2 - Dali
La nuit était tombée depuis trois bonnes heures déjà, mais je n'arrivais pas à dormir. J'avais toujours été très prudente quand il s'agissait de fermer mes yeux, même ne serait-ce que pour quelques heures. Je n'avais pas confiance ces jours-ci. Je n'avais pas confiance en mon environnement. C'était comme si quelque chose me soufflait qu'un problème se profilait. Que ce soit sur moi ou sur mes élèves. Je pris une longue inspiration.
Nael était parti en mission depuis un certain temps. C'était presque nouveau pour lui de bouger ainsi partout. J'aurais été une très mauvaise Régente si j'avais commencé à dire qu'il me manquait. Cet idiot m'avait balancé un truc avant de partir, tout sourire et m'avait claqué un baiser pour me dire au revoir. Le pressentiment était venu à ce moment là. Nael avait tendance à faire le fou quand il partait en mission. Je le savais. Si au début, je n'y avais pas prêté attention, à présent, j'avais ... peur ? Je fermai les yeux et tentai d'analyser ce que je ressentais, comme je le faisais depuis toujours. A ce stade, c'était plus une inquiétude qu'une vraie peur.
Je me levai et m'étirai un instant. Je tenais cette Maison depuis maintenant cinquante ans. A quelques années près. J'ouvris la porte de ma chambre et écoutai rapidement en direction des dortoirs qui se trouvait à gauche de la maison. Pas un bruit. Tout le monde dormait. En même temps, avec ce qu'ils avaient tous pris aujourd'hui, je n'en doutais pas.
Je m'aventurai dans cette maison qui était la mienne depuis tout ce temps. J'avais aménagé ça à ma façon, mais les jeunes avaient rajouté ce qu'ils voulaient au fur et à mesure. Il y avait des photos. Il y avait aussi des objets que certains s'étaient offerts. Je regardai la photo que Nael avait posé sur la cheminée du salon il y a de ça quelques mois. Je ne l'avais pas retiré, je l'aimais bien au fond... Je m'en approchai et frôlai nos visages. Nael avait glissé sa main dans ma nuque, sous me cheveux et s'était penché pour m'embrasser... Nana Sandoval était celle qui avait pris cette photo. Les jeunes n'avaient rien dit en voyant cette photo. Je crois même que Regan, l'un de mes premiers élèves encore vivants, lui en avait réclamé une autre en disant qu'il n'y avait pas assez de photo de nous deux. J'étais un peu près sûre que Nael en ramènerait d'autres.
Regan et Freya étaient les deux plus vieux de la Maison. Ils étaient arrivés en même temps que moi. Ils n'étaient pas bien vieux tous les deux. Regan devait avoir soixante-neuf ans et Freya cinquante-huit ans. Tous les deux étaient arrivés avec trois autres loups quand j'avais atterri ici. J'avais perdu ces trois autres loups au cours des dernières années et d'autres étaient venus les remplacer. Car il y avait toujours besoin. Pour l'instant, je récupérais énormément de jeunes. Les plus vieux étaient dirigés vers les autres maisons.
Je me penchai pour ramasser une chaussure de Freya qui traînait dans le salon et j'aperçus quelque chose sous la table. Je tirai le t-shirt de là et le pressai contre mon nez. L'odeur de Nael était encore présente dessus. Je soupirai et le pressai de nouveau contre moi. Ne portant qu'un débardeur, je le passai sur moi et me dirigeai vers la cuisine. Je posai la chaussure de Freya à côté de l'autre dans l'entrée et découvris la cuisine. Tout était rangé et Saaya dormait sur la table, les bras croisés sous sa joue.
J'avais été surprise de voir débarquer d'anciennes connaissances de Yahtoland ici. Je souris en pensant à ce nom idiot que donnait Nael à l'Antre. Sa connerie avait bien trop déteint sur moi.
Saaya était une belle femme, louve dominatrice et violente au possible quand il s'agissait de ma personne. Je crois qu'elle avait beaucoup connu ma mère, Kishi. Comme Haimi, elle s'était mise en tête de me coller aux basques pour me surveiller. De fil en aiguille, elle était devenue une Surveillante de notre refuge. Tout comme Aizen et Vassar. Tous deux étaient aussi des connaissances. J'avais dû mal à me faire des amis, mais visiblement eux se plaisaient ici à surveiller mais idiots d'élèves. Nael n'aimait pas Vassar. Ou en tout cas, il n'aimait pas la façon qu'il avait de me regarder. D'après lui, Vassar voulait me baiser depuis qu'il était arrivé ici. Je n'avais pas relevé. A vrai dire, j'avais poussé un peu la jalousie de Nael et j'en avais été gratifié de supers séances de sexe pendant de longues semaines. Saaya et Aizen venaient de l'Antre, il était donc normal qu'ils soient un peu bizarres, comme moi à vrai dire. Vassar était un peu plus dans la normalité je dirais. Si un loup solitaire pouvait être normal.
