14. Zoran
En général je poste en fin de semaine, mais vous êtes des lectrices incroyables, alors pour le coup, un zozo comme on l'aime en avance :D PROFITEZ <3
Alors que Shana me parlait, je sentis mon loup prendre le dessus. Il lâcha le portable et repoussa la porte. Plusieurs corps se pressèrent contre le nôtre alors qu'il traversait la marée humaine qui se trouvait dans la maison.
Quelque chose n'allait pas.
Isis.
Isis ?
Mon loup aperçut son dos et l'homme qui frôlait ses reins. Pendant qu'elle repoussait un autre homme, ma main se referma sur le cou de James. Je me pressai contre son dos et Isis pivota, le regard écarquillé.
Ma puissance dégoulina autour de moi, ce qui créa un cercle autour d'Isis. Elle seule n'était pas attaquée par mon pouvoir presque liquide.
_ Je croyais avoir prévenu, grogna la voix de mon loup, rauque et vibrante.
_ Elle n'est pas tienne, rétorqua James.
Il frémit quand ma main se referma un peu plus sur sa gorge.
_ Je pourrais te briser le cou d'une seule pression, murmura mon loup contre son oreille.
Bon sang. J'allais perdre le contrôle.
Mon loup pressa un peu plus la gorge de James qui commença à se débattre.
_ Zoran, souffla enfin Isis.
Mon loup grogna un peu plus. Il était en colère.
Il était très en colère.
_ Tiens-tu à la vie, petit loup ? Souffla-t-il à l'oreille de James.
_ Tout se passe bien ici ? Fit Chad, Zahia contre son flanc.
Le regard d'Isis me supplia de ne rien faire.
Mais mon loup n'écoutait pas.
Mon loup voulait juste briser tous les doigts qui avaient pu frôler Isis.
Elle était pâle et ne semblait vraiment pas bien.
Je l'avais laissé sans surveillance bon sang. Comment avais-je pu faire ça ?
Mon loup repoussa James sur le côté. Ce dernier tituba et se frotta la gorge.
Je m'approchai d'Isis. Elle suffoqua presque sous mon pouvoir, vivant autour de nous.
Tout le monde s'écartait de ma puissance.
Mon loup frôla sa joue et elle s'accrocha à mon bras.
_ Je suis là, murmura mon loup.
Il pivota vers les hommes qui avaient tourné autour d'Isis et mémorisa chaque visage.
Il s'en occuperait... plus tard.
_ Zoran ? Reprit Chad.
_ Ça ira, haleta Isis. Ce n'était rien.
Mon loup posa une main sur sa nuque et la pressa contre nous.
Il avait besoin de la sentir.
Il avait besoin de la revendiquer.
Ça ne pouvait pas attendre.
Ça ne pouvait pas se faire ailleurs qu'ici.
Il fallait que tous entende ici à qui elle était.
À qui elle appartenait.
Mon loup regarda les lits un peu plus loin, mais renonça. C'était d'Isis qu'on parlait.
Il ne montrerait pas son corps à toutes les personnes ici présentes. C'était ce que ces loups voulaient.
Voir son corps.
Ce corps magnifique qui était nôtre.
La main d'Isis sur notre joue nous apaisa légèrement, mais pas assez.
Il nous fallait bien plus.
Il nous fallait... Tellement plus.
Mon loup prit sa main et la tira derrière nous. Il trouva enfin une porte et s'engouffra dans la pièce. C'était une bibliothèque.
_ Zoran ! S'écria Isis.
Mais déjà, mon loup la plaquait contre la porte, notre bouche se verrouillant à la sienne. Elle glissa ses mains dans nos cheveux et gémit. Je lui arrachai son masque et le mien avec. Je m'écartai légèrement d'elle et elle cligna des yeux, surprise. Mon loup se baissa et releva le bas de sa robe. Nos mains glissèrent sur ses chevilles, savourant sa peau.
_ Je vais te prendre ici, souffla la voix tendue de mon loup.
Isis frémit à ses mots. Les mains de mon loup déchirèrent soudain la robe d'Isis en deux, jusqu'à son ventre.
