7 - Dali
Je rattrapai le corps de Nael avant qu'il ne touche le sol. Je soufflai comme un buffle, oubliant à quel point il pouvait être lourd. Je réussis à tirer son corps jusqu'au lit et le laissai tomber dessus. Il était crade. Je fermai les yeux un instant, tentant de ne pas faire attention à la réponse que je lui avais donné.
Il se tenait là, au milieu de la pièce, comme si le seul endroit qu'il avait pu trouvé était ma chambre. Notre chambre en quelque sorte. Depuis quelques années, il passait plus de temps ici que chez Auxann. Du moins, les nuits. Mon cœur se serra quand son regard se posa sur moi. Comme s'il réfléchissait à quelque chose de très important.
— Je suis lié moi aussi ? demanda-t-il.
Une seconde. Une réponse.
— Non, répondis-je.
Mais déjà, ses yeux se révulsaient et il s'évanouissait.
Décidée à ne pas le laisser cradosser notre lit et prise d'une énergie particulière, je basculai son corps contre moi et le traînai jusqu'à ma salle de bain dans la pièce attenante. Je déposai le corps de Nael contre la baignoire et fis couler l'eau. Heureusement qu'il était déjà nu. J'aurais eut du mal à en faire quelque chose. Même si j'étais très douée pour lui retirer ses fringues. Son corps, pour une fois, ne m'évoquait rien de sexuel. Il semblait vraiment mal en point et je recommençai à sentir sa douleur. Plus il était proche, plus je la ressentais jusqu'au creux de mon corps. Je fis couler l'eau chaude, presque brûlante. Le temps que la baignoire se remplisse, je fis l'inventaire de ses blessures. Il s'en était rajouté quelques unes.
Une odeur persistait sur lui. Une odeur que je ne connaissais pas. Je déglutis et ma louve n'eut aucun scrupule à se pencher sur son sexe pour sentir l'odeur qu'il portait. Il y avait bien une odeur, mais ce n'était pas assez prégnant pour qu'il ait vraiment couché avec une autre femme. Un petit nœud se forma dans ma gorge et je savais qu'il ne partirait pas tant que Nael ne m'aurait pas dit qu'il était allé voir ailleurs.
S'il ne se souvenait plus de moi, il irait voir ailleurs. C'était un risque que je comprenais de plus en plus. Je posai ma main sur mon ventre. L'énergie était toujours là, petite et fragile. Elle avait quand même tenu alors que ma louve frôlait la frénésie toutes les cinq secondes. Je posai mon front contre celui de Nael.
— Tu avais promis de ne pas oublier, murmurai-je.
Mes doigts frôlèrent son nez cassé. Je coupai l'eau et réussis à tirer Nael dans la baignoire. J'y grimpai avec son corps endormi pour le maintenir hors de l'eau. Je m'assis sur ses cuisses pour que son corps ne glisse pas sous l'eau et me mis à le laver chaque partie de son corps. Je nettoyai son sexe avec des gestes un peu rudes et malgré moi. Je voulais que l'odeur parte. Je retins un rire en voyant qu'il bandait à moitié après mon nettoyage. Je déposai un baiser sur son sexe.
— Toi tu ne pas oublier au moins, ricanai-je.
Le corps de Nael gigota un peu, mais il ne se réveilla pas. Je pouvais presque sentir son énergie s'accrocher à ma peau en de gros paquets. Comme s'il ne contrôlait pas encore assez bien son pouvoir pour que celui-ci ne s'accroche à moi. D'une manière ou d'une autre, le lien était toujours là. Sinon, mon énergie ne lui aurait pas permis de guérir. Je touchai doucement ces phalanges et sentis qu'elles étaient moins amochées alors que je le touchais beaucoup. Je réussis à nettoyer jusqu'à ces orteils et quand je fus satisfaite je sortis de l'eau. Le corps de Nael mouillé me donna un peu plus de fil à retordre, mais il atterrit quand même sur notre lit. J'essuyai les dernières gouttes d'eau et le fis glisser de l'autre côté pour changer le drap mouillé.
