Il était tôt, ou alors très tard, ça dépendait du point de vue, n'est-ce pas ?

La maison était plongée dans le silence le plus total et je devais avouer que ça faisait du bien.

Pas de pleurs de bébé, pas de cri d'enfants. Oui, tout était tranquille et je pouvais surtout souffler un petit peu.

Lilou venait d'avoir un mois et son frère était toujours collé à elle, voulant la porter dès qu'il en avait l'occasion. Mais il détestait quand Zoran prenait la petite fille ; il était jaloux.

Ce qui faisait bien rire tout le monde et m'était dans l'embarras Zoran qui ne pouvait rien refuser à notre fils.

Nos enfants étaient entourés par la meute entière. Choyés et bien surveillés, Jahyan et moi pouvions avoir l'esprit tranquille, même quand nous n'étions pas là. Ce qui était rare, mais maintenant que je n'étais plus ronde comme un ballon, je pouvais aller à Riverton quand je le souhaitais et quand Jahyan ronchonnait à cause de ça, je pouvais de nouveau compter sur Eneko et Zoran.

Les règles n'avaient pas changées, enfants ou pas. Et il était évident que le Second de la meute et la Main adoraient faire tourner en bourrique leur cher Alpha. Ce n'est pas moi qui allait les en empêcher, bien au contraire. J'étais pour en fait. Ça ne pouvait pas faire de mal à cette brute qui me servait de compagnon.

D'ailleurs ce dernier grogna dans le lit, sa main se posant sur ma place vide alors que je me tenais vers la fenêtre ouverte.

Il faisait toujours bon à cette heure et nous allions souvent dans la piscine avec Jahyan, quand ce dernier n'était pas trop fatigué par tout le boulot qu'il avait.

— Shana, m'appela-t-il, la voix rendue pâteuse par le sommeil.

Je souris et sans faire de bruit, le rejoignit dans notre lit. Je lui grimpai dessus et me penchai en avant, mes cheveux formant un rideau entre nous et le monde.

Tout de suite, ses mains se posèrent sur mes hanches et malgré la fatigue, je sentis son sexe se dresser avec lenteur.

— Qu'est-ce que tu faisais ? Me demanda-t-il.

Je l'embrassai au niveau de la commissure de ses lèvres et y donnai un petit coup de langue qui le fit grogner et finit de le réveiller.

Ses yeux brillèrent et ses doigts s'enfoncèrent légèrement dans ma peau.

— J'attendais que mon mari se réveille pour s'occuper de moi.

Il rit. Un son terriblement bas et rauque qui me fit de l'effet dans tout le corps. C'était le genre de rire qu'il réservait à notre intimité. Et j'aimais que ce soit ainsi.

— Et comment est-ce que ma femme souhaite que je m'occupe d'elle ?

Je me penchai un peu plus sur son oreille et le lui murmurai.

Il gronda et inversa nos positions ; lui se retrouvant sur moi. Il m'embrassa dans le cou, remontant doucement.

Mes mains se retrouvèrent dans ses cheveux et je tirai dessus pour attirer sa bouche.

Sa langue s'enroula autour de la mienne et me fit gémir alors que sa main se frayait un chemin entre mes cuisses.

Ses doigts effleurèrent mon intimité et mon corps se cambra :

— Tu es tellement humide, chaton...

Je rougie alors que son pouce commençait à jouer avec mon clitoris. Je gémis, me liquéfiant entre ses bras.

Sa bouche se retrouva sur mon sein et il mordit mon téton, me faisant légèrement crier.

— Espèce de...

La fin de ma phrase se perdit quand il me pénétra d'un doigt. Mes hanches prirent le rythme et Jahyan m'entraîna dans les spirales d'un désir qui me consuma entièrement avant de me faire tendrement l'amour, marquant mon corps comme seul un compagnon, une âme-sœur était autorisé à le faire.

Je m'endormis entre ses bras, alors qu'il me murmurait des mots tendres, me tenant tout contre lui.

Quand je me réveillai, j'étais toute seule dans le lit, le drap remonté sur mon corps.

Il ne me fut pas difficile d'entendre Jahyan dans la cuisine avec Jude et Lilou. J'entendais aussi les voix de certains loups de la meute.

Je me levai, enfilai une robe et nattai mes cheveux avant de faire un petit crochet à la salle de bain.

Je descendis en bas et m'arrêtait au niveau de la cuisine, observant ce qui s'y passait.

Jude était assit sur sa chaise, Anita à côté de lui et Eneko de l'autre côté, qui surveillait que les deux enfants déjeunent correctement.

Jahyan tenait Lilou dans ses bras, sa grande main dans son tout petit dos et une tasse de café fumante dans l'autre.

Les trois Dominants de la meute étaient là et riaient comme des idiots. Anya faisait des pancakes avec Louna qui pressait des oranges.

Jahyan fut le premier à me voir.

Il s'avança vers moi et m'embrassa avant de me tendre ma fille. J'embrassai le bout de son nez alors que Zoran m'attrapai par les hanches pour déposer un baiser bruyant sur ma joue.

J'observai tout le monde, mon cœur se gonflant d'amour et de joie pure.

C'était notre maison. Notre foyer.

Notre meute.

Notre famille.

Personne ne manquerait jamais d'amour, surtout pas nos enfants.

Jude m'avisa et sauta à bas de sa chaise. Il enlaça mes jambes de ses petits bras et je souris.

Oui.

Ma famille.

Ma maison.

Ma meute.

Ma vie.

Il ne me fallait rien d'autre pour être heureuse. Jahyan m'avait tout donné.

Alors que pouvais-je demander d'autre ?

Rien. Tout était exactement comme je l'avais souhaité.

Et il en serait ainsi pour encore très, très longtemps.

Fin.