15. Zoran
J'observai en retrait la scène qui se déroulait sous mes yeux. Je voyais pour la première fois les parents adoptifs de Némésis. Si cela aurait dû m'intéresser, au contraire, cela me rendit un peu plus nerveux. Les épaules tendues d'Isis et l'impression qui me venait d'elle... n'était pas la bonne. Elle aurait dû être heureuse de retrouver ses parents adoptifs. Ils avaient été ceux qui l'avaient élevée. Mais elle n'était pas revenue ici souvent. Je le devinais au regard du jeune homme qui s'approcha du couple et d'Isis. Il ressemblait beaucoup à l'homme qui caressait les cheveux d'Isis.
Mon loup pencha doucement la tête, observant chaque geste. Prêt à intervenir si le moindre problème filtrait d'Isis. Pour l'instant, elle semblait seulement très émue. Mais encore une fois, mon loup devina que ce n'était qu'une façade. Derrière ça, il y avait une sorte de regret.
_ Némésis, c'est... Joan, ton petit frère, souffla la femme, Élise.
Isis retourna son regard sur le jeune loup qui lui sourit timidement. Alors qu'elle était allée d'elle-même vers Oren, Arthur et Sahlia, elle semblait moins encline à laisser Joan approcher. Elle tendit sa main à son jeune frère, lui souriant doucement. Sa mère en eut les larmes aux yeux et reprit sa fille dans ses bras, murmurant à quel point elle lui avait manqué.
Marc pivota vers moi eut un léger sourire, me tendant sa nuque naturellement. Je la frôlai de mes doigts et on se serra la main. Joan eut les mêmes gestes que son père, ne quittant pas Isis des yeux. Je retins Élise de se pencher doucement et me penchai avant elle. Elle sourit doucement et frôla ma nuque de sa bouche.
_ Merci, souffla-t-elle.
Je souris et croisai le regard brillant d'Isis. Elle se mordit la lèvre et pivota vers le reste du groupe qui nous attendait. Je reconnus sans mal la famille Kalagan. Ils avaient tous quelque chose de leur père. Les trois femmes qui se tenaient non loin de Dany Kalagan n'étaient autre que Magdalena, sa femme, ainsi que Gina et Caroline Kalagan. Je retrouvai facilement Benjamin et Morgan dans les deux sœurs, tout comme chez le père.
Dany Kalagan n'était pas connu pour être gentil et accueillant. Cependant, il connaissait Jahyan et avait toujours voulu faire bonne impression. Même s'il était vieux, Jahyan avait quelque chose de plus glorieux que lui. Voir son fils quitter la meute alors qu'il était élevé au rang de Second, ce n'était pas très bien vu. Mais que ce fils en question devienne l'un des plus grand Alpha de l'Est des États-Unis et qu'il ait sa propre meute, plus puissante que ne sera jamais celle de Dany, ça mettait un coup, forcément.
Je reconnus aisément Clarence Thompson, la Main de cette meute. Clarence était de la seconde génération de Mains. Juste après moi. Il devait être plus jeune de quelques siècles tout au plus.
Il me regarda et pencha légèrement sa tête, en signe de respect. Je penchai la tête à mon tour. Clarence n'était pas un mauvais bougre en soit et il savait quel rang j'avais dans l'héritage des Mains. Il me respecterait, comme il respectait encore Yahto. Pas comme certains jeunes qui ne connaissait rien à l'Ancien Temps. Mais je ne ferais pas confiance pour autant à Clarence. Dany restait son Alpha.
Si Dany allait me lécher les baskets pour que je dise des mots doux à Jahyan sur lui, il ne lécherait pas celle d'Isis. À n'en pas douter. Il dédaignait le Gardien et par-dessus tout, il n'aimait pas qu'on lui donne des ordres. S'il respectait certaines anciennes règles, il le faisait quand bon le lui semblait. Dany était ce que j'appelais familièrement : un Alpha en chute. Sa puissance déclinait et il essayait de se mettre les bonnes personnes dans la poche pour pouvoir survivre dans ce monde de brutes.
Isis et moi nous avançâmes en même temps vers Dany. Je m'arrêtai avant elle pour qu'elle le salue en premier. Dany la regarda de haut pendant quelques secondes avant de daigner frôler la nuque. Un effleurement qui traduit un léger dégoût. Ça hérissa les petits cheveux de ma nuque, mais autrement, je me contentais de l'observer. J'étais plus puissant que lui. Je n'avais pas envie de lui tendre ma nuque.
Le sentant sûrement, il se contenta de me tendre sa main.
_ Bienvenue, souffla Magdalena en se penchant vers moi.
J'effleurai sa nuque pour elle et pour ses filles que j'avais déjà croisées lors de chasse. Elles enlacèrent doucement Isis, preuve qu'elle la connaissait. Isis avait passé du temps ici, non ? Dans les jupes de Benjamin à l'époque. Je retins un sourire en les imaginant tous les deux dans une bibliothèque, parlant jusqu'à pas d'heures.
_ Le Gardien nous a demandé de t'accueillir de la meilleure des façons et de t'aider dans ta tâche, énonça Dany. Quelle est cette tâche ?