_ Ils sauront tous, murmura la voix de mon loup.
Il pressa notre nez contre le sexe d'Isis et sentit son excitation, ce qui lui grilla le quart de retenue qu'il avait encore. Ma conscience explosa soudain alors que mon loup prenait totalement le contrôle. Nos consciences éclatèrent et il y eut une pleine connexion entre mon loup et moi.
Quand il n'y avait pas de contrôle, il n'y avait pas de retenue.
Quand il n'y avait pas de contrôle, il n'y avait pas de place pour les mots et pourtant... nous avions besoin qu'Isis sache...
_ Ils sauront tous à qui tu es, grognai-je.
Sa culotte se déchira entre nos mains, nous révélant son sexe.
Ce sexe que nous connaissions par cœur.
Ce sexe qui était à nous.
_ À qui es-tu, Némésis ? Grogna mon loup en plongeant deux doigts en elle.
Elle gémit.
_ Écarte tes jambes, bébé, soufflai-je.
Elle obéit et mes doigts firent de grands cercles, l'élargissant lentement. Elle gémit et ses hanches prirent le rythme. Je passai mes mains sous ses aisselles et la soulevai. Elle noua ses jambes autour de ma taille et je la plaquai contre la porte, certain que personne n'entrerait comme ça.
_ À... qui es-tu... Némésis ? Répéta mon loup.
Il se défit de notre ceinture et ouvrit notre fermeture éclair. Il libéra notre sexe.
Cela faisait mal. Tout faisait bien trop mal.
J'avais besoin de le faire. Besoin que tous sachent.
_ À toi, murmura-t-elle.
Je la pénétrai brutalement. Elle cria de douleur un instant, et ouvrit de grands yeux croisant mon regard.
_ À qui ? Grogna mon loup.
_ À toi... à toi, haleta-t-elle.
Ses mains se refermèrent sur ma nuque. Je continuai de la plaquer contre la porte, faisant ressortir mon sexe presque entièrement. Encore une fois, je la pénétrai assez brutalement pour que son corps soit écrasé contre la porte.
Je... je perdais le contrôle.
Il ne fallait pas...
_ Isis, grimaçai-je.
_ Continue, gronda sa louve soudain brillante dans ses yeux. Ne t'arrête pas !
Il n'en fallut pas plus à mon loup.
Il la pilonna brutalement contre la porte, la revendiquant d'une manière presque animale.
Bestiale.
Elle encaissa mes coups de boutoirs, en me rendant coup pour coup. Son sexe avalant le mien encore et encore.
C'était bien trop charnel et sentir son sexe contre le mien.
Sans barrières.
Sans rien.
L'orgasme nous balaya violemment tous les deux alors que nos cris résonnaient dans la bibliothèque. Je tombai à genoux, gardant toujours Isis contre moi, restant toujours en elle. Je me laissai tomber sur le dos, la joue d'Isis sur mon torse.
_ Merde, lâchai-je.
Mon loup n'était pourtant pas rassasié. Il roula sur Isis, se remettant à bouger lentement. Elle ferma les yeux, le corps cambré en arrière.
_ Tu es à moi, gronda-t-il contre son oreille, plongeant son visage dans son cou.
Nos dents raclèrent sur sa peau.
Et j'avais tellement peu de contrôle sur lui que je ne pus le retenir.
Le cri de douleur d'Isis résonna quand nos dents se refermèrent violemment sur son cou. Le goût de son sang nous traversa et un léger souffle nous balaya.
Je ne me posai pas plus de question et la pilonnai de toutes mes forces.
Elle n'eut pas le temps de reprendre son souffle que déjà un second orgasme s'emparait d'elle.
Nos regards se croisèrent et le temps s'arrêta.
Sa jouissance agrippa la mienne et explosa entre nous.
Je clignai des yeux, conscient que nous étions encore allongés sur le sol de la bibliothèque. Une musique sourde et entraînante pulsait de l'autre côté du mur. Si nous sortions maintenant, je n'étais pas sûr que tout ce que verrait Isis lui plairait.
Bon sang. Je regardai son cou. La morsure se détachait bien trop à mon goût. Il y avait des légères traces de sang, même quelques gouttes.
