14 | Mitsuha

— Trop vulgaire.

— Parfaite !

Les voix de Yotsuha et Ylesia s'élevèrent de concert ; pour donner un avis qui n'était pas du tout le même. Forcément. Ylesia ne venait pas du même monde que ma sœur et moi. À priori, j'aurais donc dû être du côté de Yotsu, mais...

Je tournai sur moi-même, sans quitter mon reflet des yeux. Je croisai le regard de ma Dominante qui hocha la tête :

— Un point pour moi, gamine ; notre Suha aime.

Yotsuha, qui était avachi sur le lit, se redressa en fronçant les sourcils.

— Impossible ! C'est un rendez-vous, pas du tapina...

Ylesia éclata de rire. C'était cristallin et doux. Je me concentrai sur ma tenue. La jupe n'était pas si courte que ça ; même si à mon avis, mieux valait que je ne me penche pas trop pour montrer mon popotin à tout le monde. Si je me mettais à tournoyer, allait-elle s'évaser, donnant cette impression de souplesse et de liberté ? Le haut par contre était beaucoup plus... osé. Le décolleté plongeant ne laissait vraiment aucune place à l'imagination. La matière me collait à la peau, me galbant et soulignant chacune de mes formes. Je n'avais pas le souvenir de n'avoir jamais porté une telle chose, mais il y avait un début à tout, non ? J'avais confiance en les goûts d'Ylesia, bien qu'elle soit plus excentrique que quiconque. Elle savait mettre n'importe qui à son avantage. Elle savait amener le désir, faire monter la pression simplement avec des vêtements. Là était sa magie. J'avais toujours pensé qu'elle ferait une incroyable créatrice de mode, mais elle avait choisi un autre chemin.

Ma Dominante leva un doigt en l'air, un sourire mutin aux lèvres, les yeux pétillants.

— Mitsuha a le droit de se faire une nouvelle peau. Surtout si elle décide de donner une chance à notre Alek. Tu ne crois pas ?

Yotsuha fit la moue. Elle adorait Aleksey. Elle l'avait toujours beaucoup aimé. Et j'étais sûre que même si elle lui en avait voulu de tout ce qui était arrivé, elle ne l'avait jamais détesté. Il était dur de ressentir de l'animosité envers un homme tel que lui. La preuve en était avec moi après tout.

J'avais juste ce besoin de retrouver confiance, même en sachant que j'étais follement amoureuse de lui.

Cette réalité aurait dû changer avec tout ce qui nous était arrivé.

Cette réalité aurait dû se dissiper après notre séparation.

— Peut-être, marmonna Yotsuha, ne le sachant pas elle-même.

J'avais les paumes moites. Parce que plus je me fixai ; plus je plongeais dans mon propre regard, et plus j'avais des doutes.

Je ne savais pas où j'allais. Je ne savais même pas si ça allait donner quelque chose de bon. Mais j'étais là, prête à... quoi ?

Les bras de Ylesia s'enroulèrent autour de moi et elle posa son menton contre mon épaule.

— Ne panique pas, souffla-t-elle.

Beaucoup plus facile à dire qu'à faire. Redonner sa confiance à quelqu'un était-il seulement aussi facile ? Surtout quand cette personne était la même qui avait réussi à tout vous prendre ? Ce n'était pas la faute d'Aleksey. Pas totalement. Mais ça n'amoindrissait en rien tout ce qui était arrivé. Je ne voulais pas que ça recommence.

— Aleksey s'est perdu en chemin et maintenant, il le retrouve tout doucement. C'est un peu comme s'il réapprenait à nager, à savourer cette sensation de ne pas couler ; de ne pas avoir peur de sombrer.

Je hochai la tête. Nous avions lutté lui et moi. Loin l'un de l'autre, apprenant à respirer même quand c'était devenu trop douloureux. Est-ce que ça nous avait réussi ? Oui. Parce qu'on était plus forcément les mêmes personnes que lorsqu'on s'était rencontrés.