_ Je serais ravie de vous l'expliquer, en comité plus restreint si cela ne vous dérange pas, répondit Isis, toujours avec le sens des mots et de la politesse.
Je jetai un coup d'œil aux autres loups non loin de nous. Je crus reconnaître les Dominants mais n'en étais pas sûr. Je suivis Isis à l'intérieur alors que Dany Kalagan daignait enfin bouger. Je pris une longue inspiration et regardai rapidement autour de moi, n'ayant qu'un souvenir flou de mon dernier passage ici. La maison était bien tenue. Après tout, Magdalena était une femme d'intérieur dirons-nous. Elle ne devait pas avoir beaucoup de permission de sortie avec Dany. Je vis quelques cadres où il y avait des photos des enfants Kalagan. Mais aussi des petits enfants. Je reconnus Gabriel Kalagan et Abbygail. Deux enfants eux aussi hors du commun, comme leur parents. Il y avait aussi une photo d'un bébé et je devinais sans mal que c'était le premier d'une longue liste dont le père n'était autre que Morgan.
Dany nous conduisit dans un bureau, le sien je supposais en observant la pièce froide et sans réelle marque d'appartenance. Nous nous assîmes dans les sièges à cet effet et observait rapidement Magdalena refermer la porte pour venir se placer derrière Dany, comme l'ombre qu'elle était. Il ne fallait pas croire que Magdalena avait la vie dure en tant que compagne de Dany. Elle avait su tirer son épingle du jeu depuis longtemps. Je n'en doutais pas. Ben et Morgan n'étaient pas débrouillards pour rien.
_ Quelle tâche si peu importante délègue le Gardien ? Remarqua Dany de but en blanc.
Isis l'observa, sans réelle expression. Ca, elle savait faire.
_ La tâche est tout aussi importante que toutes les tâches du Gardien, reprit Isis.
_ Et pourtant, il la délègue. Maël n'a jamais eu besoin de déléguer, si mes souvenirs sont bons, rétorqua Dany.
Isis se redressa légèrement dans son siège. Oui, Dany n'allait pas la louper. Mais après tout, elle s'y était attendue... Enfin, je l'espérais.
_ Le Gardien a des tâches plus prioritaires, qui concernent le bien du plus grand nombre, remarqua Isis. C'est un honneur que de pouvoir le seconder dans son rôle.
_ S'il a besoin d'être seconder, alors il n'est pas fait pour être Gardien, souffla Dany en penchant doucement la tête.
Isis resta complètement neutre, même si elle avait encore les yeux un peu rougis de quelques minutes plus tôt. Je restai silencieux. Intervenir maintenant aurait décrédibiliser Isis. Elle devait se défendre seul face à cet enfoiré.
_ Nous avons pourtant prévenu Heaven, soupira Dany. Timothy était trop jeune. Maël aurait dû rester à son poste. Là où était sa place.
_ Chaque meute se transforme, souffla Isis. Tout comme chaque Gardien évolue.
_ La tâche ? Grogna Dany.
Le sous-entendu qu'avait fait Isis était aussi gros qu'une maison. Dany était en chute libre et même s'il ne voulait pas le reconnaître, bientôt, soit sa meute imploserait, soit il devrait passer la main. Ça arrivait souvent aux meutes qui perdaient des hauts-gradés importants. La perte de Benjamin avait affaibli Dany.
Isis prit une longue inspiration et établit la demande de Yahto, elle-même relayé par Timothy, et diffusé par Isis. Dany écouta sans rien dire, posant à un moment sa tête contre son dossier. J'eus le même doute qu'Isis. Écoutait-il ?
_ Yahto a demandé ça à Timothy ? Et Timothy t'a donné ça à toi ?
_ Yahto est au courant que je diffuse sa demande, si c'est cela qui vous inquiète.
_ Si c'est toi qui la demandes, c'est que ce n'est pas important. Si ce n'est pas important, ce n'est pas urgent. Si j'ai des choses plus urgentes à faire...
_ Je ne reste pas, le coupa volontairement Isis. J'ai bien d'autres meutes à voir. Je ne peux me permettre de prendre du retard sur mon trajet. E vous le savez.
_ Et toi Zoran Swanson ? Souffla Dany en souriant doucement. Que fais-tu ? Tu fais le petit chien à ses côtés ? La rumeur court que Jahyan Pearson n'a pas su tenir sa Main. Qu'est-ce que cela implique à ton avis ?
Mon loup sourit, de ce sourire carnassier qui suffisait à faire peur à beaucoup, beaucoup de monde. Isis retint son souffle à mes côtés alors que ma puissance envahissait la pièce. Le regard de Dany s'étrécit alors que la main de Magdalena serrait le siège de son compagnon.
_ Ne joue pas à ça, Dany, murmura mon loup. On sait qui gagnera au jeu de qui a le plus mauvais rôle. Comment se porte tes fils ? Et tes petits enfants ? Gabriel est devenu un grand parmi les grands non ? Ne serait-il pas temps de prendre ta retraite ?
_ Tu es bien loin de chez toi, souffla Dany. Les accidents arrivent si vite...
Je fus debout la seconde suivante, mais Isis aussi, une main sur mon torse, dos à Dany. Son regard croisa le mien et mon loup grinça des dents.