_ Je..., tenta-t-elle de parler.
Mais elle échoua tout comme moi quelques secondes plus tôt.
Elle roula sur le côté, posant sa tête sur mon épaule. Je pressai mon bras dans son dos, la gardant contre moi.
Qu'avions-nous fait ?
Mon loup était pourtant serein en moi.
Le contrôle était revenu.
Lentement. Grâce au corps d'Isis.
Grâce à sa louve.
Je fermai les yeux, tentant de ne pas penser à toutes les implications que ça pouvait avoir.
_ Il... faut bouger, dis-je, le souffle court.
_ Hôtel, souffla simplement Isis.
Je hochai la tête. Dans un effort surhumain, je me redressai. Je me remis en état et regardai la robe d'Isis que mon loup avait complètement déchiré.
_ Merde, grognai-je.
_ Zoran, gémit Isis.
Je secouai la tête, retirant ma main de son ventre.
Bon sang, j'avais encore envie d'elle.
De la toucher.
De la faire jouir.
Moi ou mon loup ?
Tout était encore trop flou. Le contrôle était trop précaire.
Je ramenai les deux pans de la robe sur son corps, cachant sa nudité. Je m'agenouillai et la pris dans mes bras. Je me redressai en grognant alors qu'elle s'accrochait à mon cou.
_ On rentre, grognai-je.
Isis hocha la tête, mais grimaça en sentant la morsure sur son cou.
_ Il n'a pas aimé, souffla-t-elle.
_ Pardon bébé, murmurai-je en embrassant son front.
Elle eut un sourire lascif qui fit tressaillir mon sexe. Oh bon sang...
_ Pas ce sourire, grondai-je.
Elle rit doucement, complètement ailleurs.
_ J'ai besoin que tu fermes les yeux, bébé, ordonnai-je.
Elle cligna un instant des paupières et m'observa, reprenant pied.
_ Zoran, souffla-t-elle.
Je l'embrassai doucement.
_ Fais-moi confiance, murmurai-je. Tu ne veux pas voir ce qu'il y a derrière cette porte.
Elle se mordit la lèvre, hocha la tête et enfouit son visage dans mon cou. J'ouvris la porte d'une main, et remontai Isis contre moi, la pressant contre mon torse. Alors que je sortais de la bibliothèque, je vis les gens se prélasser les uns contre les autres au rythme de la musique. Sur les lits qui avaient été installé dehors, plusieurs personnes s'y trouvaient. Pas forcément pour faire ça à deux.
Je tombai sur Hermès et Nazir. Ils s'embrassaient à pleine bouche, déjà torses nus tous les deux. Hermès recula légèrement de la bouche de Nazir et alors que celui-ci plongeait la tête dans son cou, il croisa mon regard.
Son sourire fut presque effrayant.
Même pour moi.
Il avait réussi son jeu.
J'avais perdu.
Je détournai mon regard de la scène et marchai d'un bon pas vers la sortie.
Plus jamais Isis ne viendrait sur ce territoire.
Plus jamais.
Alors que je conduisis jusqu'à l'hôtel, Isis était allongée sur les sièges, sa tête posée sur mes cuisses. Elle dormait déjà je crois, épuisée par ma puissance. Arrivant à l'hôtel, je garai la voiture. Je la pris dans mes bras encore une fois et grimpai dans notre chambre. Je la déposai sur le lit. Je lui retirai le reste de sa robe ainsi que son soutien-gorge. Je trouvai rapidement une de ses culottes et lui enfilai, embrassant ses cuisses. Elle frémit, mais déjà, je la faisais glisser sous la couette. Son souffle redevint régulier.
Ce fut à ce moment que mon loup reprit le contrôle.
* * *
Je clignai des yeux, conscient que ce qui m'était arrivé cette nuit n'était pas... survenu depuis des siècles.
Depuis que j'étais sous le contrôle de Jahyan.
