♦ Bonus Younes ♦
Je le sentis avant même de l'entendre dévaler les marches quatre à quatre, comme il avait l'habitude de le faire lorsqu'il était pressé et en colère. Ce dernier point me paraissait important. Bon, papa aussi agissait ainsi, mais je savais reconnaître l'aura de Sezny. Je n'aurais pas dit mieux que personne, mais nous n'étions pas très loin. La porte de ma chambre alla claquer contre le mur et je relevai la tête. Dans ses yeux, son loup brillait. Lorsque sa moitié était présente, je n'aurais pas été jusqu'à dire que c'était mauvais, mais l'idée était là.
— Est-ce que tu es un abruti fini, Youn ? cracha-t-il, presque vibrant de colère, si ce n'est de rage.
Son regard était glacial, totalement dénué d'émotions. Ce Sezny là, ou du moins son loup, faisait froid dans le dos et ne donnait pas du tout envie de s'y frotter. En général, ce n'était pas dirigé directement à mon égard, mais là néanmoins, ça l'était. Et je savais pourquoi.
— Tu es vraiment stupide ! continua-t-il sans me laisser le temps d'en placer une.
Il avait la bougeotte. Si bien qu'il commença à faire les cent pas dans l'espace exigu de ma chambre. Je n'avais pas voulu prendre celle d'Aiken pour la simple et bonne raison que ce n'était pas mon espace à moi. Et lorsque maman avait émis l'idée que je prenne celle de Kahyna, papa m'avait secouru à grand renfort de coups dans le dos pour ne pas que je m'étouffe, lui disant que c'était complètement idiot qu'un garçon finisse dans la chambre d'une fille. Maman était parfois bien trop terre-à-terre pour voir les problèmes qui étaient pourtant juste sous son nez.
Sezny s'arrêta et me pointa du doigt :
— Tu croyais que je ne le saurais pas, hein ?
Je me passai une main dans les cheveux, me sentant peut-être un peu idiot maintenant.
— Sez, soufflai-je, est-ce que c'est si grave que ça ? Je veux dire, une fac c'est une fac, alors je ne vois pas où est le...
Il se retrouva juste devant moi, son nez presque collé au mien. Je déglutis. Je n'avais pas l'habitude de ça. Sez s'était déjà fâché une ou deux fois contre moi, mais sa colère s'envolait dans la minute qui suivait. C'était toujours comme ça. Shana se moquait de lui, le traitant de papa poule.
— Arrête tout de suite, dit-il sans aucune intonation particulière. Choisir une université de seconde zone, c'est dénigré ce qu'il y a là-dedans.
Il tapota ma tempe. Je fis la moue. Maman n'avait rien dit, mais je savais qu'elle pensait la même chose que Sez. Que je gâchais tout parce que j'étais incapable de...
— C'est n'importe quoi, grommelai-je. Personne ne veut comprendre que j'aie le droit de vouloir rester dans le coin.
Le problème était un peu plus compliqué que... ça.
Sezny avait foiré sa dernière année de lycée, ce que Jahyan n'était pas prêt d'oublier, ni même de pardonner d'ailleurs et maintenant, les choix de Sez niveau universités étaient réduits. D'aucuns auraient dit que c'était bien fait, pas Sez. Jusqu'à présent il avait été capable de s'en sortir tout en continuant à jouer dans l'équipe de Basket et pour lui, c'était tout ce qui comptait. Si j'adorais me plonger dans les livres ou dans la connaissance, Sezny, lui, c'était le sport. C'était son oxygène. Sa dope. Mais il avait fait l'idiot et je crois qu'il n'était pas loin de l'avouer.
Il ne pouvait plus prétendre à Duke. Ni même au Wisconsin. Jusqu'à présent, Sezny avait pensé qu'il s'en sortirait toujours rien qu'en pouvant jouer au Basket, mais ce n'était pas suffisant. Ce n'était pas faute de lui avoir répété. Pas moi, parce que j'étais incapable d'émettre un avis constructif et objectif quand ça le concernait. Qui était le papa poule au juste ?
— Toi ici, ce serait du gâchis. Et il est hors de question qu'on laisse ta matière grise finir à tes pieds à cause des péquenauds du coin !
Je me retins de sourire. Lorsqu'il s'agissait de parler des abrutis de la ville, Sezny devenait subitement très passionné. Il ne le faisait pas devant Jahyan, puisqu'après tout il était en charge de cette ville de bouseux comme le disait si bien Sez.
