12.





Natsu


TROISIÈME MOIS



Dimanche 17 Novembre | 10h15 | Chez les Dragneel


La maison est vide aujourd'hui, mes parents sont partis emmener Roméo à son tout premier tournoi de basket et ils ont décidé d'y rester toute la journée. Ils devraient rentrer aux alentours de vingt et une heure.


Erza passe sa journée avec Jellal, depuis que les deux se sont réconciliés ils ne se quittent plus ces deux-là. Je suis très heureux d'avoir réussi à faire changer d'avis mon ami sur son choix d'avenir. Je ne sais pas comment je m'y suis pris mais ça a payé... Grey est soulagé, comme le reste de l'équipe d'ailleurs.


La bonne nouvelle c'est que Wendy et Rogue se sont eux aussi réconciliés ! Je ne m'y attendais pas, c'est Sting qui me l'a appris hier aprèm. Même s'ils s'aiment tous les deux, ils ont décidé de rester simplement amis, enfin, c'est plus la décision de Wen'. Or connaissant son passé et ce qu'il s'est produit au feu de joie, je comprends tout à fait qu'elle ne veuille pas plus.


Tout commence à redevenir comme avant, les tensions s'évanouissent et c'est tant mieux.


J'entends la porte de chambre de Lucy s'ouvrir, elle s'est réveillée. Je suis seul avec elle aujourd'hui et je dois avouer que ça m'arrange bien.


Je l'ai embrassé à la fête de Sorano, je l'ai embrassé et elle m'a embrassé de nouveau juste après. C'était incroyable, je n'avais jamais ressenti de tels frissons en embrassant qui que ce soit. J'étais comme émerveillé par toutes les nouvelles sensations que je ressentais à cet instant ! Je ne les connaissais pas, c'était la première fois que ça m'arrivait et j'ai aimé, bien plus qu'aimer même.


Lucy... j'avais envie de l'embrasser depuis cette fameuse soirée où on était sur le point de le faire. Depuis cette soirée qui nous a fait littéralement changer, depuis que tout est devenu bizarre entre ma pire ennemie et moi.


Quand je l'ai vu quitter la fête en vitesse vendredi soir, j'ai bien compris que c'était à cause de Sorano et moi. Je l'observais du coin de l'œil, Luigi était de dos. Yukino nous a remarqué et s'est empressée de le dire à Lucy, je ne doutais pas qu'elle allait lui balancer connaissant la copine de Sting.


Quand les yeux noisette de ma pire ennemie se sont posés sur nous, elle a dégluti. Son visage et son regard se sont durcis et elle a fait tout son possible pour ne rien laisser paraître devant Yuki.


À la seconde où elle s'est dirigée vers la sortie, je l'ai suivi sans me soucier un seul instant de Sorano. J'avais l'intention de la rattraper car j'étais persuadé qu'elle allait rentrer mais non, elle s'était juste isolée.


Malgré tous ses efforts pour me cacher sa tristesse derrière son agacement, j'ai bien vu que ça la dérangeait de me voir proche d'une autre. J'ai réalisé que je ressentais la même chose qu'elle, exactement la même chose...


Quand Gajeel s'est intéressé à Lucy je me méfiais énormément, mais quand cet abruti forçait ou qu'il osait poser ses sales mains sur elle, ça me donnait juste envie de le buter. C'est de la jalousie pure et simple qui ne devrait pas exister entre nous, sauf que tout est différent désormais.


Tout ce que je lui ai dit est vrai, je me contrefous des filles, il n'y a qu'elle que je veux. Pourquoi ? Parce que Lucy Heartfilia, cette fille hystérique qui se trouve être ma pire ennemie depuis qu'on se connaît, me plaît.


Un blanc s'est installé après ces baisers et c'est là qu'elle m'a sorti l'excuse que c'était à elle de m'embrasser, pas à moi à cause de ce pari. Clairement, je n'en avais rien à battre de ce foutu pari à la con, tout ce que je voulais c'était être avec elle, mais cette idiote a filé directement après.


Hier elle m'a une fois de plus évité toute la journée. Ça ne m'étonne pas, elle fonctionne comme ça, je la connais par cœur. Aujourd'hui il n'y a aucune chance pour que je la laisse encore me fuir.


