J'ai souvent rêvé de tes bras entourant mon corps. De tes bras si chauds qu'ils réchaufferaient ce qu'il me reste de cœur. De miette en miettes avec de la superglue pleine de dopamine, tes bras auraient sauvé mon âme.

Tes doigts auraient épousé les contours de mon visage avant de descendre vers toute cette laideur qui me compose, vers ce corps volé à quelqu'un, qui plus que ne point m'appartenir, me dégoûte. Ton pouce aurait éteint les larmes de mes yeux, pressant inlassablement sur l'interrupteur, le cassant tout à fait, pour que, plus jamais je ne les laisse s'échapper. Puis il aurait trouvé des choses pour que je n'en aie plus besoin. Tes index auraient remonté les coins de ma bouche, la baisant pour qu'elle ne s'affaisse plus.

Tes coudes contre mes côtes auraient fait fuir les monstres qui chaque nuit nous guettent. Et ton torse, contre mon dos, m'aurait montré que peu importe ce qui m'arrive, je pourrais m'appuyer sur toi. Ton nez, de toutes les formes qu'il fut, m'aurait fait rire contre ton visage. Alors tes doigts auraient réparé l'interrupteur et j'aurais pleuré de joie.

Je me serai logé contre ton cou, embrassant chaque parcelle d'étoile qui constituerait ta peau. Je t'aurais aimé, aimé à en mourir, pour m'oublier et ne plus être qu'à toi.

Mais aurais-tu simplement vécu, si parfait.e, si brillant.e, comme si des milliers d'anges t'avaient offert leur auréole ?

Je me meurs de te revoir et pourtant, je ne t'ai jamais rencontré.

J'écorcherai mes genoux pour te trouver, attends-moi.