7. Zoran

Je réussis à la faire jouir une première fois comme ça. Cela la détendrait et lui montrerait ce qu'elle pouvait ressentir pendant l'amour. Tout son corps s'arqua alors que son cri explosait entre nous. Je retirai ma main, embrassant son ventre alors qu'elle réapprenait à respirer. Elle était retombée sur le lit, la poitrine se levant et descendant à un rythme soutenu.

_ Bon... bon sang, bredouilla-t-elle, rouge de gêne.

J'eus un sourire lascif et caressai sa cuisse de mes doigts. Elle frissonna et rejeta la tête en arrière.

_ Zoran ! Glapit-elle.

Ma langue frôla son sein et elle tira sur mes cheveux pour m'écarter un instant. Je me redressai et glissai ma main sur sa hanche. Elle me regarda dans les yeux avant de baisser son regard sur ma main qui passait sous ses fesses. Elle dressa un peu ses hanches et ma main se referma sur sa fesse. Elle ferma les yeux alors que je raffermissais ma prise.

_ On va enlever ça, soufflai-je en faisant descendre ma main.

Le boxer de Némésis suivit le chemin. Je glissai du lit pour le lui enlever complètement. Elle replia ses jambes, me cachant sa nudité. Je remontai sur le matelas à sa droite et secouai la tête.

_ Némésis, murmurai-je en embrassant son genou.

C'était fou comme son corps m'appelait ce soir. Elle ferma les yeux, dépliant doucement ses jambes. Son sexe était couvert d'un petit triangle de poils qui semblaient doux de là où je me trouvais. Mon loup prit les commandes si vite que je grimaçai alors qu'il pressait son nez contre le sexe de Némésis.

Un léger cri lui échappa, mais sa main se referma dans mes cheveux. Elle soupira. Mon loup respira l'odeur de son intimité et il en devint presque fou.

Trop bonne.

Trop tentante.

Je glissai un doigt sur son sexe. Humide et chaud de son premier orgasme.

Je repris le contrôle doucement.

_ Il est pressé, haleta Isis en tirant sur mes cheveux.

J'eus un léger rire. Rauque. Elle frémit. Mon nez frôla son sein avant que je ne croise son regard.

_ Il aime ton odeur, murmurai-je contre sa bouche.

Elle l'entrouvrit et gémit pendant que ma langue plongeait rejoindre la sienne. Je me plaçai au-dessus d'elle et naturellement, elle écarta ses cuisses, pour me recevoir. Pour me laisser de la place.

Preuve qu'elle en avait envie.

Mon sexe frôla le sien et elle ouvrit de grands yeux en se mordant la lèvre. Je lui volais un autre baiser et bougeai doucement mes hanches. Mon boxer était à présent la seule couche de vêtement entre nous. Némésis s'accrocha à mes bras, sa tête enfoncé dans le matelas. Elle tentait de rester parmi nous. Je pressai un peu plus mon sexe dur contre le sien et elle gémit bruyamment.

_ Zoran, haleta-t-elle.

_ Chut, soufflai-je contre sa bouche. Tout va bien... Touche-moi Isis. Tu en as le droit...

Elle me jeta un regard inquiet puis fit glisser ses mains sur mes bras. Elle ferma les yeux et retint sa respiration. Mon sexe se pressait contre le sien. Ses doigts s'agrippèrent à moi et me firent frémir. Elle glissa ses mains dans mon dos, me rapprochant d'elle. Je pressai ma joue contre la sienne, retenant mon souffle. Ses hanches suivirent le mouvement des miennes quelques secondes plus tard. Ses mains glissèrent jusqu'à mes fesses et les agrippèrent, me pressant toujours plus contre elle. Mon sexe me faisait mal d'attendre aussi longtemps, juste là, contre sa chaleur et sa moiteur.

Mon loup était débridé ce soir et en voulait toujours plus.

Il voulait tirer toujours plus de sons à Isis qui ondulait sous moi.

Il voulait lui faire l'amour jusqu'à ce qu'elle demande grâce.

Et c'était bien la première fois !

Je me redressai légèrement, observant son corps si parfait.

Elle rouvrit ses yeux et se mordit la lèvre en voyant mon sexe tendu sous mon boxer. Je souris et embrassai ses lèvres.

_ Tu ne prends pas la pilule, Isis ? Demandai-je en frottant mon nez contre son sein.

Son odeur ici était encore plus délicate qu'ailleurs.

Elle fronça les sourcils et ouvrit sa bouche en un grand O.

_ Ne bouge pas, soufflai-je.