Après quelques efforts et grognements, je fus moi-même dans le lit, sur des draps propres, à côté d'un Nael propre et endormi. Les autres n'étaient pas montés, malgré qu'ils soient encore tous là. Pour une raison que j'ignorais, tous pensaient que Nael me cherchait moi, mais j'étais un peu près sûre qu'il se fiait plus à l'énergie d'Ahmet. Ce dernier ne bougerait pas d'ici tant que le problème de Nael ne serait pas réglé. Il n'avait pas été content que Noha l'appelle complètement paniquée. Meyssan avait prit cher avec Nael. Je crois que Noha allait débarquer rapidement... Priam, inquiet par la tournure des événements avec Honor et Romy, était reparti là-bas. Je pouvais le comprendre. Et puis, il ne pouvait pas laisser ses Recrues seules trop longtemps.
Mon doigt se mit à courir sur le bras de Nael et je craquai un instant. Sans bruit et sans larme, je penchai sur le torse de mon homme. Je posai ma joue juste sur son cœur et me mis à compter ses battements réguliers.
Je ne dormis pas cette nuit là, veillant plus sur le sommeil de Nael. Quand je compris que tout ce que je pourrais faire ne lui ramènerait pas sa mémoire, je m'écartai.
J'étais assise sur un des sièges club de ma chambre, observant la poitrine de Nael se soulever doucement. Je tentais de peser le pour et le contre pour garder ce bébé. Mais comme je l'avais dit à Zoran : ce bébé suivrait le destin de son père. Un Nael qui ne se rappelait de rien n'était pas le Nael qui m'avait aussi demandé un bébé. Même si ce n'était qu'un seul bébé.
Soudain, je sentis l'énergie d'Ahmet dans le couloir. Je fronçai les sourcils et me levai pour sortir de la pièce. Il se redressa du mur et grimaça.
— Le gamin est somnambule, marmonna-t-il.
Je soupirai. Après un trauma pareil, il aurait pu être pire que somnambule. Je suivis Ahmet en direction des dortoirs. Il ouvrit la porte. Tous les loups étaient assis dans leur lit, observant Aidan marcher contre le mur, son front tapant doucement contre le bois.
— C'est flippant, grogna Alexei.
— Tout le monde debout.
— Le soleil n'est pas encore levé, soupira Haydar.
— Il le sera bientôt. Et on ne discute pas, grondai-je.
Les Recrues furent sorties de la chambre en cinq secondes top chrono. Ahmet sourit et hocha la tête. Il prenait le relais. Je m'approchai lentement du petit corps frêle d'Aidan. Il s'était lavé, révélant les différentes marques de son corps. Je redécouvris une partie de son dos. Il y avait beaucoup de marques de fouet ici. Son père avait dû vouloir le mater d'une manière ou d'une autre. J'avais planqué la lettre dans un de mes bureaux mais d'après mes calculs, la meute de laquelle venait Aidan était retirée du monde actuel. Ses vêtements me l'avaient murmuré. Et maintenant, ces techniques d'obéissance aussi. Il avait des marques sur ses poignets et ses chevilles. Je soupirai et secouai la tête.
Lentement, je me plaçai à ses côtés. Ses yeux étaient fermés, mais il continuait d'avancer contre le mur. Son front tapant doucement et à intervalle régulier contre le bois. Je posai ma main entre son front et le bois pour ne pas qu'il se fasse plus mal.
— On va retourner un peu au lit, gamin, murmurai-je.
Doucement, je le fis pivoter vers les lits et le raccompagnai, comme s'il était complètement éveillé. Je l'aidai à se recoucher et il redevint immobile dans son sommeil. Je restai quelques minutes de plus avec lui avant de me lever. Je remis sa couverture sur ses épaules et sortis de la chambre.
Je m'appuyai un instant au bâtant, en fermant les yeux. Ce gosse était une bombe à retardement et c'était à moi de la désamorcer. Et merde... Comme si je n'avais pas assez d'Aidan, il fallait que Nael choisisse ce moment pour oublier qui il était... Je soupirai et me dirigeai vers la cuisine. Tout le monde mangeait.
— Je veux qu'on finisse de construire la grange aujourd'hui, dis-je aux gosses. J'en ai marre que ça traîne. Compris ?
Les gosses se figèrent un instant en me regardant... Non, en regardant derrière moi. Dehors, j'entendis Zoran grommeler quelque chose. Deux mains se posèrent sur mes hanches et un sexe se pressa contre mon cul.
J'aurais pu me presser en retour, mais je pivotai entre les mains de Nael. Il semblait encore un peu endormi, mais le reste de son corps était bien éveillé.