Oui, je n'avais peut-être pas envisagé une seule seconde de faire mes études ici après le lycée, mais je n'avais pas imaginé une seule seconde que je devrais partir à l'autre bout du pays sans Sez. Ça, il pouvait au moins le comprendre.
Ma main se posa sur le sommet de son crâne et il gonfla ses joues.
— Ce n'est pas un lieu qui forge quelqu'un.
Du moins, c'est ce que maman avait toujours dit, empruntant ce petit adage à Benjamin Kalagan.
J'étais triste que Sezny ne puisse pas aller dans une grande université pour jouer du grand Basket. J'étais triste qu'il ne puisse pas aspirer à plus que ce notre région nous offrait. J'aurais très bien pu penser que c'était sa faute et Jahyan le lui avait fait remarquer plutôt virulemment, mais à mes yeux, ça n'avait pas d'importance. Nous avions grandi ensemble. Nous étions nés à quelques moins d'intervalles et nous avions été deux pendant pas mal d'années, nos aînés partis depuis un moment déjà et les plus jeunes pas encore là. Si on était comme les deux doigts de la main ? Pour moi, ça allait au-delà de ça. Jahyan n'était pas toujours très friand de la situation, mais il avait compris ce que nous-mêmes commencions à entrevoir avec Sezny. Il n'était pas le premier né de l'Alpha, mais il deviendrait lui-même un leader.
Il était hors de question que je parte en Caroline du Nord sans Sezny. Être éloigné de la meute était une chose, mais de celui que je voyais comme un jumeau ? Non. Ce n'était pas envisageable une seule seconde, voilà pourquoi maman n'avait rien dit et pourquoi elle ne le ferait pas plus dans les jours et les semaines à venir. Papa c'était encore différent. Je n'étais pas comme Kahyna et Aiken. Ce qui changeait quelque peu les choses pour lui.
— Bordel, Younes, c'est moi qui ai foiré, c'est pas à toi de mettre tes rêves de côté pour ça.
Sezny se laissa glisser au sol avec un soupir. Qu'il pense ainsi était un peu surprenant. Il était toujours dans l'action, dans le vif du sujet. Il s'encombrait très peu du passé et encore moins du futur, même si la seule réalité concernant ce dernier devait être son désir de jouer au Basket en pro.
Je souris. Est-ce qu'il s'agissait vraiment de mes rêves ? Nous étions des loups, ce que je ne pourrais pas faire demain pourrait être reporté à plus tard, sans avoir peur de voir le temps passer trop vite.
— Je ne suis pas pressé, dis-je. Et honnêtement, il y a pire que l'Idaho.
Son sourire.
Et nos voix s'élevant de concert :
— Il y a le Wyoming !
Nous éclatâmes de rire. Sezny en savait quelque chose ; sa mère venait de là-bas et il y était allé souvent pour voir son oncle, Rafaël, qui avait plus ou moins repris la suite après Shana. Et Shay, mais ça...
Moi-même j'y étais allé avec lui quelques fois et bon Dieu, c'était plutôt... désertique. Nous n'étions pas dans le meilleur coin des États-Unis, mais ça ne m'avait jamais dérangé. J'avais plus de mal avec l'énergie frénétique des grandes villes.
Sezny baissa la tête et ne bougea plus pendant quelques secondes. Il avait les épaules relâchées tout en étant tendu, voire crispé. Il se frotta la nuque. Et releva son regard sur moi. C'était bien lui et non plus son loup.
— Va à Duke, Youn. Va et...
J'ouvris la bouche, mais il leva la main pour me faire taire. Il me paraissait étonnamment sérieux soudain. C'était souvent comme ça avec lui ; le jour et la nuit. Parfois il jouait entre les deux, en hors zone.
— Laisse-moi un an. Pour montrer à Duke qu'ils ne peuvent pas se passer d'un beau gosse comme moi.
Je levai les yeux au ciel, mais déjà, Sezny posait sa paume sur ma nuque. À la manière d'un Alpha avec un de ses loups.
— Un an. Et je te rejoins. Je vais me démerder. Tout donner, me défoncer pour ça. Tu entends ?
De la détermination.
Une promesse. Et s'il la disait en me regardant dans les yeux, alors il ne la briserait pas.
Parce que Sezny n'était pas du genre à parler dans le vent.
Il appuya un instant son front contre le mien et y donna un léger coup avant de se reculer.