Celui qui m'avait le plus surprise était Aymar. Un des pères adoptifs de Bajram m'avait pris en affection je crois. Une fois que Kam, le fils de Baj et Rine était parti avec son Alpha, il s'était ennuyé et m'avait rejoint ici. Ce n'était pas un loup, mais il avait beaucoup d'autorité et assez de folie en lui pour m'aider dans mon travail.
D'ailleurs, son énergie glissa sur mes épaules quand il entra doucement dans la maison. Il savait que tout le monde dormait. Sa main frôla ma nuque. Je le laissais faire, plus par habitude que par envie. Nael était l'un des seuls qui pouvaient me toucher sans limite particulière. Mon compagnon était toujours ravi de l'entendre dans mes pensées d'ailleurs.
— Tu ne dors pas, souffla Aymar. Ton esprit est-il trop occupé ?
Aymar était un très bel homme. Grand, musclé, particulièrement viril, il respirait l'audace et la grandeur. Tout comme l'animal qu'il était. Il portait des fringues d'humains à souhait mais visiblement, il avait très bien choisi. La coupe de sa chemise lui allait très bien, tout comme son jean. Il retira la montre de son poignet et me regarda avec ses yeux si particuliers. Quand son animal était là, ses yeux se transformaient presque en lave en fusion.
— Quelque chose te tracasse, comprit-il.
— Comment vont Bajram et Syrine ? soufflai-je.
Aymar s'approcha de Saaya. Celle-ci lui agrippa le poignet avant qu'il ne la touche.
— On demande la permission, le dragon, grogna-t-elle en écartant la main d'Aymar.
Ce dernier adorait embêter ma Surveillante. Je crois qu'ils avaient déjà couché ensemble. Je crois même qu'Aymar voulait recommencer. Mais Aymar était comme Danil, Yiska et Satyaki. De bons vieux monstres. Parfois, leurs besoins n'étaient pas trop en adéquation avec nos mœurs.
— Pourquoi tu ne me laisses pas te baiser encore une fois, Aya ? grogna Aymar.
Je levai les yeux au ciel, ricanant. Saaya lui jeta un coup d'œil un peu endormi, voir blasé.
— Quand tu apprendras à demander gentiment, rétorqua-t-elle. Et que tes mains arrêteront de faire ça !
Elle lui montra ses avant-bras qui portaient des marques de brûlures encore fraiches. Elle mettrait un peu de temps à les soigner, mais visiblement Aymar ne savait aussi bien se contrôler que prévu.
— Tu imagines un peu ? souffla-t-elle. Ca sur ma chatte ? Merci, mais je tiens à baiser encore un peu durant le reste de ma vie.
— Laisse-moi te lécher alors, remarqua Aymar, sérieux.
Cette conversation commença à me titiller et dans le mauvais sens. Nael n'était pas là depuis assez de semaines pour que je commence à être comme il aimait : en manque, assez pour que je sois douce pour lui demander de me lécher comme il savait faire.
Je ricanai en repensant à cette tête qu'il avait faite quand je lui avais demandé ça. Ça devait être la première fois que je disais « s'il te plaît ».
— Dali, soupira Saaya. Fais quelque chose.
— Il faut croire qu'il a aimé ça la première fois, remarquai-je. Laisse-le jouer.
— Tu sais par où les dragons crachent leur feu ? s'écria Saaya.
Aymar ricana à son tour et tira sur une des mèches de cheveux de la louve. Cette dernière lui écarta la main d'une tape qui le fit ronchonner. Ils se chamaillèrent alors que je faisais couler du café.
J'allais dehors, cherchant du regard le Surveillant de garde cette nuit. Vassar devait être en train de faire sa ronde sur le périmètre extérieur car son énergie était diffuse. Je marchai un peu dans la nuit fraîche et me figeai en sentant une énergie que je connaissais bien sur ma gauche.
Je pivotai vers Yahto. Je savais ce qu'il lui était arrivé. Je savais qu'il avait eu la même... punition qu'Ahmet. Peu de personnes savait que Yahto avait été lié malgré lui à une enfant. D'ailleurs, je faisais tout pour ne pas en parler avec lui, ça le mettait en rogne. Et Bajram ne supportait pas de la voir aussi prévenant avec la petite de Shay.
Laissez-moi vous dire que cette gamine avait su choisir son Protecteur. La première personne qui l'approchait mourrait d'en d'atroces souffrances.
— Dali, souffla Yahto.
Je m'approchai de lui et il caressa ma nuque. J'avais eu un différend avec Yahto pendant les premières années de Régente. J'avais dû me mettre à dos l'homme qui était le plus proche d'un père pour moi, tout ça dans l'intérêt même d'un de mes élèves. Il était revenu de lui-même après, observant mon travail porté ses fruits. Après tout, il était celui qui m'avait formé.