Mon loup avait pris le dessus malgré moi. Il avait complètement prit le dessus. Je me redressai lentement. J'étais allongé par terre, la tête sur un oreiller, une polaire sur mes fesses. Je crois bien que j'étais nu. Je posai mon regard sur mes poings. Ils étaient en sang. Je me figeai un instant, retenant mon souffle. Je m'assis par terre, me tenant la tête. J'avais dû prendre des coups cette nuit.
Bon sang, qu'avait-il fait ?
Je pivotai et découvris Isis, dormant profondément dans le lit. Nous étions dans la chambre d'hôtel et le réveil indiquait 11h12. Je me grattai la nuque et grimaçai en sentant mes poings protester. Je me levai lentement et tentai de m'étirer. Quelques articulations craquèrent. Je jetai un coup d'œil à mon corps.
Oui, je m'étais battu.
Merde alors.
Ils ne la toucheront plus, grogna mon loup avant de retourner sommeiller au fond de ma conscience.
Je déglutis doucement. Il n'avait sans doute pas tué les loups qu'il avait mémorisé, mais il leur avait fait très mal je pense. Quel idiot.
Et moi alors ?
Quel idiot j'étais ! J'avais encore une fois fait l'amour à Isis sans protection. Bordel.
Qu'est-ce que j'avais dans la tête ?! Heureusement qu'elle prenait sa pilule bon sang. Je me serais frappé moi-même. Je contournai le lit, nu et m'assis doucement dessus. Je repoussai une des mèches de cheveux de son visage. Elle gémit doucement et enfonça son visage dans l'oreille avant de soupirer. Elle ne se réveilla pas. Je repoussai ses cheveux de son cou et découvris avec inquiétude la marque sur son cou.
Nous lui avions fait ça.
Nous l'avions marqué comme si...
Je déglutis.
Comme si elle était à nous.
Comme si elle était notre compagne.
Je n'aurais jamais dû la mordre autant. Une ou deux morsures, ça passait.
Mais ça ... Ça, ça ne passait pas. Ce n'était pas bien. Ce n'était pas bon du tout.
Mon loup ne put s'empêcher de faire glisser notre doigt sur sa colonne vertébrale, repoussant lentement le drap. Je ne savais plus le retenir.
Il se coulait simplement dans mes membres, comme si c'était moi.
Comme si j'étais lui. Et que je la voulais elle. Plus fort que tout.
Plus que n'importe qui dans toute ma vie.
Un gémissement échappa de la gorge d'Isis forçant mon loup... nous forçant à nous pencher sur elle.
J'embrassai la courbe de ses reins. Ses hanches bougèrent doucement alors que sa peau se recouvrait de frissons. Je repoussai un peu plus le drap et ma main suivit la courbe de ses fesses, par-dessus sa culotte. Je me penchai un peu plus et embrassai la jointure entre ses fesses et ses cuisses. Elle frémit doucement.
_ Zoran, souffla-t-elle.
Ma main se resserra légèrement sur sa cuisse alors qu'elle voulait bouger. Je laissai mon nez glisser contre sa peau, suivant son dos, remontant jusqu'à sa nuque alors que ma main massait ses fesses. Je tentai de reprendre le contrôle, essayant de repousser la montée de désir. Cette montée qui semblait tout balayer.
Je posai ma joue contre le haut de ses fesses et ne bougeai plus, respirant l'odeur de sa peau. Savourant la douceur de son corps. Mon loup s'apaisa lentement.
_ Tout va bien ? Murmura Isis.
Je fermai les yeux, la gardant sur le ventre pour l'instant. J'avais peur de sa réaction.
J'avais à la fois peur qu'elle me rejette... et peur qu'elle accepte sans rien dire ce que mon loup lui avait fait. Elle ne pouvait pas accepter ça. Et en même temps, je ne voulais pas qu'elle me rejette.
_ Zoran... tes poings, murmura-t-elle.
Elle se redressa malgré moi et grimaça un instant. Je la vis serrer légèrement les cuisses. Je lui avais fait mal hier soir. Je me renfermai légèrement.
Je lui avais fait mal.
Elle voulut prendre mes poings dans ses mains, mais je me levai du lit.
Son visage se crispa et j'eus de la douleur dans ma fuite.
