13. Némésis

Si problème de visionnage du PDV, merci de me le dire ! Est-ce que tout le monde y a accès ? Mes publications semblent avoir un peu de mal depuis quelques jours...


Après mon petit monologue, Hermès se contenta de m'observer et j'eu l'impression d'être la proie d'un terrible prédateur.

Tout comme Jahyan, Hermès avait un physique plus qu'agréable et aux premiers abords, il paraissait gentil. Mais dur. Et très, très intimidant aussi.

La présence de Zoran m'aidait à ne pas juste m'enfuir en courant. Je savais Hermès moins fou que Keenan, mais cela ne voulait absolument pas dire que je me sentais mieux en sa présence. C'était un vieux loup, avec de vieux principes et le fait de me voir à la place de Timothy ne devait pas lui plaire.

Il avait déjà du mal avec le Gardien, alors avec moi... voilà pourquoi il était hors de question que je lui donne une lettre.

Hermès Chavez était un grand Alpha, mais je préférais le laisser à Timothy. Comme Keenan. Et comme d'autres à venir.

Je n'étais pas suicidaire, loin de là. Si Timothy ne me demandait pas d'aller dans certaines meutes, je n'irais pas.

De ça, j'en étais sûre.

— Timothy est jeune, pour certains d'entre nous, ce n'est qu'un petit louveteau et d'après ce que j'ai cru comprendre, tu es toi-même plus vieille que lui.

Pourquoi l'âge de Timothy posait donc tellement de problème que ça ? Ce n'était à n'y rien comprendre, bon sang.

Mais je ne dis rien, me contentant d'attendre qu'Hermès aille au bout de sa pensée. Il n'était pas bon d'interrompre quelqu'un ; c'était une notion de politesse qu'on m'avait appris alors que je n'étais qu'une petite fille.

Le respect et la politesse étaient particulièrement important pour moi quand d'autre s'en moquait bien.

— Je sais que sommes obligés de traiter avec lui. Il est notre Gardien et personne ne peut aller contre ça, mais ça n'empêche pas le mépris ou la haine.

Hermès pensait comme Jahyan. Ces deux-là ne s'entendaient pas pour rien.

— Je n'ai jamais caché mon point de vue à Timothy. Je préférais de loin son père, peut-être parce qu'il était plus vieux ou plus compétent d'une certaine manière. Donc si Timothy sait clairement ce que je pense de lui.

Oui, Timothy le savait. Il avait d'ailleurs beaucoup de mal à faire écouter Hermès et devait faire pas mal de coups bas pour que ce soit le cas.

— Mais d'autres Alphas, d'autres loups ne sont pas comme Jahyan ou moi. Ils vont attendre de trouver un seul petit point faible de Timothy et l'exploiter.

J'avais l'impression que Jahyan avait fait passer le message à Hermès. Mais que ce soit l'un ou l'autre, ils avaient raison. Avant eux, Maël m'avait mis en garde. Il avait mis en garde son propre fils.

Être Gardien n'était pas facile.

Quand vous n'étiez pas accepté par tout le monde, mieux valait garder un œil derrière soit à chaque seconde.

Hermès croisa ses jambes et me regarda droit dans les yeux :

— Tu es ce point faible, petite fille. Timothy t'a envoyé dans la gueule du loup et tu risques de te faire dévorer.

Mon cœur s'emballa légèrement.

Je ne devais rien laisser passer. Surtout pas devant un Alpha tel qu'Hermès Chavez. J'avais été trop faible devant Keenan, cela ne pouvait pas se reproduire.

Je ne pouvais pas me laisser marcher sur les pieds.

Ma louve était puissante.

C'était une Dominante.

Et nous étions filles de Second. N'était-ce pas cela que nous devions garder en tête ?

J'inspirai doucement.

Il ne fallait pas que je paraisse insolente. Ce n'était pas le but. Simplement, Hermès devait se rendre compte que j'étais loin d'être une « petite fille » comme il venait si bien de m'appeler.

Timothy m'avait envoyé en connaissance de cause. Il savait de quoi j'étais capable.

Je savais de quoi j'étais capable moi aussi.

Des Alphas allaient m'intimider.

Des loups allaient essayer de m'atteindre et peut-être certains y arriveraient, mais je n'allais pas me laisser faire gentiment et ceux que j'allais voir devaient le comprendre.

— Notre Gardien n'est pas un idiot. Chaque décision qu'il prend, il le fait en connaissance de cause. Sa mission est le bien-être de tous les loups des États-Unis et pour cela, parfois, il doit prendre de grave décision.

Oui, Timothy était jeune, mais il était tout aussi compétent que Maël avait pu l'être. Simplement, juste parce que certains le voyaient encore comme un gamin, on n'avait pas confiance en lui et on le méprisait. Mais personne n'avait envie de mettre le Gardien en colère.

Personne.

— Aucun loup ne peut remettre cela en question, je me trompe ?

Hermès sourit légèrement et jeta un coup d'œil à Zoran :

— Elle sait parler, dit-il.

— C'est ce qu'on lui dit assez souvent, répliqua ce dernier, un sourire dans la voix.

Je me sentie rougir, mais ne perdais pas de vue ce que je voulais dire à Hermès.

— De penser que je vais me faire dévorer ne prouve qu'une seule chose ; que vous ne me connaissez pas.

Les yeux d'Hermès brillèrent légèrement ; son loup juste là, à la surface.