Elle se laissa aller sur le lit et me regarda bouger dans la pièce. J'allais ouvrir l'un des derniers tiroirs de ma table de chevet et pris un paquet de préservatif. J'en attrapai un et le posai sur le lit. Némésis leva son regard sur moi. Sa louve était là elle aussi et observait. Elle se redressa légèrement sur ses coudes.

Je m'approchai du lit, restant debout. Elle s'assit et tendit la main vers mon ventre. Elle frôla mon nombril et je frissonnai, mes doigts de pieds se crispant sur le parquet de la chambre.

Ses doigts coururent sur la ligne de poil qui disparaissait sous mon caleçon. Elle se mordit la lèvre. Elle voulut toucher mon sexe, mais je l'arrêtai. Je n'étais pas sur de me maîtriser si elle me touchait là, maintenant. Je pris son poignet et l'embrassai doucement. Elle humecta ses lèvres, son regard se disputant entre mon sexe et mes yeux. Je ris en voyant qu'elle n'était plus totalement maîtresse de ses mouvements.

La lune appelait.

Toujours plus.

Surtout quand le désir était à ce point présent.

À ce point fort et puissant.

Elle se défit de ma prise et se rapprocha du bord du lit, posant ses mains sur mes hanches.

_ Némésis, soufflai-je alors qu'elle se penchait.

Sa bouche se posa sur mon ventre et je rejetai la tête en arrière.

La pulsation dans mon sexe se fit plus forte et je ne sus comment je me retins de la plaquer contre le matelas et de lui faire l'amour sans y aller doucement. Et pourtant, je le devais. Ses doigts glissèrent sous l'élastique et elle poussa mon boxer vers le bas. Je frémis quand elle libéra mon sexe. Je finis de retirer mon boxer, m'écartant légèrement d'elle. Mon sexe était en érection et il me faisait atrocement mal, scruter par un regard à la fois innocent et plein de désir.

_ Tu es..., commença-t-elle.

Je ris devant son étonnement et revins vers elle, embrassant son nez.

_ Ne t'inquiète pas de la taille, remarquai-je en souriant.

Elle secoua la tête, pensant sûrement que mon sexe ne pourrait entrer en elle.

Et pourtant, c'est bien ce qu'il allait faire.

J'attrapai le préservatif et l'enfilai. Ce n'était pas aussi bon avec ça, mais je ne pouvais pas me permettre de ne pas avoir de protection. Némésis m'observa faire comme si c'était une étape extrêmement importante et je ne pus m'empêcher de noter qu'un nouveau cours était en ligne de compte ! Je posai mes mains sur le matelas de part et d'autre de ses hanches. Elle me regarda avec de grands yeux.

_ Respire, murmurai-je en embrassant ses lèvres.

Je rampai au-dessus d'elle et elle s'allongea, gardant nos bouches liées jusqu'au bout. Mon corps pesa sur le sien et elle gémit contre ma bouche. Elle aurait mal pour cette première fois et je ne pouvais rien y faire. Seulement faire en sorte qu'elle aime assez ça pour recommencer... encore et encore.

_ Détends-toi, soufflai-je.

Elle ferma les yeux et retint son souffle.

Non. Pas la bonne solution. Je glissai ma main entre nous et caressai doucement son sexe. Elle roula des hanches en se mordant la lèvre. Je l'embrassai, faisant tourner ma langue au même rythme que mon doigt. Ses épaules se détendirent doucement et bientôt, elle fut complètement hypnotisée par mes mouvements qui la faisaient gémir de plaisir.

_ Zoran, haleta-t-elle en griffant mon dos.

Je grognai contre sa joue et laissai mon corps pesé sur le sien. Elle glissa ses talons sur l'arrière de mes cuisses, m'offrant son sexe naturellement. Je guidai le mien à l'entrée de son vagin et la pénétrai lentement. Elle cria de douleur avant de se mordre la lèvre, mon sexe profondément enfouit en elle. Je restai sans bouger, attendant qu'elle s'habitue à m'avoir en elle. Si profondément.

Ses talons s'enfonçaient dans mes mollets, me faisant presque mal. Je me retirai lentement et elle se crispa quand je revins en elle doucement. J'embrassai sa tempe alors qu'elle s'accrochait à mes épaules, tentant de reprendre son souffle. Une seule larme coula le long de sa joue. Mon loup la lécha et elle gémit doucement. Je restai en elle, enfouie dans sa chaleur, sans bouger encore une fois.

_ Ça va ? Murmurai-je.

Elle hocha doucement la tête, relâchant sa lèvre.

_ Tu veux que je bouge ou pas ? Soufflai-je.