On était plus les mêmes personnes qui étaient tombées amoureuses. Ou peut-être que si après tout.

— Il y a un boulet à sa cheville, murmurai-je. Et s'il continue à l'entraîner vers le fond ?

Mes peurs étaient-elles fondées ? Justifiées ?

Mon cœur battait sourdement dans ma poitrine. Il pulsait si fort que ça se répercutait dans chacun de mes os. Et ce n'était pas très agréable.

— On ne condamne pas trop vite, Mitsuha. Lui aussi a besoin qu'on lui fasse de nouveau confiance. Il a envie que TU lui fasses de nouveau entièrement confiance. Il n'y a rien de pire pour un compagnon de savoir que sa compagne le craint ; qu'elle a peur en sa présence.

Je savais ça. Aleksey n'était pas coupable d'être né avec une malédiction. Mais il était coupable d'avoir essayé de l'entériner à coup de drogues. Maintenant, il était sevré. Maintenant, il cherchait à reprendre le contrôle.

— Ça va très bien aller ; tu verras.

Je hochai la tête. Oui. Il fallait juste se laisser porter. Et voir où ça mènerait. Je ne pouvais pas me voiler la face et me dire qu'un jour, il y aurait peut-être quelqu'un d'autre qu'Alek. Je m'étais laissé avoir trop vite.

Et j'avais succombé avec délectation. Pas la peine de mentir là-dessus.

— Vous êtes encore là, Lynch ?

Il était sur un banc, retirant ses patins, le souffle un peu court, les muscles saillants sous ses vêtements. Comme toujours, il était le dernier à partir ; profitant de la glace tout seul, évoluant dessus avec une certaine beauté. Avant d'arriver ici, je n'avais pas été très au courant du sport qu'était le hockey, mais en très peu de temps je m'étais familiarisée avec les règles, les fautes et tout ce que je devais savoir. Il me suffisait de regarder les joueurs pour comprendre.

— Et vous alors ?

Je haussai les épaules. J'étais du genre à vivre pour mon travail. Après tout, c'est ce qui m'avait permis d'être indépendante aussi vite que je l'avais voulu.

Il releva la tête, un sourire que je commençais à connaître au coin des lèvres :

— Je vous ai vu, vous savez.

— Où ça ?

Il rit. Ce fut grave et rocailleux. Sa poitrine vibra de ce son.

— Vous n'arrêtez pas de me regarder. Tout le temps. Ça frôle l'obsession à ce stade, non ?

Je haussai un sourcil. Ma réaction ne sembla pas être celle qu'il aurait voulue. Je ne venais pas de ce pays ; chez moi, en montrer le moins était toujours le mieux.

— J'observe vos performances. Je suis là pour ça après tout. Vous préparez de la meilleure façon possible.

— Vous savez, il existe bien d'autres manières de me... préparer.

Son commentaire était lourd de sous-entendus. Lourd de sens. Il jouait beaucoup avec moi. Depuis que j'étais arrivée d'ailleurs. Et il n'était pas du tout du genre à s'en cacher. Je pouvais au moins lui accorder ça.

— Mes techniques sont les meilleures ; sinon je ne serais pas là.

Il secoua la tête, amusé. Il se releva, attrapant ses patins. Il s'avança vers moi, me surplombant. C'était un homme avec une certaine carrure, comme tous les joueurs ici. Je ne me sentais pas petite à côté d'eux pour autant. Nous ne jouions simplement pas dans la même cour comme certains le disaient.

Il se pencha. Un peu trop près.

— Sans vouloir paraître arrogant ou trop sûr de moi, j'ai l'habitude que les femmes me regardent, vous savez ; je suis pas loin d'être le meilleur et...

— Bishop est meilleur, dis-je.

Il éclata de rire et secoua la tête.

— Vous êtes vraiment terrible. Les gars disent que vous êtes comme un glaçon.

— Pour ça il faudrait que je fonde sous une source de chaleur, répliquai-je.