Je pouvais le sentir dans l'air. Sa puissance était en train de se déployer et bientôt, elle ramperait le long de mes jambes.

— Je ne suis pas une grande combattante, mais ne me pensez pas sans ressource. J'ai passez plus de la moitié de ma vie avec Timothy, chez Heaven. Et tout comme le Gardien, Maxence m'a pris en charge quelques temps.

Zoran se tendit à mes côtés.

— S'il faut me défendre, me battre pour ma vie, je suis largement en mesure de le faire. Simplement, je préfère les paroles aux actes de violence.

Cela pouvait peut-être être perçu comme une faiblesse, mais j'étais comme ça. Et ça n'allait pas changer du jour au lendemain. Bien au contraire.

Cela risquait même de mettre Zoran hors de lui encore une fois, mais il devait comprendre que Dominante ou pas, j'étais avant tout pacifiste et que la violence pour moi ne permettait en rien de résoudre un problème.

— Et cela t'honore, répondit Hermès, pensif soudain. Mais tout le monde n'est pas comme toi, Némésis Lane. Bien au contraire. Beaucoup d'Alpha d'État vont te rejeter et certain ne seront pas tendre.

— Je sais tout cela. Je ne m'attends pas à ce que tout se passe bien. Je connais déjà la plupart de ses Alphas et je sais donc à quoi m'attendre.

Hermès se rencogna dans son siège et attrapa un stylo qu'il s'amusa à faire tourner entre ses doigts.

— Je sais que tu connais beaucoup des nôtres et que tu as réussi à te faire beaucoup d'alliés, entre autre Auxann Brock ou encore Darell Bailey, même si ce dernier est fou et qu'il peut très vite changer d'avis. Je sais aussi que beaucoup de petits jeunes t'apprécient, un peu trop pour certains peut-être bien...

Il me fit un clin d'œil que je trouvais complètement déplacé.

Était-il au courant pour Khalil ? Ou pour certains autres qui n'avaient pas cachés leur intérêt sans jamais aller aussi loin que Khalil ?

Quelque chose me disait que oui. Et cela n'avait presque rien de surprenant.

— Mais même si nous avons ordre de ne pas parler de toi avant que Timothy ne le fasse lui-même, l'information a filtré depuis quelques jours maintenant. Une louve solitaire, envoyée du Gardien se promène de meute en meute.

Rien d'étonnant à cela. Depuis quelques jours ? Est-ce que c'était Rohan ? Ou un autre loup de la meute de Denver ? Je le pensais, oui.

— Sais-tu ce que cela va entraîner ? Des complications. Certains vont essayer de t'atteindre pour te faire du mal et ainsi, faire du mal à Timothy. Les Alphas ne te protégeront pas, Némésis. Certains te donneront même en pâture à leurs loups.

— En quoi cela est-il votre problème ? Vous me mépriser bien plus que vous mépriser Timothy. Voulez-vous me faire peur ? Ce n'est pas comme si je ne savais pas tout ça. J'étais au courant bien avant que tout cela n'arrive. Ne me pensez pas idiote, Hermès, dis-je, cinglante.

Il se pencha sur son bureau et je sentis sa puissance s'enrouler autour de moi.

Je ne chancelai pas.

Je ne montrai aucune faiblesse. Ne lui ferais pas ce plaisir. Pouvait-il me faire plus peur que Keenan Baker ? Sûrement, mais je n'allais pas le laisser faire.

— Si le Gardien m'a envoyé remplir cette mission, c'est parce qu'il a confiance en moi et qu'il sait que je ne suis pas une proie facile. J'ai beaucoup d'ennemis, même alors que les gens ne me connaissent pas, mais j'ai tout autant d'alliés. Et ils sont puissants. Je n'irais pas jusqu'à me reposer sur l'idée qu'ils feraient quelque chose pour moi si un malheur m'arrivait, mais il y a certains Alphas à qui je confierais ma vie sans la moindre peur, sans aucune hésitation.

Je pensais surtout à Auxann.

Il était devenu bien plus qu'un simple Alpha d'État à mes yeux depuis bien des décennies maintenant.

— Et Timothy sait cela, n'est-ce pas ? Il t'utilise car tu peux facilement charmer n'importe qui.

Le regard d'Hermès glissa sur Zoran qui ne bronchait pas, mais qui s'était légèrement redresser en sentant la puissance d'Hermès m'envelopper. Si l'Alpha devant nous faisait quoi que ce soit à mon encontre, est-ce que Zoran... réagirait ?

Je ne voulais pas le savoir.

— S'il arrivait quelque chose à Némésis dans cette meute, tu aurais plus que le Gardien sur le dos, Hermès, dit alors Zoran. Et je ne parle pas de moi, mais bien d'autres Mains, mais aussi d'Alphas. Tu as peut-être raison, Timothy compte sur Némésis pour qu'elle charme tout ce petit monde, mais je crois aussi qu'elle est douée pour se faire entendre et se faire appréciée. Tu n'as pas envie d'avoir un Alpha tel qu'Auxann Brock sur le dos, je me trompe ?

Je regardai Zoran et eut envie de le toucher. Ce genre de chose arrivait de plus en plus souvent et j'ignorai si c'était bien ou mal.

Hermès fit une drôle de moue.

Je savais qu'il connaissait Auxann. Tous les vieux Alphas d'États se connaissaient bien, même si ça ne voulait pas dire qu'ils s'appréciaient forcément.

