20.







Natsu



CINQUIÈME MOIS



Vendredi 16 Janvier | 13h08 | lycée Fairy Hils


J'enfile mes baskets dans les vestiaires pour rejoindre mon équipe qui doit déjà avoir commencé l'entraînement. Il ne nous reste plus qu'une semaine pour nous préparer avant que les matchs qualificatifs ne commencent.


Je ne peux pas dire si je suis prêt psychologiquement pour ces qualifications... au début du mois je l'étais malgré le fait que j'ai eu quelques angoisses, mais Grey avait réussi à me rassurer. Sauf qu'ensuite il y a eu la mise en garde de mes parents par rapport à ma moyenne et la sanction qui allait tomber si je ne la remontais pas. Si encore il n'y avait eu que ça à gérer, mais non ! L'annonce de mon meilleur ami m'a mise une sacrée gifle...


Je réalise que si Grey part pour le Québec, plus rien, mais alors plus rien ne sera pareil pour moi. Lucy a vraiment peur que la distance les éloigne mais je suis certain que ça ne changera rien entre eux vu leur lien, mais pour ce que est de mon amitié avec lui, je ne peux pas le certifier. Certes on est proches et meilleurs potes depuis qu'on se connait, mais je ne sais pas si je pourrais gérer la distance aussi bien que lui peut le faire. Ce n'est pas comme s'il était étranger à ces relations puisqu'il entretien une relation à distance avec Juvia et ça a l'air de fonctionner.


La question que je me pose c'est : est-ce que je suis capable de gérer une amitié à distance ? Je n'en sais rien... je n'ai jamais eu à vivre ça et je pense que parler et voir Grey seulement à travers un écran me ferait trop de mal. J'ai peur de tout foirer au final... je n'ai pas parlé de mes craintes à Lucy pour ne pas l'inquiéter, or je sens que je ne vais pas lui échapper longtemps.


À cause ce potentiel départ, je ne suis plus aussi déterminé à aller au tournoi inter-lycée. Si jamais Grey n'est pas présent, je ne vois pas l'intérêt d'y participer. Je suis parfaitement conscient que réfléchir ainsi est complètement débile, le basket c'est ma passion et on a peut-être la chance de participer à l'un des tournois les plus importants, pour ensuite se faire repérer et avoir une potentielle carrière dans ce sport. C'est une occasion à ne surtout pas rater et moi je remets tout en question à cause de l'éventuel départ de mon meilleur ami... c'est pathétique.


Merde ! Ça a toujours été notre rêve à tous les deux, si jamais il pouvait lire en moi, il me frapperait à coup sûr et il aurait raison. Peut-être que c'est de ça dont j'ai besoin, peut-être qu'il faut qu'on me frappe pour que je me ressaisisse ?


Je souffle avant de plonger ma tête dans mes mains, tout ce que j'éprouve et ressens en ce moment est en train de me submerger complètement. Je me sens si mal et je ne sais pas comment faire pour me sortir de cette situation oppressante.


Une main vient me caresser le dos. Je me crispe dans un premier temps, complètement surpris de ne pas être seul dans les vestiaires, puis je me détends quand je reconnais le parfum de Lucy. 


Elle s'installe sur le banc à mes côtés, toujours la main sur mon dos.


— Parles-moi Natsu, confies-toi à moi. Je vois bien que ça ne va pas et je déteste te voir comme ça.


Je n'ai pas besoin de relever la tête pour apercevoir combien elle se sent triste et mal pour moi. Si je la fuis ce n'est pas contre elle, au contraire, j'ai tant voulu qu'elle me prenne dans ses bras pour obtenir son réconfort, sauf que je m'y suis résigné pour ne pas l'inquiéter. 


Comme d'habitude je fais tout de travers et mes intentions se retournent contre moi.


— Excuse-moi, je ne voulais pas t'inquiéter.

— Eh bien c'est raté.


Elle rit quelques secondes avant de remonter sa main vers ma nuque. Ce simple contact de nos peaux qui se touchent me fait frissonner, je ferme les yeux pour profiter de ces gestes tendres.


J'ai l'impression que ça fait une éternité qu'on ne s'est pas retrouvé rien que tous les deux.


— Je suis paumé Lucy.

— Je comprends.