Quand j'entre dans la cuisine, la blonde fait son maximum pour ne pas lever les yeux de son téléphone. Je me sers un café puis m'installe en face d'elle sans la lâcher du regard.


Ma stratégie fonctionne puisqu'elle soupire profondément et me fixe avec un regard noir.


— Quoi ?

— Bonjour Luigi, comment vas-tu ce matin ?


Elle roule des yeux et m'ignore complètement.


— Pourquoi tu m'évites ?  Je poursuis ne voulant rien lâcher.

— Je ne t'évite pas.

— Tu m'évites, assume-le au moins.


C'est ça qui me rend le plus dingue, c'est qu'elle n'assume jamais ! Elle fuit et quand je lui demande la raison, elle me sort qu'en aucun cas elle ne m'évite et que je me fais juste des films. Sauf que c'est faux et on le sait tous les deux.


— Tu es fatigant dès le matin.

— Tu sais qu'on est seul aujourd'hui.


Elle arque un sourcil amusée.


— Et alors ? Ce n'est pas comme si on était obligé de rester ensemble toute la journée.

— Et pourquoi pas ?

— Tu rêves !


Je souris doucement.


— Dans ce cas je vais te coller toute la journée.


Son visage se décompose, elle sait que je suis très sérieux.


— S'il te plaît Pinky, non !


Je ricane.


— Pourquoi tu me fais un coup pareil ! Tu pourrais sortir, voir tes potes ou aller jouer au basket au parc !

— Pas envie.

— Je dois bosser mes cours, j'ai des examens lundi.

— Ce n'est pas mon problème.

— Pinky !


Je me lève de ma chaise, ses yeux m'observent avec méfiance. Une fois que j'ai contourné la table, je m'approche doucement d'elle, la blonde ne bouge pas d'un centimètre.


Désormais derrière mon ennemie, je me penche doucement pour approcher ma bouche de son oreille droite. Sa respiration devient bruyante, mon cœur accélère en entendant ce merveilleux son s'infiltrer dans mes oreilles.


— J'ai horreur quand tu me fuis, je te l'ai déjà dit.  


Sa respiration ne change pas, elle entre ouvre la bouche doucement. Bordel que c'est sexy ! Elle est si belle, je l'ai toujours su mais désormais que je la désire de tout mon être, je la trouve juste sublime.


— Tu sais très bien le pouvoir que tu as sur moi, alors ne joue pas à ça... Lucy.


Elle se fige quand je prononce son prénom, je souris de satisfaction, c'était le but recherché. La voilà toute chamboulée.


Je retourne la chaise vers moi d'un coup sec, ma pire ennemie pousse un cri de surprise et s'accroche à mon t-shirt. C'est comme si elle avait cru tomber et s'est raccrochée à la première chose pour ne pas s'écraser au sol.


Son regard brille de désir, autant que le mien. On ressent tous les deux la même chose à cet instant. Ses yeux fixent les miens puis mes lèvres, je viens poser ma main sur sa hanche et l'autre sur sa joue. Elle détourne vite le regard pour de nouveau m'observer rapidement.


Lucy semble à la fois troublée et heureuse, je dois dire que je pense ressentir la même chose. C'est si étrange ce qui se passe là, en ce moment... mais aucun de nous deux n'a envie que cela s'arrête.


Je plaque mes lèvres contre les siennes et commence à l'embrasser passionnément. Ce n'est pas doux et tendre comme vendredi, mais passionné et sauvage. Elle mordille ma lèvre inférieure me faisant lâcher un soupir de désir.


Je n'ai pas envie de m'arrêter là, aucune envie mais on ne peut pas allez plus loin car rien ne pourrait nous faire revenir en arrière.


Je coupe notre baiser précipitamment, ses perles s'ouvrent brusquement. Ses joues sont rougies et elle respire rapidement, son regard me prouve qu'elle n'en a pas eu assez.


Je m'apprête à aller prendre une douche froide pour me calmer or Lucy retient mon poignet. Je ne la regarde pas mais je l'entends se lever, puis elle vient se coller contre moi.