Il y avait quelque chose d'agaçant chez lui. Mais pas suffisant pour dire qu'il était imbu de lui-même.

— Je veux bien être cette source de chaleur...

— J'ai vraiment dit ça ?

Je hochai vigoureusement la tête.

— Et tu étais sérieux. Tellement sûr de toi !

Alek secoua la tête, amusé. Nous étions dans un petit restaurant, sous une verrière, éclairée par des guirlandes offrant un panel de tons différent. Nous étions au cœur de la ville, dans un quartier qui ne payait pas de mine comme ça, mais qui réservait des trésors d'endroits. Comme ce restaurant. L'ambiance était intimiste au possible et sur les tables, des bougies projetaient de leur flamme incertaine des ombres tremblotantes. C'était Ylesia qui avait réservé pour nous. De moi-même, je ne serais jamais venue dans un tel endroit. Mais malgré tout, si cela m'avait permis de voir Alek habillé de la sorte, alors j'y aurais pensé à deux fois.

Il ne portait pas un costume comme aurait pu le faire Blake, non, il était habillé avec goût et je soupçonnai notre Dominante d'être passée par là aussi.

— J'étais un peu arrogant à l'époque.

— Un peu ? Nous voilà devant l'euphémisme du siècle !

Nos rires me semblaient égayer les lieux.

— Ça n'a pas dû te déplaire tant que ça ; sinon tu n'auras jamais craqué, ajouta-t-il.

Je fis mine de hausser les épaules, désinvolte :

— Tu avais certaines qualités indéniables, c'est sûr.

Je piochai dans mon assiette, détendue. J'avais fait une montagne de cette soirée, oubliant que j'étais avec Aleksey et que lorsque nous n'étions que tous les deux, le monde était de côté et les souvenirs, les mauvais souvenirs, s'estompaient. Tellement simple. Tellement facile.

— Non, mais écoute-toi ! Certaines qualités indéniables ? C'est vraiment tout ?

— Hé ! C'est déjà mieux que rien, tu sais ?

Nous pouffâmes, comme deux adolescents. Je bus une gorgée de mon vin, il me resservit. Parfois, mes yeux glissaient sur ses lèvres. Parfois, j'avais cette soudaine bouffée d'envie de me pencher vers lui, de glisser ma main dans ses cheveux et de l'embrasser à pleine bouche.

L'effet du vin.

— Moi, je me souviens de cette fois où je t'ai récupérée sur ce lac gelé, après un coup de bizu des gars.

Cette simple pensée fit remonter un frisson le long de mon échine. Aucun d'eux n'aurait pu croire une seule seconde que j'avais une peur bleue de la glace. Aucun d'entre eux n'aurait pu savoir que petite, pendant un hiver particulièrement rude dans ma région, j'avais traversé la glace et une fois à la maison, mon pronostic vital avait été engagé. Yotsuha n'était pas encore née.

Je savais que c'était coutume ici. Pas aussi poussé que dans d'autres pays, certes, mais on m'avait prévenue et je m'étais renseignée, pour savoir à l'avance ce qu'ils feraient ou ne feraient pas. D'après ce que je savais, le bizutage était une façon de vous faire entrer dans l'équipe. De vous permettre d'appartenir à un groupe, il y en avait des plus extrêmes que d'autres.

J'avais donc décidé de jouer le jeu lorsqu'ils m'avaient bandé les yeux et amené avec eux. Blake, leur capitaine et probablement mon Alpha en devenir, n'était pas avec eux. Pas plus qu'Aleksey. Lui, il aurait été capable de trouver quelque chose à consonance sexuelle juste pour bien rigoler.

Je devais passer par là pour être enfin de l'équipe. Je le savais, c'est pour ça qu'il fallait laisser les choses se faire.

J'étais dans cet état esprit : pragmatique face à la situation. Calme, malgré l'appréhension. Parce qu'ils étaient un peu capables de tout, sans aller dans le dangereux. J'avais appris à connaître chacun d'entre eux. À les apprécier, même.

Nous étions dehors.