Je finis par me redresser pour la fixer, sa main ne quitte pas ma nuque. Nos yeux se croisent enfin, je peux voir toutes l'inquiétudes qu'elle me porte et à cette vision, mon cœur se serre. 


Bon sang quel idiot, comment j'ai pu la laisser se faire autant de mouron pour moi !


— Écoute, je sais que beaucoup de choses te préoccupent mais il faut que tu parles à Grey. Il en a autant besoin que toi, ça le frustre de te voir l'éviter tu sais ?

— Ouais j'en suis conscient, mais dès que j'ai l'intention d'en discuter avec lui, je prends finalement la fuite comme un putain de lâche.


Ma mâchoire se contracte en repensant à mon manque de courage légendaire, ça ne me ressemble tellement pas de fuir. Je suis du genre à assumer et dire ce que je pense mais là, je suis comme bloqué. 


Il va falloir que je me reprenne et que je discute sérieusement avec Grey, de toute manière je n'ai pas le choix... je dois passer par là.


— Je suis sûre qu'en parlant avec lui tu te sentiras mieux. Ce poids que tu portes sur tes épaules s'allégera, j'en suis certaine.


Elle a sûrement raison, je me sentirai mieux après m'être livré à mon meilleur ami, mais faut-il que je réussisse à arrêter de le fuir.


Je lui souris avant de prendre sa main non occupée et la porter à mes lèvres. Je l'embrasse doucement tout en la fixant, ce qui l'a fait légèrement rougir.


— Merci pour ton soutien et tes mots.


Cette fois, son sourire envahit son visage. Elle penche la tête sur le côté l'air soulagé et heureuse.


— Promets-moi de ne plus me fuir à l'avenir, d'accord ?


Je ne sais pas si je pourrais faire ce qu'elle me demande... certes nous formons désormais un couple, mais il y a des choses qui ne sont malheureusement pas prêtes de changer entre nous.


 J'ai toujours été solitaire et je ne partage pratiquement jamais mes soucis à part si Grey me tire les vers du nez. J'enfouis toujours au plus profond de moi mes craintes, doutes, peurs, inquiétudes, frustrations... j'arrive seulement à partager ma colère et ça c'est parce que je ne sais ni la contrôler, ni la gérer.


Tout est encore nouveau entre nous et il va falloir qu'on apprenne à construire notre lien et notre relation.


— J'essaierai.


Ma réponse n'a pas l'air de la contrarier, c'est même l'inverse. C'est comme si elle savait que je n'allais pas lui promettre, comme si elle avait pu accéder à mes pensées et comprendre.


— Ça me va.


Sa main qui était toujours sur ma nuque se dégage pour venir se poser sur ma joue. Son sourire me réchauffe le cœur comme elle c'est si bien le faire, puis ma copine capture mes lèvres pour m'embrasser tendrement. Je lui rends son baiser en saisissant sa taille, tout en la rapprochant de moi.


Ce moment à la fois tendre et réconfortant me fait me sentir plus léger. Cette sensation ça fait un moment que je ne l'avais pas ressenti et ça m'a affreusement manqué, elle m'a affreusement manqué.




18h34 | au parc


Je cours en dribblant vers le panier de basket pour marquer, je m'arrête et vise mais le ballon rebondit sur le cerceau avant de retomber sur le béton.


— Putain !


L'entraînement de tout à l'heure n'a pas été glorieux, bien que la discussion avec Luigi m'a fait du bien sur le coup, croiser le regard de Grey a suffi à me perturber. Le coach était vraiment furieux contre moi et je le comprends, ça fait déjà quelques jours que les entraînements sont des petites catastrophes et mon attitude, ainsi que mon moral jouent sur toute mon équipe.


Sting, Rogue et Jellal ont tenté de me parler mais j'ai fait comme avec Grey, je les ai évité. Luxus et Elfman eux, semblent à la fois inquiets et frustrés de voir leur capitaine se comporter de la sorte, mais aucun des deux n'aient encore venu m'en parler, pensant sûrement que mes amis allaient déjà s'en charger. Puis il y a Gajeel, qui se contente de me gueuler dessus pour que je me bouge, mais lui, je m'en contrefous de ce qu'il peut bien penser ou dire.


Je reprends le ballon et retente de marquer mais c'est de nouveau un cuisant échec.


