Épilogue PDV 03 Némésis FIN

Zoran me plaqua contre le matelas et son baiser se fit plus profond. Plus réel. Si cela était seulement possible. J'avais l'impression que sa langue pouvait me posséder complètement. C'était plus qu'un simple sentiment, plus qu'une simple impression en fait.

Chacun de ses gestes était un cadeau. Comme une bénédiction.

Zoran était mon loup.

Il était mon tout et je comprenais doucement que plus jamais je ne pourrais me passer de lui. Que je ne pouvais pas me passer de lui, que je le veuille ou non.

Il n'était plus question de lien qui était une cage ou une prison.

C'était à nous.

Notre lien.

Notre vie.

— Zoran...

Sentir ses mains sur mon corps était toujours aussi libérateur. Toujours aussi bon. Il était le seul à pouvoir me combler. Le seul à me combler. Et il en serait ainsi pour toujours.

Je voulais Zoran tout entier.

Et je l'avais.

Son sexe poussa contre le mien et mes doigts agrippèrent le drap. Je fermai les yeux alors que sa bouche était dans mon cou.

À chaque fois qu'il me touchait, j'avais l'impression que c'était la première fois. À chaque fois qu'il me regardait, j'avais l'impression de pouvoir me perdre entièrement dans ses yeux. Et généralement, c'est ce qui arrivait.

Son poing se referma dans mes cheveux et pendant un instant, son air devint le mien. Il y avait une telle profondeur dans les yeux de cet homme. Quiconque y avait déjà prêté attention ? Moi oui.

Zoran était une bête sauvage. Il était ma bête sauvage.

Ses lèvres effleurèrent les miennes alors qu'il me pénétrait, centimètre par centimètre. C'était...

Ma bouche s'ouvrit en un O parfait et mon regard se perdit dans le sien. Il y resta accroché.

Ancré.

Il me pénétra jusqu'à la garde et resta ainsi sans bouger pendant quelques secondes. Mon cœur battait au rythme du sien. Cela me surprenait toujours. Comme si notre lien nous liait bien au-delà de tout. N'était-ce pas le cas après tout ?

Ma main glissa dans la nuque de Zoran alors qu'il entamait un long mouvement pour se retirer. Presque entièrement, me faisant gémir. Il sourit lascivement, comme seule la bulle dans laquelle nous étions le permettait.

— Ne joue pas avec moi, Main, soufflai-je.

Je me sentais prête à me briser en mille morceaux déjà. Un seul mot de Zoran et je me noierais dans les spirales du plaisir.

Il était seul maître de mon corps lorsque nous faisions l'amour. Il était le seul à pouvoir me posséder à entièrement.

Le seul en qui j'avais suffisamment confiance pour m'abandonner complètement.

Il était ma moitié.

Il était mon tout.

Il était mon âme sœur.

— Jamais, bébé.

Et il donna un violent coup de reins qui me fit crier. Mes ongles labourèrent son dos et bientôt, il donna le ton.

Mes hanches suivirent le mouvement et je fis jouer les muscles de mon sexe autour du sien. Il gronda et son loup grimpa à la surface. Il aimait bien venir dire bonjour dans ces moments là. Si au début cela m'avait un peu effrayée, maintenant, j'appréciais.

Je sentis sa morsure et le sang couler le long de mon épaule. Le bras de Zoran me plaquait contre son torse, m'empêchant de bouger alors qu'il me pilonnait.

Si fort. Si vite.

Nos peaux claquaient dans une musique magnifique.

Nos souffles erratiques remplissaient l'air. Le saturait.

Et je me perdais dans les bras de Zoran, le plaisir montant telle une vague venue pour lécher la surface des rochers.

J'aimais le sentir. Dans toute sa virilité. J'aimais qu'il me touche et qu'il me comble.

Il m'avait appris à connaître mon corps et à ne pas avoir peur de ce que je pouvais ressentir. M'avait appris ce que c'était qu'aimer, même si lui n'était pas encore tout à fait en phase avec cette notion.

Mais je m'en fichais.

Parce que je savais que nous avions du temps. Du temps devant nous.

Toute une vie. Ce n'était pas rien quand même, si ?

Cinq jours passèrent. Peut-être une semaine. Ou deux. J'avais l'impression d'être hors de tout dans cette maison.

