14.






Lucy



QUATRIÈME MOIS




Dimanche 8 Décembre | 12h17 | chez les Dragneel


Je le savais, je me connais par cœur ! Je savais que je viendrais à regretter ce qui s'est passé ! Je le savais pertinemment et pourtant, j'ai quand même été jusqu'au bout.


Je me suis laissée aller alors que je n'aurais pas dû ! Je me suis ouverte à lui alors que j'aurais dû le repousser ! J'ai couché avec mon pire ennemi et malgré le fait que nous aurions dû nous abstenir, c'était un moment incroyable.


Franchir un cap aussi important avec Natsu jamais je n'aurais pu l'imaginer, même dans mes rêves les plus fous ! Ce moment crucial et important dans une vie, je l'ai partagé avec Pinky, ce mec insupportable que j'ai toujours considéré comme mon ennemi mais aussi, celui qui fait battre mon cœur dès que je l'aperçois.


Plus le temps passe et plus j'assume mes sentiments envers lui, je les accepte sans les refouler, enfin... seulement devant lui en tout cas. Pour ceux qui est d'assumer devant mes amis, c'est une toute autre histoire.


Moi qui pensait aimer comme une dingue Léo à l'époque, ce soi-disant amour n'a rien à voir avec celui que j'éprouve pour Natsu. J'étais sûre de l'aimer mais je n'ai pas pu m'offrir à lui, alors qu'avec mon pire ennemi, je n'ai même pas eu besoin de réfléchir une seule seconde.


J'en avais envie, le plus improbable c'est que je me sentais en sécurité avec Natsu comme jamais je n'avais ressenti ça un jour. Léo n'a jamais su me donner ce sentiment de protection et de bien être alors qu'avec l'aîné des Dragneel, c'est complètement l'inverse.


Je ne comprends pas et le pire de tout, c'est que je ressens ça seulement depuis qu'on vit sous le même toit. Jamais auparavant on avait été aussi proches puisqu'on évitait de se croiser le plus possible. Vivre ici a changé pas mal de choses, or j'ai compris comme lui qu'on était attiré l'un par l'autre.


Le plus dingue c'est que ce n'était pas seulement de l'attirance physique qu'on peut lire ou voir dans n'importe quelle histoire montrant deux pires ennemis, ça a toujours été plus profond que ça. Je le trouvais beau bien avant que je commence à éprouver des sentiments, j'ai constamment su reconnaître que ce mec avait et aura toujours un charme indéniable. Puis en voyant son comportement et son attitude évoluer, je l'ai trouvé encore plus magnifique qu'il ne l'était déjà.


Depuis la nuit qu'on a partagé, comme à mon habitude je le fuis, ne trouvant pas d'autre moyen... fuir encore et toujours, j'assume me comporter comme une lâche ! J'assume ce qu'il s'est passé sauf que je ne veux plus en parler car ça n'aurait jamais dû arriver.


Une erreur ? Je ne sais pas si je peux qualifier cela d'erreur, du moins je n'en ai pas envie... or ça y ressemble bien pourtant.


Je soupire de désarroi avant de me laisser tomber sur le lit, puis la porte s'ouvre rapidement. Je n'ai pas besoin de voir qui vient d'entrer car je sais que c'est lui,  son parfum l'a trahi.


Je ferme les yeux avec violence, j'aimerais qu'il parte mais je ne suis pas capable de parler, tétanisée par ce qu'il va me dire. Nous n'en avons pas reparlé depuis puisqu'il était absent hier, donc j'ignore ce qu'il en a pensé ou ce qu'il a ressenti... mais j'ai tout de même peur qu'il regrette.


Et si tout avait changé ? Et s'il avait compris qu'en réalité, il ne ressentait rien pour moi ? Cette idée me terrifie de tout mon être. Même si je lui demande sans cesse de m'oublier, je ne le souhaite pas le moins du monde ! Je suis égoïste car je veux qu'il ressente encore des sentiments pour moi, mais moi je le repousse sans cesse en disant qu'entre nous c'est impossible.


Je suis cruelle de ressentir ça, or je suis en éternel conflit avec moi-même.


— Lucy.


Sa voix est à la fois douce et rauque alors que son ton veut tout dire. Il souhaite qu'on parle de suite.


— Arrête de me fuir, il faut qu'on parle.