— On ne me dit pas bonjour, beauté ? souffla-t-il.
Mes mains le repoussèrent et il grogna. Son visage se ferma d'une drôle de façon. Comme s'il n'aimait pas le simple fait que je lui refuse ce contact.
— Touche moi encore une fois sans ma permission et je t'arrache le bras, grondai-je.
Il ferma les yeux et frémit. Il était nu et je compris que ce que je venais de lui dire l'excitait. Quel con...
— Et si on se lançait un petit défi ? Si tu me mets par terre, je serais sage. SI je te mets par terre, j'ai le droit de te baiser.
J'écarquillai les yeux. Heureusement que les gosses étaient habitués au langage de Nael et à nos conneries parce que sinon, cela les aurait bien aidé.
— Va enfiler des fringues bon sang, grognai-je.
Nael se pencha vers moi, un sourire pervers aux lèvres. Normalement, je lui aurais répondu, mais à dire vrai, j'avais vraiment besoin de sexe en ce moment même et le voir nu n'aidait pas.
— Tu peux toucher tu sais, murmura-t-il. Je sais faire plein de choses avec ma bite. Et ma langue.
Je posai une main sur son visage et le repoussai, retenant un frisson. Putain quel idiot. Je n'allais pas le supporter longtemps.
— Nael, grogna Ahmet. Va enfiler les fringues que j'ai laissées dans la chambre où tu étais.
Nael grommela mais s'exécuta.
— C'est un gosse, chuchotai-je. Et il va falloir s'en occuper autant qu'un gamin de cinq ans...
Je poussai un gémissement de frustration. Je pressai un instant mes paupières avant de claquer des doigts. Mes Recrues furent au pas et déguerpirent dehors. Aymar entra à son tour avec Vassar.
— Ils sont rapides aujourd'hui, remarqua le premier.
— Ils ont intérêt, grogna le deuxième.
Ils m'observèrent tour à tour et je fronçai les sourcils.
— Quoi ? grommelai-je. Un problème ?
Aymar sourit comme un idiot, et Vassar tenta de ne pas regarder mes seins. J'y jetai un coup d'œil. J'avais oublié de mettre un soutif et mes seins pointaient, grâce aux mains baladeuses de Nael. Je soupirai. Super. Et en plus d'avoir les seins qui pointaient, ils me faisaient mal. J'espérais vraiment ne pas avoir les nausées qui allaient avec la grossesse, sinon j'étais foutue.
Vassar fronça les sourcils et fit un pas vers moi. J'allais lui dire que tout allait bien et qu'il n'avait vraiment pas besoin de s'inquiéter quand une énergie particulièrement grisante recouvrit mes épaules, ainsi que le reste de mon corps.
La présence de Nael dans mon dos était comme un canon armé, prêt à tirer. Je ne relevais même pas le fait qu'il semblait ne pas aimer l'inquiétude de Vassar à mon égard. Ca aurait été trop tiré par les cheveux.
— Dali, souffla Aymar.
Je levai une main et pivotai vers Nael. Il regardait Vassar avec des envies de meurtre et ce léger sourire que je connaissais bien. Nael avait vraiment envie de tuer aujourd'hui. Et merde...
— Toi, ne tue personne où je te jure que tu le regretteras, dis-je en pointant mon doigt vers lui.
Il haussa un sourcil et pencha doucement sa tête sur le côté, évaluant la proie que j'étais. Et merde... Nael était devenu aussi relou que Bjorn.
— Tu crois pouvoir me donner des ordres, mais hormis me dire de te lécher à un endroit plus qu'à un autre, je n'obéirais pas.
Je le regardai pendant quelques secondes sans rien dire avant de pivoter vers la sortie. Je tombai sur Zoran et Joaquim. Auxann et Jasper étaient assis un peu plus loin. Auxann semblait vraiment mal en point. En tout cas, il le montrait plus que moi.
Je me dirigeai vers lui à pas furieux.
— Qu'est-ce qu'à dit Nathaniel ? grondai-je.
Auxann cligna des yeux et pivotai vers moi. Jasper était assit sur une grosse pierre que Regan avait posé là pour faire le malin et me faire chier. Et ca marchait.
— A quel sujet ? soupira Auxann.