— C'est vrai, même s'il est carrément sexy !

Je me retins de lever les yeux au ciel devant une telle remarque. L'air semblait plus léger soudain. L'intervention de Zoran avait été à dessein, bien-sûr...

Hermès rit lui-même de sa bêtise et me regarda de nouveau.

— Timothy nous a demandé de bien te traiter et d'accéder à ta demande. Ce que je vais faire. Mais je ne suis pas responsable du comportement de mes loups ni de ceux des autres meutes se trouvant aux alentours. Suis-je assez clair ?

Il se leva, nous signifiant ainsi que cette conversation était terminée. Ça n'avait pas été si terrible que ça... enfin, je crois.

— Oui, répondis-je, simplement alors que Zoran se levait à son tour.

Hermès fit le tour de son bureau et vint nous ouvrir la porte :

— On se voit tout à l'heure.

Une main dans le creux de mes reins, Zoran me poussa hors du bureau et la porte se referma derrière-nous, nous laissant seuls dans le couloir.

Presque immédiatement, je m'appuyai contre le loup dans mon dos et soupirai. Il repoussa les quelques mèches qui s'étaient échappées de mon chignon au niveau de ma nuque et appliqua une légère pression avec ses lèvres.

Les loups avaient besoin de contact.

J'avais besoin de contact. De son contact.

C'était devenu plus qu'un besoin ou une habitude en fait. Et c'était bien ça qui me faisait peur. Qu'est-ce qui se passerait une fois que tout cela serait finit ?

— Ce n'était pas si terrible, hein ? Soufflai-je, essayant de calmer les battements de mon cœur, mais ce n'était pas gagné.

Hermès était aussi terrible que Jahyan. Les deux jouaient dans une toute autre catégorie que Keenan, mais ça ne voulait pas dire qu'ils en étaient moins effrayants.

Les bras de Zoran glissèrent sur mon ventre et il me pressa contre lui, sa chaleur et son odeur m'enveloppant complètement.

— Tu t'es débrouillée comme une chef, chuchota-t-il, tout contre mon oreille.

Cela me fit me sentir... fière. Oui, c'était ça. Fière.

Je me tournai entre ses bras pour appuyer ma joue contre son torse. L'une de ses mains se retrouva dans ma nuque et l'autre sur ma hanche.

Nous restâmes ainsi plusieurs minutes et si Hermès décidait de sortir, j'ignorai ce qu'il aurait dit en nous voyant ainsi.

Comme chez Keenan, tout le monde avait dû sentir que je portais l'odeur de Zoran, mais personne ne l'avait fait remarquer encore. Peut-être Hermès l'avait-il fait quand il avait pris Zoran pour s'entretenir avec lui. Je n'avais pas demandé à Zoran de quoi ils avaient parlés. Ça ne me regardait tout simplement pas.

— Retournons vers les autres, finit par dire Zoran.

Il m'embrassa sur le front et nous retournâmes vers tout le monde.

Mon regard se posa immédiatement sur Nazir.

Voir un sorcier parmi les loups n'était pas si choquant ; beaucoup de meute avait un sorcier pour que ce dernier puisse protéger les frontières comme il se devait. Bien sur Nazir n'était pas le sorcier de la meute, juste le... petit ami de l'Alpha ? Est-ce que je pouvais vraiment dire ça de lui ? C'était assez bizarre.

Même si on sentait de la méfiance chez certains hauts-gradés, Nazir semblait très bien intégré. Il évoluait parmi tout le monde comme un Roi dans sa cours et quand il se tenait aux côtés d'Hermès, c'était bien plus impressionnant, il fallait l'avouer.

Nazir et Hermès étaient deux excentriques faits pour s'entendre... et plus si affinités.

Cette pensée me fit rougir alors qu'il me semblait qu'il y avait encore un peu plus de monde qu'avant que nous allions nous enfermer dans le bureau avec l'Alpha.

Je sentis beaucoup de regards sur nous et me dit que c'était Zoran qui devait être fixé. Tous les loups de cette meute semblaient beaucoup l'apprécier et je pouvais le comprendre sans mal.

Tout de suite, Zahia vint vers nous, accompagnée de la Main de la meute et d'une autre femme. Cette dernière se présenta comme étant la compagne de Wallace, le Lieutenant de la meute. Elle s'appelait Soha et semblait tout aussi gentille que Zahia.

Yllan, la Main d'Hermès posa une main sur l'épaule de Zoran et ils discutèrent tous les deux alors que les deux louves me parlaient de la soirée de demain.

J'écoutai un peu distraitement, je devais l'avouer, plus occupée à regarder les personnes autour de moi.

On voyait une meute soudée.

Une meute quelque peu étrange, certes, mais après tout, l'Alpha était un excentrique, alors sa meute devait forcément être à son image.

Tout le monde semblait assez ouvert aux premiers abords et quelque chose me soufflait qu'il n'y avait vraiment rien de tabou ici. Cela pouvait être assez intéressant.

Mon regard rencontra celui d'un loup, un peu plus loin, qui me fixait. Plutôt grand et bien battit, il avait un visage agréable, malgré la cicatrice qui remontait de son cou à son menton. Il me sourit et fit une légère révérence, comme pour me saluer.

Je ne pus m'empêcher de lui rendre son sourire avant que nous ne soyons traînés par Zahia afin de passer à table.