Il tira doucement sur le t-shirt que je portais et je tentais de ne pas me montrer gênée. Lorsque Nael et moi nous étions liés, Yahto l'avait senti et si sur le coup il n'avait rien dit, il n'avait pas du tout apprécié ce que nous avions fait.
— As-tu besoin de quelque chose ? m'enquis-je.
Il me regarda pendant de longues secondes. Ses doigts tirèrent sur une de mes mèches de cheveux. Il le roula entre ses doigts puis les relâcha. Je fronçai les sourcils. Il semblait partagé. Mon instinct se transforma en peur au moment où Yahto retourna son regard sur moi.
— Est-ce que tu as besoin de quelque chose ? murmura Yahto.
Je fronçai les sourcils et m'écartai de lui. Il ne m'avait jamais demandé ça. Pas même quand Bajram avait été au plus mal et que j'avais dû le sortir de sa propre merde pour qu'il remonte la pente.
Mon premier réflexe face au visage de Yahto aussi perplexe fut de vérifier mon lien avec mon compagnon. Il était encore ouvert, quoi qu'un peu diminuer en puissance de par la distance à laquelle se trouvait Nael. Je fus soulagée de le sentir à l'autre bout. Il sut que je pensais à lui car son énergie traversa notre lien et ça me réchauffa de l'intérieur. Il allait bien. Il était concentré, mais il allait bien. Je repris mon souffle et fronçai les sourcils, prête à ouvrir la bouche.
— Tu sais que parfois, je ne peux rien dire, murmura Yahto.
— Que va-t-il se passer ? soufflai-je.
Le regard de Yahto se posa sur mes seins... Non. Sur mon ventre. Ses doigts glissèrent sur mon flanc pour se poser sur mon ventre. Je me figeai quand son énergie balaya mon bas ventre et que... quelque chose lui répondit.
Comment était-ce possible ? Comment avais-je fait pour manquer ça ?
Soudain, le regard pétillant de Nael quand il était parti me sauta presque aux yeux. Avait-il senti quelque chose ? Même inconsciemment ? L'énergie n'était pas bien épaisse. Elle devait avoir quelques semaines à peine.
Quelques semaines...
Putain.
Sans le dire à Nael, j'avais arrêté la pilule il y a plusieurs mois déjà. Il voulait un enfant depuis tellement d'années. Et j'avoue que depuis l'arrivée d'Aymar ici, je me sentais un peu plus en sécurité. Je n'avais jamais dit à Nael que je n'avais pratiquement aucune chance de tomber enceinte.
J'avais toujours gardé ce secret.
Une attaque d'un loup en frénésie quand j'étais petite m'avait arraché la moitié du flanc gauche ainsi que la plupart de mes organes vitaux à cet endroit, dont un de mes ovaires. Certes j'avais guéri comme une louve, mais un médecin m'avait clairement dit que je ne pourrais pas avoir des enfants aussi facilement qu'avant.
Comment était-ce seulement possible ?
Je vis la main de Yahto s'approcher de nouveau de moi, mais je la repoussai et m'écartai de lui, le souffle court. Il n'était pas là pour ça... Je le lisais sur son visage. Il se fichait que j'ai des enfants ou non.
Le loup en frénésie qui m'avait attaqué n'était autre que lui.
Il savait.
— Je dois partir, murmura-t-il.
— Qu'as-tu fait ? soufflai-je.
Mais déjà, il pivotait pour disparaître dans la nuit. Je pris une longue inspiration et touchai mon ventre, sentant la toute petite énergie qui se trouvait là. L'énergie de ma louve s'enroulait autour, comme un cocon chaud et protecteur. Je fermai les yeux et décidai de ne rien dire pour l'instant. Mon utérus était sûrement le moins accueillant de la planète. Peut-être que ce fœtus ne tiendrait pas longtemps dans cet espace hostile...
J'essuyai mes mains moites sur le t-shirt de Nael avant de sentir mon cœur se serrer. Je ne pouvais pas lui dire maintenant. Je devais attendre...non ?
Je pris la décision d'attendre. Personne ne devait savoir. Ni sentir. Personne n'y avait fait attention jusque-là, c'était que mon odeur ne changeait pas énormément. Je pouvais donc tenir sans que les autres l'apprennent. Par ailleurs, dire ça à Nael alors qu'il était en mission le ferait rappliquer ici. Je n'avais jamais réussi à imaginer comment Nael réagirait à ce genre de nouvelle. Ma réaction était bien trop pragmatique pour être réelle. J'allais attendre de voir si mon utérus gardait ce bébé. C'était tellement compromis que je ne comprenais même pas comment il tenait encore. Mais Nael lui aurait déjà sauté de joie. Ou m'aurait baisé parce que la nouvelle d'avoir un bébé l'aurait excité comme un jeune puceau sur le point de se faire dépuceler. Je souris doucement et me retins de frôler la conscience de Nael encore une fois. Il sentirait que quelque chose n'allait pas. Je faisais très rarement ça.