Le ballon roule jusqu'à l'extrémité du terrain. Je le regarde s'arrêter en m'apprêtant à aller le chercher, or je me stoppe quand la silhouette de Grey apparaît dans mon champ de vision.


Son visage est impassible, il aborde son éternelle expression du mec blasé, les mains dans les poches et le regard fixe. Mon meilleur ami s'arrête au niveau du panier de basket, ce qui laisse une importante distance entre nous. J'ai l'impression qu'il s'est stoppé exprès pour me faire comprendre combien nous nous sommes éloignés depuis qu'il a fait son annonce au groupe. C'est comme s'il me rappelait notre éloignement et le fait que je fuis toute conversation et contact avec lui.


Mon estomac se noue, cette fois plus question de partir en courant, il faut qu'on parle. Rien qu'à son regard, il me fait comprendre que même si je tente de m'échapper, il ne me laissera pas faire.


— On dirait que quelque chose te préoccupe Nat'.


Je soupire en fermant les yeux.


— On peut dire ça.


Ses pas s'approchent de moi, je rouvre les orbes et le voilà à quelques centimètres de moi.


— Et si on allait marcher un peu ?  me propose-t-il.


J'hoche de la tête, récupère mes affaires et nous commençons à marcher dans le parc. Le silence entre nous est pesant, beaucoup trop pesant ce qui me déplaît fortement. Comment aborder le sujet après des jours et des jours où je me suis contenté de le fuir comme la peste ?


— Écoute, je sais pourquoi tu m'évites depuis des jours, j'ai bien compris que c'était lié à ce que je vous ai annoncé. Peu importe ce que tu penses de tout ça, dis-le-moi, j'ai besoin d'entendre ton opinion sur ce sujet, c'est important. Tout le monde m'a dit sa façon de penser, il ne manque plus que toi.


Je soupire avant de prendre une grande inspiration. C'est le moment de lui dire ce que je pense et ressens par rapport à son éventuel départ. Même s'il me dit qu'il a besoin de connaître mon ressenti et que je peux vraiment tout lui dire, on ne sait jamais à cent pour cent comment une personne peut réagir. Grey va peut-être être vexé ou blessé et je veux éviter cela car je me dois de le soutenir avant tout.


— Très bien, je vais te dire ce que j'en pense. Pour être franc avec toi, je suis du même avis que ma sœur. Pour moi, si tu pars tu viendras forcément à le regretter en abandonnant tes projets. Il est difficile pour moi de te comprendre ou de me mettre à ta place car pour ma part, le choix serait vite fait et je choisirai de rester ici. Tu sais bien que j'adore ma mère, mais je ne suis pas autant proche d'elle que tu peux l'être avec la tienne et ce qui est sûr, c'est que je ne la suivrai pas au détriment de mon rêve. Franchement Grey, il faut que tu choisisses en fonction de ce qui te motive réellement car tu ne pourras pas faire machine arrière. Sache que peu importe le choix que tu feras, je serai là pour te soutenir et je ne remettrai jamais en question ta décision.


Ça y'est c'est dit, je ne peux plus revenir en arrière car tout est lâché. Je n'ose pas affronter son regard, j'ai peur de voir ce qu'il pourrait s'y lire à l'intérieur.


— Merci pour ton honnêteté et j'étais sûr que tu pensais cela en réalité.


Je le fixe alors et aperçois son visage de profil, il a un léger sourire et ses yeux observent l'horizon. Grey semble soulagé mais également content, ce qui me fait froncer les sourcils.


— Je te connais par cœur Nat', ne l'oublie pas. Puis quand tu fuis, c'est que tu crains de blesser ou vexer quelqu'un alors j'ai vite compris.

— Dans ce cas pourquoi vouloir me l'entendre dire ?

— Parce que je voulais que tu confirmes mes pensées, mais aussi que tu puisses te libérer. On sait très bien tous les deux que si tu es aussi dispersé pendant les entraînements c'est à cause de ça.


Je baisse la tête, il a complètement raison. Quand quelque chose me tracasse je n'arrive pas à faire semblant et ça se ressent dans ce que je dis ou ce que je fais.


— Est-ce que tu m'en veux ?


J'écarquille les yeux et redresse la tête pour l'observer, il me fixe de ses prunelles bleu nuit avec inquiétude.