Je me retrouvai ainsi entre Soha et Zoran qui lui-même se trouvait à côté d'Yllan. En face de moi, Wallace et à ses côtés, le loup à la cicatrice et Zahia.

Hermès se joignit à nous, prenant place en bout de table avec Nazir à ses côtés et Chad.

Le repas fut délicieux et il y eut beaucoup de rire. Ce n'était pas bien différent de chez Shay ou chez Jake en fait.

Est-ce que les loups de Keenan mangeaient seulement ensemble ? Comment créer une bonne cohésion ainsi ?

Zoran discuta avec Yllan et Wallace se joignit à la conversation, tout comme deux autres loups non loin d'eux.

Sa main reposait sur ma cuisse et son pouce traçait des cercles sur ma peau nue.

Soha me demanda comment était Jake, en tant qu'Alpha et Zahia sembla curieuse elle aussi.

Jake n'était pas le plus jeune Alpha d'État et il n'était pas le plus inexpérimenté non plus. Son père, même malade, lui avait enseigné de bonnes choses, ainsi que le Second de ce dernier qui officiait toujours dans la meute.

Le loup à la cicatrice, celui qui ne me quittait pas des yeux, prit alors la parole :

— Même si c'est une passation de pouvoir et que certains des hauts-gradés sont vieux, est-ce que ça ne porte préjudice au bon développement de la meute que ni l'Alpha, ni le Second ne soient liés ? S'enquit-il.

Je pris la peine d'y réfléchir quelques secondes.

— Je dirais que ça dépend toujours de la meute dont il est question.

— Cela peut donc être dangereux pour certaine, mais pas pour d'autre, c'est ça ?

— Exactement. Prenons l'exemple de la meute de l'Alpha de Louisiane. Ni son Second, ni lui ne sont liés et pourtant la meute est l'une des plus puissantes et des plus saines de tous les États-Unis.

Je ne disais pas toute la vérité ; Jasper avait été lié à une époque, mais sa compagne était décédée. Auxann quand à lui... il n'avait jamais été lié et pourtant, il savait qui où était son âme-sœur, mais bien plus important, qui elle était.

— Je vois, dit l'homme, avec un sourire.

La main de Zoran remonta alors le long de ma cuisse, passant sans le tissu de ma robe. Je tournai mon regard sur lui avant de le reporter sur les personnes devant moi. Se vengeait-il pour la fois chez Shay ?

Ce loup !

Les conversations s'éternisèrent et nous quittâmes la table à plus de une heure du matin passée. Chad nous proposa de rester dormir, mais Zoran refusa poliment.

Pas mal de gens nous saluèrent et l'homme – il s'appelait James -, me fit un baise main avec une révérence très théâtrale. Je sentis Zoran dans mon dos, passant son bras autour de ma taille. Il regarda James qui, continuant de sourire, recula de quelques pas.

— À demain, Némésis.

Et il s'éclipsa.

Zoran me poussa vers la sortie et nous nous retrouvâmes dans l'air frais de la nuit. Je frissonnais et levai un instant la tête vers le ciel étoilé. C'était magnifique. Zoran attrapa alors ma main et me fit tourner sur moi-même avant de me ramener tout contre lui.

— Tu as la peau toute froide, dit-il, en me frictionnant les bras.

— Je suis frileuse. Pas très commun pour une louve, hein ? Souris-je.

Il secoua la tête, légèrement amusé.

— Rentrons, que je te réchauffe, alors...

— Hum... très tentant ça, Monsieur Swanson.

Un baiser volé.

Il me tira à sa suite et m'ouvrit ma portière :

— Galant en plus ? Dis-je en grimpant sur le siège passager.

Zoran prit place derrière le volant et nous ramena à l'hôtel, laissant sa main errer sur ma cuisse tout le long du trajet.

Une fois dans la chambre, je retirai mes sandales et défis mon chignon. Je passais une main dans mes cheveux avant de m'étirer comme un chat, la fatigue me tombant soudain dessus. Mais très vite remplacé par le désir quand Zoran se pressa contre mon dos et que je sentis son érection à travers son jean.

Je me retournai dans ses bras et laissai ma main aller l'effleurer :

— Tu n'es pas compressé là-dedans ? Soufflai-je, taquine et excitée.

Tout de suite, son souffle se coupa et ses yeux s'assombrirent. Dire que j'aimais avoir cet effet sur lui était un euphémisme.

J'adorais ça !

Je défie le bouton et mes doigts effleurèrent son boxer. Il était si gros... Mon souffle se fit plus rapide et j'haletai presque.

— J'ai très envie de te gouter, dis-je, rougissante.

Je ne pouvais pas dire que tout cela était nouveau pour moi, c'était juste très gênant en fait. Zoran sourit lascivement et me laissa lui retirer son jean. Je nous ramenai vers le lit et le poussai sur le matelas. Il se redressa sur ses coudes et souleva les fesses pour m'aider à lui retirer son boxer.

Il se dressa alors devant moi dans toute sa splendeur, toute sa grosseur.

Je le savais si doux. Avais besoin de le rappeler à mon souvenir. Ce que je fis en l'empoignant avec douceur.

Tout de suite, Zoran rejeta la tête en arrière et inspira une grande goulée d'air. Je fis remonter mon poing, puis descendre.

— Ah... bébé...