— Non...


C'est tout ce que j'arrive à lui répondre. Je ne veux pas parler, pas maintenant ! Je ne suis pas prête, est-ce que je le serais un jour d'ailleurs ?


— Tu ne peux pas m'ignorer éternellement, pas après ce qu'il s'est passé... on doit en parler.

— Je n'ai rien à dire.


Il souffle, je sens qu'il se retient pour ne pas s'énerver.


— Pourquoi tu fais toujours le contraire de ce que tu veux vraiment Luigi ?

— Parce que c'est la meilleure des choses à faire.


Est-ce que ça l'est vraiment ?


— Tu te trompes sur toute la ligne.


Il soupire de désespoir et reprend :


— Est-ce que tu regrettes ?


Je sens bien qu'il a peur que je lui réponde positivement et cela me brise le cœur en même temps que ça me rassure. Il n'a l'air de ne rien regretter de son côté.


— Parce que moi je ne regrette rien Lucy, ça a confirmé ce que je pensais déjà... je veux vraiment essayer d'être avec toi.


Je retiens encore une fois mes larmes, ses mots me touchent tellement.


— On n'aurait jamais dû aller aussi loin mais... mais je sais qu'au fond de moi ce n'est pas une erreur. J'en avais envie du plus profond de mon être.


Lui dire ça est ridicule puisque ça ne change rien à la situation actuelle, mais je dois être honnête avec lui. Je refuse de lui mentir en disant que c'était une erreur car même si c'est regrettable, dans le fond je ne regrette rien.


Tout se contredit en moi, encore et toujours... 


— C'est ce que je ressens aussi.

— Mais ça ne change rien Natsu, je n'ai pas changé d'avis.

— Qu'est-ce que tu peux être têtue quand tu t'y mets bordel.   râle mon pire ennemi.


Il souffle de nouveau, un lourd silence s'installe.


— Je ne suis pas assez bien, c'est ça qui te fait peur ? Vu que ma réputation avec les filles est désastreuse tu as peur que je te fasse du mal ? Sois honnête pour une fois Lucy, dis-moi ce que tu ressens vraiment pour moi ! Qu'est-ce qui t'empêche de te lancer ? Tu as le droit d'avoir peur, je sais que je suis loin d'être un mec parfait mais j'ai évolué et ça c'est dès que tu es près de moi. Tu ne te rends pas comptes du pouvoir que tu as sur moi... je ne peux pas te faire de mal, jamais. Même quand on ne pouvait pas se supporter, jamais je ne t'aurais fait quelque chose qui aurait été susceptible de te blesser, jamais. Si c'est ça dont tu as peur, dis-le-moi, sois franche avec moi, j'en ai vraiment besoin.


Ses doutes et ses craintes prennent possession de lui, il a peur d'être la cause de mon refus de me lancer dans une relation avec avec lui alors qu'il se trompe sur toute la ligne. Comment il peut penser une seule seconde cela ? Je sais bien tout ça, je sais qu'il a évolué sinon on n'en serait pas là où on en est aujourd'hui !


À force de fuir toutes conversations sérieuses, il est venu à la conclusion d'être le problème à cette histoire. C'est de ma faute, c'est encre de ma faute ! Je ne suis qu'une imbécile !


Je me redresse du lit et le regarde enfin, mes larmes continuent de couler alors que lui, il fait tout son possible pour retenir les siennes. Depuis ces dernières semaines, on ne fait que de pleurer et c'est lassant, j'en ai marre, vraiment marre.


— Comment tu peux penser ça ? Comment tu peux rejeter la faute sur toi Natsu ? Tu n'es en rien le problème à mon refus, tu n'es pas responsable de ça, en rien ! Je sais qui tu es et que tu as changé, comment ne pas le voir ? Je sais aussi que jamais tu ne m'aurais fait du mal gratuitement, ennemis ou pas, ça ne te ressemble pas. Je sais exactement comment tu es, je te connais par cœur, depuis le temps.


Il semble soulagé ce qui me rassure.