Comment peut-il penser que je lui en veux ? Bien sûr que non ! Jamais je ne pourrai lui en vouloir s'il décide de partir avec sa mère ! Tout ce qui m'importe c'est qu'il s'épanouisse et si Grey ressent le besoin d'être auprès d'elle, alors qu'il parte.


— Ne dis pas de conneries ! Quel ami je serai si je t'en voulais sérieux ?!

— Je mets tout en péril en partant, notre rêve, l'entrée à Duke, notre amitié...

— Grey ne pense pas à ça, il faut que tu suives ton cœur comme dirait Mira. Ne reste pas pour notre rêve ou pour moi, pense à toi bro'.


Un petit sourire s'affiche sur son visage, il semble de nouveau soulagé mais pas totalement non plus.


— Arrête de t'en faire pour moi ou pour qui que ce soit d'autre, c'est ta vie après tout.

— Sauf que tu fais partie de la mienne, vous faites tous partie de ma vie.

— Grey...

— À l'heure actuelle je ne sais toujours pas quoi faire.


Il lâche un profond soupir, c'est comme s'il le retenait depuis un très long moment. C'est là que je vois que mon meilleur ami avait besoin de moi pour se confier... quel con je fais, je remarque les choses bien trop tard, comme d'habitude.


— Excuse-moi de ne pas avoir été présent... c'était stupide de fuir.

— Tu fonctionnes comme ça après tout.


C'est vrai, c'est comme ça que je fonctionne sauf que je n'aurais pas dû agir ainsi, je regrette désormais.


— Plus sérieusement Natsu, si je pars, je ne veux pas que tu te décourages pour autant et que tu perdes de vue ton objectif, notre rêve. Réalise-le pour nous deux.


Plus facile à dire qu'à faire... si ce sport est devenu aussi important pour moi c'est parce que j'ai toujours partagé cela avec Grey et Jellal. Je n'ai jamais imaginé faire du basket sans eux, ni rentrer à Duke sans ces deux-là à mes côtés. Ça a toujours été nous trois, déjà que quand Jellal a voulu abandonner son rêve à cause de son manque de confiance en lui c'était compliqué pour Grey et moi, alors imaginer poursuive notre but sans mon meilleur ami, cela me parait infaisable.


Je ne peux pas le lui dire car il se sentirait coupable et je refuse qu'il reste à cause de moi, le connaissant il en serait capable. Sauf qu'il a raison, je ne peux pas me décourager juste parce qu'il ne sera pas présent, il y aura toujours Jellal et rien que pour ça je ne peux pas tout foirer, pas après tout ce qu'on a vécu et dû endurer pour en arriver là.


— Ne t'inquiète pas.  je le rassure.


Mon meilleur ami s'arrête subitement en plein milieu du chemin, je l'imite et le fixe avec un regard interrogateur. Puis, sans que je ne m'y attende ou m'y prépare, il me prend dans ses bras en ne disant rien.


Je reste là, abasourdi par cette étreinte si soudaine et particulière avant de répondre à ce contact et le serrer à mon tour dans mes bras.


C'est tellement rare qu'on se prenne dans les bras, non pas parce que l'on trouve ça niais ou qu'on pense que ça ne se fait pas entre mec, mais tout simplement parce que ce genre de moment nous gêne. Je compte nos étreintes sur les doigts de mes deux mains tellement que cela s'est produit rarement.


Si Grey a eu besoin de cette étreinte c'est qu'il est plus préoccupé et touché par cette situation qu'il laisse le croire et ça ne m'étonne vraiment pas de sa part. Il ne montre jamais rien et garde tout en lui, c'est que quand il est à bout qu'il se confie à Lucy ou moi.


— Si je pars, tu vas me manquer p'tit con.


Je souris amusé, les yeux me piquant affreusement, je les ferme pour repousser mes larmes. Il est hors de question que je me mette à chialer devant lui.


— Crétin va.


Lucy avait raison, je me sens bien mieux depuis que tout est clair entre Grey et moi. De toute façon je savais qu'elle allait avoir raison, comme la plupart du temps.






Vendredi 23 Janvier | 17h57 | lycée Fairy Hils


Aujourd'hui est le premier match de qualification pour le tournoi inter-lycée. Désormais nous devons perdre aucun match si nous voulons avoir le plus de chance de participer au tournoi !