Je retournai à l'intérieur de la maison en reprenant le dessus. La visite de Yahto était aussi inattendue que surprenante. Et pas dans le bon sens évidement. Il était venu pour une mauvaise nouvelle et il n'avait rien dit. De quoi voulait-il parler ?
Je passai devant la cuisine sans trop regarder Aymar rouler une pelle à Saaya qui semblait avoir abandonné la bagarre. Je grimpai à l'étage et me dirigeai vers les dortoirs. Je passai dans un long couloir et ouvris la porte qui donnait sur l'agrandissement de la maison. Une première pièce commune aux élèves s'ouvrit à moi. Côté salon, mais aussi un petit espace où ils pouvaient s'amuser avec un gros billard que Nael avait apporté de lui-même. Après venait les chambres. D'un côté, il y avait ceux que j'appelais les anciens et de l'autres les nouveaux. C'était une très grande pièce mais les lits étaient alignés de chaque côté. Je passai à côté de chaque lit veillant sur le sommeil de tous.
Bientôt, je les réveillerai en pleine nuit pour la fanfare. Je pivotai vers Regan qui était accoudé dans son lit, son regard encore un peu endormi.
— Tout va bien ? souffla-t-il.
Il bailla, mais déjà je lui fis signe de se rendormir. Ce qu'il fit. Je regardai les différents visages. Darragh, le plus dur et le plus violent de la bande, dormait sur une oreille. Je pouvais voir son corps encore tendu. Il avait une marque au visage. Il s'était pris une mandale par Vassar. Il l'avait bien mérité. Les jeunes avaient vite appris qu'il n'y avait pas que moi qui donnais les coups.
Et quand Ahmet venait, putain tout le monde marchait au pas. Après la raclée que Regan avait pris par le Premier Régent, les autres avaient moins fait les malins.
Et j'avoue que j'adorais utiliser l'excuse que formait Ahmet. Celui qui faisait le malin, ne tombait pas dans le ravin, il tombait sur Ahmet. Ahmet m'appréciait assez pour savoir que je faisais du bon travail et me soutenir à sa façon dans mes décisions. J'avais aussi beaucoup échangé avec Priam. Il me trouvait bizarre mais il savait que je faisais un bon taf.
Je ressortis de la chambre des élèves et allai m'installer dans mon lit. Je roulai sur le côté et ma main glissa sur la place habituelle de Nael. Mes doigts tapotèrent l'espace vide.
Timothy m'avait contacté deux jours plus tôt pour me dire que j'accueillerais sûrement un nouveau. Je n'étais pas sûre que ce soit une bonne idée au vu des âges des autres mais je n'avais pas vraiment le choix. Cependant, je ne pourrais ne prendre plus. Et je devrais sûrement trouver un nouveau Surveillant pour tenir tout le monde.
Je roulai sur le dos et regardai le plafond. Je ne dormis pas beaucoup cette nuit-là. Je fus réveillée par les rires des élèves dans la cuisine. Je grognai et roulai en dehors du lit, groggy. Je massai doucement ma nuque avant de me lever et de m'étirer.
Je passai rapidement par la douche pour terminer de me réveiller et enfilai des fringues avant de rejoindre les gosses. Ils avaient tous plus de cinquante ans, hormis Alexei et Haydar qui étaient les deux petits derniers arrivés. Je jetai un coup d'œil à la cuisine. Aymar avait préparé à manger pour quinze, mais mes élèves semblaient morts de faim. C'était donc une bonne chose. Chacun me salua en baissant la tête pour m'offrir leur nuque. J'avais moi-même imposé ce salut car je n'aimais pas qu'il n'y ait aucun respect entre nous. Ce salut était une notion de respect particulier.
La seule fille de l'assistance me tendit ses lèvres. Elle s'était mise en tête depuis son arrivée à l'âge de huit ans que j'étais en partie son Alpha et que je devais donc la saluer ainsi. Freya était une jeune femme très intelligente, manipulatrice à souhait. Elle pouvait retourner la tête de quelqu'un en une seule conversation. Sa louve était par-dessus ça légèrement sociopathe et avec une tendance au cannibalisme que j'avais réussi à maîtriser au fil des années. Enfin, quand elle ne pétait pas un plomb. Ce qui arrivait au moins une fois tous les trois mois. Freya me ressemblait beaucoup au niveau du physique, ce qui était toujours drôle.
Regan était aussi là depuis le départ. Il avait des cheveux rasés très court sur le crâne. Son regard était souvent sombre, sauf quand il me regardait moi ou Freya. Il semblait avoir un instinct particulier envers les femmes de sa vie. Je ne savais pas trop comment le prendre. Regan avait un loup particulièrement violent et absolument pas passif. SI une bagarre démarrait, l'humain pouvait très bien réussir à la calmer, mais le loup le poussait plus à plonger dedans.
