21/ Inferno.


[Surprise du chef.... PdV : Min Yoongi]



Le sang pulse à mes tempes.

J'ai mal.

Je le sens bouillir dans mes veines.

Tout mon corps me brûle.

J'ai l'impression que je vais étouffer.

Ma respiration s'essouffle.

J'ai besoin d'air.


J'ouvre les yeux d'un coup en tentant de me redresser mais la tête me tourne. Je retombe sur le matelas et mes muscles semblent se briser en rebondissant dessus. Tout est flou autour de moi. Le bourdonnement de mes oreilles ne s'arrête pas.

Une silhouette bouge dans un coin et je distingue Taehyung qui se tient près du lit. Je ne veux pas voir son regard. Je m'en fous. J'ai mal. Ma vision se brouille et je me retourne pour étouffer un grognement dans le matelas.

La douleur s'intensifie au fil des heures. Le drap est trempé sous ma peau mais j'ai froid.

Hoseok se tient dans l'embrasure de la porte. Mec, aide-moi. J'en ai besoin. Mais ma voix ne sort pas. Je le regarde s'approcher de moi en souriant, avec son sourire de débile alors que je souffre. Il rit. Il rigole, cet enfoiré.
«Bah alors, Yoongi, ça ne va pas ? C'est bête hein ? T'aurais mieux fait de crever quand t'en avais l'occasion. »
D'un seul coup, ma respiration se coupe. Je tente de me débattre mais ses mains serrent mon cou trop fort et mes muscles ne répondent plus entièrement à mes mouvements. J'ai peur. Je suis terrorisé.Il ne veut pas me lâcher. Son visage se change d'un seul coup, c'est Kookie qui me regarde maintenant. Ses mains desserrent leur emprise et ses pouces caressent les larmes qui perlent sur mes joues. J'ai mal. Je le vois. Son regard doux. Son corps chaud qui vient contre le mien pour me rassurer et m'apaiser des souffrances qui commencent. Sa voix douce qui chantonne à mon oreille une berceuse lointaine.
Mon souffle se calme mais les spasmes qui secouent mon corps ne s'arrêtent pas alors que chaque mouvement ressemble à une aiguille plantée dans mon corps. Jungkook disparaît alors et mon crâne commence à me faire un mal de chien. Des coups de marteaux retentissent dans celui-ci. Et puis je sombre.


Encore quelques heures. La nuit s'est installée. Ou en tout cas je ne vois plus rien. Mes veines me brûlent encore mais les autres douleurs se sont un peu calmées. Ma tête me tourne encore pourtant. Je sais ce qui se passe. Ça sera sans doute un des rares moments à venir où je pourrais penser un peu.
J'ai peur.
J'ai peur.
J'ai peur.
Je veux fuir, je veux cette putain de piqûre, j'en ai besoin pour tenir.
Mon corps ne me répond plus assez pour chercher une dose dans cette baraque immense. C'est le début. Comment est-ce que je vais pouvoir survivre à la suite ?


Combien de temps est passé depuis que les douleurs sont là ? Elles se sont réveillées. J'ai peur. J'ai la trouille. Jamais ça n'aurait dû arriver. Si je n'avais rien dit, si je ne m'étais pas montré, rien ne serait arrivé. Je me dégoûte. Quelle loque je suis, dans cet endroit glacial aux allures de prison, des légers spasmes me parcourant. J'ai froid. Encore.
«Yoongi, je suis là...Calme-toi.. »
Je le sais. Il est là. Je le sens contre mon dos. Mais j'ai trop mal. C'est comme si on avait allumé un feu intérieur pour me consumer lentement en m'observant mourir. Tae est là. Mais il ne peut rien faire.
Il pose le tissu humide sur mon front. Ça me fait du bien. Mais pas longtemps. Comme d'habitude, j'ai envie de penser.