— Bordel ce n'est pas une bonne idée... si... si tu restes là à me coller je sens qu'on va déraper.


Mais la blonde ne m'écoute guère, elle réussit à me retourner de force avant de plaquer ses lèvres sur les miennes. J'entoure sa taille de mes bras, nos corps se collent l'un à l'autre, je sens mon désir pour elle monter encore et encore.


— Putain de merde...


Elle balade ses mains en bas de mon dos, je frissonne encore de plaisir. Je dévie mes baisers de ses belles lèvres pour m'attaquer à son cou, son souffle devient de plus en plus bruyant.


— Natsu...


Mon cœur s'emballe, j'aime quand elle prononce mon nom.


On aurait pu encore continuer très longtemps comme ça mais le téléphone fixe nous coupe subitement.


Je reprends rapidement mes esprits et m'éloigne d'elle en vitesse. Je me passe la main dans mes cheveux complètement abasourdi pendant que mon ennemie cache ses joues rouges pivoines.


— Oh mon dieu... qu'est-ce qui vient de se passer ?


Lucy écarquille les yeux et se met à tourner en rond, la réalité vient de nous mettre une belle gifle.


Je m'éclipse dans la salle bain pour pouvoir prendre une douche froide. Avec mon pied, je ferme la porte de la pièce et pose ma tête contre le mur frais en fermant les yeux.


Je ne sais plus quoi penser... qu'est-ce qu'on est censé faire désormais elle et moi ?


J'enlève mon pyjama et me glisse sous la douche où l'eau glacial vient couler le long de mon corps. Elle a beau être froide, cela ne refroidit pas la chaleur de mon corps et cette envie incroyable que je ressens pour cette belle blonde.






...






Mon téléphone se met à vibrer, c'est ma sœur qui essaye de me joindre. Ça ce n'est pas du tout commun, elle cherche à me joindre très rarement en temps normal et encore plus quand elle se trouve avec Jellal.


Je suis soudain pris de panique, est-ce qu'il est possible qu'ils leur soient arrivés quelque chose ? Mon sang se glace dans mes veines, je m'empresse de décrocher :




— Erza ! Tout va bien ?!

— Du calme frérot, tout va bien.

— Bon sang tu m'as fait peur !

— Pourquoi ?   s'étonne-t-elle.

— Pourquoi tu m'appelles ?

— Lucy est à la maison ?

— Oui.

— Pourquoi elle ne me répond pas alors ? Je me faisais du souci.

— Attends tu m'appelles juste pour savoir si Luigi est là ?




Non mais j'hallucine.




— Bah ouais, ce n'est pas son genre de ne pas me répondre dans les minutes.

— Peut-être qu'elle est occupée ?




Un long silence suit après ma phrase.




— Ok, qu'est-ce que tu lui as fait ?

— Non mais tu es sérieuse ? Parce que ta pote ne te réponds pas tu insinues que j'y suis pour quelque chose !

— Je n'ai pas raison ?




Peut-être que finalement c'est vraiment de ma faute vu ce qu'il s'est produit tout à l'heure...




— Non tu as tort ! Si tu n'as pas autre chose à dire, je raccroche !

— Attends Natsu !

— Hum.

— Tu peux lui dire que j'attends qu'elle me joigne, s'il te plaît ?

— Mais...

— Allez, tu vas juste lui parler une fois dans la journée, tu vas survivre.




Elle raccroche après m'avoir salué. Si tu savais sœurette, ce n'est pas que je n'ai pas envie d'aller la voir au contraire, mais après ce qu'il s'est passé et ma fuite légendaire... je ne suis pas vraiment serein.


Tout de même Erza a raison sur un point, ce n'est pas normal que Lucy ne réponde pas à sa meilleure amie.


Alors je prends mon courage à deux mains pour sortir de mon antre, là où j'avais prévu de rester cloîtrer toute la journée pour ne plus croiser mon ennemie.


J'ai beau frapper à la porte, elle ne répond pas. Serait-ce possible qu'elle se soit endormie ?