Je me laissai tomber à genoux entre ses jambes et me penchai. Zoran ne fit rien, ne bougea pas.

C'est moi qui avais les commandes.

C'est moi qui faisais ce que je souhaitais et comme je le souhaitais.

Et qu'est-ce que c'était bon !

Ma bouche se posa sur l'une de ses testicules et je sentis son corps se tendre. Ses mains se retrouvèrent dans mes cheveux et je donnai un coup de langue.

— Bordel !

Il rejeta la tête en arrière une nouvelle fois alors que je cessai mon mouvement et que je dirigeai sa turgescence au niveau de ma bouche.

Je léchai son gland et il gronda, agrippant mon cheveu bien plus fort. J'enroulai ma langue autour avant de donner un léger coup de dents.

— Vas-y, bébé... vas-y...

Je le pris en bouche et suçai fort. Il appuya sur ma tête, pour me faire passer un message. Si j'avais pu, j'aurais souris, mais je ne le pouvais pas vraiment...

— Arrête de jouer, Némésis, grogna Zoran, l'une de ses mains glissant dans ma nuque et la serrant tout doucement.

Moi ? Jouer ? Jamais ! Cette pensée me fit sourire intérieurement avant que je le prenne plus profondément.

Au début, il me laissa avoir mon propre rythme, et puis il commença à bouger les reins et je le laissai faire, totalement soumise à sa volonté.

C'était puissant.

C'était bon.

Et quand il jouit dans ma bouche, je cru que j'allais atteindre l'orgasme alors même qu'il ne m'avait pas encore touché.

J'avalai et je me retrouvai soudain allongée sur le matelas, ma robe toujours sur moi. Zoran déposa un baiser humide à l'intérieur de ma cuisse et je fermai les yeux, savourant la sensation jusque dans mon âme.

Il passa un bras dans mon dos et fit descendre la fermeture. Je l'aidai à me retirer ma robe et il laisse ses lèvres remonter de mon ventre à mes seins en une douce caresse qui sonnait presque comme une torture à cet instant.

Je sentais qu'il voulait prendre son temps. Que Zoran voulait être tendre et je devais avouer que ce n'était pas du tout pour me déplaire.

Ses mains effleurèrent chaque partie de mon corps plusieurs fois. Parfois, c'était ses lèvres, une autre fois, ses dents.

J'étais tendue.

Je n'étais que désir. De la lave en fusion.

Le prénom de Zoran s'échappait de mes lèvres avec des gémissements que je ne pouvais contrôler. J'étais bien plus que prête quand ses doigts effleurèrent mon sexe avant que sa bouche ne se referme sur mon clitoris.

Je criai, mon dos s'arquant sous la violence de sa caresse.

J'agrippai les draps presque à les en déchirer. J'avais l'impression d'être sur une corde raide. Je sentais que je pourrais jouir sans qu'il aille bien plus loin. Ses mains tenaient mes cuisses et j'étais sur que j'allais avoir des marques, mais je m'en fichais bien.

— Zoran... Zoran...

J'explosai littéralement dans sa bouche et ses coups de langues se firent plus impérieux. Mon corps tout entier trembla.

Trop de sensations.

Trop d'émotions.

Je n'en pouvais plus.

Zoran se redressa alors d'entre mes jambes et attrapa un préservatif. J'étais incapable de bouger à ce stade-là. J'avais l'impression d'être un mollusque. De n'être plus rien du tout même.

Je laissai Zoran faire et bientôt, son sexe appuya contre mes lèvres. Il s'y frotta, même si avec le préservatif, la sensation n'était pas la même.

Il me pénétra alors avec une infinie lenteur et enfouit son visage dans mon cou. Dès qu'il me touchait, mon corps réagissait. J'étais tellement réceptive aux moindres de ses gestes, c'en était incroyable !

Et bientôt, il n'y eut plus que le claquement de nos peaux et le désir revenant à la charge. Zoran me tenait si fort contre lui que j'avais l'impression que je pourrais me fondre en lui, tout simplement.

Nos orgasmes nous balayèrent tous les deux en même temps et je crois bien que je m'endormis dans ses bras.

Je les préférai à ceux de Morphée pour tout avouer...

Le lendemain, chez Hermès, il y avait une certaine effervescence. On sentait que tout le monde avait hâte d'être à ce soir pour ce fameux bal masqué. Je n'avais jamais été à une telle chose, même si j'avais déjà été à des soirées dans certaines meutes. Mais quelque chose me disait que les soirées d'Hermès devaient être... hors normes et complètement décalées.

Zoran m'avait avoué qu'il faisait aussi beaucoup dans la luxure et que donc, ce bal serait plutôt... chaud au final.

Qu'est-ce que ça allait donner alors ? Je me le demandais bien. Et avant d'être inquiète, j'étais surtout curieuse.

Chad et Yllan nous amenèrent faire un petit tour dans Los Angeles et je ne pu cacher mon émerveillement. Je n'aimais peut-être pas forcément les grandes villes, mais il y avait tant et tant de choses à voir ! Je ne savais plus vraiment où donner de la tête pour tout avouer et nous finîmes dans un petit salon de thé et nous restâmes un petit moment.

Quand nous finîmes par rentrer, tout semblait avoir été transformé pour la fameuse soirée qui se tiendrait dans la demeure de l'Alpha ce soir. D'après ce que j'avais compris, il n'y aurait pas que ses loups, mais bien d'autres venant de meutes voisines et qui étaient aussi dans le monde de la mode. Il y allait donc avoir beaucoup, beaucoup de monde. Et je n'avais aucun moyen d'y échapper, même si je le voulais très fort.