Darragh ne faisait pas partie de ma première tournée de gosse, mais il était là depuis un peu plus de quarante ans maintenant. Il était sûrement le plus violent de la bande. Il était arrivé un peu plus tard que les autres et son loup avait eu le temps de corrompre l'humain. Darragh était sur une corde raide. Tant que je le maintenais sous contrôle, il ne basculerait pas. Mais j'étais presque sûre qu'il avait déjà tué quelques humains.... et qu'il avait aimé ça.
Ensuite, venait Shane. Shane était l'humain le plus calme, mais sûrement le loup le plus hyperactif. Il suffisait qu'il laisse son loup prendre le dessus et ça devenait du grand n'importe quoi. Surtout qu'en général Freya et Regan suivaient donc... Je les avais souvent mis au trou pendant quelques jours pour les calmer.
Et les derniers à être arrivés se trouvaient être Alexei et Haydar. Ils restaient souvent ensemble, évidemment. Ils étaient soudés. Alexei parlait peu, Haydar compensait en général. Cela ne faisait qu'une vingtaine d'années qu'ils étaient là. Ils restaient les plus jeunes de la bande que ce soit de part leur arrivée, ou leur âge. Je frottai leurs cheveux et ils rentrèrent leurs épaules dans leur cou en ricanant.
Alors que j'allais me servir un café, quelque chose me coupa le souffle. Je lâchai ma tasse au milieu de la cuisine et tout le monde se figea. Il y eut un long silence avant que je ne réussisse à trouver la source de ma douleur. Je suffoquai quand mon lien avec Nael vibra si fort que je sentis une douleur fulgurante dans le reste de mon corps.
Comme si chaque os vibrait.
Nael.
Une porte claqua dans la maison et soudain, des mains voulurent m'aider à me relever, mais je les écartai.
J'ai merdé...
Je clignai des yeux, voyant à moitié ce qu'il voyait. Il se retenait à une pierre, mais sa prise glissait.
Le visage de Joaquim était au-dessus de moi.
Non, au-dessus de Nael.
N'oublie pas, souffla sa voix dans ma tête.
La seconde suivante une décharge de douleur me plaquait au sol alors qu'un cri sortit de ma bouche, déchirant ma gorge. Ma louve se recroquevilla alors que l'impact du corps de Nael au fond de cette gorge déchirait mon corps.
Des cris autours de moi alors que je sentais mon corps convulser. Quelqu'un mit mon corps en position latérale de sécurité et on me tint pendant plusieurs secondes.
Un vide froid et pervers s'infiltra dans mon corps, à la source même de mon cœur. Je retins un cri quand la douleur filtra un peu plus, mais que ce n'était plus celle de Nael. C'était bien la mienne.
Je pouvais presque sentir les larmes sur mes joues. Je n'avais pas pleuré depuis tellement d'années que la sensation ne me plut pas du tout.
— Dali ? souffla Saaya.
— Dali ? murmura Freya non loin de mon visage.
Je retins ma louve une seconde avant qu'elle ne se jette sur notre élève. La sensation me donna presque envie de vomir. Malheureusement, c'est ce que je fis. Je restai sur mes coudes, l'odeur de mon vomi dans les narines.
— C'est Nael, murmura Regan.
— Ecartez-vous, haletai-je d'une voix rauque d'avoir trop crié.
N'oublie pas.
Je frémis. Sa voix résonnait dans ma tête, mais je ne sentais rien au bout de notre lien qui avait été si chaud quelques secondes avant.
— Tu crois vraiment que si je meurs, je penserais à ça ? grommelai-je en repoussant son visage de mes seins.
Il fronça les sourcils et glissa son corps contre le mien. Je frémis quand son sexe se pressa contre le mien. Il était dur et prêt. Nael pouvait parfois être très sérieux pendant une seconde et rire la suivante. C'était toujours très drôle à regarder, mais très dur à suivre.
Son visage était trop sérieux à présent pour que je rigole. Je pinçai mes lèvres alors que ses mains glissaient dans mes cheveux. Il regarda ma bouche pendant de longues secondes, allant jusqu'à la lécher lentement. J'haletai entre ses mains, mais déjà il me pénétrait avec force. Je me figeai, luttant contre la vague de douleur remplacé rapidement par un feu de plaisir qui s'écoula dans mes veines.
— N'oublies pas de m'attendre, grogna Nael.
— Je dois promettre ? grondai-je contre sa bouche.
Il remua ses hanches, son sexe bougeant en moi. Je retins un léger cri de plaisir quand ses dents se refermèrent sur mes seins.
— Moi je n'oublierais pas, souffla-t-il contre mon nez.
Je devais presque loucher pour le regarder. Il recula doucement, sa bouche frôlant à peine la mienne. Je posai ma main sur sa joue, mes doigts glissants sur ses lèvres.