_ Il n'est pas question de menacer qui que ce soit ici, reprit Isis. J'ai besoin d'une liste précise. Vous me donnerez cette liste. Si vous préférez que Yahto lui-même vienne, laissez-moi lui passer ce message.
Dany blêmit légèrement. On ne faisait pas venir Yahto. Surtout pas pour une raison aussi futile.
Mais mon loup n'aimait pas les sous-entendus de Dany. Rien n'arriverait à Jahyan. La meute était avec lui, mais qu'il le menace de cette façon. Jamais je ne laisserais ça passer. Sans rien faire au moins. Yahto savait à présent que j'avais quelque chose de déplacer pour Isis. Si je continuais à faire l'idiot, il viendrait. Il demanderait déjà des détails à Timothy sur ma relation avec Isis, alors je ne voulais pas le tenter de venir voir de plus près.
Ce n'est pas que je n'aimais pas les visites de Yahto, mais il avait tendance à faire remonter le vrai Zoran. Celui que je tentais d'améliorer aux contacts d'autres loups. Pas l'une des meilleurs Mains des États-Unis. Simplement Zoran, loup de Jahyan et de Shana.
_ Vous l'aurez demain, gronda Dany.
Isis hocha la tête et me fit faire demi-tour.
Le soir nous mangeâmes avec les parents d'Isis chez le Second de Dany. C'était là que les parents d'Isis et Joan logeaient le temps qu'Isis passe et reparte. Elle semblait silencieuse et attentive, mais je voyais sur son visage et surtout dans ses yeux que tout cela lui pesait. Surtout quand Joan lui posait des questions sur son enfance. Marc et Elise semblaient émus de l'avoir avec eux, mais Isis avait dû mal à leur donner l'attention qu'ils auraient sûrement aimée.
Ce fut moi qui donnait le top départ pour aller dormir à l'hôtel. Nous avions pris une chambre dans le seul hôtel de Sioux Falls. Marc et Elise tentèrent de retenir Isis pour qu'elle dorme chez Owenn, mais elle refusa poliment. Elle prit ma main tendue et je la tirai à ma suite vers la voiture. Elle se pressa un instant contre mon flanc et je lui ouvris la portière, frôlant son dos. Elle soupira et s'affaissa sur le siège. Je fermai la porte et la rejoins en m'installant derrière le volant. Elle rejeta la tête contre son siège et poussa un gros soupir. Je caressai sa joue du bout des doigts. Elle me lança un regard triste et remonta ses genoux contre elle. Je conduis rapidement jusqu'à l'hôtel, désireux de la réconforter et surtout qu'elle dorme. Une petite sonnerie retentit alors que je garai la voiture. Isis attrapa son sac, fouilla dedans et prit sa pilule. Elle regarda un instant sa plaquette et je l'entendis gémir alors que je faisais le tour de la voiture.
_ Quoi ? Soufflai-je, légèrement inquiet.
Elle se pinça l'arête du nez.
_ Mes règles arrivent demain, soupira-t-elle.
Oh. Déjà un bon mois que nous étions sur la route. Ça passait bien trop vite à mon goût.
Puis, soudain, mon loup grogna en comptant.
_ La pleine lune est dans deux jours, soufflai-je.
_ Ah bon ? Grinça Isis.
Je fis la moue et éclatai de rire en voyant que ma petite louve était déjà affamée. J'embrassai son nez.
_ Profitons ce soir, murmurai-je contre sa joue.
Elle gémit et me sauta dessus. J'embrassai sa nuque et la laissai s'accrocher à moi comme un koala. Je fermai la porte de la voiture et la fermai à clé. Je déposai Isis à l'entrée de l'hôtel et elle se pressa encore une fois contre mon flanc. Nous passâmes à l'accueil pour prendre la clé de la chambre. Arrivée dans l'ascenseur, Isis atterrit encore une fois dans mes bras. Je la portai jusqu'à la chambre. J'ouvris et observai la chambre. Fraîche et dépouillée, elle était propre et nette. Dans les tons gris, noir et blanc. Tout était d'un certain style, un peu baroque pour certains objets de la pièce. Je lançai nos sacs sur le lit et déposai Isis sur le matelas. Elle grogna quand je lui retirai ses chaussures.
_ Tu as vraiment envie de bouder ?
_ Zoran, gémit-elle en tirant sur mon t-shirt.
_ Ne t'inquiètes pas, soufflai-je. Tout ira très bien.
_ Quoi ? Tu comptes aller dans un autre hôtel la nuit de la pleine lune ? Grogna-t-elle.
Je ris et lui retirai son t-shirt. La salle de bain nous attendait. Elle me dépouilla du mien et bientôt, nous glissâmes dans la douche, nus et haletants. Des rires fusèrent et je savourais son rire à elle. J'avais eu peur qu'elle déprime encore ce soir, mais j'arrivais facilement à lui changer les idées.
Nous ne restâmes pas sous l'eau chaude, mais dérivèrent rapidement nus et mouillés vers le lit. Je repoussai Isis sur le matelas et elle roula sur le ventre, tentant de s'échapper. J'agrippai ses hanches et me laissai tomber sur elle. Elle souffla comme un buffle, mais je la chatouillai. Ses cheveux mouillés gouttaient sur son dos.