Alors que le début de soirée arriva plus vite que je ne m'y étais attendu, Zahia et Soha vinrent me chercher. Je jetai un léger coup d'œil paniqué à Zoran qui se contenta de sourire. Le bougre !

Je me retrouvai dans une immense chambre où une robe semblait m'attendre dans sa housse. Elle était d'un beau violet ; une nuance que je n'avais jamais portée pour tout avouer. Elle semblait très longue, ce qui m'arrangeait, ainsi, on ne verrait pas trop de peau. Je n'étais pas forcément très à l'aise quand tout le monde pouvait voir cette dernière.

— Hermès à un très bon œil. Il a choisi cette robe pour toi, me dit Zahia en ouvrant la housse.

Ça ne m'étonnait pas. Hermès semblait toujours habillé avec classe et surtout, il portait des tenues recherchées.

— Aller, déshabille toi ! Ajouta Soha.

Je rougie. Me déshabiller devant elles ?

— Euh...

Elles ne devaient pas connaître beaucoup de louve pudique, mais je l'étais, alors il était hors de question que je montre en sous-vêtements devant elles.

— Un problème ? S'enquit Zahia, voyant mon malaise.

— Je... je n'ai pas l'habitude de...

La compagne du Second de la meute sourit.

— Je comprends.

Elle attrapa Soha par l'épaule et toutes les deux me tournèrent le dos. Je déglutis et me déshabillai avant d'attraper la robe sur le lit. L'étoffe était d'une douceur incroyable ! Jamais je n'avais touché un tel tissu, c'était... vraiment impressionnant. Hermès voulait vraiment que je porte un tel chef d'œuvre ? Peut-être que pour lui ça ne l'était pas, mais pour moi...

J'y passai mes jambes et la fit remonter. Je passai les légères bretelles et la robe sembla se coller à ma poitrine alors qu'en bas, elle était plutôt évasée.

Le décolleté était... sacrément osé ! Bon sang, j'avais l'impression que mes seins étaient à l'air et pourtant, ça n'avait rien de provoquant ou de vulgaire.

Était-ce vraiment Hermès qui avait dessiné cette robe ?

Les deux femmes se retournèrent :

— Elle te va vraiment à ravir ! Comme toujours, notre Alpha à l'œil.

— C'est un peu... osé, non ? Soufflai-je, tournant sur moi-même.

J'avais la sensation d'être nue tant la robe était légère. Elle couvrait mes jambes entières et j'aurais pu me trimballer pieds nus que personne n'aurait pu le voir.

— Tu auras sûrement la robe la plus décente de toute la soirée, Némésis, crois-moi.

Elles gloussèrent toutes les deux et je rougie. Comment est-ce que les autres femmes allaient être habillées ?

— Fais-toi un chignon, il faut montrer ta nuque.

Pourquoi faire ? La question se perdit et je m'exécutai. Soha s'avança et me recouvrit les lèvres de gloss. Elle me tourna autour et revint devant moi en hochant la tête :

— Hermès sera ravi du résultat.

Je n'étais pas sur de le vouloir... qu'est-ce qu'allait penser Zoran de cette tenue ? Jamais je n'avais porté quelque chose d'aussi... d'aussi... osé.

La porte s'ouvrit alors et je me retournai pour voir Hermès entrer. Il était à tomber dans son costume, il fallait l'avouer.

Il me regarda de la tête aux pieds et hocha la tête :

— Magnifique. Cette robe est faite pour toi, Némésis Lane.

Je ne savais plus où me mettre. Où était Zoran ? Hermès se tourna vers ses deux louves :

— Aller, filez ou vous allez être en retard !

Elles rirent et disparurent, me laissant seule avec l'Alpha de Los Angeles. Je n'osai bouger. Osai à peine respirer.

Il fit un pas vers moi et attrapa un pan de ma robe qu'il caressa du bout des doigts.

— J'ai choisi cette robe pour toi car elle me semblait très appropriée à ce qui va se passer ce soir.

— Ce... qui va se passer ?

Hermès sourit et se pencha légèrement sur moi. J'aurais aimé reculer. J'aurais aimé m'éloigner de lui, mais ne le pouvais pas.

Il sorti quelque chose de je ne sais où et plaça un masque avec des plumes sur mes yeux. Il semblait être de la même couleur que ma robe.

— Plus une femme est habillée et plus mes loups voudront la déshabiller. C'est un jeu pour eux. Et c'est encore bien plus intéressant pour eux quand la femme en question porte en elle une louve solitaire.

Oh. Qu'est-ce que...

Hermès se recula alors :

— On se voit plus tard, petite Némésis.

Il laissa la porte ouverte derrière lui et je mis un temps fou à me rappeler qu'il fallait que je respire. Je ne voulais pas rester ici ce soir. J'en avais le droit, n'est-ce pas ? Si je demandais à Zoran de rentrer, est-ce qu'il viendrait avec moi ?

Non. Non. Je ne devais pas être aussi lâche. J'allais rester. Et j'allais montrer à Hermès que tout cela ne me faisait pas peur.

