH-BACK

Un jeu ? Pour lui, avoir détruit ma vie n'était qu'un jeu ? Je commençais alors à comprendre que ce n'est pas un hasard qu'il s'en soit tiré sans problème : son père, préfet de police, avait fait pression sur la présidence de l'université pour que le scandale ne sorte pas. Dès cet instant, je décidais de m'éloigner des autres, ces lâches qui m'ont dit que j'avais provoqué cela en sympathisant avec Eunjung et qui ont osé affirmer que je devrais être heureux d'avoir été favorisé par la présidence. Mais ça ne me rendra pas mon visage...

Une fois mes études achevées, je partis faire mon service militaire où je dus supporter les regards et les moqueries de certains militaires .Peu à peu, je compris que le jeune homme rêveur que j'étais mourrait à petit feu et qu'autre chose était en train de prendre sa place. Cette chose apparaissait dans mes rêves sous l'apparence d'un squelette habillé de noir qui ricanait et me disait de laisser parler mes vrais instincts.

Intrigué par cette apparition, je fis des recherches et tombais sur une fiche parlant du Baron Samedi, personnage effrayant de la mythologie vaudou : l'apparition dans mes rêves. Fasciné, je me lançais dans de plus vastes recherches lors que j'eus fini d'accomplir mon devoir de citoyen. Dans la même période, je me mis à regarder des films d'horreur pour me changer les idées. C'est là que je découvris la saga SAW, où je fus subjugué par la complexité et l'ingéniosité des pièges de John Kramer. Cette découverte m'inspira mon œuvre...

Je décidais alors de disparaître de la circulation et trouvais un endroit pour installer mes pièges : un ancien complexe appartenant à la résistance coréenne lors de la guerre de 1953. Impeccable pour mon projet. Une fois mes installations achevées, je me mis en chasse contre tous ceux avec qui la nature s'était montrée généreuse alors qu'ils ne le méritaient pas. Une, puis dix, puis cent, deux cent victimes vinrent périr dans mes pièges... Bientôt,les médias virent les résultats de mon travail et me trouvèrent un nom digne des plus grands : « La Grande Faucheuse de Corée ».

Vous vous demandez sûrement si mes bourreaux ont eu affaire à mon courroux ? Et bien, oui : je me suis arrangé pour qu'ils le paient. Tous ont péri, même Jang Il Kwon à qui j'ai réservé la fin la plus satisfaisante : une mort lente et douloureuse dans les bras d'une vierge de fer et alors qu'il agonisait, j'ai enlevé mon masque pour que mon visage soit la dernière chose qu'il verrait.


Mais tout cela ne me suffisait plus : la Beauté devint ma pire ennemie, puisqu'elle m'avait tourné le dos. Et en voyant ces huit maknaes que l'on qualifiait de superbes, je décidais de frapper un grand coup et de les faucher à leur tour. Mais eux sont bien plus récalcitrants.


Qu'on se le dise, ils n'atteindront pas la porte de sortie...


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Voilà pour ce nouveau chapitre ! J'espère qu'il vous a plu et n'hésitez pas à vous lâcher dans les commentaires ! 

Petite information (pour ceux qui sont fans de la culture coréenne), je tenais à présenter les acteurs à qui j'ai emprunté les traits pour donner un visage à mes personnages :

- Yun Dae Ho/Baron Samedi : Lee Jong Suk

- Park Eunjung : Jung Chae Yeon (chanteuse du groupe DIA)

- Jang Il Kwon : Kim Woo Bin

Et bien sûr, je n'oublie pas le fanart réalisé par un artiste chilien LoreCoffee qui s'intitule - tout simplement - Baron Samedi et que vous pourrez trouver sur Deviantart.

Bisous et rendez-vous mercredi pour la suite de l'aventure !

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