♦ Bonus Shana ♦

ATTENTION ! BONUS A LIRE APRES L'HISTOIRE DE ZORAN & NEMESIS !!!!


Petit spoil dès le début, mais cela est nécessaire pour la bonne compréhension de ce qui va suivre :) 


Enfants de Jahyan & Shana Pearson : Jude (lié à Kahyna) - Lilou (liée à Dyklan Saddler) - Sezny & Noam

Enfants de Zoran & Némésis Swanson : Kahyna (liée à Jude) - Aiken (lié à Mei) - Younes & Selen




De nombreuses années plus tard.

Boise, Idaho.


J'étais levée depuis un peu plus d'une heure et c'était déjà le champ de bataille dans la cuisine. Heureusement que Louna n'était pas là pour voir ça, même si elle connaissait mieux que quiconque ma tendance à m'étendre. J'avais besoin de place et plus les années passaient et moins ça se réduisait, au contraire ! C'était peut-être pour ça que la cuisine avait connu une extension, ça et aussi pour accueillir tout le monde. Nous étions une grosse meute et au-delà de ça, nous étions une famille nombreuse, donc forcément, il fallait de quoi faire pour permettre à tout le monde de venir. Et j'adorais avoir mes enfants à la maison. J'étais une maman comblée, ça ne faisait aucun doute, mais je ne voyais pas assez ma chair pour être totalement heureuse. Jahyan se moquait souvent de moi sur ce point, mais c'était lui le premier qui avait craqué pour refaire des enfants, donc il pouvait rire autant qu'il voulait, il était pire que moi ! Mais mieux valait ne pas lui faire remarquer parce qu'il passait de bougon à vraiment emmerdant. Même après toutes ces années, Pearson restait Pearson, n'est-ce pas ?

La maison était silencieuse et je savais que même si j'avais commencé à faire un cirque monstre, ça n'aurait réveillé personne. Hormis la personne qui était en train de descendre les escaliers en traînant ostensiblement des pieds. Je retirai la tasse de chocolat chaud du micro-onde et la posait au niveau du bar où j'avais déjà sortie le petit-déjeuner de mon fils. Ce dernier apparut, ne portant qu'un jogging tombant sur ses hanches et rien au-dessus. Il avait les cheveux en bataille et je le soupçonnai de s'être couché aux alentours de trois heures du matin, tout ça pour discuter encore un peu sur internet. Heureusement que j'avais occupé Jahyan pour qu'il laisse un peu son fils tranquille, parce que sinon, l'humeur de Sezny aurait été pire que maintenant.

— Jour, m'man, grommela-t-il en se frottant les yeux.

Il s'affala sur le tabouret et me tendit sa joue, comme à son habitude. Cela avait le don de me faire fondre un peu plus à chaque fois, malgré que Sezny ne soit que notre troisième.

À seize ans, il ressemblait déjà énormément à Yan, tout comme Jude. Les hommes de la famille prenaient tout de suite de ce côté, même si niveau caractère, Sezny me ressemblait plus.

Il gardait encore des mimiques de lorsqu'il était un petit garçon et savait très bien en jouer avec moi. J'avais toujours été faible avec certains hommes de ma vie, que voulez-vous. Il se laissa glisser sur le plan de travail et soupira :

— C'est de la torture, m'man. Papa aurait pu me punir deux ou trois jours, mais pas toutes les vacances !

Je souris et ébouriffait ses cheveux. Les récriminations commençaient. J'attrapai mon café et y mis un sucre, réfléchissant déjà au glaçage du gâteau pour le dessert. Enfin, un des gâteaux, parce que nous allions encore être très nombreux.

— Je n'ai rien fait de grave, non plus...

— Tu es un loup, fils. Du moment que tu frappes des humains, c'est grave, soupirai-je. Et tu en as parfaitement conscience puisqu'on te le répète depuis que tu es petit.

Comme Jude et Lilou avant lui, Sezny allait dans le système scolaire qui regroupait ces derniers et les lupins. Malgré toutes les sales affaires avec les humains qu'il pouvait y avoir depuis quelques décennies, nous n'avions pas le choix si on voulait que nos enfants aient une éducation. Mais si Jude n'avait jamais vraiment posé de problèmes, même en ayant le caractère de son père, ce n'était pas le cas pour Sezny qui ne parvenait pas à... rentrer dans les clous. Et même, je n'étais pas sûre que l'expression soit la bonne. Ce n'était pas tant Sezny que son loup qui posaient problème, ce dernière étant... à l'exacte image de celui de son père, ce qui posait de gros problèmes, surtout quand on voyait Sezny. C'était comme si deux entités opposées se retrouvaient dans le même corps et qu'une lutte s'opérait. Cela entraînait des frictions, pas seulement entre Sezny et son loup, loin de là. Jahyan n'était pas inquiet parce que même s'il n'était pas passé par là (il avait le même caractère de cochon que la bête en lui, alors forcément !), son fils était un Pearson et donc, d'après lui, ça résolvait tout.