Une semaine s'est écoulée depuis ma conversation avec Grey et tout ce que je peux dire c'est qu'après m'être livré, je me suis senti bien mieux. J'ai arrêté d'être aussi peu concentré lors des entraînements, ce qui a fait que nous avons eu une bonne semaine d'entraînement ! Je suis déterminé à remporter ce match ainsi que tous les autres qui viendront pour pouvoir accéder au tournoi.


Je compte me donner à fond tout comme le reste de mes coéquipiers. Tous affichent une mine plus que déterminée mais aussi d'excitation, ils sont également dans le même état d'esprit que moi, mais ils sont surtout prêts à s'éclater avant tout.


L'autre équipe à quelques mètres de nous dégage une énergie juste incroyable, nous ne sommes pas les seuls à être déterminé à gagner. Ce n'est pas non plus une surprise, mais cela nous met deux fois plus la pression.


Le coach me fait signe pour que je prenne la parole avant qu'on ne soit appelé pour rejoindre le terrain.


— Bon écoutez les gars, aujourd'hui est un jour spécial car ce n'est pas seulement un match que nous allons disputer, non, c'est notre place pour le tournoi inter-lycée ! Nous n'avons pas le droit à l'erreur comme vous le savez, nous devons gagner coûte que coûte pour y participer. Je crois en nous, je crois en nos talents, notre jeu, notre esprit d'équipe, je crois tout simplement en notre équipe ! Donnons tous ce que nous avons et gagnons ce match !


Mes coéquipiers crient pour approuver mes propos.


— Grey, sache que c'est peut-être la dernière fois que tu joues à nos côtés alors je veux que tu en profites et que tu t'éclates comme tu l'as toujours fait jusqu'à présent.


Mon meilleur ami ouvre de grands yeux et me regarde étonné. Il ne s'attendait sûrement pas à ce que je dise cela, mais je ne peux pas commencer à jouer sans lui avoir dit ce que je ressens.


— Merci d'avoir été un coéquipier si génial, merci pour ton talent, ton jeu splendide, ton bon esprit et ta maturité. Alors au nom de toute l'équipe de Fairy Hils, nous te remercions sincèrement et te souhaitons bonne continuation si jamais tu viens à partir.


Je sais que sa décision n'est pas encore prise, mais j'avais besoin de lui exprimer toute ma gratitude en tant que capitaine de cette équipe. Je ne pouvais décemment pas le laisser jouer ce match comme s'il s'agissait d'un quelconque affrontement, non. C'est peut-être notre dernier match ensemble en tant que membre de la même équipe et malgré que cela soit difficile pour moi d'imaginer cette équipe sans lui, sans mon pilier, sans mon meilleur ami, il fallait que je lui dise ces mots.


Ses yeux brillent d'émotions, il me sourit avant de fixer chaque membre de notre équipe.


— Merci les gars, merci du fond du cœur. Ça a été un vrai plaisir de pouvoir jouer à vos côtés autant de temps, merci.


Le coach vient casser l'ambiance émouvante qui s'était créée pour nous dire d'aller sur le terrain. Le match va débuter, l'équipe en face de nous est déterminée mais elle ne l'est pas autant que nous, ça c'en est sûr.







...







Trois coups de sifflet retentit dans le gymnase. J'arrête de courir complètement rincé, j'essaye de reprendre mon souffle mais mes poumons me brûlent. Je crois que je ne me suis jamais autant donné pour un match, je ne sens plus mes jambes et mes pieds, mon cœur se tape un sprint depuis près d'une heure et ma tête me fait un mal de chien.


Mon regard se pose sur le tableau des scores, deux points... nous gagnons avec seulement deux points d'avance. Je souffle de soulagement, des cris me font sortir de ma bulle, Sting, Jellal et Grey sont en train de sauter dans tous les sens pour exprimer leur joie.


Luxus s'approche de moi en me montrant son poing, je comprends vite et cogne le mien contre le sien.


— C'était un beau match.  dit-il.

— Ouais.


Mes amis, ainsi qu'Elfman et Gajeel nous rejoignent, on se met alors à extérioriser notre joie d'avoir gagné ce premier match des qualifications.


— Plus que cinq autres matchs à remporter et on pourra participer au tournoi les mecs !  s'extasie Sting.

— Calme-toi, fêtons déjà cette première victoire.