Elle glissa ses mains dans ma nuque et rouvrit ses yeux, me regardant.

Signe de tête.

Je repartis en arrière, retirant presque tout mon sexe et revins lentement en elle. Elle rejeta la tête en arrière, ses cuisses crispées contre les miennes. Je m'arrêtai encore une fois.

_ Encore ? Haletai-je.

_ Encore, ordonna-t-elle le souffle court.

Elle enfouit son visage dans mon cou alors que mes mouvements de hanches nous faisait doucement bouger. Je ne relâchai pas mon contrôle sur mon loup qui tentait d'accélérer le rythme.

Je fis l'amour à Némésis de façon douce et mesurée.

Je voulais qu'elle demande. Je voulais qu'elle me dise ce qu'elle voulait. Et alors que je gardai mon rythme lent, elle posa sa bouche contre mon oreille.

_ Je ne suis pas en sucre, Zoran, murmura-t-elle en roulant des hanches un peu plus vite. J'en veux plus...

Je grognai contre sa joue et elle frémit. Mes coups de hanches prirent un autre rythme.

Elle cria de surprise quand l'orgasme la prit de court. Un seul coup de rein me fit venir à mon tour. Je m'affalai sur elle, pour glisser dans le lit et la faire reposer contre mon torse. J'étais toujours en elle et elle ne semblait pas vouloir bouger, reprenant possession de son corps.

J'étais une boule de nerf. J'avais à peine jouis, que j'en avais voulu plus. J'aurais pu lui faire l'amour toute la nuit, mais j'étais loin de savoir si cela lui avait plu ou non. Je restai ainsi, caressant sa colonne vertébrale. Reprenant mon souffle. Écoutant son corps chanter au-dessus du mien.

_ Ça fait mal ? Murmurai-je.

_ Un peu, admit-elle en posant son menton sur mon torse.

Son corps était brûlant. Tout comme le mien.

Avait-elle envie de recommencer ?

Je n'osais le lui demander, lui laissant le temps de comprendre son corps et de l'écouter.

_ J'aimerais m'excuser mais..., commençai-je.

Elle rit et me donna une tape sur le torse. Elle se redressa et mon sexe glissa hors du sien. Elle frémit mais réussit à se glisser sur le matelas. Elle fronça les sourcils en voyant une tâche sur le drap et finit par rougir.

_ Oups, me moquai-je en me levant.

Je l'attrapai par les hanches et la pris dans mes bras. Elle glapit alors que j'allais vers la salle de bain. J'avais vraiment trop chaud !

_ À la douche ! Dis-je.

_ Pourquoi ? Rétorqua-t-elle surprise.

Je ris en voyant son air contrit. Elle avait aimé ça.

_ Parce que, grondai-je en la déposant devant la douche.

Elle pivota vers moi avec cette moue que j'adorais. Ses seins étaient beaux et ronds.

_ On ne... fait ça qu'une fois ? Remarqua-t-elle.

Je la regardai un instant, ne sachant si elle plaisantait ou non.

Puis le désir grimpa de nouveau dans mon corps et mon sexe se durcit encore plus.

Son regard dut apercevoir ce changement chez moi car elle s'approcha doucement.

_ Tu as envie de plus, Némésis ? Soufflai-je alors qu'elle frôlait mon torse.

Elle se mordit la lèvre. Ses tétons se durcirent et frôlèrent ma peau, me faisant grogner.

_ Il fait si chaud, murmura-t-elle en levant son regard sur moi.

Je souris, concentré sur sa voix et son corps qui m'appelait doucement.

_ La douche aidera, rétorquai-je doucement.

_ Je veux que tu recommences, Zoran, souffla-t-elle en rougissant.

Elle voulait savoir ce que ça faisait sans la douleur ? Sans la vraie première douleur des femmes ? C'était compréhensible.

Et à présent qu'elle y avait goutté, elle voulait recommencer.

Ressentir l'appel de la lune encore plus fort.

Ressentir le désir qui se déployait dans chacun de ses membres comme de l'eau chaude sur sa peau.

Qui coulait.

Qui se déversait en vous.

Vous rendant fou.

Vous rendant esclave du sexe.

Car cela comblait le désir.

Car cela comblait une très grande partie de vous.

_ Avec plaisir, murmurai-je en la poussant dans la douche.

Elle me sauta dessus, sa bouche écrasant la mienne.

Je clignai des yeux, désorienté par l'environnement autour de moi. Ah oui. La chambre d'ami où dormait Némésis. Nous étions à l'envers dans le lit, si bien que j'avais vu le mauvais mur. Je grognai de fatigue alors que mon corps était courbaturé de la nuit passée.