Je soupirai et pointai ma maison, là où Nael se trouvait. Il sortit sur la terrasse et aperçut Ahmet avec les gosses. Il sembla éviter Zoran et Joaquim. Zoran portait encore les coups de leur bataille d'hier. Mais après ce qui était arrivé avec Isis, je n'étais pas sûre que Zoran soit encore fan de Nael. On avait vraiment frôlé l'incident politique hier. Seul le nombre de personnes autour d'elle avait sauvé Isis d'une claque de Nael.
— Sa mémoire, soufflai-je. Est-ce qu'on peut faire quelque chose ? Est-ce qu'elle a complètement .... Disparu ? Ou juste bloquer à un certain moment de sa vie ?
Auxann soupira et secoua la tête.
— Ce n'est pas aussi facile que ça, grogna Jasper. Ce n'est pas juste un oubli. Il a carrément perdu des bouts de sa vie. A vrai dire, il a perdu toute sa vie.
— Il est exactement comme il était au début de son initiation, d'après Ahmet, remarqua Auxann. S'il doit tout refaire pour redevenir lui-même....
J'écarquillai les yeux. S'il devait tout refaire, alors dans huit mois, il ne serait pas de nouveau lui-même. Je retins ma main de frôler mon ventre et au lieu de ça, serrais les poings.
— Dali... reprit Auxann en s'approchant.
Je m'écartai de sa main tendue. Je plongeai mon regard dans le sien et ses yeux s'écarquillèrent. Sa main se referma assez vite sur mon bras pour que je ne puisse l'éviter. Il me ramena contre lui et son énergie balaya mon corps rapidement. Il trouva rapidement ce qu'il cherchait.
— Zoran avait raison, haleta Auxann.
Il était encore un peu pâle, mais il semblait habité d'une nouvelle forme de force. J'écartai brutalement ses mains et le fusillai du regard.
Jasper me regardait lui aussi de grands yeux. Je ne savais pas ce qui prônait le plus chez eux : de la joie, du soulagement, de la tristesse... même de la pitié.
— Tu... tu es... murmura Auxann.
— Il ne le savait pas n'est-ce pas ? ajouta Jasper en tirant sur ses cheveux.
Il semblait presque fou. Jasper et Auxann connaissaient Nael. Très bien même. Il avait dû répéter à qui voulait écouter qu'il voulait un enfant de moi. Nael avait toujours manifesté ce désir. Si au début, j'avais pris ça pour une blague, je m'étais rendu compte de comment était Nael avec les enfants de la meute d'Auxann. Devenir père serait un défi de plus pour Nael, mais je savais qu'il réussirait. Moi, je n'étais pas sûre de pouvoir élever cet enfant comme je le voulais mais... si Nael était là pour compenser, alors on pouvait s'en sortir. C'est ce qui m'avait convaincu dans un moment de faiblesse en arrêtant ma pilule.
— Dali... commença Auxann.
— Je vais te dire exactement ce que j'ai dit à Zoran. Ce fœtus suivra le destin de son père. J'ai le temps de prendre une décision.
— Tu... tu veux avorter ? s'écria Jasper en bondissant sur ses pieds.
— Jasper, souffla Auxann en sentant que je commençais à me braquer.
Je fusillai Jasper du regard.
— Je n'ai pas à me justifier devant vous. C'est mon corps. Et je ferais ce qui me semble être le mieux pour chacun de nous.
Auxann retient Jasper alors que celui-ci voulut lancer un autre commentaire. J'allais enfiler une tenue de sport. En ressortant, je sentis le regard de Nael sur moi. IL était assis à côté de la grange, non loin d'Ahmet. Il était torse nu, laissant ses tatouages à l'air libre. Zoran et Joaquim avaient rejoins Jasper et Auxann.
Je me mis à courir vers la forêt et pris mon chemin habituel. J'avais besoin d'être un peu seul. Je n'allais pas supporter la présence de tous ses loups. Ni leurs regards accusateurs. Je ferais ce que je veux de ce bébé au final. Ils ne pourraient pas me forcer à le garder si je n'en voulais plus.
Au bout de deux heures de course, mon corps demanda grâce. J'étais déjà sur le chemin du retour, mais je n'en pouvais plus. C'est quand je m'avachis dans l'herbe que je sentis son énergie. Je savais qu'il me suivait déjà depuis quelques temps.