J'entre sans plus attendre pour être sûr que tout va bien. La vision de Lucy en pleurs me serre le cœur à m'en faire mal. Elle est en tailleurs sur son lit en train sûrement d'écouter de la musique puisqu'elle a des écouteurs. Ses yeux sont clos mais ses larmes coulent lentement le long de ses joues.


J'espère que je ne suis pas à l'origine de cette scène, j'espère que ses larmes ne sont pas liées à ce qu'il s'est passé. Bien que je l'espère fortement, je me doute bien que tout est encore de ma faute, encore une fois...


Je rentre entièrement dans la pièce et referme la porte. Je n'ose pas m'approcher mais elle n'a toujours pas capté ma présence. Il est hors de question que je la laisse dans un tel état si je suis bien à l'origine de son mal-être.


Avec du courage, je m'avance vers Lucy, m'assois sur son lit et lui prend la main. Ce contact lui fait ouvrir les yeux d'un claquement de doigts, ses iris brillent, son regard semble perdu et inquiet. À ce moment précis j'ai l'impression de voir un animal apeuré, comme si elle craignait quelque chose ou quelqu'un.


Quand la blonde réalise vraiment que je me tiens en face d'elle, elle écarte sa main de la mienne, essuie en vitesse ses larmes et retire ses écouteurs.


— Natsu...


Sa voix tremble. Si elle ne fait même pu l'effort de m'appeler Pinky c'est qu'elle doit vraiment être chamboulée.


— Pourquoi est-ce que tu pleures ? Erza cherche à te joindre apparemment, elle s'inquiétait.

— Oh.


Lucy récupère son téléphone et constate plusieurs appels manqués de sa meilleure amie.


— Je la rappellerai, merci de m'avoir prévenu.


Elle comptait sûrement que je m'en aille mais c'est mort.


— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Rien, ce n'est rien du tout.

— Ne me dis pas que ce n'est rien, tu pleures Lucy.


Moi non plus je ne fais plus l'effort de l'appeler Luigi. Mon ennemie renifle fortement, son regard est fuyant, qu'est-ce qu'elle me cache ?


— C'est à cause de ce qu'il s'est passé tout à l'heure ? Je suis désolé si...

— Non ! Ça n'a rien à voir.


Pourtant j'ai bien l'impression que c'est à cause de ça justement, mais son regard m'affirme le contraire.


— Explique-moi.

— Je... non, c'est ridicule.

— Arrête et dis-moi tout, je n'aime pas te voir comme ça.

— Ah bon ? Tu devrais pourtant.


Elle ne comprends pas que plus rien n'est comme avant ? Absolument rien ! Bien évidemment que si je l'aurais surpris en train de chialer il y a encore trois mois je m'en serais balancé. Sauf que les choses ont changé et que nous ne sommes plus comme à cette période, plus du tout. Elle le sait aussi bien que moi.


— Tu sais bien que tout a changé.

— Justement, ça n'aurait jamais dû changer.


Sur ce point je la rejoins, tout est trop compliqué désormais.


— Bref, parle-moi.

— C'est bête, tu vas trouver ça con.

— Mais non, je te le promets.


Elle me considère avant de soupirer.


— À un moment, j'ai bien cru qu'on irait plus loin toi et moi. Heureusement tu as su te reprendre, tu as été coupé court à ce moment alors que moi c'est tout l'inverse. Je... je ne voulais rien arrêter et on aurait pu franchir un cap... tu t'en rends compte ?


Oui j'ai su me résonner, mais ça a été une torture de m'être fin à ce moment car j'avais envie d'aller beaucoup plus loin avec elle.


— Oui je m'en rends compte mais ça ne s'est pas passé, alors ne pleure plus, ok ?

— Ce n'est pas à cause de ça que je me suis mise dans cet état.


Je fronce les sourcils, elle me fuit de nouveau du regard.


— Je me rends compte que j'avais envie d'aller plus loin avec toi, je n'avais même pas peur alors que je devrais être morte de trouille. Ça allait être ma première fois et je n'avais aucunement peur, je te faisais entièrement confiance. Rien n'a de sens et c'est ça qui me fait flipper, avec toi je perds tout contrôle Natsu.