— Tu m'attendras ? murmurai-je.
— Oui, alors n'oublie pas, souffla-t-il.
— Je n'oublierais pas, acquiesçai-je en glissant mes bras dans sa nuque.
Je clignai des yeux, repoussant le souvenir. Nael pouvait dire des trucs débiles quand il s'y mettait, mais il savait me faire plonger dedans. Je tentai de respirer normalement, mais c'était compliqué. Ma louve était presque en frénésie à ce stade. Seules mes années de contrôle sur elle la tenait en place. SI elle prenait sa forme maintenant, je n'étais pas sûre que le bébé survive. Mais après ça, est-ce que le bébé devait survivre ?
La porte d'entrée s'ouvrit lentement sur Yahto et Ruca. Je m'agenouillai sur le sol de la cuisine, alors que Freya nettoyait mon vomi. J'eus une quinte de toux alors que Yahto s'approchait. Quand je retirai ma main de ma bouche, j'y découvris du sang. Je déglutis.
Quand Regan vu ça, mes élèves se réunirent autour de moi, formant un mur entre Yahto et moi. Aymar n'était pas loin d'eux, prêt à les protéger s'il le fallait. J'en avais pleinement conscience.
Je pris le mouchoir que Freya me tendait et essuyai ma bouche. J'avais mal dans tout mon corps. C'était comme si on m'avait jeté dans une benne et qu'on l'avait secoué jusqu'à ce que je m'évanouisse.
— Il faut bouger, souffla Yahto.
Je me redressai seule, repoussant lentement la main de Freya. Alexei et Haydar étaient en position de défense alors que Regan et Darragh se tenaient facilement en position d'attaque. Shane jouait avec son couteau juste à leur gauche. Son regard était sombre.
Mes élèves ne respectaient pas Yahto comme il l'aurait voulu. Ils me respectaient moi. Et Ahmet dans une plus large mesure.
— Tu le savais ? murmurai-je.
J'avais mal à la gorge, mal au cœur... mal partout. Je n'avais jamais ressenti ça et ça me bouffait. Nael... Nael ne pouvait pas mourir.
Il ne pouvait pas mourir. Cet idiot ne pouvait pas partir avant moi... Pas alors que...
Je déglutis et poussai Regan et Darragha abandonner leur position. Je m'approchai de Yahto, la douleur dans ma gorge s'étendant un peu partout dans mon visage. Mes yeux surtout.
— TU LE SAVAIS ? hurlai-je à son visage.
Il ne bougea pas, n'exprima aucune culpabilité. Je reculai d'un pas, me retenant de le frapper. Si je le frappais maintenant, devant mes élèves, ce ne serait pas une bonne chose et il devrait me corriger. Je ne me soumettrais plus jamais à Yahto.
— Sors de cette Maison, murmurai-je.
— Dali, commença-t-il.
— VA-T'EN ! hurlai-je en le repoussant de mes deux mains.
Mon cri résonna dans la maison. Yahto semblait sur le point de dire quelque chose, mais il s'écarta pour contourner Ruca et sortir. Il n'allait pas bien loin, mais je n'avais pas le temps de faire dans le détail. Je devais trouver Nael.
JE devais le trouver.
Je ne pouvais pas... Il n'était pas mort.
— Aymar, protège-les, soufflai-je.
Je posai ma main sur les doigts tendus de Ruca. Elle serra ma main et son visage exprima une légère surprise. Je secouai la tête, ne voulant pas qu'elle divulgue mon secret.
Si Nael était vraiment mort, il n'y aurait pas de secret.
Car il n'y aurait pas de bébé.
Le pouvoir de Ruca me coupa le souffle. Je réapparus non loin de la gorge ou Nael avait dû tomber. Il y avait plusieurs Mains prisent en charge par les autres. Je reconnus certains, mais ne fis pas attention à eux. Je repoussai la main de Ruca et m'approchai du précipice. Autour de moi, il y avait un carnage. Sûrement par Joaquim et Nael pour leur chasse.
Le souffle court, je me penchai au-dessus du vide. Mon cœur se serra un instant. Je sentis l'énergie de Maneck non loin de moi. Je chancelai et sa main me rattrapa.
Je le laissai faire et m'agenouillai lentement, serrant la terre entre mes doigts. Le souffle court, je fermai les yeux.
Ma louve se plongea dans le lien et frémit quand un souffle d'énergie le parcourut.
— Il faut... soufflai-je. Il faut aller le chercher.
— Dali... murmura Maneck.
J'allais lui crier dessus, mais Zoran et Joaquim apparurent avec Ahmet et Priam, suivi de près par Némésis, Timothy et d'autres dont je ne fis pas cas.
Zoran s'approcha rapidement de moi, tout comme les deux autres. Neal ne tarda pas à apparaître, suivi de près par Auxann et Jasper.