Alors que c'était la première fois de Némésis, je m'étais dit qu'elle ne voudrait pas faire la folle avec son corps. Mais la pleine lune en avait décidé autrement et elle m'avait crevé à la tâche. La pleine lune l'avait complètement transformé. Transformée en une bête avide de désir et de besoin. Des besoins que j'avais comblé une bonne partie de la nuit. Isis dormait sur le ventre et je haussai un sourcil en voyant les griffures sur son dos. La couverture était repoussée sur ses fesses, dont je voyais le haut d'ici. Mon loup avait pris le contrôle lors de la quatrième fois et je n'avais pas pu le retenir de lâcher la bride. Ça avait été dangereux, mais à mon grand étonnement, la louve de Némésis avait su le dompter. Ses cheveux étaient étalés tout autour d'elle. La courbure de son dos et de ses fesses m'attira. Son corps était encore légèrement chaud de la nuit passée.

Je bougeai doucement et grimaçai. Elle m'avait aussi griffée apparemment ! J'avais l'impression de nager en plein rêve. Une créature de rêve dormait à mes côtés. Nous avions fait l'amour pratiquement toute la nuit sans trop s'arrêter et même mon sexe me faisait mal.

La pleine lune était vraiment quelque chose d'à part pour les loups.

On devenait vraiment des animaux, bon sang. Je roulai sur le flanc et mon nez toucha le bras d'Isis. Elle marmonna quelque chose avant de sursauter et de cligner des yeux. Elle tourna son regard sur moi, et vint se lover contre mon torse sans chercher à comprendre ce qu'on faisait dans sa chambre.

_ J'ai mal partout, gronda-t-elle dans mon cou, tentant d'échapper à la lumière du jour.

Je ris doucement et embrassai son cou.

_ Bienvenue au club de la pleine lune, marmonnai-je en me pressant contre elle.

Quelques secondes sans parler et nous nous rendormîmes tous les deux, exténués.

Nous avions vraiment fait les malins.

Quelque chose insistait dans la maison. Je grognai et voulus rouler sur le ventre, mais quelqu'un m'en empêchait. Le corps de Némésis se pressait contre le mien et nos jambes étaient emmêlées. J'ouvris un œil et tentai de voir l'heure qu'il était, mais le soleil était caché par les nuages. Je clignai des yeux et compris que ce qui insistait était mon portable. Némésis roula sur le dos en gémissant. Elle ramena la couette sur son visage alors que je sortais du lit, nu. Je tâtonnai pour trouver la poignée et ouvris la porte de la chambre. La sonnerie agressa mes oreilles. Je courus dans les escaliers et réussis enfin à trouver mon portable dans mon sac de voyage qui était resté en bas. Je décrochai, la voix pâteuse.

_ Allô ? Grognai-je.

_ Me dit pas que je te réveille ou je vais sincèrement m'inquiéter sur ton occupation cette nuit, débita Shana si vite que j'eus presque du mal à comprendre.

_ De... quoi ? Grognai-je. Qu'est-ce que tu racontes ?

_ Il est presque 16h, Zoran, fit Shana. Vous deviez revenir pour midi.

Oh.

Merde.

Je regardai l'horloge. 15H55. Évidemment.

_ Euh...

_ Très éloquent, fit Shana. Je ferais comme si je n'avais rien entendu. Rappliquer ici dès que vous pouvez.

_ Jahyan est là ?

_ Oui, dit-elle avec une voix plus douce. Mais ... je pense qu'il faut que tu rentres. Eneko et lui ne... sont vraiment pas d'accord. Et j'ai beau trouvé des arguments, Jahyan reste fermé. Eneko est sur le point de craquer. Reviens-vite. Isis... Isis sera la seule à le faire changer d'avis.

_ Je... je fais ce que je peux, dis-je, légèrement inquiet.

Elle raccrocha. Je me grattai la nuque. Déjà 16h... bon sang. On s'était fait repérer en deux secondes. En même temps, un loup et une louve dans une même maison un soir de pleine lune sans lien familiaux ne pouvait donner que ça au final... alors bon ! Eneko ne devait pas y avoir pensé jusqu'à ce que lui-même ressente le manque de Louna. Je me frottai les cheveux et remontai en haut.

J'étais crevé et aurais aimé me recoucher. Au lieu de ça, je tirai la couverture et Némésis grogna. Je la tirai par les bras et elle se lova autour de moi. Je la portai ainsi jusqu'à la douche alors qu'elle gémissait contre mon épaule, me laissant la porter de tout son poids. J'allumai la douche et nous plaçai dessous.