— Jellal a raison Sting, chaque chose en son temps.  je confirme.

— Oh vos gueules ! On va tous les défoncer s'ils sont aussi faibles que ça.

— Aussi faibles, tu as eu du mal à défendre ton joueur alors ne la ramène pas trop non plus Gajeel.

— Ferme-la le glaçon.

— Arrêtez de brailler bon sang !  se lasse Luxus.

— Décoince-toi un peu Luxus, les vrais hommes doivent montrer leur enthousiasme !

— Je ne te répondrai même pas Elfman.

— C'était un super match et je profite du fait que nous soyons tous réunis pour vous annoncer que je me suis enfin décidé.


Je me tourne vers Grey comme tout le reste de l'équipe. Je n'arrive pas à croire qu'il ait enfin pris sa décision et encore moins dans de telles conditions ! Son expression est toujours la même, impassible, c'est donc impossible de deviner quel choix il a décidé de faire.


Le suspens est bien trop pesant, moi comme tous les autres ne pouvons pas nous empêcher d'espérer que mon meilleur ami crache le morceau, en arrêtant de nous torturer de cette façon.


— J'ai décidé de rester ici, je ne pars pas pour le Québec.


J'entre ouvre la bouche mais absolument rien ne sort, je reste complètement interdit devant cet aveu.


Sting et Jellal sont les premiers à réagir, ils sautent sur Grey en criant de joie.


— Cool, ravie que tu restes parmi-nous.  prononce le grand blond.


Elfman se joint à Sting et Jellal alors que Gajeel se contente de soupirer. Il peut dire ce qu'il veut, je l'ai bien vu sourire une fraction de seconde après l'annonce de Grey.


— Tu es sûr de toi ?


Ses yeux s'ancrent dans les miens. Il me sourit sincèrement, un sourire sûr et fier qui montre que ce choix n'a pas été facile à prendre mais que cette fois, il est certain d'avoir suivi son désir ainsi que son cœur.


— Oui, j'ai réalisé qu'Erza et toi aviez raison. Si je pars maintenant, je finirai par regretter car jamais je ne pourrai vivre ailleurs ces moments uniques. Je veux participer aux prochains matchs et je veux qu'on se sélectionne au tournoi tous ensemble. C'est ce que je désire le plus.


Il pose la main sur son cœur ce qui fait pouffer Gajeel, nous l'ignorons tous royalement.


Quel soulagement d'entendre ces mots, de l'entendre me dire de vive voix qu'il choisit de rester ici, avec nous et qu'on va toujours réaliser notre rêve ensemble. Quel soulagement de me dire que rien ne va changer entre nous, qu'on aura pas besoin de communiquer par internet à cause de la distance et que notre amitié ne va pas disparaître ou changer. C'est un pur soulagement et jamais je n'avais rien ressenti de tel.


Cette fois-ci, c'est moi qui prend Grey dans mes bras en le serrant le plus fort possible contre moi pour lui montrer combien je suis heureux.


Cette journée ne pouvait pas être plus belle ! Mes notes s'améliorent ce qui fait que ma moyenne casse gueule est en train de remonter, nous gagnons le premier match de qualification pour le tournoi inter-lycée et Grey a décidé de ne pas partir au Québec avec sa mère. Que demander de mieux sérieusement ?


Mon meilleur ami me rend mon étreinte.


— Content que tu restes mon pote.

— Moi aussi Nat', moi aussi.


Pour la première fois depuis un bout de temps, je sens que je suis enfin à la sortie du tunnel sombre et angoissant où je me sentais prisonnier depuis un bon moment. Je peux apercevoir la lumière, cette lumière si étincelante qu'on est obligé de fermer les yeux pour ne pas brûler ses orbites. Je sens que je suis proche de la toucher et d'enfin me sortir de toutes ces merdes qui me sont tombées dessus depuis le début de l'année scolaire.


Je suis proche de la sortie, je le sais et j'espère que rien ni personne ne me repoussera au bout de ce sombre tunnel que je hais tant.




{4419  Mots}





Hey !

Voici le chapitre 20 !

J'espère que vous avez aimé !

N'hésitez pas à me donner votre avis en commentaire !

Si vous avez la moindre question, je me ferais un plaisir de vous éclairer ^^

Le chapitre 21 arrive bientôt !



Kisu ♥

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top