Elle se figea quand ma langue lécha une des gouttes. Puis une autre. Ma bouche. Ma langue. Je buvais. Je léchai. Mes dents. J'aspirai. Je mordillai.
Bientôt, les gémissements d'Isis devinrent des halètements.
Un son si pur à mes yeux quand j'en avais déjà des frissons dans tous le corps.
Je fis peser mon corps sur le sien et laissai mes mains emprisonnées les siennes. Je mordis doucement son épaule et elle frémit.
_ Zoran... haleta-t-elle.
Mon sexe dur était pressé contre ses fesses.
_ La pleine lune t'attire déjà, petite louve ? Murmura mon loup contre son oreille.
_ Ne joue pas avec moi, souffla-t-elle.
_ Ça, c'est à moi de le décider, rétorquai-je en mordant doucement son lobe.
_ Zoran...
Je relâchai et roulai sur le dos. Elle se redressa sur ses coudes et observa mon corps. Son regard eut le don de durcir un peu plus ma queue et je grognai doucement. Elle releva ses yeux sur moi. Sa louve brillait doucement à travers son regard luisant.
Plein de désir.
Plein de fougue.
L'énergie chaude de la lune arrivait, nous enveloppant.
Appelant l'animal en nous. Appelant le désir en nous.
_ Joue avec moi, soufflai-je.
Isis eut un léger sourire qui s'agrandit alors qu'elle faisait glisser ses doigts sur mon torse. Elle traça un de mes tatouages... plus par habitude que comme si elle le faisait sur l'instant. J'avais remarqué qu'elle le faisait quand nous étions simplement allongés nus l'un contre l'autre ; Des petits gestes.
Des petites habitudes.
Je fermai les yeux quand ses doigts frôlèrent mon sexe.
_ Préservatif, grondai-je.
Elle hocha la tête et se redressa, tirant un petit étui d'un de nos sacs. Elle grimpa de nouveau sur le lit. Elle posa l'étui sur ma gauche en souriant. Sa main glissa sur ma cuisse. Je fermai les yeux, retenant un grognement. Pourquoi avais-je dit ça ?
Pour lui changer les idées ?
_ Tu veux du chocolat, Isis ? Murmurai-je, le corps emplit de désir.
Elle rougit et jeta un coup d'œil à mon sac où se trouvaient encore quelques victuailles. Nous avions déjà utilisé les fraises, la chantilly et la glace.
_ Il a eu chaud aujourd'hui, soufflai-je. Il sera fondant.
Elle se mordit la lèvre et bondit du lit. Elle revint avant que je n'ai pu me redresser et me plaqua contre le lit en faisant la moue.
_ Moi d'abord, sourit-elle en ouvrant le pot de chocolat à tartiner.
Elle plongea son doigt dedans et le mit dans sa bouche, le suçant doucement. Fermant les yeux pour savourer. Je pinçai les lèvres, ma queue tressaillant.
Bordel.
Elle plongea de nouveau son doigt et me le tendit :
_ Tu en veux ? Souffla-t-elle, d'une voix rauque.
Je penchai doucement la tête et avançai ma bouche vers son doigt. Elle me le retira juste avant et le suça elle-même, gémissant de plaisir.
_ Petite maligne, chuchotai-je, lascivement.
Elle reprit du chocolat sur son doigt et me le tendit.
_ Vas-y, souffla-t-elle.
Je pris son doigt dans ma bouche. Son cœur eut un sursaut et ses lèvres laissèrent échapper un léger souffle. Son corps se crispa sous mes yeux, mais je restai allongé, ma main non loin de sa cuisse. J'avais envie de la toucher, mais pour l'instant, on jouait.
Je suçai fort, ma langue se pressant contre son doigt. Elle ferma les yeux et inspira brusquement. Elle se tortilla un instant et je la relâchai. Ses narines se dilatèrent doucement alors qu'elle reprenait son souffle. Elle reprit du chocolat et en étala une grosse traînée sur mon torse. Elle grimpa sur mes cuisses, son sexe frôlant le mien. Je me tendis un peu plus en regardant sa bouche frôler son torse. Je rejetai la tête en arrière en sentant sa langue remonter le long de la marque de chocolat. La sensation se logea directement dans mon sexe.
_ Je ne tiendrais pas longtemps si tu fais ça aussi bien, bébé, murmurai-je.
Un léger rire lui échappa. Le genre de rire qu'une femme ne laisse échapper que dans l'intimité de la chambre. Un rire de gorge. Je frémis et mes mains agrippèrent ses cuisses. Je me redressai brutalement et elle se retrouva nichée contre mon torse, son sexe pressé contre le mien. Nos nez se touchaient. Je lui tendis mes lèvres et elle se jeta dessus, lâchant le pot de chocolat. Ses bras se verrouillèrent dans ma nuque.
Le baiser qu'on échangea fut charnel et sauvage.
Elle bougea légèrement les hanches et j'aurais pu la pénétrer ainsi, mais elle sentit que je me retenais. Avec un gémissement, d'impatience ou de désir, elle attrapa le préservatif et me l'enfila à une vitesse qui me fit presque rire.