— Une année.
— Une année, répétai-je.
Il venait de me convaincre en quelques secondes quand moi-même je n'aurais pas réussi à le faire tout seul.
Il me montra son poing et je fis de même. Nous les entrechoquâmes.
Une promesse.
Duke University, Caroline du Nord,
4 ans plus tard.
— Tu es en train de me dire qu'avec plus de 15 000 étudiants tu n'as rencontré aucune jolie fille ? Est-ce que ce serait de la mauvaise foi de ta part, Nes ?
Je levai les yeux au ciel, laissant Kahyna débiter son flot d'absurdités depuis une bonne vingtaine de minutes. Je crois que maman l'avait mandaté pour grappiller quelques infos me concernant. Ce qui était stupide, mais maman partait du principe que je ne lui disais rien de ma vie privée, alors tout de suite, elle se devait d'appeler la cavalerie. Et quelle idée d'investir Kahyna d'une telle mission !
— Est-ce que je t'embête avec tes histoires de couple, moi ? marmonnai-je, sachant très bien qu'elle ne m'écoutait pas.
Lorsque Kahyna était lancée, il ne servait à rien d'essayer de la rattraper. Ou de l'arrêter. Elle aimait beaucoup parler. Je me demandai comment Jude faisait...
— Tu es un Swanson et si même Aiken a réussi à se trouver une petite chose toute mignonne, alors toi aussi tu en es capable.
C'était une façon plutôt inhabituelle de parler de quelqu'un, non ? Mei était effectivement toute douce et gentille, mais... mignonne ? C'était à Aiken d'en juger, pas à moi. Clairement pas à moi. Que Kahyna s'arroge ce droit était une autre histoire.
— Tu devrais relever plus souvent le nez de tes bouquins, frangin. Tu verrais combien de filles te regardent avec envie.
Vraiment ? En général les gens à la bibliothèque venaient pour bosser et non pas épier les autres. Ou alors j'étais vraiment miro.
— Je ne dirais pas que tu es le plus beau de la fratrie (comprenez Aiken et moi en représentations masculines), mais ce côté rat de bibliothèque en fait craquer plus d'une. Tu as un petit charme insoupçonné, tu le sais ça ? Si je n'étais pas ta sœur, crois-moi, je...
— Hyna ! m'insurgeai-je presque.
Son rire. Il n'y avait qu'elle pour sortir ce genre d'énormité. Si sa fille finissait comme elle, je plaignais le pauvre garçon qui tomberait amoureux.
— Oh, aller Nes ! Dis-moi que tu es déjà sorti avec une fille depuis que tu es à la fac. Si tu lui as tenu la main et que tu la bécoté, c'est encore mieux.
Je me pinçai l'arête du nez. Est-ce que j'avais vraiment cette conversation avec ma grande sœur ? Il semblait bien que oui. Est-ce que Rome avait mis quelque chose dans mon café ce matin ? Aiken était passé par là, lui aussi ? Quelque chose me disait que non. Kahyna n'était pas la même avec lui et moi. Elle jouait son rôle de frangine différemment. J'avais écopé du côté intrusif et chiant. Heureusement que je l'aimais, parce que sinon...
— Si je te disais que je l'ai fait, tu te sentirais mieux ?
Je longeai la pelouse prise d'assaut par des mecs qui se lançaient un ballon et trouvaient ça très drôle. J'avais toujours essayé de comprendre ce qu'il y avait de fun à faire ça, mais pour le coup, ça m'échappait totalement. Qu'est-ce que disait Sez ?
« Au moins un domaine où tu ressembles à quelqu'un de normal ». Une façon de voir.
— Tu me mentirais ? C'est pas très sympa, ça !
Je secouai la tête. Il y avait beaucoup de monde sur le campus et j'évitai un groupe de filles de justesse. Je me demandai ce qu'elles avaient bien à ne pas regarder devant elles et à se déplacer toujours en groupe. Ma propre pensée me fit hausser les épaules.
— Il faut que j'y aille, Hyna, soufflai-je.
J'imaginai sans mal sa moue.
— Je vais appeler Aiken. Je suis sûre que lui il sait tout de ta vie et crois-moi, je vais le faire pleurer comme un bébé !
Alors elle... Elle me souffla un baiser et me fit promettre de l'appeler dans une semaine avant de raccrocher.