J'inspirai un grand coup et me dirigeai en dehors de la chambre. Je faillis me heurter à Zoran et levai les yeux vers lui. Il portait un masque tout simple, mais je crois que je ne l'avais jamais vu aussi bien habillé.

Il ne portait pas de costume ; seulement un jean très foncé qui semblait lui mouler les jambes et une chemise sombre elle aussi. La fragrance qui se dégageait de lui prouvait qu'on l'avait aspergé de parfum et je crois que... j'aimais assez.

— Tu es... très beau, dis-je, ne pouvant m'empêcher de le dévorer des yeux.

Je vis alors sa mâchoire se crisper quand il avisa ma tenue. Son regard se posa sur mon décolleté et il serra des poings.

— C'est quoi... ça ? Gronda-t-il.

Mon ventre se noua et pas d'une bonne façon. Cette réaction me blessait. La robe était osée, bien trop pour moi, mais...

Je reculai et baissai la tête, pour lui cacher mes yeux rempli de larmes. Ça n'aurait pas dû me toucher autant.

Je lui tournai le dos et m'apprêtais à aller dans la grande salle rejoindre tout le monde, mais sa main agrippa mon poignet sans me faire mal. J'allais lui dire de me laisser tranquille et que ce n'était qu'un idiot, mais il m'attira contre lui et m'enveloppa de ses bras. Je sentis son souffle contre mon oreille :

— Tu es magnifique, bébé, n'en doute pas. Seulement, j'étais en train de me dire qu'il était hors de question que je te laisse aller parmi les loups ce soir.

Je rougie, mon cœur s'emballant. Je me reculai légèrement et m'agrippai à ses avants bras.

— Tu es un loup toi aussi, Zoran.

Il sourit avant de froncer les sourcils et de défaire mon chignon :

— Ne laisse personne d'autre toucher ta nuque...

Je hochai la tête et il soupira en appuyant son front contre le mien :

— Ils veulent tous ma mort...

Je ne pus me retenir de rire et je déposai un baiser sur ses lèvres :

— Je serais très sage, promis.

Zoran secoua la tête :

— Ce n'est pas toi qui m'inquiète, bébé, répliqua-t-il.

Je le savais bien. Hermès avait toit prévu à l'avance, bien-sûr... pourquoi est-ce que ça ne me surprenait même pas ?

— Allons-y, soufflai-je.

Il me retint une minute de plus avant de m'entraîner dans la salle.

Tout avait radicalement changé, c'était le cas de le dire. J'avais même l'impression d'être dans une toute autre maison tant... tant ça n'avait plus rien à voir.

Tout était décoré avec goût et classe ; du Hermès tout craché, c'était le cas de le dire. Un grand buffet était dans un coin de la pièce et il y avait tellement de monde qu'il me semblait impossible de se déplacer. Des serveurs et serveuses zigzaguaient entre les invités et ils étaient... tous en sous-vêtements. Mais pas le genre qu'on trouve dans un magasin de seconde zone, bien loin de là ! Se trimballer ainsi ne semblait leur poser vraiment aucun problème. S'ils avaient l'habitude après tout...

Tout le monde portait des masques et il me fallait un instant pour sentir qu'il y avait quelque chose dans l'air. Un parfum plutôt fort qui empêchait de reconnaitre les gens par les odeurs. Plutôt astucieux...

Bien-sûr, comme je m'y étais attendu, tout le monde était très bien habillé et je ne vis quasiment aucune femme portant de longue robe.

Un jeu, hein ?

Je déglutis alors que la main de Zoran était dans le creux de mes reins.

Quelle était la marche à suivre dans ce genre de soirée ? Zoran avait parlé de luxure et clairement, on pouvait la sentir. Elle rampait autour de vous, essayant de vous faire courber.

J'avais les mains moites. Mon cœur battait bien trop vite à mon goût et ma louve était loin d'être à l'aise dans cet environnement.

Trop de monde d'un coup.

Trop d'inconnus.

La main de Zoran glissa sur ma hanche et il se mit en mouvement, m'entraînant avec lui. Il y eut un défilé de salutation. Beaucoup semblait connaitre Zoran et vinrent donc le saluer et parler un peu avec lui. Je restai toujours un peu en retrait, même si beaucoup ne cachèrent aucunement leur intérêt.

Je sentis de nombreux regards sur moi et à chaque fois, c'était comme si Zoran les sentaient aussi. Il me collait alors un peu plus à lui et laissai ses doigts s'égarer sur ma peau.

Il y avait de nombreux loups des meutes alentours, comme Zoran m'avait prévenu. Ainsi que d'autres Alphas ou des Seconds.

L'ambiance était plus que légère ; elle était frivole. Et cette fragrance dans l'air... il me fallut un peu de temps pour comprendre que ça agissait comme un aphrodisiaque.

À un moment nous nous retrouvâmes dehors et je vis que des espèces de grands lits avaient été installées. Je n'avais pas du tout envie de savoir à quoi ils serviraient, bon sang...

Est-ce que tout cela allait-il finir en... orgie ?

Je rougie violemment à cette pensée et croisai le regard d'un loup qui évoluait autour de Zoran et moi depuis le début.

Il sourit et je vis ses yeux étincelés.

Hermès et Nazir firent leur entrée à cet instant et beaucoup de regards se tournèrent sur eux. Ils semblaient être comme deux aimants. C'était assez incroyable à voir.