Ma respiration se coupe, mes yeux s'arrondissent, j'ai peur de comprendre. Comment ça ? Comment c'est possible que ça allait être sa première fois ? J'étais pourtant persuadé qu'elle avait franchi ce cap avec son ex, son connard d'ex Léo qui l'avait d'ailleurs crié haut et fort à tout le monde.


Quand il a plaqué Lucy, elle était inconsolable, elle l'aimait vraiment alors que lui il en avait rien à foutre de sa gueule. Le lendemain de leur rupture, il avait été gueulé qu'ils avaient couché ensemble et que Lucy était une vraie chaudasse. Grey n'a d'ailleurs pas mis longtemps pour lui péter la gueule et Sting, Rogue, Jellal et moi avons eu du mal à le contenir.


J'avais moi aussi envie me battre pour le défoncer, furieux par ce qu'il avait osé dire sur Luigi. Bien qu'à l'époque je ne le voyais que comme ma pire ennemie, personne me méritait de se faire insulter comme Léo l'avait fait. Lucy était anéantie par leur rupture et lui il se permettait de balancer des horreurs sur elle, quel enfoiré ! 


Quand je pense qu'il a osé inventer tout ça en plus, putain j'ai envie de le buter !


— Tu veux dire que tu n'as jamais couché avec Léo ?


Ses yeux s'écarquillent.


— Non jamais ! Je te jure que tout ce qu'il a pu dire est faux !


Elle n'a jamais su ce qu'il a dit ce jour là. À l'époque on était en seconde, Léo était dans le même lycée que nous. Lucy était encore en troisième vu qu'on a un an d'écart. Grey a toujours interdit au groupe d'en parler à Lucy car premièrement, sa vie sexuelle ne nous regardait pas et deuxièmement, il était hors de question qu'elle apprenne ce que cette merde osait dire dans son dos.


Je serre le poing, je me contrôle pour ne pas le foutre contre le mur. Mon sang bouillonne et Lucy le remarque rapidement.


— Natsu, qu'est-ce qu'il y a ?

— Ce fils de pute a osé dire que tu avais couché avec lui ! Il a osé mentir alors qu'il venait de te quitter !


Ma colère me consume petit à petit.


— Ce n'est rien.

— Comment tu peux être aussi calme alors qu'il a menti putain !

— Parce que moi je sais qui je suis et ce que je vaux. Je me fiche de ce qu'il peut penser, Léo ne représente plus rien pour moi. S'il m'a quitté c'est justement parce que je refusais de coucher avec lui, il en avait marre d'attendre le "bon moment" et moi j'avais trop peur pour franchir ce cap, surtout avec lui. Je crois qu'au fond, une partie de moi savait parfaitement que ça allait être un erreur et que je finirais par regretter mon geste.


Mais quel salop ! Il est de la même espèce que ce connard de Gajeel !


— Je vais le défoncer !

— Non surtout pas !


Mon ennemie attrape mes mains, je desserre mon poing. Ses yeux s'ancrent dans les miens, elle a l'air très inquiète que je m'emporte contre son ex, mais elle ne devrait même pas se préoccuper de lui.


— Il n'en vaut pas la peine, laisse-le dire ce qu'il veut je m'en fiche.

— Moi je ne m'en fiche pas ! Personne n'a le droit de dire des conneries comme il l'a fait.

— Je sais qu'il a dû m'insulter, je le sais car sinon tu ne régirais pas ainsi mais ne lui donne pas d'importance. Il serait trop content qu'on s'intéresse à lui.

— Qu'est-ce que tu as bien pu lui trouver ?


J'ai toujours été étonné par leur mise en couple. Lucy, je l'ai toujours considéré comme une fille bien et lui c'était tout l'inverse, un vrai con. Arrogant car monsieur à une famille riche, calculateur, manipulateur, hypocrite, lèche boules et j'en passe...


Je n'ai jamais eu confiance en lui donc je le surveillais de loin car Grey était déjà très collant envers Luigi. Ce n'était pas mon rôle non plus de la protéger, bien que j'en avais envie à l'époque...


— Je me le demande.   elle sourit.   Mais merci Natsu, merci d'avoir été là quand j'étais au fond du gouffre, ça m'avait touché tu sais.

— Personne ne mérite ça, personne.