J'ouvre difficilement les yeux. J'ai l'impression que ça fait des jours que je me tords de douleur. Je suis tellement bon à rien que je n'arrive même pas à aller chercher cette foutue seringue dans les affaires de l'autre, là.
Il est devant moi.
Taehyung m'aide à me redresser malgré le peu de conviction que j'y mets.
«Yoongi... Une par jour.. Bientôt, tu iras mieux...»
J'arrive enfin à me concentrer un peu. Je vois sa mine défaite et fatiguée, ses mains triturant des petits objets. Il prépare ce qui va me sauver quelques heures. Bordel, j'ai perdu deux tiers des doses par jour. Je ne survivrai pas. Je vais lui claquer entre les doigts et je n'aurais que ce que je mérite. Après tout, c'est ma faute si on en est là.
Sa main fraîche touche mon bras et me fait frissonner faiblement. Puis l'aiguille entre dans mon bras et l'injection s'infiltre enfin dans mes veines. Je ferme les yeux, profitant des effets d'une montée qui m'avait manquée au cours des dernières heures. Après tout, je suis tellement bon à rien que je ne peux faire que ça. Profiter d'être détruit.


Je me sens planer. Je peux voir en face de moi, enfin. Taehyung n'a pas quitté le canapé. Mon état arrangé pour quelques heures par mon remède destructeur, je l'entends parler doucement.
«Je te promets que ça ira Yoongi..Je reste là.. »
Je ricane, sans pouvoir m'en empêcher. Je penche un peu la tête pour mieux le voir. Il pense que je n'ai pas compris qu'il veut me voir souffrir ? Il l'a toujours voulu. Et maintenant il me torture.
«Ouais, vas y donne-moi mes doses et ça ira bien mieux, ouais..
-Yoongi...
-Je sais. »
Il se tait. Je sais, c'est mon choix. Quoiqu'en fait non, il s'est permis de prendre ce choix pour moi.

La réalité est floue, la douleur a presque disparu. Mais je le sens. Ça va recommencer. Mes quelques heures de repos s'achèvent.

«J'ai le droit à une clope ? »
Le garçon face à moi me regarde. Je ne vois pas son regard. Je n'en ai pas envie. Et puis, c'est trop flou pour moi.
«Tu vas réussir à te lever ?
-Non. »
Ma gorge sèche ne supporte pas plus qu'un mot. Et dire que ce n'est que le début. Enfin je crois. Non ? Si. Si. Non. Je ne sais plus. Le temps est devenu flou pour mon corps, trop flou pour que je me repère.
La silhouette s'approche de moi et je sens des bras forts m'attraper pour me porter contre un corps chaud. Je laisse aller ma tête contre ce torse brûlant qui me protège du froid qui règne dans mon corps. Je suis gelé. Il me serre contre lui et je sens les quelques soubresauts quand il descend les escaliers. Mes yeux se ferment presque mais je ne peux pas me reposer. Je n'y arrive pas.
D'un seul coup, je suis sur ses genoux. On est dehors, assis sur le banc et je ne tarde pas à sentir son gilet recouvrir mes épaules.
«Tiens. »
Taehyung pose le paquet de clopes sur mes jambes et me tend le briquet. Enfin quelque chose qui ne m'est pas interdit. J'en prends une et l'allume, profitant bientôt de la sensation que la nicotine provoquait. Rien ne valait une clope parfois. Même si ça ne pouvait pas me calmer entièrement.
Je tire sur la cigarette pour en aspirer encore plus de sa saveur addictive et la laisse se consumer en soufflant la fumée grise. Dans mon dos, je sens sa tête se reposer entre mes omoplates. Ce contact aussi m'apaise, calmant la douleur de ma psyché. Difficilement, je recroqueville mes jambes contre mon torse, en boule sur ses genoux, et continue de fumer. Le ciel est gris. Il va pleuvoir.