— Ces petits cons s'en prenaient à Younes, m'man ! Je n'allais pas rester sans rien faire, merde.

Mon regard noir lui tira une moue.

— Ouais, bon, pardon.

— Pas de gros mots sous mon toit, pinche cabro, marmonnai-je, ce qui eut le don de le faire sourire.

— Je crois me souvenir que Younes est parfaitement capable de se protéger, non ? C'est le fils de Zoran, Sez et...

— C'est plutôt le fils à sa mère, oui, me coupa Sezny en ricanant. Franchement, il est tout mignon, un peu comme un chat que tu aurais envie de cajoler et...

J'observai mon fils mimer les gestes de caresses à un animal, un sourire idiot aux lèvres, imaginant sûrement Younes. Ces deux-là...

— Une fois il a balancé un livre à la tronche de ce cabrón de Stefan, mais...

Je levai les yeux au ciel.

— On dirait vraiment une mère poule, tu sais ?

Sezny rougit violemment et plongea presque le nez dans sa tasse. J'éclatai de rire. Le lien qui unissait mon fils et l'avant dernier de Zoran et Isis étaient tout bonnement incroyables. Dire qu'ils étaient cul et chemise n'aurait pas été un mensonge. Sezny avait un besoin viscéral de défendre Younes en toute occasion qui lui, pour le coup, était Isis tout craché. Il n'avait de Zoran que le regard. À son âge, il était déjà plus grand que son père, ce qui était hilarant quand on les voyait tous les deux l'un à côté de l'autre.

Je calai ma joue contre ma paume :

— Mais dis-moi, cariño, tu es fâché après ton père pour l'entraînement qu'il t'impose, ou pour avoir réussi à envoyer Younes chez son frère ?

Je connaissais déjà la réponse. Sezny, en tant que troisième enfant d'un Alpha ne prétendait pas officiellement à devenir Alpha lui-même, mais ce qui l'unissait à Younes ressemblait énormément au lien que Yan et Neko avaient. Et cela était de plus en plus évident, même si tous les deux étaient encore jeunes.

Sezny gonfla ses joues et se dépêcha de manger ce qui lui passait sous la main. Je secouai la tête. Le fait que les deux garçons n'aient que quelques mois de différences faisait beaucoup. Et il n'y avait qu'un portail magique qui les séparait lorsqu'ils n'étaient pas à l'école, donc forcément, ils étaient vraiment toujours fourrés ensemble.

Sezny s'engouffra son petit-déjeuner en un temps record et leva les yeux vers le plafond.

— Papa compte se lever bientôt ?

— Oh oui, d'ici quelques heures, dis-je en ricanant.

Le regard de mon fils s'alluma et son sourire se fit immense :

— Ça veut dire que je peux...

Je levai un doigt et le secouai :

— Rien du tout, mon garçon. C'est Kerann qui va s'occuper de toi ce matin. Ce n'est pas parce que ton père n'est pas là pour regarder que tu vas échapper à ton entraînement. Petit malin.

Sezny soupira théâtralement :

— C'est injuste. Je n'ai même plus le temps de passer du temps avec ma mère juste parce que j'ai frappé un fils à papa.

Je failli m'étrangler avec mon café :

— Sezny Yago Pearson, est-ce que tu essayerais de faire les yeux doux à ta mère ?

Ce dernier haussa les épaules au moment où mon Protecteur apparaissait. Kerann portait les cheveux plus longs depuis quelques mois et ça lui allait plutôt bien.

Il ébouriffa les cheveux de Sezny comme je l'avais fait plutôt et vint quémander un baiser de sa Protégée. Il sentait le savon et autre chose aussi...

— Comment va Aylin ? soufflai-je.

Elle était la chérie de Kerann depuis quelques années maintenant. Et elle était humaine. Kerann en était très amoureux, ça ne faisait aucun doute et j'adorais cette femme. Elle était à la fois douce et coriace et elle avait déjà tenu tête une fois à Yan. Autant dire que moi aussi j'étais amoureuse. Malgré tout, Kerann n'était pas encore lié à elle et je savais qu'il en parlait beaucoup avec Jalil et même Eneko. Ce n'était pas seulement parce qu'Aylin était humaine. Ça allait au-delà de cette simple considération. Quand on avait déjà des siècles derrière soi et qu'on allait en vivre encore quelques-uns, choisir de se lier à une mortelle n'était pas une moindre considération.

— Son frère est de plus en plus malade alors c'est... compliqué pour elle.