Presque.
Car elle s'empala sur mon sexe, le revendiquant.
Me revendiquant comme sien.
Elle poussa jusqu'à ce son bassin heurte le mien. Je pressai mon front contre son sternum, savourant le fait qu'elle me prenne jusqu'à la garde, que son sexe entoure le mien.
_ Regarde-moi, haletai-je.
Elle cligna des yeux et baissa son regard sur moi. Le désir qui y flamboyait me donna presque envie de la mordre encore une fois, mais je me retins.
_ Bouge bébé, soufflai-je.
Elle s'appuya sur mes épaules et je bandai mes muscles pour tenir assis.
Et elle se mit à bouger. Je pris son rythme, lent et mesuré au début.
Il se changea vite. Ses hanches prirent un autre rythme.
Infernale. Et je lui rendis coups pour coups.
En haut. En bas.
Des claquements de peau. Des gémissements.
On laissa tout derrière nous.
On oublie tout, hormis le corps de l'autre.
Le désir de l'autre.
Et bientôt, notre orgasme nous balaya.
Alors qu'Isis clignait des yeux, prête à se lever, je la plaquai au matelas, attrapant le peau de chocolat.
_ Je n'en ai pas finis avec toi, murmurai-je en embrassant son ventre.
Elle frémit.
Le lendemain aurait pu être plus compliqué, mais visiblement, tout le monde avait répondu à la demande de l'Alpha d'État du Dakota du Sud. Je soupçonnai Dany de faire le travail vite pour se débarrasser de nous. Il ne nous voulait pas sur son territoire, ni dans sa maison. Parce qu'il se doutait qu'Isis était observatrice et qu'elle verrait peut être que certaines choses n'allaient pas. Si le Gardien était mis au courant de certains dysfonctionnements, il en aurait pour son grade. Et ce n'était pas ce qu'il voulait. Dany était peut-être un con, mais il n'était pas idiot et au-delà de ça, c'était un très bon manipulateur.
Marc et Elise étaient tristes de laisser Isis repartir, mais elle semblait... presque soulagée. Elle embrassa ses parents, ainsi que son petit frère. Ce dernier lui tira une promesse de revenir. Un jour. Il savait qu'elle ne reviendrait pas autrement. Il le lui glissa à l'oreille. Cette demande. Elle l'avait regardé avec de grands yeux, mais avait finalement accepté. Il la voulait dans sa vie, ce qui pouvait être normal. Si Marc et Elise l'avaient nommée comme sa grande sœur, alors Joan était dans le droit de la voir.
Nous reprîmes la route. Isis se tortillait sur son siège. Je savais qu'elle avait eu ses règles ce matin et qu'elle avait mal au ventre. Les médicaments chez nous ne marchaient pas. Ça aurait été idiot d'en prendre. Nous avions un peu plus de six heures de route pour atteindre Bismarck, la ville d'Hassan. Cependant, je décidai de m'arrêter en chemin. J'avais dit à Isis que je ne voulais pas tomber dans une ville alors que la pleine lune arrivait. Ce ne serait pas poli que d'embêter une meute alors qu'elle était en pleine fête. Car oui, pour certaines meutes, la pleine lune était aussi une occasion de faire la fête et de réunir vraiment toute la meute ; Si certains quittaient tôt la soirée pour être en bonne compagnie, d'autres restaient et s'amusaient comblant le vide de ladite compagnie.
Je nous arrêtai donc au milieu du chemin, à Watertown dans le Dakota du Sud. Il n'y avait pas de meute dans cette ville, ce qui nous facilita la tâche. Isis dormait sur le siège passager quand je me garai sur le parking de l'hôtel. Alors que je frôlai son corps, je sentis à quel point il irradiait. Et a quel point elle n'avait pas arrêté de me toucher jusqu'à ce qu'elle s'endorme. Je sentais l'énergie chaude et bienveillante de sa louve, mais je sentais aussi son appétit de nous. Et c'était ce qu'il y avait de plus enivrant.
J'embrassai sa tempe doucement. Elle gémit et cligna des yeux, s'accrochant à mon t-shirt.
_ On est arrivé, bébé, murmurai-je. Je vais chercher une chambre. Ne bouge pas.
Elle hocha la tête. Elle me quémanda un baiser avant de partir, que je lui donnais évidemment.
Je devais dégager une certaine énergie malgré moi, car la réceptionniste me dévisageait, le visage rouge et le souffle court. Elle devait être réceptive aux énergies lupine, ou tout simplement à la magie. Certains humains n'auraient rien sentit. Elle, je semblais lui faire de l'effet.
_ Zoran ? Fit la voix d'Isis dans mon dos alors que la jeune femme me tendait la clé de notre chambre.
_ Voi... voici vos clés monsieur Swanson, bredouilla-t-elle.
Isis dut lire quelque chose sur le visage de la réceptionniste, car elle se pressa contre mon dos, enroulant ses bras contre mon torse. Elle marqua son territoire et cela me fit sourire. Je posai une main sur ses bras et caressai doucement sa peau chaude. Elle irradiait.
_ Merci, dis-je en souriant à la jeune femme.