La douleur me réveille, insoutenable. Un relent brusque remonte le long de mon œsophage et je tente de me lever mais m'écroule presque au sol. Le liquide brûlant et puant contenant sûrement mon dernier repas s'écrase au sol, sur mes vêtements et à moitié sur le drap tombé avec moi dans ma chute. Mes muscles me font mal et je suis en sueur. Pourtant, je suis glacé. J'ai tellement mal. Je ne peux pas m'arrêter de vomir. Mon ventre se tord jusqu'à être vide et laisser un sentiment de brûlure dans ma gorge. Je reste au sol, haletant.
Des pas.
Je vois les jambes s'arquer pour s'accroupir à côté de moi.
«Viens, ça va aller.. Je vais nettoyer ça, je vais t'emmener te laver... »
Ses bras rassurants m'attrapent à nouveau pour me porter dans l'immense salle de bains. Me voyant trembloter, il augmente le chauffage de la pièce. Il me pose, assis au sol, le dos contre le rebord de la baignoire pour m'aider à tenir, mais de telle sorte que je peux tourner la tête vers celle-ci.
«Je reviens, Yoongi. Si tu veux vomir, fais le dans la baignoire...Je vais faire vite.. »
Ses pas s'éloignent rapidement.
Je n'ai plus la notion du temps. Tout est long pour moi. Même la pulsation de mon sang à mes oreilles. J'ai l'impression que je vais exploser. Je le mériterai après tout ce que j'ai fait. Je devrai me tirer loin d'ici, vivre avec ces seringues qui me font supporter la douleur.
J'en peux plus.
J'en veux.
J'en ai besoin.
Mon corps me brûle à nouveau et je tourne faiblement la tête pour pouvoir vomir à nouveau, dans la baignoire. Mais je n'ai plus rien à éjecter, juste de la putain de bile qui me brûle le corps. Mes cheveux collent à mon front, j'ai froid, je suis trempé.
Je ris.
Je rigole, faiblement, sans m'arrêter.
Je n'y arrive pas, je m'en fous.
Je ris.
«Yoo- »
Sa voix s'arrête mais pas mon rire, nerveux et incontrôlable. Il a peur de moi. C'est ma faute. Je suis vraiment une belle merde. Une saloperie qui mériterait de crever dans un caniveau avec les rats. Mes cheveux sont même comme eux.
Il fait couler l'eau de la douche, face à moi et en profite pour nettoyer la baignoire pendant ce temps. Je l'ai tâché, je crois, parce qu'il retire son haut. Mes yeux sont vides mais je le fixe d'un œil glauque. Je n'arrive même plus à penser même avec les traces violettes sur sa peau.
J'ai juste mal. J'ai besoin de ma dose.
Il s'accroupit à nouveau et nettoie ma bouche avant de me déshabiller lentement. Je me laisse faire comme un pantin. Je n'ai pas la force de l'aider.
«Combien de temps... »
Ma voix est rauque, sèche. Je l'entends. Il soupire. Oui, je suis un boulet pour lui. Je n'ai toujours été que ça.
«Jusqu'à la prochaine... ou depuis que tu es là.. »
J'ai mal. Je m'en fous, de sa question de merde putain. Je veux qu'il réponde n'importe quoi mais qu'il me situe dans le temps.
«...Tout.
-Il reste quatre heures encore... Et ça fait trois jours environ... »
Je lève un œil vitreux vers son visage inquiet et cerné. Si peu de temps. Je vais finir par crever. En silence, détournant son regard du mien, il finit de me mettre nu comme un vers. Je le répugne. Un ricanement d'aliéné sort de mes lèvres. Je me répugne moi-même.
L'eau chaude ne tarde pas à couler sur nous. Mes spasmes reprennent un peu. J'ai mal.
Il est avec moi dans la douche. Il me serre contre lui à nouveau. J'entends sa voix chuchoter mon prénom comme une incantation. Les mouvements incontrôlés de mon corps disparaissent un peu et je me calme doucement, peu à peu. Taehyung prend la fleur de bain, je crois. Il commence à me laver comme s'il allait me casser. Je ferme les yeux. Je suis déjà brisé.

Je ne sais pas combien de temps il se passe, sous l'eau. Il ne parle pas. Ou si, peut-être. Mais je ne m'en rends pas vraiment compte, à part quand il chantonne une sorte de berceuse. Je me focalise sur le son et sur rien d'autre. J'ai l'impression que je vais chuter dans le vide si je regarde autour de moi.