Je me doutais. Je pressai l'épaule de Kerann qui se servit un café à son tour et avisa Sezny :

— Tu comptes faire tes cinquante pompes dans cette tenue, gamin ?

Sezny soupira et se leva après avoir vidé d'une traite son chocolat chaud :

— Deux minutes de plus et j'avais maman dans la poche. Je te déteste, oncle Kerann.

Les enfants ne considéraient que quelques personnes comme leurs oncles, Sezny en avait un de plus que Jude et Lilou du fait que cette fameuse personne n'était entrée que bien plus tard dans la balance. Ly'ann avait été une surprise pour moi. Fils caché de Yago, je l'avais rencontré alors que tout le monde avait cru qu'il était mourant, et sûrement l'avait-il été alors. Mais son loup, en me rencontrant, avait réussi à lutter jusqu'au bout et... j'étais heureuse que ce soit le cas. J'étais heureuse de le compter parmi les miens. Parce que c'est ce qu'il était.

— Va te changer, je t'attends.

Je regardai Sezny traîner des pieds pour remonter se changer. Kerann observa le champ de bataille dans la cuisine :

— Tu fais à manger pour un régiment, dis-moi ?

Je lui donnai une tape dans l'épaule :

— C'est les anniversaires de Lilou, Sezny, Nakusha et Megami alors excuse-moi de voir les choses en grand.

Tous n'étaient pas nés le même jour, ce qui au passage aurait pu être drôle, mais le même mois. Ce qui faisait que nous avions décidé de tous les fêter en même temps. C'était beaucoup plus simple comme ça, surtout dans une famille aussi nombreuse. Et ça faisait toujours une visite de plus pour les enfants. Nous arrivions à chaque fois à réunir plusieurs dates en une seule, comme pour les trois là.

Kerann m'observa avec un sourire tendre :

— Tu adores avoir tout ce petit monde à la maison, hein ? Je ne sais pas comment vous faites.

— Tu vois bien, Jahyan dort le maximum possible en prévision du week-end et surtout en prévision de...

— Dyklan, je sais, dit Kerann en secouant la tête, amusé.

En fait, lors des réunions de famille, gérer les enfants n'était qu'une broutille à côté de Yan qui ronchonnait contre son gendre. Ça par contre, c'était toute une histoire. Au moins, il avait réussi à se tenir le jour du mariage de sa fille, ce qui était un exploit ! Et puis il était bien obligé de faire avec de toute façon ; Dyklan était l'âme sœur de sa fille et la maison regorgeait de photo de ces deux-là. Merci à Nana Sandoval pour ça d'ailleurs.

— Bon, allons nous occuper de Pearson junior.

— Sois gentil avec mon grand garçon.

Kerann leva les yeux au ciel et il disparut de la cuisine. D'ici quelques heures, tout le monde allait arriver et je ne voulais pas être en retard dans mon programme.

Je voulais que tout soit parfait pour les miens.

Louna et Anya, respectivement la femme de notre Second et notre Eranthe, vinrent mettre la main à la patte avec moi vers neuf heures et j'accueillais cet aide non sans un certain soulagement. Sur la terrasse, Sezny grognait face aux attentes de Kerann qui n'était pas moins exigeant que Yan. Il avait été à bonne école avec cette meute il fallait dire. Jalil pouvait être pire lorsqu'il était motivé.

J'entendis à peine Noam et ne fut pas surprise de voir Yan descendre avec le petit dernier dans les bras. Il était lové contre le torse de son père et semblait ne vouloir être nulle part ailleurs. Je fondis devant cette vision. Noam était le dernier de la fratrie. Un petit bonhomme de deux ans qui avait déjà une aura très particulière. Puissante n'était même pas le mot. Zoran disait qu'elle était déjà changeante, ce qui pouvait à la fois être bon ou mauvais. Il était de toute manière trop petit pour que son loup se soit éveillé. À la façon de Sezny, Yan ne portait qu'un bas de pyjama et il avait les cheveux dans tous les sens. Mon ventre se contracta à la vision de mon compagnon et mari et je l'observai venir jusqu'à moi. Il salua ses louves d'un baiser bruyant sur la bouche qui semblèrent claquer dans l'air avant de se tourner vers moi :

— Je t'ai cherché ce matin, chaton, ronronna-t-il à mes oreilles.

Je me penchai sur Noam qui piailla pour avoir toute mon attention :

— Comment va mon garçon ?

Je lui chatouillai le ventre, mais il ne me tendit pas ses bras, préférant de loin rester contre la chaleur de son père. Je relevai mon visage vers Yan qui me regardait avec cette expression faite d'amour, de dévotion et d'un appétit jamais assouvi.

Pervers, lui soufflai-je à travers notre lien.

Ça le fit sourire et il me dévora la bouche comme il savait si bien le faire. C'était un bonjour, une revendication, un je t'aime. Un tout.