_ Je veux dormir, gémissait-elle.

Je lui fourrai le gel douche dans les mains et me savonnai rapidement. Elle fit la même chose avec la lenteur d'un escargot. Je pris du shampoing et nettoyai ses longs cheveux. Elle grogna de satisfaction quand mes doigts massèrent doucement son cuir chevelu. Je nettoyai mes cheveux en vitesse et nous sortit de la douche. J'enroulai Némésis dans une serviette et elle se sécha en ronchonnant.

_ Pourquoi on se presse, exactement ? Remarqua-t-elle alors que je la tirai dans sa chambre.

_ Parce qu'on a déjà quatre heures de retard sur notre planning, souriais-je.

Elle écarquilla ses yeux et passa enfin la vitesse supérieure. Je descendis préparer un truc à grignoter avant de prendre la route. Alors que je posai les sandwichs sur la table, je relevai mon regard sur Isis qui s'était figée en bas des escaliers.

Elle releva son regard sur moi. Je m'approchai d'elle, inquiet.

_ Jahyan est chez vous, n'est-ce pas ? Souffla-t-elle.

Je soupirai doucement et frôlai sa joue de ma main.

_ Il ne te fera pas de mal, Isis, murmurai-je.

Elle déglutit et secoua doucement la tête, se lovant lentement contre moi. Je tentai de la rassurer un minimum en lui expliquant qu'Eneko était là et que Shana ferait tout pour que cette rencontre se passe bien. Jahyan devait accepter qu'Isis puisse venir voir Eneko et ses frères. J'étais sure que la petite dernière d'Eneko voulait aussi rencontrer sa sœur. Je ne savais pas si Louna était revenue, et elle serait peut-être bien plus mauvaise que Jahyan... mais je savais aussi que Louna était une mère et qu'elle verrait au fond les cicatrices profondes de Némésis. C'était le tout de passer au-delà de la colère et du mensonge.

Bientôt nous fûmes sur la moto, direction Boise. J'avais l'impression que ces moments avec Némésis allait me manquer... Bon sang, même mon loup aurait aimé rester un peu plus longtemps à Emmett. Garder Némésis dans un endroit sûr. Qu'elle ne soit pas danger permanent face à Jahyan. La nuit que nous avions passée était fraîche dans mes pensées et je ne cessais de respirer son odeur ou de la sentir là, presser contre moi. J'aimais ça. J'aimais les sensations qu'elle faisait naître en moi.

C'était comme revivre.

C'était comme apprendre de nouveau.

Apprendre avec elle.

Mon loup observait.

Mon loup veillait.

Et cela était une première.

Isis se pressa un peu plus contre moi alors que je prenais un virage. Je retins mon souffle et tentai de me concentrer.

Au loin, sur la route, je vis deux personnes.

En plein milieu.

Je fronçai les sourcils. C'était juste avant la limite de Boise.

Juste avant le territoire de Jahyan. En dehors de la protection des Patrouilleurs et des Veilleurs.

Je ralentis. Le vent souffla moins fort.

Mon loup grimpa et tenta de distinguer quelque chose.

Nom de...

Un clic d'arme résonna dans mes oreilles.

Némésis cria alors que je braquai le volant de la moto qui basculait sur le côté.

_ Lâche tout, ordonnai-je à Isis.

La moto continua de glisser alors que nos corps s'arrêtaient sur le bitume. Je réussis à attraper Némésis alors que les deux hommes rechargeaient au loin. J'avais ralentis donc nous étions juste tombés sur la route. Nous allions avoir quelques égratignures, mais aussi des balles dans le corps si on ne bougeait pas.

Némésis se redressa et une balle passa non loin d'elle. Je l'agrippai et la poussai dans les fourrés. Elle glissa dans le ruisseau et se réceptionna sur ses pieds.

_ Cours ! Ordonnai-je.

Elle secoua la tête et me tendit sa main.

_ Viens avec moi, souffla-t-elle.

_ Va-t'en, crachai-je.

Je ne savais qui était ses hommes, mais ils en avaient forcément après moi. Une autre balle fusa et je criais à Némésis de courir. Elle se mit en branle et se mit à courir dans le ruisseau, de l'eau jusqu'aux chevilles. Je me relevai et pivotai vers les hommes.

Ils n'étaient plus deux, mais bien trois maintenant.

_ Qu'elle court, rit l'un d'eux ! Nos hommes l'attendent un peu plus loin ! Ta nouvelle copine Zoran ?

Je sentis mon cœur se serrer, mais ne rappelai pas Némésis. Ça pouvait être du bluff et je préférais qu'elle s'éloigne.