Hors du monde. La forêt nous entourait, mais il ne nous fallait que quelques secondes pour revenir dans la civilisation.

Zoran avant pensé à tout.

Il avait pensé à la meute.

Il avait pensé à moi.

Bon sang, il nous avait construit une maison ! Qui faisait ça ? Qui construisait une maison à sa compagne ? Zoran Swanson. Shana s'était moqué en disant que ce n'était qu'une maison, pas un ranch, ce qui avait fait rire tout le monde. Parce que Jahyan avait vraiment fait construire un ranch pour sa compagne. Si ça, ce n'était pas de l'amour et de la dévotion, alors qu'est-ce que c'était ?

Zoran me parla de tous ceux qui avaient voulu apporter leur petite touche personnelle. Que ce soit Auxann ou Benjamin, ils avaient tous laissé leur marque.

Pour moi. Pour nous.

La bibliothèque était au-delà de tous mots. Je restais figée des minutes, si ce n'est des heures devant avant que Zoran ne grogne contre moi.

Tout était parfait. Jamais je n'aurais cru avoir ma maison. J'étais la Seconde du Gardien et Zoran était une Main. Jamais je n'aurais espéré pouvoir avoir un chez-moi. Et Zoran me l'avait offert.

Il me donnait tellement, s'en rendait-il seulement compte ? Je savais qu'il lui était encore impossible de dire ces trois mots, mais tout ce qu'il faisait à côté était des milliers de je t'aime. Des milliers de preuves d'amour qu'il m'offrait.

J'étais sa force et sa faiblesse. Et il n'avait pas peur de me le montrer. N'avait pas peur de me prouver la force de son amour.

Zoran était une Main. Entraînée et conditionnée pour tuer. Pour être un monstre. Mais pourtant, je ne connaissais personne d'aussi aimant, d'aussi tendre.

Il était tellement de chose, mon compagnon. Tellement incroyable que je savais que jamais je ne voudrais être séparée de lui.

Jamais.

Parce que cela nous tuerait.

Nous étions un tout. Nous ne pouvions pas nous passer l'un de l'autre. Un loup n'avait qu'une faiblesse ; sa compagne. Et il se devait de la protéger. Zoran ne pourrait pas toujours le faire et il le savait. Parce qu'il devait aussi protéger Shana ; la plus grande faiblesse de son Alpha.

Alors, il s'en remettait à Malik. Et il avait confiance en lui. Il ne se retournait plus quand il partait, savait que Malik se tenait à mes côtés.

Nous retournâmes dans le monde réel et une fête fut préparée. Beaucoup de monde était invité. Pour une journée et une nuit, nous devrons partager notre foyer. Ce foyer qui n'aurait pas pu voir le jour sans certaines personnes.

Et tout le monde vint. Ma bête sauvage ne l'était plus tellement avec toutes ses personnes. Jahyan nous fit l'honneur de sa présence ; de toute façon, il était hors de question qu'il perde de vue Shana ne serait-ce qu'une seule seconde. Il était devenu son ombre, tout comme Zoran l'était depuis le début. Il était drôle de les voir tous les deux se chamailler les faveurs de la Dominante de la meute. Et au final, c'était Eneko qui finissait toujours par tout rafler, parce que lui, il savait arriver au bon moment.

La meute de Boise vint par vague et tout le monde vit le cadeau de Zoran.

Auxann, Jasper et Benjamin essayèrent de savoir ce que je préférai dans la maison, pour savoir qui avait le mieux réussit et Naël ouvrit des paris plus idiots les uns que les autres.

Il y eut beaucoup de rires ce jour-là. Beaucoup d'alcool aussi. Mais ça... Shana ne devait pas avoir totalement tort quand elle disait que dans les Maisons, on apprenait aux Mains à boire plus que de raison.

Joaquim finit par terre avec Naël qui chantait une chanson affreuse, mais que tout le monde reprit en cœur.

Timothy vint aussi, mais ne resta pas longtemps. Le Gardien était une ombre parmi notre peuple, allant et venant.

Beaucoup de cadeaux furent donnés et même Yahto envoya quelque chose. Auxann me remit une enveloppe de la part de Nana et Jasper et lui partirent le lendemain matin, laissant Naël ici. Les jeunes Mains devaient arriver dans la journée et toute l'équipe serait au grand complet. Naël leur avait trouvé un petit nom, mais il était tellement stupide que le dire m'aurait enlevé quelques neurones je crois bien.