Nous étions entourés de quelques loups avec Zoran, ainsi que de Chad et Kahys, le premier Dominant de la meute. J'écoutai la conversation un peu distraitement, je devais l'avouer.

Je n'arrivai pas à détacher mon regard de tout ce qui se passait autour de moi.

Il semblait n'y avoir aucune limite ce soir.

Aucune gêne. Les mœurs ? J'étais sûre que très peu savait ce que cela voulait dire. Le téléphone de Zoran sonna alors et je retournai mon regard sur lui. Il le sorti de sa poche et avisa le numéro.

Il me souffla un « Shana » et lâcha ma main presque à contre cœur avant de sortir dehors, loin du bruit, loin de la musique. Loin de moi.

Je m'excusai auprès des loups qui étaient toujours là et me dirigeai vers l'immense buffet, essayant de me frayer un chemin parmi la foule.

J'ignorai quelle heure il était, mais il était sûrement très tard. J'avais un peu faim, mais surtout, très soif. Il régnait ici une chaleur légèrement moite que je n'appréciai pas vraiment et mes cheveux étaient collés au niveau de ma nuque.

Je soupirai, essayant de rester en vue pour Zoran tout de même. Je ne voulais pas qu'il s'inquiète en ne me voyant plus.

Alors que j'arrivai non loin du buffet, un loup s'interposa, deux coupes dans les mains. Il m'en tendit une avec un sourire amical :

— Puis-je espérer passer un peu de temps en votre compagnie, mademoiselle Lane ? S'enquit-il.

J'hésitai un instant à prendre la coupe. Je ne voulais pas paraître impoli, n'est-ce pas ? Je finis par prendre la coupe de champagne et le loup s'inclina :

— Je suis Drew, se présenta-t-il.

— Euh... enchantée, dis-je.

Je ne bus pas, me contentant de le regarder.

— Vous vous amusez, mademoiselle Lane ?

— Vous pouvez m'appeler Némésis.

Son sourire s'élargit.

— Avec grand plaisir, Némésis.

Ça ne sonnait pas de la même façon que lorsque c'était Zoran qui le disait.

— Tu embêtes l'invitée d'Hermès, Drew ?

Trois loups s'avancèrent. Une certaine puissance se dégageait d'eux, mais vraiment rien de comparable avec Zoran.

L'un d'eux effleura mon bras à dessein et je frissonnai.

— Est-ce que je t'embête, Némésis ? Me demanda Drew avec un sourire.

Il s'était légèrement avancé et sa main effleura la mienne. Pourquoi est-ce qu'ils me touchaient tous ?

— Non, répondis-je avec un sourire.

Zoran était-il toujours au téléphone ? J'essayai de le voir par-dessus toutes ces têtes, mais ne vit rien. En me retournant, je vis que deux autres hommes étaient dans mon dos. Mais combien y en avaient-ils ? C'était donc de ça qu'avait parlé Hermès ?

— Est-ce que tu t'amuses, Némésis ? Pour certains ce genre de soirées est un peu... spécial, mais généralement, tout le monde y trouve son compte.

L'homme qui venait de parler était plutôt bel homme. Mais qui ne l'était pas ici ? Je remarquai alors que la lumière était légèrement tamisée et que soudain, l'ambiance était plus... électrique ? Je n'étais pas sûre que le mot soit vraiment le bon.

— L'ambiance est plutôt légère, répondis-je avec un petit sourire.

Je ne me sentais pas bien entouré de tous ses loups. Une main se posa dans le creux de mes reins et je me retournai, tendue, sachant très bien que ce n'était pas Zoran. James m'offrit un sourire éclatant et repoussa les cheveux de ma nuque comme si mon corps lui appartenant et qu'il avait le droit d'avoir de tels gestes à mon encontre.

— Je préférais que vous ne me touchiez pas, dis-je, essayant de paraître la plus courtoise possible.

James se contenta de sourire et sa main remonta dans mon dos. Je m'écartai de lui, détestant cela. Il n'était pas Zoran. Aucun d'eux n'était Zoran, alors ils n'avaient aucun droit de me toucher.

— Tous les hommes ici présents se demandent si vous seriez intéressée pour quelques petites... folies plus tard.

Une façon bien étrange de parler de sexe. Mon ventre se noua et je n'eut qu'une envie, m'échapper. Je croisai alors le regard d'Hermès qui leva son verre et me fit un clin d'œil. Il était content de tout ça. Qu'espérait-il au juste ? Que je craque ? Que je... couche avec ces hommes ?!

— Je suis déjà prise, répliquai-je.

James se pencha et je voulus reculer, mais je me heurtai à un torse ferme.

— Tu ne portes que l'odeur de ce mâle, ça ne fait pas de toi sa propriété.

Des mains sur mes bras. Je suffoquai et repoussai l'homme derrière-moi :

— Écartez-vous !

Pourquoi avais-je donc autant de mal à respirer soudain ? Était-ce la panique ou ce qu'il y avait dans l'air ?

Ma tête me tournait et je savais que ce n'était pas l'alcool. Je n'avais pas bu une seule goutte !

Des doigts sur ma nuque. Je chancelai et ma louve monta soudain. Elle attrapa le poignet de l'homme et le tordit. Il jura et recula :

— J'ai toujours aimé un peu de douleur, chérie.

Ne comprenaient-ils rien ? Je ne voulais pas d'eux. Je ne voulais de personne d'autre que Zoran.

Où était-il ?

Où était Zoran ?

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