_ À qui ai-je l'honneur ? Soufflai-je en secouant ma veste de moto.

J'en avais prêté une à Isis en espérant qu'elle est un peu protégée.

_ Personne de particulier visiblement, souffla la voix d'un autre homme.

J'étais habitué à recevoir de la visite. Seulement, on n'attaquait pas mes invités. Surtout pas Isis.

Je me plaçai au milieu de la route et levai les bras autour de moi, souriant, mauvais.

_ Qui me tuera le premier ? Soufflai-je.

_ Peut-être moi, fit le premier qui avait parlé.

_ Ou moi, reprit le second.

Je tentai de me rappeler de leur visage, mais rien ne me vint et qu'est-ce que s'était frustrant dans ces cas-là ! Je devais trouver des noms, des choses qui auraient pu m'aider. Mais rien ne filtrait d'eux.

Je tentai d'entendre les pas de Némésis, mais rien. Je grondai doucement, sachant qu'elle n'était pas allée bien loin. Elle avait dû se cacher à portée de voix.

Je reniflai l'air et sentis que les hommes en face de moi étaient des humains. Des simples petits humains de merde.

Des mercenaires.

Je vis l'un d'eux lancer une grenade en l'air, pour la rattraper aisément. Même les loups avaient leur limite, si je prenais ça dans la gueule, ça ferait mal. Mais j'étais vieux.

J'étais vieux et plein d'ennemis.

Tellement de personnes avaient tenté de me tuer.

C'en était risible à la fin.

Neal, la main d'Elena me comprenait, tout comme Nael Cain. Une autre Main extrêmement connue dans notre monde de brute. Ou Curtis et encore d'autres. Nous avions notre cercle... Ça pouvait toujours aidé pendant des chasses...

_ Ce n'est pas le premier contrat qui tombe sur ma tête, souriais-je. Je suis prête. Allez-y.

Alors que l'homme se crispa, il dégoupilla la grenade et la lança vers moi. Mon loup bougea aussi rapidement qu'il put et attrapa la grenade en plein vol pour la relancer aussi loin que possible vers eux. Ils se plaquèrent tous au sol alors qu'elle explosait à quelques mètres d'eux. C'était toujours dangereux de faire ça, mais au moins, on l'avait pas dans son camp. Je m'avançai sur eux, esquivai une première balle. Puis une seconde. Alors que j'arrivai à l'heure niveau, l'homme me regard et poussa un clip sur son arme.

Une automatique. Je bondis derrière lui et il n'eut pas le temps de tirer que je lui arrachai déjà le cœur. Il tomba à genoux en gargouillant. Je repoussai son corps de mon pied qui tomba au sol. Je pivotai vers le second, mais déjà il tirait.

Un crochet perça mon mollet alors que je hurlai de douleur. Il tira d'un coup sec et me fit tomber à terre. Ma tête heurta le sol violemment et je fus légèrement sonné. Je repoussai les mains de l'homme et lui brisai le poignet.

_ Pauvres humains, cracha mon loup.

Un coup dans le dos me fit tomber. Le quatrième me visa à la tête avec un fusil assez lourd pour fracasser le crâne de quelqu'un. Je souris et bougeai encore plus vite que la seconde précédente. Je retournai l'arme sur le crâne du quatrième et frappa de mon pied le troisième. Il tomba au sol alors que j'enlevai la sécurité de l'arme.

_ Vous ne pensiez tout de même pas tuer un loup de cette manière, grognai-je.

Le crochet dans mon mollet me faisait mal. Ça servait à attraper les animaux ces trucs là... Connards de merde. Je frappai dans son genou qui se déboîta carrément. Il tomba au sol en hurlant. Je levai mon fusil au-dessus de son crâne, prêt à le lui fracasser.

_ Zoran! Cria Némésis au loin.

Je le regardai une seconde et sentis la balle traverser mon épaule nouvellement guérie. L'argent me fit hurler de douleur et je m'écrasai au sol. Je roulai sur le dos, voyant le second homme, celui à qui j'avais brisé le poignet, tenait un fusil dans les mains.

Je levai mon propre fusil et tira vers sa tête avec un léger sourire.

_ Loupé, grognai-je.

Et je tirai.

Le son résonna et sa balle à lui frôla mon crâne. Je criai alors que la douleur m'envahissait rapidement. Je m'assis sur mes fesses, grognant de rage.

_ Bordel, crachai-je en sentant l'argent s'infiltrer dans mon sang.

_ Zoran ! S'écria Némésis en tombant à côté de mes genoux.

Je fermai les yeux, tentant de repousser la douleur, mais l'argent grignotait mes veines.