— Si je n'arrive pas à me lancer c'est cause de moi, de mon passé avec Léo, des mes peurs mais surtout, du regard des autres. Je sais que tu n'es pas comme Léo, je le sais parfaitement mais quelque chose me bloque. Et puis qu'est-ce que les gens diraient ? Nos amis ? Est-ce qu'ils comprendraient ? Moi je ne suis pas comme toi ou Erza, je ne suis pas aussi forte pour me foutre des regards des autres. J'essaye de travailler sur ce point mais c'est dur, vraiment dur. Je ne veux pas que tu te coltines un boulet de mon genre, j'ai encore trop de blessures ouvertes, je ne suis pas prête. Malgré tout, sache une chose, je ressens des sentiments pour toi et ça, je l'accepte entièrement.


Mon ennemi baisse la tête et serre la mâchoire, je me mords la lèvre nerveusement.


C'est désormais trop tard, aucun retour en arrière n'est faisable. Tout est dit, tout est clair, on ne pourra jamais revenir dans le passé, on ne pourra jamais se comporter comme avant, durant le temps où on ne se supportait pas. 


Si nous ne pouvons pas être ensemble alors qu'est-ce qu'on va devenir lui et moi ? Allons-nous nous éviter jusqu'à temps que tout s'efface ?


— Putain mais qu'est-ce qu'on s'en fout des autres ! Je serai là et si un seul ose critiquer, je lui foutrai mon poing dans sa face. Pourquoi tu penses que tu vas affronter cela seule ? Je serai là moi Lucy, toujours. Puis nos amis l'accepteront, ils n'auront pas le choix de toute façon.


J'aimerais lui dire "d'accord", j'aimerais me laisser aller et enfin être avec lui mais mon blocage m'en empêche.


Je baisse honteusement la tête et serre mes mains. C'est horrible, j'ai l'impression d'être un monstre.


— Je peux t'attendre le temps qu'il faudra, mais pas si ça ne sert à rien.


Ma respiration se coupe et mon cœur tambourine dans ma poitrine. La porte claque, il est parti directement après sa dernière phrase.




"Je peux t'attendre le temps qu'il faudra, mais pas si ça ne sert à rien."




Est-ce que j'arriverais un jour à dépasser ce blocage qui m'empêche d'être véritablement heureuse avec Natsu ? Rien n'est moins sûr...


Je déteste cette situation, je déteste être aussi indécise, je déteste voir Natsu aussi mal, je me déteste...





Jeudi 19 Décembre | 18h31 | chez les Dragneel


Alors que j'ai cherché partout le bouquin que je suis en train de lire en ce moment, je me retrouve devant la seule pièce où je n'ai pas pénétré : la chambre de Natsu.


Il ne peut être qu'ici, il est nulle part ailleurs ! C'est si improbable, pourquoi Pinky aurait pris mon bouquin ? Il n'aime pas lire en plus... à moins que c'était pour m'attirer, pour que je vienne à lui ?


Depuis notre conversation il y a plus de deux semaines, on s'est très peu croisé et reparlé. Ses entraînements de basket y sont pour beaucoup, le coach leur demande beaucoup d'efforts ces derniers temps car ils ont un gros mach à la rentrée, en janvier.


Bien que je fais de mon mieux pour l'éviter, il me fuit aussi et je crois qu'il a compris que j'avais besoin d'espace. C'est pour ça que mon livre ne peut pas se trouver dans sa chambre, c'est ridicule...


Je prends une grande inspiration et entre tout de même dans la pièce. Mon ennemi est en entraînement donc ça ne m'empêche pas de vérifier quand même, on ne sait jamais.


Sa chambre n'a pas changé depuis la dernière fois où je suis venue. Après une brève observation, je me concentre sur le but m'ayant amené ici et commence à chercher mon livre un peu partout. Je ne mets pas longtemps à le trouver puisqu'il est sur son bureau, donc c'est bien lui qu'il l'avait...


Je le récupère mais dans mon geste, je fais tomber un dossier de feuilles qui était sous le bouquin. Je le ramasse et comprends que c'est l'un de ses dossiers à rendre pour le lycée.


Ma curiosité me pousse à lire le sujet et je tombe de haut quand je vois ce denier : "Donnez un avis sur le sentiment de vouloir quelque chose de toutes ses forces sans jamais abandonner."


Est-ce le hasard ou le destin ? Quel pouvait être la possibilité de tomber sur un tel sujet à cette période précise ? Tout est contre nous ! On essaye d'oublier ne serait-ce qu'un peu et quelque chose nous remet immédiatement le nez dans nos problèmes. C'est comme si une force inconnue refusait de nous laisser du répit.


