A

Mathieu prenait tout la place dans son cœur au fur et à mesure que le temps avançait. 

Elle ne me confiait plus rien. Elle ne m'envoyait plus de message avant d'aller se couché ni même pour aller manger. 

Elle passait ses journées avec lui et elle me délaissait. 

Au début, je les suivais tout le temps. Dans la cour, dans les couloirs, devant les toilettes, au cinéma ou devant chez eux. 

Je devais de plus en plus fou de les voir tout le temps ensemble. 

Tous les jours je notais dans un carnet tout ce qu'ils faisait, à quelle heure et quel jour. 

J'en avais besoin. En l'écrivant, je me sentais toujours proche d'elle même si ses attentions envers moi étaient de plus en plus rares voire même inexistantes certains jours. 

Puis j'en ai eu marre de les suivre et de les voir tout le temps heureux pendant que j'étais maussade et énervé de l'éloignement de ma bien-aimée. 

Je ne venais plus en cours ou seulement aux seuls où j'étais sûr de ne pas les voir ensemble. 

Je n'allais exclusivement qu'en musique et en sport. Ces matières sont tout, sauf utile pour obtenir un très bon métier mais c'était les seuls qui me permettait de me libérer un peu de mon mal-être et qui m'empêcher de les voir. 

Je recevais des messages d'Éléonore lorsque je ne venais pas en cours. Pour seuls réponses, je ne lui répondais pas. 

Ne pas répondre à tout ses messages tellement mignon, même s'il n'y avait rien intéressant, me rendait malade mais je me persuadais que c'étais pour mon bien. 

Je devenais malade de ma jalousie et de l'amour que je portais à la fille qui ne m'aimera jamais comme je l'aime. 

Au bout de plusieurs mois, je ne venais même plus aux deux seuls cours qui me détendaient. 

Je restais enfermer dans ma chambre. Mes parents s'inquiétaient de plus en plus pour moi. Ils venaient me voir plusieurs fois par jour pour essayer de me résonner mais les seuls mots que j'entendais dans ma tête était : " N'y va pas, tu vas les voir".

Elle finit par venir un jour de mai. Il faisait assez beau ce jour-là. 

Si j'avais su, je lui aurais demandé de rentrer chez elle et de ne plus jamais me contacter. 

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