— Bien sûr. Promets-moi de ne rien lui faire.

— Je ne peux pas te le promettre.

— Natsu, promets-le-moi.


Je râle. Je sais que si je le croise demain dans les couloirs, ma seule envie sera de lui exploser le crâne contre le mur.


— Je ne peux pas te le promettre ,mais j'essayerai de l'ignorer si je le croise.

— Hum.

— Je ne peux pas te le jurer mais bon...

— Je ne veux pas que tu aies des problèmes, surtout pour cette histoire.

— Je m'en contrefous d'avoir des problèmes...


J'ai envie d'ajouter que pour elle, le risque vaut largement d'être pris mais vu ce qu'il s'est passé, ce n'est pas le moment de compliquer le choses.


Comme si elle avait lu dans mes pensées, elle penche la tête sur le côté pour me fixer attendrie. Ses bras viennent entourer ma nuque et elle me colle contre elle pour me prendre dans ses bras.


— Je me sens beaucoup mieux, merci.


Je réponds à son étreinte incapable de prononcer le moindre mot. Mon cœur bat trop vite pour que je puisse réfléchir, beaucoup trop vite.





Lundi 18 Novembre | 14h45 | lycée Fairy Hils


Je sors du gymnase suivi de près par Grey, Jellal et Sting. L'entraînement d'aujourd'hui a été très prometteur, le coach nous a même félicité pour notre bonne cohésion. Il est ravi de voir qu'il n'y a plus de tensions dans l'équipe et je dois dire qu'on l'est tous autant que lui.


Alors que je traverse la cour, j'ai le malheur d'apercevoir au loin Léo, entouré de ses potes. Bien qu'il est souvent ici à cette heure, d'habitude je ne le remarque pas car je m'en balance mais désormais, après ce que j'ai appris, après qu'il ait osé mentir sur Lucy, sa présence m'irrite au plus haut point.


Je ne peux rien faire, j'ai promis d'essayer de me contrôler et je compte bien tenir parole. Luigi ne souhaite pas qu'on ressasse cette vielle histoire alors je dois me ranger de son point de vue même si je suis contre. Même si Léo mérite mon poing dans sa sale tronche.


— Ça va Nat' ?


Merde, Grey a dû remarquer que quelque chose me chagrine. C'est la dernière personne qui doit être au courant du mensonge de Léo car sinon il va péter un plomb. Lucy est comme sa sœur donc il ne permettra jamais qu'une personne lui manque de respect.


— Ouais, y a juste des gens nuisibles ici.


Je ne pensais pas avoir dit cela si fort mais visiblement je ne m'en suis pas rendu compte puisque Léo me dévisage salement.


— T'as un problème Dragneel ?


Je m'arrête pour venir le dévisager à mon tour. Je dois rester calme et ne pas faire de vague mais si jamais il me provoque, je peux garantir que je vais vite m'emporter.


— Non.

— Tu ne viens pas de dire qu'on est nuisible là ?

— Si tu le prends pour toi c'est ton problème.

— Ne te fous pas de moi, il n'y a personne d'autre ici !


Je soupire et continue mon chemin sans lui répondre.


— Sale lâche, tu n'assumes plus alors tu t'enfuis.


Je serre le poing mais continue d'avancer.


— Ouais c'est ça casses-toi ! Le mec nuisible entre toi et moi, c'est toi Dragneel.


Je me fige, la colère monte beaucoup trop vite, je n'arrive plus à garder mon sang froid. J'ai envie de l'exploser putain de merde !


— Natsu mais qu'est-ce qui t'arrive ?


Jellal semble inquiet. J'aurais aimé que mes amis ne soient pas présents et n'assistent pas à mon pétage de plomb mais c'est trop tard, je vais le buter.


Je me retourne furieux et avance jusqu'à cet enfoiré de Léo, il ne me voit pas venir donc je l'attrape plus facilement par le col. Je le rapproche de moi en le fusillant du regard, son expression faciale se décompose, visiblement choqué par cette démonstration de force. 


Parfait, qu'il tremble ce connard.