Elle rougit sous le regard perçant d'Isis et je pivotai dans la prise de la louve.
_ Tiens-toi, grondai-je gentiment en lui volant un baiser.
Elle fit la moue, pinça ses lèvres et passa un bras dans mon dos, jetant un coup d'œil à la jeune femme par-dessus mon épaule. Bon sang... C'était vraiment mignon !
_ Elle te reluquait, grogna Isis, ou sa louve.
Un peu des deux je crois. Je ris doucement. La pleine lune allait nous tomber dessus violemment ce soir, à n'en pas douter. Il devait être à peine 17h, mais j'avais faim. Je nous emmenai dans le petit restaurant de l'hôtel et commandai des burgers et des frites. J'avais besoin de ma dose. Et Isis aussi. Elle n'avait pas mangé grand-chose à midi avec Marc et Elise la couvant d'un regard aimant.
D'ailleurs, il faudrait que j'achète de la glace. Je n'avais pas forcément nourri la bonne addiction ce mois-ci. Ce n'était pas bien. Le retour à la réalité n'en serait que plus dur. Est-ce qu'après tout ça, Isis voudrait encore me voir ? Je n'en savais rien, essayai de ne pas trop y réfléchir. J'étais assez fort à ça.
Quant à Isis, je crois qu'avoir ces règles le jour de la pleine lune ne lui allait pas du tout. Elle semblait mal à l'aise dans son propre corps. Elle avait chaud, les joues rouges et j'étais sûr à voir son front plissé qu'elle avait mal. Cependant, le fait de manger une grosse portion de frites sembla lui faire du bien.
Alors qu'on déposait nos sacs dans notre chambre, qui était un peu du même style que la dernière, Isis se laissa tomber sur le lit en ronchonnant.
_ Je vais tenter de trouver un peu de glace, dis-je en embrassant sa cuisse. Prends une douche froide. Ça te fera du bien.
Sa main se referma sur mon poignet alors que je pivotai pour sortir. Son regard était brûlant. Je posai ma main sur son front, légèrement inquiet à présent.
_ Tu as de la fièvre ? Soufflai-je.
Elle leva les yeux au ciel.
_ Tu sais ce que c'est de me retenir de te sauter dessus surtout en sachant que je ne peux pas te sauter dessus accessoirement ? Grogna-t-elle. Ça demande beaucoup d'énergie.
Je pinçai les lèvres, retenant un sourire. N'avait-elle pas compris que ses règles ne seraient pas un obstacle ? Je m'en voulais un peu de la dévergonder ainsi, mais bon sang, il était hors de question que je reste sans la toucher alors qu'elle était dans un état comme ça.
_ Douche froide, ordonnai-je. Je reviens.
Elle ronchonna, mais alors que je sortais de la chambre, elle se traînait dans la douche. Je dus sortir de l'hôtel et aller dans le petit bourg pour trouver de la glace. J'en pris deux pots. Je me les enfilerais rapidement cette nuit. Ça dépendait d'Isis. Je revins à l'hôtel une bonne quinzaine de minutes plus tard. La douche était toujours en marche.
Ouah. Un record. L'eau froide devrait vraiment l'aider.
Je mis la glace dans le petit congélateur du frigo et retirai mon t-shirt. Alors que j'allais entrer dans la salle de bain, je me heurtai à la porte verrouillée... Quoi ? Je fis jouer la poignée.
_ Va-t'en, souffla Isis. Tu ne peux pas rester, Zoran...
_ Pardon ? Grognai-je.
_ Ça fait vraiment mal à la fin, murmura-t-elle.
_ Ouvre-moi, Némésis, ordonnai-je. Il est hors de question que j'aille autre part qu'ici.
Je l'entendis pousser un gros soupir, mais elle vint ouvrir la porte. Je la regardai avec un regard légèrement sombre.
_ Tu me repousses ? Grondai-je en m'avançant vers elle.
Elle recula à petits pas. Elle était en sous-vêtements. Elle n'avait même pas été dans la dou... baignoire. C'était une baignoire. Bon sang. Je fermai les yeux un instant, respirant littéralement l'énergie d'Isis.
Tellement enivrante.
Tellement puissante.
_ Ce n'est pas comme si je pouvais faire autre chose, remarqua-t-elle, mauvaise.
Je m'approchai un peu plus d'elle et elle se figea quand ses fesses heurtèrent le bord du lavabo. Elle me regarda avec de grands yeux alors que le sourire de mon loup grimpait sur mes lèvres.
_ J'ai l'impression que tu pourrais me dévorer quand tu as ce sourire, souffla-t-elle.
Je regardai son corps, savourant cette vision charnelle.
_ Zoran, haleta Isis. C'est déjà assez dur sans que tu ne rajoutes une couche.
Je fis un pas et nos corps se frôlèrent. Son front se plissa. Ses mains étaient serrées contre ses flancs. Elle se retenait de me toucher. Je fis glisser mes doigts sur son ventre, puis sur ses côtes. Elle frémit.
_ Je ne vais pas te laisser dans cet état, bébé, murmurai-je.