Il faisait un froid terrible. Les garçons m'avaient mis mon bonnet et avait même réussi à m'enfiler mes gants, histoire que je ne meurs pas de froid.

J'ignorais où nous allions, mais c'était en dehors de la ville. Tout semblait calme ici. D'une tranquillité palpable. Même les gars semblaient particulièrement calmes, ce qui n'était jamais très, très bon en y pensant.

Je fus soulevée comme si je ne pesais rien et ne bronchais pas. Ça se mit à rire, à chambrer, à rigoler sans plus pouvoir s'arrêter.

Je n'étais pas très à l'aise. Mais préférais ne rien dire. C'était un passage obligé après tout. C'était la seule chose que je ne devais pas oublier.

Rester concentrée là-dessus. J'avais une confiance relative en eux, alors ça devrait aller.

James fut le premier à me parler :

— Maintenant, va falloir attendre, Yamada. Vous aurez le droit d'enlever le foulard quand vous entendrez le signal, OK ? Oh et... évitez de bouger. On vous attend.

Le signal ?

Bouger ?

Mon cœur loupa un battement. Je n'aurais pas dû leur laisser l'occasion de jouer avec moi. Mais je savais que j'allais être là pour un moment, alors...

Bientôt, plus aucun bruit, plus aucune présence. Le froid s'accrochait à mes jambes et mon souffle devait former de la buée à ce stade.

Le klaxon de la voiture résonna et je compris que là était le signal. Je dénouai le foulard qui glissa pour finir sur l'épaisse couche de glace se trouvant sous... sous...

Mes yeux s'écarquillèrent et je relevai brutalement la tête vers la voiture au loin, qui emportant les gars.

Ils... qu'est-ce qu'ils... Mes mains se mirent à trembler. C'était incontrôlable. C'était... Je... je... je devais...

La terre n'était pas loin. Plus de 15 mètres. Ce n'était rien. Ce n'était...Je devais juste... si les garçons avaient réussi à venir ici, c'est que c'était plus que sûr. Mais à quel point l'était-ce ? À quel point pouvais-je avoir confiance ? Si la glace se brisait ? Des inconscients. C'était ça, leur notion de faire partie d'une équipe ? Non. Non. NON !

J'essayai de faire un pas. Je me sentis glisser et me figeai, le souffle coupé, le cœur battant trop vite et trop fort.

Je...

Les images de cette fois, enfant, me revinrent brutalement. Ce jeu stupide avec les autres enfants. Les rires. Et puis ce bruit bizarre. Ce... craquement.

Et le froid. Ce froid si mordant, si...

Si je bougeais, j'allais tomber. La glace allait se rompre et... et....

Je fermai les yeux, très fort.

Je ne sentais plus mes pieds. Mon visage non plus d'ailleurs. La lumière avait décliné et il n'était plus très loin de faire nuit. Le froid était vicieux. J'étais frigorifiée. J'ignorais depuis quand j'étais ici, mais je savais que j'étais bien incapable de bouger. Chaque coup de vent m'ébranlait et c'est comme si la glace sous mes yeux se craquelait, sans que ce ne soit la réalité. Je le savais. JE. LE. SAVAIS. Mais ça ne changeait rien pour moi.

Je ne voulais pas bouger. Je ne voulais pas...

— Bordel ! J'étais pas sûr de te trouver là.

La voix d'Aleksey résonna. Il était en train d'avancer, sans trop vaciller, sans éprouver aucune gêne ou peur sur ce lac gelé. Ma bouche s'ouvrit.

— Tu sais, le but ce n'est pas de rester là le plus longtemps ; c'est une idée, hein, mais...

Il se retrouva devant moi, bien trop sûr de lui, bien trop à l'aise pendant que moi, j'étais tétanisée. Incapable de bouger. Incapable de RESPIRER !

— Tu vas finir par chopper la crève, viens, les gars t'atten...

Il voulut prendre ma main, sûrement pour me tirer à sa suite et m'emmener loin de cet enfer, mais ma voix trancha l'air entre nous :

— Ne me touche pas !