Son regard glissa sur mon corps et aperçus les quelques bleus sur mon torse et mes genoux. Elle repoussa la couette et se leva à son tour.
_ Est-ce tu vas bien ? Souffla-t-elle, la voix légèrement tremblante.
Mon loup ne supportait pas que je la repousse. Encore une fois, il réussit à prendre les devants. Il tendit nos bras à Isis qui s'y réfugia en une nano seconde. Sa joue se posa contre mon épaule alors que ses seins se pressaient mon torse.
_ Parle-moi, murmura-t-elle.
Je la reculai légèrement et lui fis lever le menton. Elle grimaça légèrement, mais se figea quand ma bouche se posa sur la morsure que j'avais faite.
_ Mes excuses, soufflai-je. Je... n'ai pas réussi à le retenir.
Isis me regarda avec de grands yeux, sûrement pas sur de ce qu'elle devait répondre à ça. Ses doigts frôlèrent la morsure et elle frémit doucement. Mon corps se crispa, mais elle secoua la tête.
_ J'ai... j'ai eu peur hier soir, murmura-t-elle en détournant son regard.
Je pris son menton entre mes doigts et tournai son regard vers moi. Elle se mordit la lèvre.
_ Peur de quoi ? Soufflai-je.
_ Que tu n'arrives pas, chuchota-t-elle d'une voix extrêmement faible.
Mon loup gronda doucement.
_ Je suis désolé de t'avoir laissé seule, dis-je en grimaçant. J'ai accumulé toutes sortes d'erreurs hier soir. J'espère que tu me pardonneras.
Elle relâcha sa lèvre et me vola un baiser.
_ Tu es là, c'est tout ce qui compte, conclut-elle.
Je la poussai vers la douche. Elle se figea et me tendit sa main, pivotant légèrement vers moi.
_ Viens avec moi, souffla-t-elle.
Je regardai sa main tendue et la pris. Elle me tira derrière elle. Elle entra dans la salle de bain et me lâcha. Elle retira sa petite culotte. Elle pivota vers moi, nue. Ce corps... Des loups avaient voulu ce corps.
Ce corps que j'étais le seul à connaître.
Que j'aurais dû être le seul à vouloir.
Que j'aurais dû être le seul à... avoir.
Mais je ne pouvais pas.
Je n'en avais pas le droit.
La main d'Isis sur ma joue me fit légèrement sursauter.
_ Tu reviens avec moi ? Souffla-t-elle.
Elle semblait si fragile.
Je passai mes bras dans son dos et la pressai contre moi. Elle passa sa main dans mes cheveux.
_ Hermès n'aurait pas dû jouer à ça, murmura-t-elle en me berçant doucement.
Je respirai son odeur, tentant de rester calme.
Ce que j'avais fait aller remonter aux oreilles de Jahyan sans nul doute.
_ Merde, soupirai-je en me redressant.
Isis m'observa en haussant un sourcil.
_ J'ai... laissé mon portable chez hermès, soupirai-je. Shana va me détester.
_ Tu... lui as raccroché au nez ? Souffla Isis.
Je fis la moue et la poussai à entrer dans la douche. Elle pivota, les sourcils froncés.
_ Zoran ?
_ J'ai... accidentellement lâché mon portable, grimaçai-je. On la prend cette douche ?
Elle alluma l'eau et me tendit le savon. Je regardai un instant mes poings. Le doigt d'Isis appuya contre un bleu sur mes côtes. Je frémis et elle retira son doigt.
_ Que s'est-il passé ? S'enquit-elle.
Je la poussai sous le jet et elle gronda, repoussant mes mains. Je n'aimais pas ça.
_ Tu vas ronchonner toute la journée ou tu vas m'expliquer ? Souffla-t-elle.
_ Je n'ai rien fait, soupirai-je.
Elle ouvrit la bouche et la referma. Elle se tourna vers le jet et offrit son visage à l'eau. Il y avait un léger espace entre nous que je détestais. Je me frottai deux secondes le visage avant de craquer et de me presser contre son dos. Elle ne dit rien, se contentant de s'appuyer contre mon torse. Elle me laissa la nettoyer. Son corps et ses cheveux. Et je la laissai faire la même chose avec mon corps.