Je fixai mon téléphone un instant, me sentant complètement lessivé. L'effet Kahyna Swanson Pearson. Comment est-ce que sa meute faisait ? Comment est-ce que Jude arrivait-il à gérer la tornade qu'elle représentait ? Compliqué à dire. Je n'avais pas grandi avec Kahyna. Aiken était plus proche d'elle que moi, mais à l'inverse, j'étais plus lié à Selen. Ce qui était normal quand on y regardait de plus près. Papa et maman avaient fait les choses bien. On prenait toujours le temps de se voir en famille, mais ce n'était plus aussi facile qu'avant.
Kahyna était avec Jude et leur meute en Louisiane, Aiken était dans le Rhode Island et moi, j'étais ici. J'essayai de rentrer pour les vacances, mais ça restait compliqué. D'où le fait que maman appelait presque tous les deux jours et qu'elle passait me voir à l'improviste. Papa aussi d'ailleurs. C'était son truc ça ; surgir au moment où je m'y attendais le moins. C'était sûrement moins pire que voir Jahyan sur un campus universitaire...
Je pris la direction du bâtiment qui abritait la plus grosse bibliothèque du campus et fus soulagé de voir qu'il y avait sensiblement moins de monde. Nous n'étions qu'à quelques jours de la rentrée et les étudiants affluaient de tous les coins du pays, si ce n'est même d'en dehors nos frontières et il régnait une sorte d'effervescence qui ne s'estomperait que dans plusieurs semaines, des mois, même. On n'arrivait pas à Duke par chance ou seulement par envie. C'était une des plus grandes universités des États-Unis et les places étaient chères. Il fallait sortir du lot. Être bon n'était pas suffisant.
Je me glissai dans la fraîcheur de l'immense hall et resserrait ma prise sur la bandoulière de mon sac. C'était ici que je passais le plus clair de mon temps lorsque je n'étais pas en cours ou sur le terrain. J'avais toujours aimé l'ambiance d'une bibliothèque. Ça me venait de maman. J'étais comme elle, son reflet, mais version garçon.
Une des bibliothécaires me fit un petit signe de la main ; jusqu'à l'année dernière, elle n'avait été qu'une étudiante et n'était pas bien plus vieille que moi. Est-ce qu'elle était mignonne ? La définition de cet adjectif ne m'éclairait pas plus sur le fait de pouvoir taxer une personne de l'être ou non.
Kahyna devait avoir sa propre vision de ce mot. Je ne crois pas que les garçons disaient vraiment d'une fille qu'elle était mignonne, si ? Certains joueurs de l'équipe de Basket étaient friands d'un tout autre langage très fleuri. Notez l'ironie. Comment définir le degré de beauté alors ?
— Hum... salut.
Je sursautai, prenant conscience que je m'étais figé pendant que je réfléchissais. Ce petit rappel à la réalité ne valait pas une grande tape dans le dos.
Je tournai mon visage vers la jeune fille. Elle avait des rougeurs inhabituelles au niveau des joues et n'arrêtait pas de se triturer les doigts. Pourquoi ? Ça me rappelait les filles au lycée, qui tentait d'aligner plusieurs mots une fois devant Sezny. Et lui, les regardant, attendant qu'elles se dépêtrent toutes seules. Ou qu'elles s'en aillent. Personne n'avait dit qu'il était gentil à l'époque. Ou encore maintenant.
— Salut, répondis-je.
Est-ce que j'avais oublié de rapporter un livre ? Aux dernières nouvelles, non. Je fronçai légèrement les sourcils et si c'était possible, elle rougit encore plus. Faisait-il si chaud que ça ? Au contraire, il faisait bien plus frais qu'à l'extérieur. Avait-elle de la fièvre ?
Je réagis plus vite que je ne réfléchis et ma paume recouvrit son front :
— Tu es malade ?
Elle écarquilla les yeux et ouvrit la bouche en un petit o surpris ? Indigné ? Choqué ?
— Je... je... je ne...
Problème d'élocution. Elle n'était pas chaude ; de température normale j'aurais dit. Elle se recula et mon bras retomba le long de mon corps.
Je penchai la tête sur le côté.
— Tu es sûre que ça va ? demandai-je.
Un rire éclata derrière nous et je tournai mon visage pour voir Sezny se taper la barre de sa vie. Il en avait les larmes aux yeux tellement la scène à laquelle il venait d'assister lui paraissait hilarante.
Avais-je loupé quelque chose ?