Nael sauta à bas de son arbre et termina accroupit devant moi. Son énergie n'était vraiment pas la même. Plus dangereuse, plus liquide. Elle aurait pu m'étouffer si je n'avais pas eu la même pour me protéger.
— Va tuer un ou deux loups, grognai-je. Ca te détendra.
Je restai allongée au sol, en sueur et légèrement tremblante de mon effort. J'avais couru vite et fort. Pour bien me vider la tête. Mais il suffisait d'une seconde pour que Nael ramène tout sur la table.
— Je sais ce qui me détendrait, là tout de suite, souffla-t-il.
Soudain, il fut au bout de mes pieds. Je n'avais pas bougé. J'avais senti son mouvement. Son énergie était tellement palpable qu'il la déplaçait comme un manteau quand il bougeait.
— Qu'est-ce que tu ne comprends dans cette phrase, Nael : demande la permission avant de toucher.
Il se lécha les lèvres quand mon haut de sport remonta et dévoila une bande de peau de mon ventre. Son regard s'y attarda, puis bougea sur mes seins qui étaient à présent assez tendus pour se faire repérer de loin. Je connaissais l'appétit qui dévorait Nael en ce moment. Mais et lui, le comprenait-il ?
— Je n'ai jamais eu à demander la permission, souffla-t-il. Seulement au Régent. Dois-je lui demander si je peux te baiser ?
Je clignai des yeux et me redressai sur mes coudes. Putain, il croyait vraiment ce qu'il disait en plus le bougre.
— Tu irais lui demander ça ? demandai-je pour être sûr.
Sa main était juste au-dessus de ma cheville nue. Il semblait vouloir toucher, mais ce que je lui avais dit le retenait un peu. Je m'assis et me retrouvai nez à nez avec lui. Son regard s'attarda sur ma bouche. Je sortis doucement ma langue de mes lèvres et il retint son souffle.
— Tu es tellement bandante putain, j'en ai mal aux couilles, grogna-t-il quand mon nez s'approcha du sien.
Je le frôlai à peine, avant que mon genou ne rencontre ses couilles. Il cria de douleur avant de glisser sur le côté en se tenant le paquet. Il cracha un juron.
— Je t'ai dit de ne pas me faire chier, crachai-je.
Il ricana et déjà sa main se refermait sur ma cheville alors que je me levai. J'allais le frapper avec mon talon mais je partis en avant quand il me tira sur lui. Je grognai quand ses mains me plaquèrent au sol.
— Si tu me frappes encore, alors je te frappe aussi, compris ? gronda-t-il contre ma bouche.
Il allait m'embrasser quand des mains le saisir. Je clignai des yeux en voyant Vassar balancer Nael sur le côté. Ce dernier roula et atterrit sur ses pieds, à genoux en équilibre.
Son regard devint sombre.
— Vas' non ! m'écriai-je.
Mais déjà, Nael se jetait sur lui. Il n'avait attendu que ça et voilà que Vassar lui donnait une bonne raison de l'attaquer. Quel con... Le temps que je me relève, Vassar avait déjà prit plusieurs coups. J'englobai rapidement la scène du regard et décidai d'agir. Vassar finirait mort sous les poings de Nael si je ne faisais pas quelque chose.
Je grognai et de mon pied, je frappai Nael aux côtes. Ce dernier repoussa ma jambe avant mon deuxième coup et frappa de nouveau Vassar. Ce dernier se défendit et réussit à frapper Nael. Mais Vassar n'était pas Zoran. Vassar n'était pas une Main. Il ne tiendrait pas contre Nael.
J'entendis Ahmet m'appeler mais déjà, j'agrippai Nael à bras le corps et réussis à le déloger de là je ne sais comment. Mais soudain, son bras heurta ma tempe et je tombai à terre. Mon corps vibra de douleur.
— Nael ! cria Ahmet.
Je clignai des yeux, assommée et vis Nael au-dessus de moi, son poing en l'air. Son visage était vide de toute expression.
Son torse se soulevait de son souffle court.
Je lus sur son visage qu'il aurait pu me frapper.
Si Ahmet ne l'avait pas appelé, il m'aurait frappé.
La seconde suivante, Ahmet le percutait brutalement et ils glissèrent tous les deux au sol. Ce fut les mains d'Auxann qui m'aidèrent à m'asseoir.