Et il comprit que quelque chose n'allait pas. Que je n'étais pas resté là pour cette foutue histoire de bizutage !

— Hé... ça va ?

Il n'avait plus son ton de d'habitude. Il n'avait plus ce sourire qui me donnait à la fois envie de le frapper et de l'embrasser.

Baka !

— Mitsuha ?

Je secouai la tête. Encore et encore. Il était hors de question que je craque devant lui. On ne faisait pas ça. Les femmes Yamada ne craquaient jamais.

Jamais...

— Si... si je bouge ça... ça va craquer et...

Il attrapa mes mains et je le laissais faire. Je le regardais enfin. Ma mâchoire me sembla vibrer. Mes lèvres, trembler.

Et je sentis un goût salé dessus.

— Il ne t'arrivera rien, d'accord ? Cette glace est aussi solide que du roc. J'te le promets.

Je ne sais pas trop comment nous avions fini à la maison. Ce qui avait été notre chez nous. Là où Aleksey avait continué à vivre, même après tout ça. Priam et Honor étaient repartis il y avait quelques jours et hormis Anibal qui vivait ici pour une durée indéterminée, nous n'étions que tous... les deux.

— Pour Ani, comment ça se passe alors ?

Je venais de poser mon manteau sur le canapé. Aleksey était dans la cuisine, préparant de quoi nous faire un petit dessert improvisé. Oui, je crois qu'il avait été question de ça à la sortie du restaurant.

— C'est compliqué, répondit Alek. Blake semble sur le coup, mais Ani fait partie du système ici et si on ne lui trouve pas un tuteur, il devra retourner dans sa famille d'accueil.

Que Ani ne m'ait pas parlé de ses problèmes ne me surprenait même pas. Il n'était pas comme ça. J'étais triste pour lui.

— Tu comptes le garder ici longtemps ?

— Autant que possible, répondit Alek avec un haussement d'épaules.

Blake trouverait bien quelque chose, même si ce n'était pas vraiment de son ressort. Je m'avançai vers Alek, nos épaules, coude à coude.

— C'était un bel endroit, dis-je, en parlant du restaurant.

— Ylesia a de très bons goûts, c'est sûr.

Je souris et regardai mes mains un instant.

— C'était agréable. De manger et... parler. Avec toi.

Il avait raison ; pour moi aussi tout était nouveau. Comme si on réapprenait à faire les choses.

— Tu étais très belle ce soir, souffla Alek. Je ne sais pas si je te l'ai dit. Tu es très belle.

Je rougis. Violemment. Mes joues chauffèrent, comme en contact avec du fer chauffé à blanc. Et la main d'Alek sur ma joue n'étouffa en rien cette sensation. Elle l'attisa.

— Ce décolleté va finir par me rendre fou, avoua-t-il, en plongeant les yeux dedans.

Il reçut un coup sur le torse :

— Dit donc !

Mon rire. Son sourire. Et soudain, ses lèvres sur les miennes. Un baiser brutal, qui nous coupa le souffle, qui nous fit gémir.

Mes mains dans ses cheveux, les siennes sur mes fesses. Je me pressai si fort contre lui que c'est comme si je ne voulais plus être entière, mais scindée.

Comme si je ne voulais exister qu'à travers lui.

J'étais pressée contre son érection. J'étais avide de sa bouche, affamée de sa langue sur la mienne. Mes seins me faisaient si... mal ! Ils tendaient mon soutien-gorge, appelant des caresses, appelant de l'attention.

— Suha...

La voix d'Alek était rauque. Chaude contre ma peau ultra-sensible. Mes mains passèrent sous sa chemise et je plantais mes ongles dans la peau de son ventre. Il grogna. Et me souleva. Un léger cri m'échappa et j'enroulais mes jambes autour de lui. Sa bouche était contre la peau de mon cou. Je me frottai contre lui et je me délectais de la sensation que ça me procurait. Il tira sur mes cheveux et s'empara de ma bouche.