Elle ouvrit de grands yeux et m'observa. Je reculai un instant pour faire couler un bain chaud. Elle n'avait fait couler que de l'eau froide, sans fermer la bonde. Je le fis et pivotai de nouveau vers elle, laissant mon loup l'attirer à sa façon. Nos énergies se croisèrent, se caressèrent avant de se fondre l'une dans l'autre. Provoquant des frissons le long de nos peaux respectives. On baignait littéralement dedans.
Isis haleta doucement et je souris. Je revins vers elle et glissai ma main dans son dos, défaisant l'agrafe de son soutien-gorge.
_ Tu... commença-t-elle.
_ Chut, murmurai-je. Laisse-moi faire. Tu me fais confiance ?
Elle me regarda avec suspicion au début, puis se mordant la lèvre, finit par hocher la tête. Je lui retirai lentement son soutien-gorge. Ses seins étaient déjà tendus, lourds et incroyablement tentants. Je me penchai en avant. Isis s'accrocha à mes épaules alors que mes dents tiraient sur la pointe tendue de ses tétons.
_ Je vais te retirer ta culotte, murmurai-je contre son oreille en remontant lentement le long de son corps.
Elle s'agrippa un peu plus à mes épaules, secouant doucement la tête. Je tirai doucement sur sa lèvre inférieure. Elle gémit doucement. Je descendis le long de son corps et lui retirai lentement sa culotte. J'aperçus la petite ficelle bleue de son tampon. Je souris et embrassai sa cuisse.
_ Détends-toi, soufflai-je.
Alors que je me relevai lentement le long de son corps, je lui retirai son tampon. Elle écarquilla les yeux et mon prénom s'échappa en un léger cri de sa bouche. Je jetai le tampon à la poubelle juste à nos côtés. Je pris Isis dans mes bras alors qu'elle fermait fort les yeux. Elle était vraiment toute rouge. J'entrai dans la baignoire encore vêtu de mon jean et déposai Isis dans l'eau.
_ Rien de grave, tu vois ? Soufflai-je.
Elle pressa ses mains contre ses yeux.
_ Tu aurais pu prévenir, murmura-t-elle.
_ Mon ange, quand tu me mets un préservatif, est-ce que tu me préviens ? Grognai-je en repoussant mon jean de mes cuisses.
Mauvaise idée que d'aller dans l'eau avec ça. L'eau était brûlante.
_ Arrête maintenant ! S'exclama-t-elle.
Elle me vit me débattre contre mon jean et ne put que rire.
_ On se moque, Mademoiselle Lane ? Grondai-je.
Elle m'aida à tirer dessus et je fus enfin libre. Elle jeta le jean par terre qui atterrit sur le carrelage avec un bruit mou. Elle me retira mon boxer, reproduisant les gestes que j'avais eu avec elle. Elle le jeta par terre aussi et se leva dans la baignoire.
_ J'aime te voir nu, haleta-t-elle, ses mains agrippant mes hanches.
Je me penchai sur elle et l'embrassai profondément. La lune était levée depuis quelques minutes maintenant. Elle nous appelait toujours autant. Comme le mois dernier. Encore plus même.
_ Assise, grondai-je.
_ Tu sais que je ne vais pas t'obéir au doigt et à l'œil ? Grogna la louve.
_ Pourtant, ton corps est à moi en ce moment, murmurai-je.
Elle me lança un regard de défi, mais la seconde d'après, nous roulions dans la baignoire. L'eau déborda mais je m'en fichais. Je réussis à l'asseoir sur mes cuisses.
_ Pas de préservatif ? Souffla-t-elle alors que je titillai ses lèvres des miennes.
Je la regardai un instant. Elle semblait sur le point de se consumer.
Et j'aimais ça.
_ Parce que tu en as sous la main ? Me moquai-je.
Elle se mordit la lèvre.
_ Fais-moi l'amour, murmura-t-elle contre ma bouche.
Je souris.
_ Avec plaisir, bébé, soufflai-je.
Et je la laissai guider mon sexe en elle.
Sans barrières. Sans rien qui m'empêche de la sentir pleinement.
C'était terriblement bon.
C'était un autre contact. On sentait tout.
Vraiment tout.
Isis pressa son front contre le mien, attendant d'être empalé jusqu'à la garde sur mon sexe. Sa bouche aspira une goulée d'air que je lui volais en l'embrassant.
_ Maintenant, ce sera comme ça, grognai-je. Où on veut, quand on veut.
Elle frémit et s'agrippa à mes cheveux. Mes mains agrippèrent ses cuisses et elle banda ses muscles. Je grognai quand son bassin écrasa le mien.
Bientôt, il n'y eut plus que ça.
Les cris.
L'eau qui déborde.
L'orgasme.
Le rythme de la nuit fut donné.
Alors que je clignai des yeux le lendemain matin de la pleine lune, j'étais courbaturé de partout. Je fus surpris de voir qu'on avait eu la force d'enfiler des vêtements au petit matin pour dormir. J'étais pressé contre le dos d'Isis dans le lit. Une de mes jambes était entre les siennes. Ah oui, je me rappelai pourquoi elle avait voulu qu'on mette des vêtements. Pour qu'on arrête de faire les fous. Et surtout parce qu'elle avait ses règles. J'espérai sincèrement ne pas l'avoir de trop choquée, mais vu la nuit passée... Je doutais qu'elle le soit sincèrement.