Quel idiot j'avais été....

Elle se pencha sur ma blessure et voulut frôler. J'agrippai son poignet.

_ Argent, gronda mon loup.

_ Il faut te soigner, murmura-t-elle.

Soudain elle cria et partit en arrière. Le troisième la plaqua au sol, sa joue contre le bitume, un flingue sur sa tempe.

_ Mauvais choix, mon pote, grognai-je.

Némésis me regarda avec de grands yeux. Je lui fis un clin d'œil.

_ Tout ira bien, bébé, soufflai-je. Ferme les yeux, d'accord ?

_ Je vais la buter ! Cria l'homme en tremblant. Lâche ton arme !

_ Zoran, souffla Némésis.

_ Ferme les yeux, bébé, murmurai-je. Ferme-les...

_ Arrête ça ! Cracha l'homme la main tremblante.

Némésis ferma les yeux, retenant son souffle.

Mon loup se changea si vite que l'homme ne comprit pas ce qui lui sautait à la gorge. L'argent fit vibrer mes os, mais mon loup lui arracha quand même la gorge.

Il l'avait menacée.

Il avait menacée Isis.

Il allait crever et il allait souffrir.

Sa tête roula au sol et mon loup couina en boitant sur le côté. Il me laissa la place et je roulai nu sur la route, tremblant de l'argent qui se diffusait toujours plus vite.

_ Bordel, grinçai-je.

Némésis voulut se redresser, mais je m'assis non loin d'elle, posant ma joue contre son dos, l'empêchant de voir ce que mon loup avait fait. L'odeur devait l'aider à comprendre.

_ Ça va aller, murmurai-je.

_ Il... ne restons pas ici, souffla-t-elle en regardant autour d'elle.

Deux cadavres étaient devant elle. Merde.

_ Va... va chercher la moto, Isis, grognai-je. Va la chercher et ne regarde pas derrière toi. Je te suis.

Elle hocha la tête. Elle frôla mon bras qui se trouvait sur sa cuisse et se leva, courant jusqu'à la voiture. Je récupérai les restes de mon jean et l'enfilai en soufflant de douleur. Je me redressai et fouillai un des corps. Je tirai une nouvelle grenade, frémissant de froid. Mauvais plan !

Je rejoins Isis un peu plus loin à côté de la moto.

_ Monte, ordonnai-je.

Elle fronça les sourcils.

_ Je ne peux pas conduire, bébé, soufflai-je. Il va falloir que tu ...

Je frémis quand mon bras eut un spasme. L'argent n'était pas si loin que ça de mon cœur et si je continuais à faire le malin sans virer ça, j'allais vraiment finir par rejoindre la terre et la poussière.

_ Bon sang, murmura-t-elle en montant sur la moto.

Je lui fis démarrer et elle frissonna. Elle tint la moto alors que je montai, vacillant légèrement. Je dégoupillai la grenade et la lançai dans notre dos, effaçant les traces. Je donnai plusieurs ordres à Isis qu'elle suivit à la règle et la moto décolla. L'explosion souffla dans notre dos. Je m'accrochai à un bras à Isis alors qu'elle conduisait, l'autre étant presque inerte sur mon flanc.

En quelques minutes, nous atteignîmes la maison. Elle rentra dans l'allée et me rattrapa in extremis alors que je penchais dangereusement sur le côté. Elle me tira vers elle en grognant d'effort et me fit basculer contre elle avant de me faire difficilement avancer, pressé contre son flanc. Je laissai ma tête chanceler dans ses cheveux et respira son odeur.

_ À l'aide ! Cria-t-elle en arrivant non loin de la porte. Shana ! Eneko !

La porte s'ouvrit en grand sur Shana qui écarquilla ses yeux alors que Némésis me traînait contre elle.

_ Que s'est-il passé ? S'écria Shana en me secouant.

Je ricanai.

_ Mercenaires, grognai-je en frémissant de douleur. A la frontière.

Eneko apparut, blanc comme un linge. Il prit le visage de Némésis entre ses mains, voyant si la blessure à sa joue était grave.

_ Tu vas bien ? Souffla-t-il.

Elle hocha vivement la tête.

_ C'est Zoran, ils l'ont blessé avec de l'argent... Il faut le soigner !

Son ton était légèrement monté sur la fin. Je la regardai un instant, frôlant ses cheveux. Elle pivota vers moi et le regard qu'on échangea figea les deux personnes autour de nous.

_ Ouah, souffla Shana.

_ Zoran, grogna Eneko. Qu'as-tu fait ?

_ Protéger ta fille, dis-je légèrement ailleurs. J'ai... protégé ta fille.