Je secouai la tête, encore à moitié dans les choux. Un coup de coude bien placé faisait vraiment mal putain. Malgré tout inquiète, je pivotai vers Nael. Ahmet le plaquait au sol.
Je croisai le regard de mon homme et mon cœur se serra. Je crois qu'il venait de se rendre compte de son geste, car il ne bougeait plus sous la prise d'Ahmet et me regardait presque différemment.
— Dali, tu saignes, souffla Auxann.
Nael n'avait pas touché ma tempe, mais mon arcade. Son coup avait été si fort que j'allais avoir un bleu jusqu'à la tempe en fait... Je touchai le sang sur mon arcade et frémis un instant.
Je détournai mon regard de Nael qui grogna. Je me levai et chancelai avant que la main de Regan n'attrape la mienne. Je la serrai un instant avant de la lâcher et de marcher vers la maison. Aymar me regarda venir, le visage sombre.
— C'est rien, grondai-je.
— Et s'il t'avait frappé dans le ventre ? murmura Aymar.
Je frémis et secouai la tête. Lorsque j'entrais à l'intérieur, je découvris Aidan au milieu du salon. Il regardait par terre. Je m'approchai de lui, Regan non loin de moi. Aidan regardait un cadre brisé par terre. Je fronçai les sourcils. Je n'avais pas vu que...
Regan retourna le cadre et découvrit la photo de Nael et moi. Je déglutis.
— Aidan, bouge de là, il y a du verre et tu es pieds nus, ordonnai-je.
— Tu saignes, souffla-t-il en me regardant.
Freya fit à mes côtés et me tendit une compresse que je pressais contre ma blessure.
— C'est rien, le rassurai-je. Allez, viens avec moi dans la cuisine. Il faut que tu manges.
Il regarda Regan s'occuper doucement du verre, mais me suivit quand je commençais à bouger. Alors que j'installai Aidan à table, Zoran entra dans la maison.
— Tu vas bien putain ? souffla-t-il.
— Aller voir ailleurs si j'y suis, grondai-je. C'est sincère...
— Dali... Tu dois nous parler. Tu ne peux pas simplement te débarasser de ce...
Il s'arrêta quand je le fusillai du regard. Freya baissa les yeux, une autre compresse dans les mains. Regan jeta le verre. Bientôt, la cuisine fut remplit de mes recrues, encore une fois. Zoran les regarda tour à tour. Il se pencha lentement vers moi et mes Recrues resserrent les rangs.
— Tu portes le bébé de Nael, murmura Zoran. Tu ne peux pas te débarrasser de ça...
— Crois moi si je dois avorter, grognai-je, c'est que j'aurais réfléchis à la question. Arrête de me juger comme tu le fais si bien depuis que je suis liée à Nael.
Zoran cligna des yeux avant de se redresser, comme si je l'avais blessé.
— N'oublie pas que c'est mon corps. Ma décision. Tu viens de voir ce qu'il s'est passé. Je ne garderais pas ce bébé si Nael n'ait même plus capable de reconnaître TA compagne, ou même la sienne. C'est compris ?
Un long silence entre nous deux.
— Maintenant, pars.
Ma voix s'était élevée sur la fin.
Zoran sortit de la cuisine, puis de la maison en claquant la porte.
Freya s'agenouilla devant moi.
— Tu attends le bébé de Nael ? souffla-t-elleinnocement.
Les regards de toutes mes Recrues se posèrent sur moi, même celui d'Aidan. Il ne semblait pas tout comprendre, mais tant pis.
Je regardai Freya, son regard brillant. Toutes mes Recrues aimaient Nael. Ils étaient la figure paternelle de cette Maison. Il avait été une sacrée image de contrôle pour eux tout au long de ces années.
Je me levai soudain et me dirigeai dehors.
Ahmet tenait Nael par le bras. Nael me vit arriver et fronça les sourcils. Ahmet s'écarta légèrement en sachant ce que j'allais faire.
Mon poing partit et la tête de Nael partit sur le côté avec. Il cracha un peu de sang et se redressa en grognant. Le second coup qu'il prit, fut dans l'arcade. Et il se mit à pisser le sang lui aussi.
Auxann haussa un sourcil, alors que Jasper se grattait la nuque. Joaquim était à côté de moi, prêt intervenir. Zoran aidait Vassar à rallier la maison.