Je sortis le premier de la douche et l'enroulai dans une serviette. Je nouai une autre autour de ma taille alors qu'elle se séchait. Elle pivota vers le miroir et son regard se posa sur la morsure.
J'avais envie de m'enterrer quelque part.
Dans un trou de souris ?
_ Il n'a vraiment pas aimé, remarqua Isis.
Je baissai les yeux et la tête. Elle entra dans mon champ de vision en m'enlaçant le torse.
_ Je survivrai, souffla-t-elle.
_ Il n'avait pas le droit de te faire ça, murmurai-je, tendu.
Elle haussa ses épaules et pivota vers le miroir. Elle brossa ses cheveux. Elle s'arrêta croisant mon regard inquiet dans le miroir. Toujours en me regardant, elle défit sa serviette.
Nue devant le miroir. La seule trace qui salissait ce corps sublime était cette marque. Et l'autre sur sa cuisse. Et celle qui disparaissait déjà sur son bras. Je vis mon propre regard dans le miroir s'assombrir. Son corps prit une couleur rosé alors qu'elle rougissait sous l'insistance de mon désir. Je m'approchai dans son dos, ma puissance coulant hors de mon corps. Attirée par cette beauté.
Attirée par la louve d'Isis qui brillait dans son regard. Je repoussai ses cheveux sur le côté et mon nez glissa sur le haut de son dos, presque jusqu'à sa nuque.
_ Tu es avec moi ? Souffla-t-elle alors que ma main glissait sur son ventre.
Mon loup se pencha doucement vers son oreille.
_ Toujours, répondit-il à la louve.
Hermès portait un jogging classe avec une veste assortie. Il l'avait laissée entrouverte, si bien que son torse était à la vue de tout le monde. La maison était silencieuse en ce milieu d'après-midi. Tout le monde se remettait tout doucement de la nuit particulièrement mouvementée.
Hermès ne cessait d'observer la marque sur le cou d'Isis. Cela me mettait mal à l'aise, mais ça avait calmé mon loup quand Isis l'avait laissée visible à tous les loups que nous avions pu croiser jusqu'ici.
Hermès caressa doucement sa lèvre inférieure et claqua de la langue.
_ James ne me dira pas qui lui a fait ça, souffla Hermès, mais je sais très bien qui a fait ça.
_ Ah oui ? Reprit Isis. Vous n'avez aucune preuve. Et j'avais autre chose à faire hier soir que de venir rendre visite à plusieurs loups.
_ Ces loups étaient sur mon territoire, remarqua Hermès. Avoir les doigts brisés semblait être une habitude par celui qui les poursuivit.
_ Je ne suis pas responsable des actes de vos loups, rétorqua Isis. Je n'ai rien à voir avec ça. Je ne suis que de passage. Je ne veux aucun problème.
Je restai immobile dans son dos. Je n'avais pas pris la peine de m'asseoir. Je voulais juste qu'il nous dise s'il avait fini son travail ou pas. Sinon, autant retourner à l'hôtel et rester loin de lui. Je devais rappeler Shana en plus de ça.
Le regard d'Hermès se posa de nouveau sur moi.
Oui, mon loup avait trouvé chaque loup dont il avait mémorisé le visage.
Chaque loup, il leur avait brisé les doigts à chacun.
N'en laissant pas un seul sain et sauf.
Tous avaient été faciles à trouver.
Des souvenirs épars me venaient. Des cris. De la douleur. De la menace.
Mon loup les avait tous menacés. Aucun ne parlerait.
Isis ne semblait pas plus choquée que ça que mon loup soit allé faire l'idiot toute la nuit. Peut-être le cachait-elle très bien.
Allait-elle m'engueuler ? J'espérais que oui. Ça me remettrait les idées en place au moins. Ce qui était dur la concernant elle.
_ Je devrais avoir ce que tu m'as demandé dans la soirée, remarqua Hermès. En attendant, profitez de la ville de Los Angeles.