— Ecoute-moi fils de pute, si jamais tu oses ouvrir encore une seule fois ta grande gueule devant moi, je t'explose ! Je t'interdis de me fixer ou de m'adresser la parole ! Ça vaut pour tout le reste de mes amis et en particulier Lucy !


Je le lâche, il recule de quelques pas en se tenant le cou. Ses potes ne réagissent pas, ils observent la scène comme des spectateurs. C'est bien ce que je pensais, ils ont seulement une grande gueule, c'est tout.


Je leur tourne le dos et m'éloigne mais je me stoppe à nouveau quand le rire ingrat de Léo résonne.


— Donc c'est pour ça que tu t'en prends à moi. C'est pour Lucy, mon ex. Alors tu te la tapes ? Je croyais que vous vous détestiez mais après tout vu comment c'est une chaudasse, je comprends mieux.


Je fais volte face, puis lui fous mon poing dans la tronche.


— Espèce de sale merde ! Je t'interdis de raconter des conneries sur elle ! Tu n'es qu'un menteur frustré de ne pas avoir eu ce que tu voulais ! Ne l'approche plus, n'ose même plus prononcer son nom !

— Natsu !  gueule Grey en courant vers moi.

— Je fais ce que je veux Dragneel !


Un de ses potes vient me rendre mon coup sur la joue gauche, je pivote la tête et m'apprête à le frapper mais Grey et Jellal me retiennent pour m'empêcher de me battre.


— Lâchez-moi, je vais les buter !  

— Ça suffit Natsu ! Tu veux avoir des problèmes ou quoi !

— Je m'en fous Grey, lâche-moi !


Jellal, Sting et Grey me traînent jusqu'au gymnase pour m'éloigner un maximum de Léo et sa bande. Sur la demande de mon meilleur ami, Jellal et Sting s'en vont pour que je puisse me retrouver seul avec lui.


Je sais ce qui m'attend car il a sûrement dû entendre ce que Léo et moi avons dit. Ses bras sont croisés et son visage est crispé par la colère.


— Bon sang mais tu es malade ! Pourquoi tu as sauté sur lui ? Il ne t'a rien fait !

— J'avais un compte à régler.

— Ah oui ? Il n'avait pas l'air au courant pourtant vu son visage quand tu l'as frappé en premier.


Je tourne la tête pour fuir son regard, je refuse de lui dire ce que je sais. J'imagine la furie de Luigi si elle apprend ce qu'il s'est passé et encore plus si Grey s'en mêle. 


Il a déjà assez de souci à régler entre le divorce de ses parents et sa relation à distance.


— Pourquoi vous avez parlé de Lucy, le différend est sur elle, non ?

— Laisse tomber.

— Sûrement pas ! Si Lucy est concernée ça me concerne.

— Putain t'es lourd à jouer les grands frères protecteurs Grey !

— Dépêche-toi de me dire ce que tu sais avant que je ne m'énerve.


On se défit du regard, je déteste quand on se dispute mais qu'est-ce qu'il peut être chiant bordel ! Je n'ai plus le choix...


— Léo a menti à l'époque.

— Menti sur quoi ?

— Lucy, ils n'ont jamais rien fait ensemble.


Son visage reste de marbre, pourquoi il ne s'énerve pas ?


— Et ça t'étonne ?   répond-il naturellement.

— Quoi tu savais qu'il mentait ?

— Bien sûr que je le savais qu'est-ce que tu crois ? C'est pour ça que je me suis battu avec lui à l'époque.

— Mais comment ?

— C'est ma meilleure amie, quand ils ont rompu elle m'a appelé pour m'expliquer toute l'histoire.

— Alors tu sais comment ça s'est fini entre eux ?

— Oui.


Putain je me sens con, tellement con. Je passe mes mains dans mes cheveux avant de le regarder sérieusement.


— Pourquoi tu ne m'as rien dit !

— Ça aurait changé quoi ? Tu la détestes.

— Mais on s'en fout putain ! Personne n'a le droit de raconter des conneries pareilles !

— De toute manière elle ne voulait pas que ça se sache, elle avait honte.


Qu'elle idiote, pourquoi avoir honte ? Elle devrait être fière de ne pas avoir cédé alors qu'elle ne se sentait pas prête pour coucher avec lui.