Et quand la vague d'invités se dispersa, arriva celle des Mains. Tout le monde était là, même Neal, même Raji et Xann.

Il ne manquait jamais personne.

Maîtres et élèves comme disait Malik avec un sourire.

— Bordel de merde, Naël, ferme là où je te fou la tête dans la piscine et j'attends que tu t'y noies, cracha Joaquim en se bouchant les oreilles alors que la Main de La Nouvelle-Orléans continuait à chanter son affreux refrain.

J'étais sur la terrasse, observant Joaquim fusiller Naël du regard, ce dernier se fichant complètement des menaces de son compagnon.

Neal n'avait pas encore bronché, mais quelque chose me disait que ça n'allait par tarder à arriver. La tolérance de ce dernier à l'égard de trois fameuses Mains n'était pas très développée, je crois. Mais en même temps, il avait dû les supporter pendant des décennies, si ce n'est des siècles.

Malik était assis en tailleur par terre et jouait à un jeu de dames japonaises avec Manolo. Ils pouvaient y passer des heures, sans parler, sans bouger. De quoi rendre fou n'importe qui. Et au final, Joaquim venait toujours les embêter.

Tous réuni, c'était comme avoir plein d'enfants à la maison.

— Tu te ferais chier sans moi, mon jojo.

Il y eut des cris et au final, Joaquim et Naël finirent dans la piscine. Neal leur jeta un regard lourd de sens avant de retourner s'assoir.

Je retins un rire alors que je sentis Zoran avancer dans mon dos. Il embrassa mon épaule et sa main s'empara de ma hanche.

— Tu as décidé d'être un adulte aujourd'hui ? demandai-je alors qu'il ne prenait pas part aux enfantillages de ses deux vieux copains.

— Ça se pourrait bien, dit-il.

Je levai mon visage vers lui. Il avait une légère barbe à laquelle j'adorais frotter mon nez.

— Zozo ! cria Naël. Aller vient !

— Oubli pas, mec, commença Joaquim.

— Les copains avant une paire de seins, crièrent les deux idiots en cœur avant d'entrechoquer leurs poings.

Réplique d'un film qu'ils avaient encore regardé la veille et qui fit sourire Zoran en même temps qu'il secouait la tête. Mon compagnon m'embrassa et alla rejoindre les autres.

— C'est ma compagne que vous traitez de paire des seins, bande d'abrutis ?

Je retournai à l'intérieur alors que des rires résonnaient tout autour de moi.

Même si nous n'étions pas toujours là, je savais que la maison serait remplie de rire et de joie.

Parce que c'était notre foyer. Pas seulement le mien ou celui de Zoran. Pas seulement le nôtre. Mais aussi celui de toutes les Mains qui étaient avec nous maintenant.

Mon regard se posa sur l'enveloppe de Nana et je l'attrapai avant de l'ouvrir. Dedans, un seul tirage d'une photo.

Zoran et moi.

Souriants tous les deux comme si nous étions seuls. J'essayai de me souvenir quelle cochonnerie il avait pu dire à ce moment-là, mais n'y arrivais pas. Il fallait dire qu'il en disait tellement aussi... J'attrapai un petit cadre photo vide à côté et y plaçai la photo.

J'allais la poser sur la table basse et souris alors que les rires résonnaient encore.

C'était notre maison. Notre foyer.

Zoran était une Main et j'étais la Seconde du Gardien. Nous serions amenés à être aux quatre coins des États-Unis souvent, amenés à ne pas être un couple comme les autres, mais au moins, nous saurions où nous retrouver.

Toujours.

Et quoi qu'il arrive, nous ne serions pas seuls.

Quoi qu'il arrive, en plus d'avoir un foyer, nous avions une famille.

Nous n'étions plus seuls.

Parce que nous étions ensemble.

Zoran et moi.

Pour toujours.

Oui. Vraiment, tout ne faisait que commencer. Qui pouvait prédire ce qui arriverait demain ?

Pas moi en tout cas. Mais je savais une chose, je serais avec Zoran. Et ça, c'est tout ce qui comptait, n'est-ce pas ?



FIN

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