Il me porte à nouveau dans le lit. Je porte ses affaires, je crois. Je sens son odeur partout sur moi.
Les draps sont propres, il a tout nettoyé. Je suis tellement pitoyable de lui faire faire ça. Je devrai me barrer et affronter ça seul. J'entraîne tout le monde dans la merde.
J'attrape le paquet de clopes instinctivement. J'en ai besoin.
Il ne dit rien quand au fait que je ne veuille pas aller dehors. Il ne dit plus rien, dans ma tête.
«Je reviens... Hoseok était entrain de m'appeler...Je vais le rassurer...Il s'inquiète pour toi tu sais... »
Je suis vide.
Je cherche un instant le visage d'Hoseok en allumant la clope. J'ai besoin d'une taffe.
J'inquiète tout le monde. Pourquoi faut-ils qu'ils soient à mes basques. Qu'ils me laissent en paix. J'ai envie de paix. De silence.
Il ne tarde pas à sortir de la pièce, je vois son dos disparaître de ma vue.

J'ai mal.

J'allume la cigarette et la porte mes lèvres, aspirant une bouffée de vie. Bordel, ça m'apaise. Enfin.
Je n'ai plus la force de rien, quand les effets des injections s'estompent. Sauf de fumer.
Mes yeux vides se perdent dans la flamme que j'allume et que j'éteins, jouant avec le briquet. Et si je le laissais tomber sur ce drap ou sur moi, combien de temps mes souffrances prendraient-elles pour cesser après avoir atteint leur maximum ? Ils seraient tous débarrassés.
De toute façon, je ne manquerai pas à grand monde. Je n'ai jamais manqué à personne. Ils m'ont toujours tous lâché comme la merde que je suis. Une sombre tâche dans leur vie blanche.


J'ai mal. La douleur s'est réveillée. Je regrette amèrement d'avoir parlé. De m'être montré. J'aurais jamais dû.
Tae m'aurait foutu la paix.
Il entre.
Il s'approche et s'installe sur le lit.
«C'est l'heure ? »
Je n'arrive qu'à murmurer, tellement en manque de conviction. Il hoche la tête et remonte ma manche. Si je n'étais pas là, il n'aurait pas à faire ça. Ça le dégoûte. Je le dégoûte, comme tout le monde.
Il m'injecte ma dose maintenant quotidienne, me faisant grimper dans le paradis que j'attendais avec impatience. En attendant la nouvelle descente aux enfers.


Je suis étonnamment calme. J'ai la tête vide. J'entends parler, à côté. Tae est au téléphone. Je m'en fous. Je regarde l'écran qu'il a allumé pour moi et me perds dedans, profitant de la plénitude que m'offre ma drogue.


Le liquide sort de ma gorge, me brûlant une nouvelle fois la gorge. Je n'ai eu le temps que d'ouvrir les yeux. Y'en a partout. Mon corps est parcouru de spasmes violents et ma migraine va faire exploser mon cerveau pour en faire gicler les morceaux restants sur les murs. Je n'arrête pas. Je vomis encore. Encore. Jusqu'à ce que mon corps se calme, à bout de force. Mes larmes coulent, je les sens. Mais j'ai l'impression que c'est du sang. Je pleure du sang. Je vais crever comme je le mérite.
La douleur de mes muscles et de mes os me transperçant, je sombre à nouveau en enfer alors que la porte s'ouvre sur des suppliques inquiètes.