— Comment tu as su cette histoire ?


Grey me scrute du regard sérieusement.


— Elle me l'a avoué hier.

— Pourquoi ?

— Je n'en sais rien... on discutait et on est venu à en parler...


Ce n'est tellement pas crédible comme histoire, mais je refuse de lui dire qu'on était justement sur le point de coucher ensemble elle et moi.


— Vous deux ? Vous discutiez ?

— Ouais.

— Je sais qu'il y a un truc bizarre. Lucy ne lâche rien, mais ça se voit que vous avez changé.

— Crois ce que tu veux.


Je quitte le gymnase pour ne pas m'attarder dans cette conversation inutile. Si Grey apprenait ce qu'il se passe vraiment, comment il réagirait ? Bien, mal ? Je n'en ai aucune idée mais ce que je sais c'est qu'il protège Lucy comme sa propre sœur et si jamais il se passe vraiment quelque chose, je ne lui échapperai pas et je n'en ai pas envie.





21h14 | chez les Dragneel


J'ai essayé d'éviter Lucy le reste de la journée pour ne pas qu'elle voit le bleu sur ma joue. Si jamais elle me voit comme ça, elle va tout de suite comprendre que je me suis battu avec Léo. 


Je la connais, elle va s'énerver contre moi et c'est bien la dernière chose que je souhaite. La journée a déjà bien été pourrie comme ça, je ne veux pas en plus me faire agresser par ma pire ennemie.


La porte de ma chambre s'ouvre et se referme en une seule seconde, Lucy se tient devant moi très en colère. Bon bah ma tentative pour l'éviter aura été un fiasco car elle a déjà l'air au courant... putain de merde !


— Qu'est-ce que je t'avais dit !  commence-t-elle.


Je souffle et m'installe en tailleur sur mon lit.


— J'te jure que je n'avais pas l'intention de me battre.

— Tu ne pouvais pas te retenir sérieusement ! Tu avais promis d'essayer !

— Oui et c'est ce que j'ai fait mais à un moment donné il m'a cherché. Comment tu es au courant d'ailleurs ? C'est cet imbécile qui est venu se plaindre ?!

— Non idiot ! Sting a tout balancé, il ne peut pas tenir sa langue tu le sais pourtant.


Quel con ce Sting ! Il me fout toujours dans la merde ! 


Lucy soupire avant de se rapprocher de moi, elle passe ses doigts chauds sur ma joue alors que je la fixe interdit.


— T'inquiète ce n'est rien.

— Ce n'est pas rien, tu as un bleu maintenant.

— Crois-moi ce n'est rien à côté de ce que je lui ai mis.


Je souris alors qu'elle grimace.


— Je ne veux plus que tu te battes contre lui, ok ?

— Hum.

— Natsu.

— Je ne te promets rien, si un jour je passe dans le couloir et j'entends qu'il t'insulte, je serai dans l'obligation d'intervenir.

— Non ! Tu n'es dans l'obligation de rien du tout comme personne d'autre d'ailleurs !

— Même pas ce cher Grey.

— Oui même-lui et arrête de faire ton jaloux.

— Je ne suis pas jaloux.

— Tu n'as pas à l'être.

— Toi non plus.


Elle me regarde étonnée.


— Si tu fais référence à Sorano, je n'étais pas jalouse.

— Menteuse, tu puais la jalousie quand je t'ai rejoint dans le jardin.

— Non.


Je la serre contre moi et me laisse tomber sur mon lit. Voilà que je tiens celle que je suis censé détester contre moi.


— Nat... Natsu.

— Chut, je veux juste profiter de cet instant.

— Et si on nous voyait.  panique-t-elle.

— Je m'en fiche.


Ses membres se détendent et je la sens enfin se laisser aller contre moi. Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés là, allongés l'un contre l'autre, mais ce fut un instant merveilleux.




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Hey !

Voici le chapitre 12 !

J'espère que vous avez aimé !

N'hésitez pas à me donner votre avis en commentaire !

Si vous avez la moindre question, je me ferais un plaisir de vous éclairez ^^

Le chapitre 13 arrive bientôt !



Kisu ♥









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