Isis se leva et me poussa vers la sortie. Je refermai la porte derrière elle et retins un soupir. Je ne voulais pas rester ici bon sang. Chad et Zahia étaient installés dans la cuisine et discutaient avec Soha et Wallace. Je fis pivoter Isis pour qu'elle se dirige vers la sortie plutôt que vers eux. Je ne voulais pas rester ici pour l'instant.
_ Zoran, bredouilla-t-elle.
_ On peut aller à la plage, dis-je. Tu aimes la plage ?
_ Non, admit-elle en fronçant les sourcils.
Je la fis grimper dans la voiture et y montai à mon tour.
_ Zoran, m'arrêta-t-elle alors que je voulus démarrer.
Je fermai les yeux et comptai jusqu'à cinq. Puis, je croisais son regard. Elle était en colère.
_ Est-ce vraiment ton loup qui a fait ça ? Me demanda-t-elle.
_ Je n'en sais rien, avouai-je. Probablement. Sûrement.
Isis pinça ses lèvres.
_ Oui, finis-je par admettre en me grattant la nuque.
Elle retint son souffle.
_ Il...
_ Il était en colère de t'avoir laissé seule sans protection, grognai-je. Je...
_ Zoran, souffla Isis, il faut que tu saches quelque chose...
Je la regardai avec de grands yeux.
Quoi ?
Qu'est-ce qu'il y avait ?
La porte de l'hôtel claqua alors que je rentrai dedans.
_ Tu comptes arrêter de me parler ? Gronda Isis.
Je tirai un jogging de mon sac et l'enfilai. Je virai ma chemise et attrapai mes baskets.
_ Où tu vas ? Souffla Isis.
Je ne la regardai pas, enfilant ma deuxième basket.
_ Je te l'ai dit pour que tu restes calme face à tout ça, s'écria-t-elle. Pas pour que tu... boudes.
Je me levai et l'observai.
_ Que Darell croit qu'il peut t'avoir, ça... je comprends. Mais que Khalil te... Si rien de tout ça n'était arrivé, tu avais prévu de me le dire ? Que Khalil t'avait... pratiquement... fait ça ? Grondai-je en pointant la marque sur son cou.
Elle rougit et secoua la tête.
Je grognai et sortis de la chambre, furieux.
Je claquai la porte et descendis les escaliers en grondant sourdement.
Des images s'infiltraient sans cesse dans ma tête.
Des images que je n'aurais pas dû imaginer.
Et puis, je n'aurais jamais dû réagir comme ça au fait qu'elle me dise que d'autres loups avaient déjà tenté de la prendre en tant que compagne. Je n'aurais pas été là hier soir, c'est que James et les autres auraient tenté.
Je couru sur le bord des plages qui se trouvaient non loin du quartier d'Hermès.
Pourquoi avais-je dit ça ?
Pourquoi avais-je fait ça ?
Je la voulais certes... Mais je n'avais pas le droit de l'avoir.
Je n'avais pas le droit de lui faire une marque comme si...
Oui, elle m'appartenait.
Oui, mon loup la considérait comme sienne... mais...
Voilà pourquoi c'était dangereux pour un loup de sortir avec plusieurs filles. Parce que l'une d'entre pouvaient être la bonne. Le loup pouvait la considérer comme sienne... pour de bon.
Le mien était au bord du précipice.
Hermès nous avait fait un pas.
Je ne pouvais pas juste perde le contrôle encore une fois. Ce n'était pas possible.
Pas avec Isis. L'équilibre était bien trop précaire.
Au bout de deux heures de course, je revins à l'hôtel. Mon torse luisait de transpiration. J'avais vraiment trop chaud. Je passai dans les escaliers et les grimpai en rythme. J'entrai dans la chambre avec ma clé et me figeai. Il n'y avait personne.
_ Isis ? L'appelai-je en passant la tête par la douche.
Je continuai de fouiller la pièce, mais j'en fis vite le tour.
_ Isis ? Criai-je.
La porte s'ouvrit et je pivotai brusquement, le cœur dans la gorge.
Isis tenait un plateau de bouffe dans les mains, ses cheveux détachés sur ses épaules. Elle portait une robe légère et avait sûrement refait une douche à cause de la chaleur.