Je m'assois alors sur le lit double de Pinky et me met à lire ce qu'il a écrit, juste pour le comprendre un peu plus, puis également me mettre à sa place le temps d'un instant.




"Vouloir quelque chose peut s'expliquer de différentes manières. Il y a déjà l'obsession qui nous pousse, le désir, l'envie, l'obligation, le sens du devoir ou encore la volonté.

Certains points se rejoignent c'est indéniable, mais chaque terme est caractérisé différemment quand même.

Le sentiment de vouloir quelque chose et de tout faire pour l'obtenir est avant tout un état d'esprit. Peu importe la raison principal, tout se relie tel un puzzle."




Je parcours encore et encore chaque paragraphe, chaque ligne, chaque phrase, chaque mot. C'est comme s'il ouvrait son cœur, c'est comme si je pouvais lire en lui.




"Mon avis est que peu importe les obstacles qui se mettront sur le chemin, peu importe la difficulté, l'échec, la déception, le temps... il ne faut rien lâcher.

Abandonner, renoncer ne sont pas des solutions, au contraire, il faut s'accrocher jusqu'au bout encore et encore.

La force mental et la volonté y sont pour beaucoup mais si obtenir une chose est plus qu'importante pour nous, il suffit juste d'y croire et de poursuive ses efforts."




Est-ce que cela vaut aussi pour moi, pour nous ?




"Bien évidemment il m'est arrivé de vouloir quelque chose au point de devenir fou, mais ne pas garder son self contrôle est mauvais et ça n'aide en rien à notre quête.

J'ai appris qu'il faut savoir réfléchir avant d'agir. Avant, jamais je ne me serais posé pour réfléchir patiemment à une solution, j'aurais foncé dans le tas comme un bourrin. Évidemment ça ne sert à rien et ça empire juste la situation.

Il faut également être capable de peser le pour et le contre, de prendre les bonnes décisions même si parfois il s'avère qu'on est contre. Être contre est peut-être frustrant mais si c'est le prix à obtenir pour avoir ce que l'on désir, c'est un sacrifice à prendre. (ex : le temps)."




Mes yeux brillent, il est clairement en train de parler de moi, je le sais.




"En tout cas, je n'abandonnerai rien et je me battrai s'il le faut parce que c'est ce que je souhaite plus que tout qui est en jeu.

Pour conclure, il faut de bons sentiments et un bon état d'esprit pour arriver à ses fins. Être impatient ou reculer face à la difficulté est le mauvais chemin pour accomplir notre quête car ce n'est pas en contournant l'obstacle que ça marchera, il faut l'affronter, tout simplement."




Mes larmes coulent le long de mes joues, cette fois, ce message est pour moi et il a entièrement raison.


Ce n'est pas en fuyant, en contournant l'obstacle comme il dit, que j'arriverais à avancer et aller de l'avant. Il faut que j'affronte mes peurs et je vais faire tout mon possible pour être à la hauteur de ses attentes, même si ça me semble impossible...


Je ne sais pas comment m'y prendre pour vaincre tous mes démons... ça me semble irréalisable, pourtant, j'ai envie d'y arriver pour lui, pour nous mais surtout, pour moi.


Je peux au moins essayer, je lui dois bien ça.


La porte s'ouvre soudainement, je me mets à paniquer. Merde ! Natsu rentre d'habitude plus tard ! Oh non c'est une catastrophe s'il me trouve dans sa chambre, en pleurs, son devoir dans les mains.


Je me lève du lit et cache le dossier de feuilles derrière mon dos, mon cœur bat tellement vite que j'ai l'impression qu'il va exploser. Mes mains deviennent moites et je ne parle même pas de ma respiration...


J'écarquille les yeux quand je vois la chevelure écarlate de ma meilleure amie. Erza semble aussi étonnée que moi de me trouver dans la chambre de son aîné, elle me fixe sans sourciller avant de refermer la porte.


Je ne sais pas si c'est mieux que ce soit Erza plutôt que Natsu, mais je ne voulais vraiment pas qu'il me trouve dans sa chambre, en train de lire son dossier.


J'essuie mes joues humides à cause de mes larmes et essaye de sourire à mon amie, or elle n'est pas idiote et comprend vite que rien ne va.