Il s'essuya le coin d'un œil et s'avança vers nous.
— Excuse-le, Younes est un peu un inadapté social. Je fais tout pour qu'il se soigne, mais bon, je crois que c'est un peu une cause perdue, si tu vois ce que je veux dire.
Et il débita sa bêtise le plus sérieusement du monde. La jeune fille balbutia un flot incompréhensible avant de préférer s'éloigner. Je clignai des yeux en recevant la tape de Sez derrière la tête.
— C'est affligeant, Youn. J'ai tout vu et crois-moi, j'ai honte pour toi.
— Mais je...
Sezny passa son bras autour de mes épaules et me traina vers la sortie. Ce n'était pas par là que je voulais aller, mais je ne résistai pas.
Sezny était plus grand que moi ; pas de beaucoup, mais assez pour le faire paraître aussi géant que Jahyan. Il fallait au moins ça pour prétendre jouer dans une équipe de Basketball. Et Sez avait la carrure qui allait avec quelqu'un qui pratiquait le sport assidument et qui aimait ça. C'était peut-être pour ça que partout où il passait, les filles semblaient ne rien voir d'autre que lui. Bon, c'était à peu de chose près le cas pour tous les joueurs de leur équipe, mais Sez avait particulièrement la côte. Je crois qu'on l'avait affublé d'un surnom complètement idiot, mais qui faisait partie des normes sociales. Je m'étais bien renseigné.
— Quand une fille rougit, ce n'est pas parce qu'elle est malade.
Comme à chaque fois, des têtes se tournèrent sur notre passage. Sezny ne semblait même pas y prêter attention. Il avait l'habitude. C'était comme ça depuis son arrivée. Depuis qu'il faisait partie des Blue Devils de la fac.
— Ah bon ? Mais quand Selen a de la fièvre, elle...
Sezny rit et me relâcha pour me donner un coup de poing dans l'épaule.
— Parfois je me demande où tu étais pendant nos années de lycée.
Moi aussi. Je n'en avais pas beaucoup de souvenirs. Ma scolarité n'avait jamais été des plus... calme. Ni même des plus agréables. J'avais reçu des coups et Sezny les avait rendus pour moi. Comme si tout ça était normal.
Je haussai les épaules.
— Je n'y connais rien aux filles, moi et je m'en fiche.
— Ah ça, je sais. Mais Kahyna a raison, tu devrais...
Je fis la moue, un peu boudeur.
— Depuis quand tu parles à ma sœur de ma vie sentimentale ?
Sez ouvrit la bouche et la referma. Il détourna la tête :
— Ce n'est pas vraiment ça, bougonna-t-il.
Il se fit héler par un mec qui vint le saluer avant de s'éloigner. Sezny n'avait jamais eu de mal à s'intégrer. C'était naturel chez lui. Son charisme était magnétique. Il attirait la foule, les gens. C'était toujours impressionnant à regarder, même d'aussi près que je me tienne.
C'était comme ça avec lui. Sezny était fait pour le genre d'environnement qu'offrait une université.
— Et ce n'est pas comme s'il y avait grand-chose à dire, au passage. Tu as fait fuir la première fille de l'année qui est venue te parler. Attention, tu vas battre des records.
Il se moquait. Il pouvait parler lui de toute façon.
— Qu'est-ce qui te dit qu'elle venait pour une raison particulière d'abord ?
Il me regarda.
— Sérieux, Youn ? Tu es un cas désespéré. Je ne sais plus quoi faire de toi.
Il m'attrapa par le cou et me força à me plier en deux avant de frotter énergiquement son poing sur le sommet de mon crâne.
Sezny avait tenu sa promesse.
Nous avions été séparés pendant une année. Une très longue année. Avant qu'il n'arrive à avoir une bourse et surtout, avant qu'il n'arrive à entrer à Duke.
Les choses étaient redevenues normales. Et c'est tout ce qui importait.
*
* *
*
Alors alors ? Ce petit Younes ? 🧐 on en pense quoi ? 🤭
Moi j'avoue qu'il est assez facile à écrire : c'est presque un Isis fille hein 😁 non ? 🤔
Ce petit bonus est en fait le premier chapitre de l'histoire de Sezny & Younes qui est à ce jour encore en cours d'écriture 😚 donc j'espère que ça vous a plu comme entrée en matière ! Et pour info c'est notre premier couple BxB dans cet univers donc... Enjoy!!!!!! 😎🤗
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