— Recommence et je te jure que la prochaine chose que tu boufferas seront tes couilles, crachai-je.
Un léger sourire redressa les lèvres de Nael alors que je pivotai pour retourner vers la maison.
Ce soir là, Ahmet et Nael parlèrent dehors. Ma fenêtre n'était pas loin de la terasse, si bien que j'entendis une bonne partie de leur conversation. Je restai assise en dessous de ma vitre pour les écouter parler des frères de Nael, mais aussi de moi. Je ne relevai pas les doutes de Nael. Il ne posa pas la question qu'il m'avait posé à Ahmet.
Il vint directement à moi aux aurores. Il se faufila par la fenêtre ouverte. Pourquoi revenait-il vers moi s'il avait tout oublié ? Je n'ouvris pas de suite les yeux. Il se tenait là, au bord de lit, debout, telle une ombre sur moi.
— Est-ce que...
Je gardai mes yeux fermés, mais il savait que j'étais réveillée. J'étais nue sous le drap avec lequel je dormais. Le sentait-il seulement ?
Il s'assit sur le bord du lit et ses doigts survolèrent ma tempe abîmée. J'avais un bleu magnifique à présent.
— Est-ce que je peux te toucher ? murmura-t-il.
J'ouvris un œil sur lui et vis qu'il était très proche.
— Déjà fait, mauvaise idée, grondai-je en roulant sur mon autre flanc pour lui tourner le dos.
Il grogna et soupira. Son énergie se solidifia autour de moi alors qu'il voyait mes tatouages dans mon dos. Son tatouage. Je déglutis et grognai. Si je voulais qu'il se fasse pardonner, j'avais une très bonne façon de le faire.
Je me redressai dans le lit et sortis de sous ma couette. Je glissai sur le sol et Nael regarda mon corps nu devant lui. Je penchai doucement la tête en voyant la marque de mes coups sur son visage. Il s'était encore fait amocher.
Ma main repoussa le haut de son corps sur le lit. Ses pieds touchaient toujours le sol, mais il se retrouva à moitié allongé sur le lit. Je grimpai sur lui et me penchai. Mes seins frôlèrent son torse. Mes dents se refermèrent sur ses lèvres. Je ne lui donnai pas de baiser. Je mordis simplement assez fort pour faire couler son sang. Je léchai ma morsure et son torse vibra sous mes cuisses. Je suçai la plaie jusqu'à ce qu'elle ne saigne plus. Ma main glissa derrière moi et je sentis son sexe dur sous ma prise.
— Ce ne sera pas ta bite dans ma bouche, soufflai-je d'une voix rauque. Mais bien ta langue dans ma chatte... Si tu me frappes une nouvelle fois, je briserais bien plus que ton crâne, loup...
Je grimpai sur son visage et son regard ne quitta pas le mien. Ses mains se refermèrent sur mes fesses et rapprochèrent mon sexe de sa bouche, jusqu'à ce que je sois assise contre son visage. Je poussai un cri quand sa langue glissa sur mes lèvres, là en bas, les écartant, jouant avec. Je posai mes mains devant moi, sur le lit et ondulai des hanches contre sa bouche.
Il s'activa entre mes jambes, entre grognements et geignements, ses mains laissant des marques sur ma peau.
Sa langue me fit jouir avec extase et je pressai mon bassin contre sa bouche alors qu'il continuait de me bouffer la chatte comme il savait le faire. Je le laissai me faire jouir une deuxième fois avant de me redresser et de poser mon sexe humide sur son torse encore habillé. Sa bouche luisait de mon suc et son corps était tendu à l'extrême.
Le souffle court, je glissai mon corps contre son sexe. Il ne portait qu'un vieux short, si bien que ma main glissa aisément à l'intérieur. Son sexe était dur et chaud, il était déjà sur le point de jouir, je pouvais sentir une légère palpitation que je connaissais chez lui. Juste avant qu'il n'éjacule.
Je retirai ma main juste avant que son orgasme ne prenne le dessus. Ses doigts se refermèrent sur mes cuisses et il grogna de frustration.
— Tes couilles attendront ma main, grondai-je contre sa bouche humide.
Il écarquilla les yeux, les joues rouges et les pupilles dilatées, mais déjà je bondis hors du lit et me dirigeai vers ma salle de bain.
Son expression avait au moins été spontanée.
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