_ Tu n'as pas...

_ Peut-être bien que si, murmurai-je.

Némésis leva les yeux au ciel et pointa mon épaule en sang.

_ Il serait peut-être temps de le purger avant que l'argent n'arrive à son cœur ! Suis-je la seule à m'inquiéter ?

_ On la récupérer des états bien pires, soupira Eneko.

Il se pencha vers elle et murmura :

_ Il ne t'a pas fait de mal n'est-ce pas ?

Némésis rougit et secoua la tête, s'écartant légèrement d'Eneko.

_ On peut éviter de parler de ça ?

_ Il va falloir t'habituer, soupira Shana. Ils ne connaissent pas le mot « jardin privée » ici...

Encore une fois, Némésis secoua la tête alors que je commençai à tanguer. Elle me rattrapa de nouveau. Heureusement qu'Eneko ne savait pas qu'elle était vierge avant ça, sinon je n'aurais plus de couilles depuis longtemps. Ce sera notre petit secret.

_ Que se passe-t-il ? Grogna une nouvelle voix.

Je regardai Jahyan se positionner à l'entrée de la maison. Son regard se posa sur moi, puis sur Isis qui me retenait de tomber. Il s'assombrit visiblement.

_ Deuxième attaque sur ta personne alors que tu es avec elle, remarqua Jahyan. Qui porte la poisse à l'autre ?

Je ricanai et le pointai du doigt.

_ Ne fais pas le malin, grognai-je. Elle m'a sûrement sauvé la vie... pour la deuxième fois.

_ Ce n'est pas sauver la vie si c'est juste réparer tes erreurs, Zoran, cracha Jahyan.

Je restai sombre, alors que Némésis frémit à mes côtés.

_ Pourquoi tu ne dis pas ce qui t'énerve le plus ? Grognai-je.

_ Zoran, me rabroua Shana.

_ Non ! Crachai-je. Même Eneko ne le sait pas ! Peut-être est-il temps que tu fasses face à tes erreurs, Alpha !

Mon loup remua doucement.

L'argent me faisait perdre les pédales.

Jahyan me fusillait du regard.

_ Pourquoi tu ne dis pas simplement la vérité à ton Second ? Grognai-je.

_ De quoi parle-t-il ? Souffla Eneko en pivotant vers Jahyan.

Je ricanai. Jahyan ne m'avait jamais donné l'ordre de garder le secret et j'en avais marre de le voir faire son malin envers Isis. Il n'allait pas la traiter comme de la merde éternellement.

Je pivotai vers eneko, tanguant sur mes pieds.

_ Il ne t'a pas dit, commençai-je, la petite histoire qu'il a appris en allant chez Aris il y a deux ans. Il ne l'a dit qu'à moi car j'étais sur place et à Shana. Il ne te l'a pas dit car il se sentait foutrement coupable ! N'est-ce pas Jahyan ?

_ Zoran s'il te plaît, murmura Shana.

_ Non ! M'écriai-je. J'en ai assez de le voir se comporter de cette manière alors qu'il est exactement comme elle !

Tout le monde se figea.

Il y eut un long silence avant que je me tourne de nouveau vers Jahyan.

_ Dis-leur toi, crachai-je. Dis leur qui est ta mère ! Dis leur ce que ton père a fait ! Dis leur comment tu as fait la même chose à Eneko !

Son poing heurta ma joue et basculai en arrière.

_ Jahyan ! S'écria Shana.

Némésis tomba à genoux à mes côtés, ses mains survolant mon corps ne sachant comment me toucher. Je regardai Jahyan, la colère m'habitant.

_ Tu ne voulais pas être comme ton père, crachai-je. Mais tu l'es ! Ta mère était l'âme sœur de ton père ! Et il l'a repoussée ! Comme tu as repoussé Millie ! Comme tu l'as détruite ! Et tu as été bien pire que ton père...

_ Zoran ! S'écria Shana.

_ Demande lui Eneko, hurlai-je. Demande lui où est Millie ! Demande-lui ce qui est arrivé à sa propre mère ! À la mère de ta fille !

Jahyan repoussa Shana qui atterrit à moitié sur Eneko. Il allait me frapper, j'en étais sûr. J'étais prêt à recevoir le coup... qui ne vint pas. Isis.

Isis s'était levée et interposé entre lui et moi.

Il se stoppa et la regarda enfin.

Comme celle qu'elle était.

Comme celui qu'il était.

Un enfant abandonné.

Un enfant retiré à sa mère.

Un enfant dont la mère était morte à cause de décisions stupides !

De décisions radicales !  

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