J'essaie de me lever mais mon corps retombe mollement sur le matelas qui me paraît dur comme de la brique. Bordel, j'ai mal. Mais je veux ma dose. Je dois en avoir une. Mon portable est sur la table de chevet. Les draps ont été changé. Je suis tellement une merde d'avoir gerbé là comme un chien. Mais je suis aussi important qu'un putain de clébard.
J'entends rire. J'ai mal. Qui rit ?
«Bah alors, Yoongi, t'as besoin de mon aide ? »
Je tourne la tête vers la touffe rousse qui semble suspendue dans les airs. Jimin....Aide-moi....
«T'as même plus la force de te sortir de là, mon vieux. Il te torture, hein. Il aime te voir souffrir... Mais moi je t'aime, tu le sais bien. Alors je vais t'aider à abréger tes souffrances. »
Le corps flottant vole à quelques centimètres du sol mais je ne le remarque pas. La main qui m'a fait gémir plusieurs fois prend le portable et me le lance, le laissant atterrir à côté de moi.
«Sauve-toi, Yoongi. Tu sais que je t'aiderai toujours à te sentir plus calme... »
Ses doigts sont sur ma joue, maintenant.
Je compose mollement un numéro. La sonnerie retentit puis un bip.
«Vous êtes bien sur la messagerie de Jung Hoseok, veuillez... »
Je crie presque de désespoir vers l'appareil, réunissant mes dernières forces. Il doit m'aider. Hoseok, aide-moi à vivre. Bordel, j'en ai besoin, j'ai besoin de ma dose. Je vais claquer dans ce lit.
Jimin me regarde. Il sait ce que je fais. Il me soutient. C'est le seul à me soutenir, comme toujours.
«Tu connais d'autres gens, Yoongi. Ne réfléchis pas, je vais le faire... »
Il prend le téléphone et tape dessus. Je sais qui il appelle. Mon passé. Mais je n'ai pas envie de penser.
«Non ! Hyung ! »
Je lève un regard apeuré vers la silhouette de Jungkook qui est assis au bout du lit, tout à coup. Le brun lance un regard que j'imagine haineux à mon bienfaiteur.
«Hyung, fais pas ça. Réfléchis. Bas-toi. »
Je ne veux plus me battre.
J'en peux plus.
Ça va faire une semaine.
J'ai mal.
Je veux mourir.
Je veux ma dose.
«Yoongi, arrête. S'il te plaît... »
Tae tient mon poignet, doucement mais son contact me brûle. Les larmes coulent sans que je les arrête, sans que je les comprenne. Et puis je rigole. Je ris et je pleure, nerveusement, parcouru de nouveaux spasmes alors que Jimin et Kook disparaissent. Il raccroche rapidement et me regarde partir pour mon monde de douleur.


Je n'en peux plus.
Le temps s'est arrêté.
J'ai besoin de ma dose.
J'ai besoin de cette putain de dose.
Taehyung est en bas.
Je n'ai rien réussi à avaler quand il m'a apporté à manger.
J'ai très peu mangé, ces derniers temps.
Mais là, non.
Je ne peux plus.
Ma gorge se resserre pour m'étouffer quand j'avale quelque chose.
J'ai mal.
Mais j'ai besoin d'une vraie souffrance.
Je veux mourir.
Tout serait plus simple pour tout le monde. Je ne suis qu'un pauvre boulet à la con.
J'appuie sur son téléphone qui repose sur le meuble. Bon dieu. J'appelle le raccourci 1, comme il me l'a dit.
J'essaie de me lever, mais mes os semblent brisés. J'essaie de faire deux pas mais je m'écroule alors que ses bras m'entourent tout à coup, surgis de nulle part.
Il pose le nouveau paquet de clopes sur la table de chevet. Je ne sais plus combien j'en ai fumé. Beaucoup. Ça me calme.
«Salle de bains.. »
Je le vois hocher la tête et il m'y porte. Je veux calmer l'ouragan qui dévaste mon crâne et mon corps. J'ai mal.
Il me pose sur le rebord de la baignoire et je lui fais un faible signe.
«Pars.
-Yoongi...
-Pars putain, laisse moi deux minutes ! »
Je crie. Il m'énerve. Je suis pas un enfant.
Tae souffle.
«Je reviens dans deux minutes, je vais juste prendre tes affaires pour la douche. »
Il sort.


Deux minutes.


Deux minutes.


Deux minutes pour vivre.


Deux minutes pour calmer ma douleur.


Je n'aurais pas cru que ça me servirait.


Mais j'ai trop mal.


Me levant faiblement, je m'accroche à l'évier face à moi pour attraper le rasoir caché en hauteur. Je n'ai pas tenu debout depuis trop longtemps pour qu'il m'en croit capable. Même moi j'en doute.


De toute façon, je m'écroule.


Mes os claquent contre le carrelage froid.


J'ai mal. Un mal qui fait du bien. Je regarde, fasciné et vide, le sang s'écouler de la première coupure sur le blanc cadavérique. Encore. Et je recommence.


J'entends un cri et lève les yeux vers Taehyung, laissant le liquide rouge sombre couler sur le sol, mon bras relâché mollement, le rasoir dans ma main.


«Oops.»

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