D'un signe de tête, ma meilleure amie m'indique de m'asseoir sur le lit où j'étais installée avant qu'elle ne rentre, nous nous retrouvons l'une à côté de l'autre. Son regard bienveillant m'incite à lui expliquer mais je reste muette, je ne trouve pas les mots.


— Tu sais que tu peux tout me dire.   commence-t-elle.


J'hoche la tête, elle pose sa main sur la mienne comme pour me donner du courage et de la force. La chaleur qui émane de cette dernière m'apaise et me permet de me détendre.


— Pour commencer, qu'est-ce que tu fais ici ?

— Je venais voir si mon livre était là.


Je lui montre d'un geste de la tête le bouquin posé sur le bureau, ses yeux bruns se posent sur ce dernier.


— C'est tout ?


Son ton montre qu'elle n'est pas convaincue. Je secoue la tête mais je ne dis rien, comment expliquer ce qu'il se passe entre son frère et moi ?


D'un côté j'ai envie de tout lui révéler, de me confier à elle car elle est ma meilleure amie et je suis sûre qu'elle peut comprendre. D'un autre côté, elle est aussi la sœur de Natsu et peut-être qu'elle est contre une possible histoire entre nous, même si j'en doute fortement cela reste une possibilité.


— Il s'est passé quelque chose... avec Natsu ?


Ses mots sont hésitants, je vois bien qu'elle ne sait pas trop quoi me demander puisqu'elle ignore tout.


— Lu', quoi qu'il s'est passé dis-le-moi, jamais je ne te jugerai.


Je souffle et ferme les yeux, il est temps de la mettre au courant. En parler à Erza est bien plus simple que d'en parler à Grey. Ma meilleure amie peut comprendre alors que pour mon frère de cœur, c'est plus compliqué...


— On a couché ensemble.


Je l'entends étouffer un cri de surprise, je n'ose pas ouvrir les yeux, c'est trop dur. Si jamais il s'avère qu'elle soit déçue, je ne veux pas le voir dans son regard, je ne le supporterai pas.


— Alors là... je ne m'y attendais pas...


Sa main presse la mienne ce qui me fait rouvrir les yeux, le sourire qu'elle m'offre me rassure directement.


— Pour quelle raison ?  ose-t-elle demander.

— On ressent des trucs...

— Des trucs ?

— Sentiments.

— Non ?!


Elle écarquille les yeux de surprise.


— Je sais que ça peut paraître fou car ça l'est ! Lui comme moi on ne s'attendait pas à ressentir de tels sentiments l'un pour l'autre mais ils sont biens réels et forts. Je sais que tu dois te demander des tas de choses mais si nous avons couché ensemble, c'est parce que nous le souhaitions vraiment.

— Calme-toi Lu'. Oui je suis choquée, qui pouvait imaginer un truc pareil... mon frère et ma meilleure amie ? Je l'ai toujours souhaité secrètement mais jamais je ne pensais que ça arriverait, je n'ai rien vu venir. C'est vrai que Nat' était bizarre ces derniers temps, mais j'ignorais que tu étais la cause de tout ça.

— C'est de ma faute s'il est aussi distant de tout... il veut être avec moi mais je le repousse.

— Tu as un blocage n'est-ce pas ?


Cette fois, c'est à moi de faire de gros yeux, elle se met à rire.


— Je suis ta meilleure amie Lucy, je te connais par cœur et si tu es dans cet état c'est parce que tu te bats contre toi-même.

— Exactement... je t'assure que je veux moi aussi être avec lui, mais je n'arrive pas à passer outre ce putain de blocage et en attendant, il souffre.

— S'il t'aime vraiment il t'attendra et comprendra. Tu as vécu beaucoup de choses difficiles après tout... ton harcèlement au collège, ta rupture difficile avec Léo...


Je baisse la tête, si j'ai autant peur du regard des autres c'est principalement parce que j'ai été harcelée au collège pendant deux ans et demi.


Personne de mon groupe ne l'avait remarqué car ils n'étaient pas dans la même classe que moi à l'époque. Pendant deux ans j'ai été dans la même classe que des filles horribles qui m'ont harcelé et mise à l'écart de tout le restant de la classe. Je n'ai jamais pu le dire à mes amis ayant trop honte, je refusais d'en parler à qui que ce soit.