Trop de gens qui pourraient voir ma faiblesse.
Les bras de Zoran s'enroulèrent autour de moi et je restais un instant complètement figée.
— Il n'est pas mort, murmurai-je. Il ne l'est pas, Zoran.
— Je sais.
— Je veux descendre, dis-je en écartant ses bras de moi.
Sa main s'attarda sur la peau nue de mon bras et il fronça les sourcils. J'étais un peu froide, mais surtout, avec ce contact il pouvait sentir plus de choses chez moi. Je m'écartai avant que sa bouche ne s'ouvre sur un commentaire. Il me regarda avec de grands yeux remplit de tristesse. Pas de pitié. Il ne connaissait pas ça. Seulement une profonde douleur. Que je ressentais jusque dans mes os.
— Je descends, soufflai-je.
— Ruca ? souffla Zoran.
— Je ne peux pas vous envoyez en bas. Je n'y suis jamais allé. Aucun de nous d'ailleurs.
Je sentis l'énergie de Joaquim s'approcher. Il voulut me toucher, mais j'écartai sa main d'une claque dessus.
— Ne me touche pas, murmurai-je.
— Dali je...
— Laisse-moi, grondai-je. Je vais le chercher. Faites ce que vous voulez.
Ce fut Maneck qui tira un gros sac d'escalade non loin de moi. Je m'équipai rapidement et laissai Maneck sécurisé ma ligne. Joaquim ferma son visage en me regardant et fit la même chose.
— C'est très profond, souffla Zoran. Vous ne verrez plus rien passer un certain degré.
— Tant pis. Nous sommes des loups, nous pouvons voir dans le noir, crachai-je.
— Dali, reprit Zoran.
— Ferme la, soufflai-je. Pas besoin de toi.
Je lançai ma corde au fond du ravin. J'espérais seulement qu'elle était assez longue. Je jetai un coup d'œil à Maneck qui hocha la tête. Je ne fis pas attention à Timothy et Isis qui parlait avec Auxann. Je me posai au bord du ravin et testai ma ligne. Elle tenait bon.
Jasper s'approcha lentement de moi.
— Il n'est pas mort, murmurai-je.
— Il a coupé son lien, Dali, souffla Jasper, pâle comme un mort.
— Je vous le ramène, grondai-je. Tenez la meute. Il l'a fait pour votre bien, pas pour vous mettre dans la merde.
Jasper grimaça. Je croisai le regard d'Auxann. Il hocha doucement la tête et je lui répondis. Zoran terminait de s'équiper avec l'aide de Priam. Je bondis sur la paroi pour éviter un commentaire de Priam. Ce con arriverait à me tirer des larmes. Joaquim sauta aussi et atterrit souplement sur la paroi.
— Dali, commença-t-il.
— Ferme la ! crachai-je. Tant que je n'ai pas le corps de mon compagnon sous les yeux, tu n'as pas le droit d'ouvrir ta putain de gueule. Compris ?
Joaquim grogna mais n'ajouta rien. Maneck se pencha pour voir si tout allait bien. Je défis mon cran et glissai lentement le long de la corde. Je bondis plusieurs fois contre la paroi pour descendre en rappel. Le bout de ma ligne se trouvait à plus de vingt mètres au-dessus de l'eau.
Ici, il faisait noir. Je voyais à peine le sol. Sûrement de l'eau. Zoran nous avait rejoint.
— Je saute, soufflai-je.
— Non ! me stoppa Zoran. J'y vais en premier.
Je le fusillai du regard.
— Va te faire foutre, crachai-je.
Je détachai ma ligne et laissai l'air m'entourer. J'atterris dans la flotte, même pas sur le sol. D'ailleurs, celui-ci était profond. Je ne le touchai même pas en sautant d'aussi haut.
Je remontai à la surface, laissant ma louve balayer l'endroit de son énergie. Il faisait froid ici. Zoran et Joaquim sautèrent à leur tour. Je me mis à nager dans le sens du courant.
Je ne réfléchissais pas forcément. Je voulais juste trouver Nael. Lui ou son corps. Je devais le trouver. Le lien qui me reliait à lui était en train de mourir et si je ne rétablissais pas vite une connexion, j'avais peur qu'il ne disparaisse.
Zoran m'agrippa la cheville et me fit revenir vers lui. Il y avait assez de courant pour qu'on doive lutter. Je grognai, mais déjà, sa main retenait mon épaule.
— Je sais ce que tu ressens, souffla Zoran. Mais n'oublie pas que nous sommes en terrain hostile et que tu es...
— Ecoute moi bien, rétorquai-je. Je n'ai pas besoin de tes conseils pour retrouver Nael. Jamais. Tu m'entends ? Et j'ai encore moins besoin de tes conseils sur ce fœtus. Il suivra le destin de son père. Tu comprends ce que je veux dire ?
Le regard de Zoran s'écarquilla.