Isis avait mis un oreiller sur sa tête et je compris que le jour l'avait dérangé. Dans notre champ de bataille nous avions oublié de fermer les rideaux. Je roulai sur le dos, grognant. Isis gémit elle aussi.
_ La dose de sport par mois, grondai-je en m'asseyant.
Je clignai des yeux ébloui.
_ C'est mal d'avoir encore envie ? Marmonna Isis de sous son oreiller.
Je ris et levai le coussin.
_ Non, ce n'est pas mal, remarquai-je. Mais il faut qu'on bouge. Alors il va falloir patienter.
_ Patienter ? Ronchonna-t-elle. Ça existe ce mot ?
Je ris de bon cœur et l'embrassai tendrement. Elle noua ses bras autour de moi et nous eûmes du mal à quitter le lit.
Les jours suivants furent comme une longue marche vers l'Enfer pour moi. Plus nous approchions de chez Khalil, plus j'avais les nerfs en pelote. Hassan avait été compréhensif et accueillant, mais il avait demandé à Isis s'il était possible de traiter avec Timothy. La demande était sincère et des problèmes internes à la meute en étaient la cause. Timothy devait sûrement gérer quelques soucis ici. Isis n'en fut que plus compréhensive et réitéra ses propositions aux moindres problèmes. Elle ne donna donc pas de lettre à Hassan. C'était évident.
Enzo quant à lui, Alpha d'État du Minnesota, et Alpha de Minneapolis, fut accueillant aussi. Cependant, pour une raison qui m'échappa, Isis ne lui donna pas la lettre. Ce fut deux jours bien remplit de plus qui rapprochait de la case prison. Enzo fit quelques demandes d'ordre pratique à Isis au cas où il devait la contacter, mais autrement rien de plus.
Puis, il y eut Angus. Je n'avais pas confiance en lui pour la simple et bonne raison qu'il était complètement lunatique. Il pouvait être votre ami un jour et votre ennemi le lendemain. Il changeait d'humeur comme de chemise et c'était très perturbant. Isis n'eut droit qu'à la bonne facette pendant nos deux jours avec lui. Par ailleurs, Angus n'avait pas de Main. Et c'est ce qui était un problème pour Timothy, Isis et Yahto. Néanmoins, il tenait un registre de toutes les meutes de son territoire d'État et cela fut rapide.
Alors que nous prenions la route vers Columbia, Missouri, je restai silencieux et je me faisais de plus en plus méfiant. Isis ne releva pas et resta silencieuse aussi de son côté. Il n'y avait que quatre heures de voiture, ce qui aurait pu paraître court, mais ça ne l'était pas du tout. Surtout quand je devenais froid... Khalil avait fait bien des choses et je ne l'appréciais pas déjà de base. Il était aussi un Alpha sans Main. Il se débrouillait pour punir lui-même à n'en pas douter, mais tous les Alphas sans Main était pour moi des Alphas incomplets. En plus d'être idiot et pervers et de vouloir marquer quelqu'un contre son gré.
_ On peut s'arrêter pour manger ? S'enquit Isis en me jetant un regard inquiet.
Je hochai la tête. Je fis un petit détour par Moberly, qui était une petite bourgade juste avant Columbia. On s'arrêta dans un petit fast food.
_ Tu comptes arrêter de communiquer pour les deux prochains jours ? Soupira Isis alors que la serveuse nous déposait notre commande.
Je tournai mon regard vers elle et haussai mes épaules.
_ Zoran. S'il te plaît. C'était il y a longtemps. Rien de tel ne se reproduira.
Je sentis ma gorge se serrer.
Même si ça se reproduisait, quels droits avais-je sur Isis ?
Aucun. Et Khalil le savait forcément. Nous ne nous aimions pas mutuellement et qu'il sache que je la suive avait dû lui mettre la puce à l'oreille de toute façon.
Je pinçai mes lèvres. Isis toucha mon bras et je fermai les yeux.
_ C'est juste que...
Isis pencha doucement la tête, m'écoutant, voulant savoir.
Devais-je lui dire ? Devais-je lui dire que je voulais simplement l'avoir pour moi ?
J'ouvris la bouche, mais on m'interrompit.
_ Isis ! S'écria une voix chaleureuse.
Isis releva la tête et un grand sourire s'épanouit sur son visage. Elle se leva et accueillit avec chaleur le couple qui s'était approché.
_ Khalil nous a dit que tu allais arriver bientôt !
Génial. Isis s'entendait bien avec la meute.
Je n'avais plus qu'à m'écraser pour les deux jours qui allaient venir.
Car si je faisais quelque chose dans cette meute, j'étais sûr que Yahto me rendrait une petite visite.
Et personne n'aimait les visites de Yahto.
Je regardai Isis qui souriait et bavardait avec le couple. Elle finit enfin par me présenter quand la jeune femme lui laissa le temps de le faire.
Je posai un sourire factice sur mon visage, évitant de toucher Isis.
Elle dut le sentir, car elle me fusilla du regard.
Et oui, j'allais être chiant.
Et alors ?
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