_ Pourquoi cris-tu comme ça ? Dit-elle en haussant un sourcil.
_ Bordel, mais tu étais où ? Crachai-je.
Elle fronça le nez.
_ Tu ne peux pas partir comme ça sans rien dire là ! Grognai-je en virant mes baskets.
Elle posa le plateau sur la table, me contournant.
_ Et ça ? Dit-elle en prenant un mot sur la table. Qu'est-ce que c'est à ton avis ?
Partie chercher à manger au bar en bas.
Je lui pris le papier des mains et le fourrai dans ma poche.
_ Tu dois faire attention, rétorquai-je.
Elle s'assit à la petite table et prit un bout de poulet qu'elle commença à grignoter.
_ Si tu as le droit de partir courir je ne sais où dans cette tenue, j'ai le droit d'aller chercher à manger au bar, sans te laisser de mot tu ne crois pas ? Répliqua-t-elle, les mâchoires crispées.
Son regard noir me tira un sourire.
Je soupirai et m'assis par terre, non loin d'elle.
_ Des idiots pourraient faire les malins, soupirai-je.
_ Avec ce qu'a fait ton loup, je ne pense pas, dit-elle en suçant son doigt.
Je la regardai d'un œil sombre. Se moquait-elle de moi au final ?
Pourquoi étais-je en colère ? Parce qu'un autre avait voulu la revendiquer ?
Ou parce que j'avais perdu le contrôle ?
Les deux peut-être ?
Cette femme me rendait fou... à tous les niveaux.
Mais je ne voulais pas m'en écarter.
C'était... Je déglutis alors qu'elle posait un regard malicieux sur moi.
C'était vital que je reste auprès d'elle.
Après, je redeviendrai celui que j'avais toujours été.
Je ne serais plus celui qu'elle était en train d'apprendre à connaître.
Car celui que j'étais en ce moment était le Zoran sans limite et sans contrôle.
Et pourtant, j'avais besoin de tout ça.
Sinon... Sinon j'avais peur que mon loup ne la prenne et ne la marque encore.
Qu'elle ne trouve jamais personne d'autre qui ne le satisfasse aussi bien que lui.
Qu'il... ne la laisse plus partir.
Plus jamais.
Je m'étirai pendant qu'elle mangeait. Le sujet de la morsure ne revint pas sur la table.
Ni d'ailleurs les actes de mon loup...
Mais sa colère était toujours présente. Et je ne savais pas quoi faire pour la faire partir... Et pour me faire pardonner.
Seulement... la seule idée d'aller chez Darell ou chez Khalil me donnait à présent des sueurs froides.
Devais-je m'écarter d'elle maintenant ? Devais-je empêcher mon loup de la revendiquer ainsi ?
Je n'y arriverais pas de toute façon... même avec toute la bonne volonté du monde.
_ Mange, m'ordonna-t-elle quand elle eut fini.
J'obéis, ne voulant pas plus l'énerver.
_ Pourquoi es-tu en colère ? Soufflai-je finalement.
Elle releva son regard de son livre. Elle était assise en tailleur sur le lit. Elle fronça les sourcils.
_ Peut-être parce que tu l'es aussi, remarqua-t-elle.
Je pinçai mes lèvres, repoussant mon assiette. Je n'aimais pas qu'elle soit en colère. Je la rejoins et m'assis sur le lit à mon tour. Elle m'observa du coin de l'œil.
_ Je ne veux pas que tu sois en colère contre moi, soupirai-je.
Elle pinça ses lèvres. Aie...
_ Je ne veux pas que tu te mettes en danger, souffla-t-elle en retour.
Oh. C'était pour ça qu'elle était en colère ? Parce que j'avais été faire le malin ailleurs ?
Mes épaules se détendirent d'un seul coup.
_ À quoi tu pensais ? Remarqua-t-elle en voyant ma réaction.
_ Que j'avais été un idiot de te parler de cette façon et que tu ferais bien de me donner une claque au lieu de me laisser m'en tirer comme ça...
_ Oh ne crois pas que le problème est réglé, Zoran, dit-elle en levant un doigt.
Mais je me jetai déjà sur elle pour l'embrasser.
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