— Alors, lâche-moi et laisse-moi trouver mon compagnon. Ou je te fais bouffer tes mains pour ne plus t'entendre.
Je pivotai pour continuer de nager et tombai nez à nez avec Joaquim. Je crus vraiment qu'il allait pleurer en parlant.
— Tu es enceinte Dali ? souffla Joaquim.
Je vis sa main approcher de moi, mais l'écartai en grognant. Ma louve était de mauvaise humeur et prête à faire couler du sang.
— Et à cause de toi, ce gosse ne verra sûrement pas le jour.
Je me mis à tousser une nouvelle fois et retirai ma main de ma bouche. Encore du sang. Je grimaçai alors que Joaquim écarquillait les yeux. Zoran vit le sang et fronça les sourcils.
— Avançons, murmurai-je.
Je me remis à nager dans le sens du courant pour aller plus vite. On nagea pendant ce qui me sembla des heures. Au bout de la gorge, il y avait une cascade immense.
J'avais mal partout, j'étais fatiguée et j'avais froid. Pire, je crachai du sang de plus en plus souvent. Sûrement parce que Nael était blessé gravement, mais sans sa meute, il tirait sur mon énergie plutôt que sur celle de la meute. Cela voulait dire qu'il était encore vivant quelque part. Zoran nageait non loin de la cascade. Il fronça les sourcils quand il me vit cesser de lutter.
— Dali ! cria-t-il.
Je laissai l'eau propulser mon corps dans la cascade. Je me mis en position de plongeon et fendis la surface des mètres plus bas. L'eau s'enroula autour de moi alors que je luttais pour reprendre le dessus.
J'allais boire la tasse quand mes pieds touchèrent le sol. Je pris appui et remontai vers la surface.
Ma louve était sur le point de se mettre à hurler quand elle aperçut un corps sur la rive qui menait à une forêt bien trop sombre. Je ne savais pas ce que Nael et Joaquim suivaient, mais ce n'était rien de bon. Et s'ils avaient réussi à mettre à terre mon homme, je n'étais pas sûre de vouloir les croiser de nouveau.
— Nael ! hurlai-je.
Il était nu, sur le bord de la rive. Son corps était balloté par l'eau. Ses jambes semblaient bizarrement arquées. Tout son corps semblait mal en point. Je nageai aussi vite que possible. J'entendis à peine Joaquim m'appeler. Je marchai sur le sol quand j'eus pieds et courus jusqu'à Nael.
Ma main toucha son dos tatoué et le lien claqua entre nous. Je glissai au sol, la tête qui tournait bien trop à mon goût. Le corps de Nael était brisé. Complètement brisé. Il avait même des os qui sortaient de sa peau à certains endroits. Je le retournai sur le dos au lieu d'être sur le ventre et criai de soulagement en voyant son visage.
— Putain quel con, soufflai-je. Si tu voulais de l'attention, il fallait juste le dire putain...
Je posai mon oreille contre sa bouche. Il respirait à peine. Je me mis à lui faire un massage cardiaque, sachant très bien qu'il devait avoir de l'eau dans les poumons. Au bout de quelques minutes atrocement longues, il cracha de l'eau. Plus par réflexe que parce qu'il était réveillé.
Soudain, je me rendis compte que Joaquim et Zoran étaient encore dans l'eau. Je relevai mon regard sur les yeux brillants qui se trouvaient dans l'ombre de la forêt.
Un souffle apparaissait à chaque expiration de la bête. Je tenais encore Nael contre moi alors que le danger me parvenait par vague.
Je fermai un instant les yeux, laissant ma louve prendre sa place dans mes membres. La frénésie glissa lentement à son tour dans mes membres et soudain je me retrouvai avec des griffes à la place des mains.
Je clignai des yeux, consciente d'être recouverte de sang et d'autres choses que j'avais dû mal à identifier. Zoran et Joaquim se tenaient agenouillés à côté de Nael qui était encore inconscient.
Je regardai mes mains reprendre forme humaine. J'avais tué deux créatures de la forêt. Des loups assez gros pour être des loups garous mais qui ne semblaient pas reprendre forme humaine.
— Ils étaient restés trop longtemps sous leur forme animale, souffla Zoran.
Je tremblai de rage et de colère. J'avais frôlé la transformation à un moment, mais ma louve s'était retenue d'elle-même.
Je m'approchai de Joaquim et le repoussai doucement. Je posai ma main sur le cœur de Nael. Il battait.
Putain il n'était pas mort.
— Ramenons le à la maison, souffla Zoran en me souriant doucement.
Je voulus lui sourire, mais la fatigue et les blessures de Nael eurent raison de moi.
L'inconscience m'emporta doucement et je glissai au sol alors que Joaquim criait mon prénom. Je serrai la main de Nael dans la mienne avant de sentir mes forces m'abandonner.
Nael était vivant...
N'oublie pas.
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