Les filles me rabaissaient, m'insultaient et par fois même, me frappaient dans les vestiaires. Je n'ai jamais su la cause de leur acharnement sur moi, peut-être le fait que j'étais seule dans la classe...


Mon année de quatrième a été différente, malgré le début de l'année chaotique car je me suis encore retrouvée dans la même classe que ces filles, tout s'est arrêté grâce à Erza.


Le harcèlement que je subissais n'était que pendant les cours, quand il n'y avait que ma classe. Pendant les pauses, vu que j'étais avec mon groupe, personne venait me chercher des noises.


Une fois, je finissais les cours plus tôt qu'Erza, alors j'avais décidé de l'attendre à la sortie. Les filles de ma classe ont profité de cette occasion pour s'en prendre à moi. J'étais piégée par ces garces, heureusement pour moi, Erza est intervenue à temps et a tout stoppé.


C'est à partir de ce moment que je lui ai tout raconté, absolument tout. Elle s'en voulait de n'avoir rien vu, mais c'est moi qui m'empêchait d'en parler à cause de cette honte que je ressentais sans cesse. Je n'avais pas su me défendre seule, j'étais faible et fragile et j'avais honte alors que je n'aurais pas dû ressentir cela. J'étais la victime de cette histoire, pas l'inverse.


Après ça, les filles qui me harcelaient ont été renvoyées et j'ai enfin pu revivre et ne plus flipper d'aller au collège.


Cette affreuse expérience m'a traumatisé et le regard des gens me terrifient encore. Je sais que je dois bosser dessus, c'est dur mais je veux le faire pour vaincre enfin cette peur qui m'empêche d'avancer, ce fameux blocage.


— Je m'en veux...

— Tu n'as pas à t'en vouloir. Il faut que tu sois prête, tu ne dois en aucun cas te forcer Lu'.

— Tu crois que si un jour on se met ensemble, les autres comprendront ?

— Évidemment quelle question ! Mira n'attend que ça, je suis sûre que son coup avec Hibiki était pour faire réagir Natsu. Tu sais qu'elle devine bien ces choses-là, c'est elle qui a cramé les sentiments de Wen' et Rogue. Yuki et Wendy seront heureuses pour toi, si tu es heureuse, elles le seront aussi. Pour Sting, Rogue et Jellal, c'est pareil.

— Et Grey ?


Je croise le regard septique d'Erza, même elle ne semble pas trop convaincue par l'acceptation de cette nouvelle.


— Bon, cela risque d'être plus complexe avec lui, mais il finira par accepter s'ils voient que tout va bien. C'est un gros stressé de la vie, il s'inquiète pour toi car il t'aime énormément. Puis il veut te protéger pour ne pas que tu souffres comme avec ton ex. Nat' est son meilleur pote, il se méfiera au début mais vous lâchera avec le temps. Si jamais il ne veut rien entendre, je serai là pour lui faire comprendre de se détendre.


Elle montre son poing ce qui me fait pouffer.


— Merci Erza.

— Tu sais que tu peux compter sur moi, n'hésite pas à te confier à l'avenir.


Je grimace légèrement me sentant coupable, elle me prend alors dans ses bras pour me rassurer ce qui marche.


Heureusement que je l'ai près de moi, comment je ferais sans elle ? Depuis l'enfance Elle a toujours été là pour moi. Erza m'a aidée à reprendre confiance en moi après mon harcèlement, elle m'a redonnée le sourire après ma rupture avec Léo, elle sait apaiser mes doutes quand je commence à stresser pour mon choix d'avenir... il n'y a aucun doute, c'est la meilleure amie qui puisse exister, je suis heureuse de l'avoir.


Ses conseils sont précieux et je compte bien les suivre ! Il faut que je parle avec Natsu sérieusement et cette fois, je ne fuirai plus. Il faut que je lui demande du temps et s'il ne peut pas m'en donner, j'accepterai de le laisser partir, même si cela risque de me briser le cœur. C'est un risque à prendre, je n'ai plus le choix désormais.




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Hey !

Voici le chapitre 14 !

J'espère que vous avez aimé !

N'hésitez pas à me donner votre avis en commentaire !

Si vous avez la moindre question, je me ferais un plaisir de vous éclairez ^^

Le chapitre 15 arrive bientôt !



Kisu ♥

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