À travers son baiser, il volait beaucoup de morceaux de moi, mais il en recollait aussi. Il pansait mes maux. Il soufflait sur une partie de mon âme qu'il était le seul à pouvoir réveiller.

— Suha...

Les boutons craquèrent, la chemise tomba par terre. Le froid grignota mes épaules lorsque mon haut se retrouva devant la porte de la chambre.

Nous basculâmes sur le lit. Sa bouche était partout à la fois. Sur mes lèvres, sur le renflement de mes seins, sur mon ventre, mes bras, mon épaule. Partout. Je l'embrassais. Agrippée à lui. Je le tenais fort. Je me cramponnais.

Ma jupe et mes collants glissèrent. Ses dents mordillèrent mes cuisses, mes chevilles.

Je gémissais. Je le cherchais. Je le déshabillai.

Mes mains coururent sur sa peau, sur son corps que je réapprenais à connaitre, à reconnaitre. Il appuya son érection contre mon sexe, au travers de mon dessous et se frotta. Attisant mon désir, me rendant folle. Je réussis à l'atteindre d'une main et à l'empoigner. Doucement, je me mis à faire des mouvements de va-et-vient. Alek agrippa le drap, juste à côté de ma tête et ferma les yeux, savourant. J'embrassai son menton. Je le mordis, allant de plus en plus vite. Jusqu'à ce qu'il attrape mes poignets et me cloue au matelas.

Son regard était fiévreux. Il se pencha et lécha la commissure de mes lèvres. Avec sa main libre, il glissa ma culotte le long de mes jambes et posa sa grande paume sur mon sexe. Tout mon être se figea, dans l'expectative.

Est-ce que je respirais encore ? Est-ce que j'étais encore seulement consciente ? Alek se mit à exercer une petite pression, traçant des cercles. Le pic de plaisir faillit me prendre de court tant je n'avais pas senti ça depuis des années. Depuis...

— Oh... oh...

Je me tortillais. Je gémissais. Je ressentais !

Et lorsqu'il glissa un doigt en moi, je crus défaillir. Mon échine entière s'arqua. Les dents d'Alek s'amusèrent sur l'un de mes mamelons, apaisant la brûlure de sa langue. J'avais chaud. J'étais en transe. Sa poigne se desserra légèrement, me laissant tout le loisir de retourner la situation. Le dos d'Alek heurta le matelas et je grimpai sur lui. Il me laissa faire, dans le même état que moi. J'attrapai la base de son sexe pour me positionner juste au-dessus. Et je m'empalai. La douleur fusa, plus présente que je ne l'aurais pensé.

Alek grommela quelque chose tandis que je bougeai, instaurant mon propre rythme.

Nos peaux collaient.

Nos corps suaient.

Nos souffles se heurtaient.

On n'arrêtait pas de vouloir se toucher, goûter à l'autre.

De goûter à nouveau à l'intimité.



Je somnolai. Je crois. La maison était complètement silencieuse et dans la chambre, une légère lumière émanait de l'aube.

Je sentis le baiser d'Alek dans le bas de mon dos. Ses mains me touchaient, elles me caressaient. Sa bouche courait partout sur moi et c'était agréable.

Je me sentais bien.

Je me sentais... en sécurité.

Sa main glissa contre la peau de mon ventre. Et il enfouit son visage contre mon cou.

Tout se passait de mots pour l'instant.

Allais-je regretter ce moment ?

J'attrapai sa main et enroulai mes doigts autour des siens. 

🍑  ❤️  🍷

On se rapproche de la fin, alors on se prépare tout doucement à se séparer de ces deux petits loulous qu'on retrouvera dans d'autres histoires...

Question pour vous ; un compte fan sur l'univers de DSDA vous intéresserait ou pas ? Ca se passerit sur Insta et une de nos plus fidèle lectrice et amie maintenant s'en occuperait... donc dite-moi ce que vous en pensez ! Soyez juste honnêtes 😏

Bisous *w*

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