— Tout est déjà prêt ?

— Presque, claironna Louna. Ne manque plus que tout le monde soit là !

Jahyan regarda un instant autour de lui :

— Ma Main stupide n'est pas encore là ?

Je fis la moue après avoir frotté mon nez contre la petite joue rebondie de Noam.

— Ils n'étaient pas à l'Éthérée chez Nohlan pour voir Elijah ?

Ce dernier était le Lieutenant de Nohlan et un loup un peu... particulier. Jahyan haussa les épaules et alla s'assoir. Une tasse fumante l'attendait déjà.

— Je ne suis pas sûr que ce soit bon pour la petite de voir ce loup si tôt. Avec les progrès de la science peut-être que ça pourrait se régler. Et Elijah est aveugle pour une tout autre raison.

Je vis Louna et Anya échanger un regard. Parler de la petite dernière de Zoran et Isis mettait toujours un peu mal à l'aise certaines personnes dans la meute. Pas moi. Ce n'était pas parce que Selen était... différente que ça devait changer quoi que ce soit. Elle n'avait rien demandé. Pas plus que Zoran et Isis. Jahyan pouvait bien dire ce qu'il voulait, mais si cela était arrivé à un seul de ses enfants, il aurait tenté le tout pour le tout, comme Zoran.

— La façon dont il l'est devenu ne compte pas dans ce cas-là, Yan. Tu connais un autre surnaturel aveugle toi, qui plus est un loup ? Si Selen devait rester avec une cécité complète, alors Elijah est celui qui peut lui apprendre à vivre ainsi.

C'était triste d'imaginer qu'une enfant si jeune soit déjà privée de sa vue. Mais c'était une réalité à laquelle personne n'échappait.

Le visage de Jahyan se fit plus dur. Tant que Selen grandirait ici, Yan serait son Alpha et quelque part, son loup souffrait de cette situation. Un Alpha avait à cœur le bien de ses loups, même si Jahyan l'avait oublié une ou deux fois...

La sonnette retentit alors et la voix de Megami résonna :

— Papi ! Papi ! Papi !

La fillette déboula tel un boulet de canon dans la cuisine et Jahyan eut à peine le temps de me passer Noam qu'elle lui grimpait sur les jambes à la façon d'un chat :

— Papi yaya !

Jude s'encadra au niveau du seuil et observa sa fille baver allégrement sur Yan. Il secoua la tête :

— Elle nous casse les oreilles depuis hier. Je me demande bien comment elle peut t'aimer autant, p'pa.

— C'est parce qu'elle a tout compris à la vie, elle. C'est bien ma petite fille, ça.

Jude vint me prendre dans ses bras et je me sentis aussi frêle que lorsque Jahyan m'enveloppait de cette façon.

Noam sembla particulièrement content de voir son tout grand frère :

— Dudu ! Dudu !

Je lâchai le petit monstre qui courut vers son père, essayant de détrôner Megami de ses genoux. Il était jaloux au possible. Ces enfants...

— Salut, maman.

Je caressai les cheveux de mon aîné avec beaucoup de tendresse.

— Cariño.

Il m'embrassa sur la joue et s'écarta, me laissant l'observer sous toutes les coutures pour être sûre qu'il allait bien.

— Tu ne devais pas venir avec ta sœur ?

Kahyna apparut à son tour, toujours aussi belle et pimpante, malgré le trajet. Elle vint me faire un câlin et frotta sa joue contre la mienne. Elle était un savant mélange de Zoran et Isis. L'aînée de la fratrie était une magnifique jeune femme qui ne faisait que s'embellir avec les années.

— Ça fait plaisir de rentrer à la maison, dit-elle.

Ils disparurent pour aller saluer les quelques personnes déjà présentes dans la maison et Jude chambra Sezny une fois sur la terrasse.

Yan, toujours assis sur le tabouret, avait écopé de Noam et Megami dans ses bras. C'était une chose qui me fascinait à chaque fois ; Yan était un vrai aimant à enfants. Ces derniers l'adoraient. Il pouvait être un gros connard quand il le voulait, mais il aimait les enfants, ça, ça ne faisait aucun doute. Il finit par grimper à l'étage avec eux sûrement pour se changer. La sonnette retenti une nouvelle fois et Aiken apparut, accompagné de Mei, sa compagne. Aiken était la miniature de Zoran, que ce soit au niveau de la taille, de la stature ou même des traits du visage. Il était le deuxième de la fratrie de mon zozo.

Sezny apparut et faillit s'étaler en glissant après être venu jusqu'ici en courant. Il sembla déçu.

— Youn n'est pas avec toi ?

— Tu pourrais dire bonjour, Sezny, dis-je.

Il dut sentir quelque chose, car il se redressa et détala dans le jardin. Younes devait être arrivé par le portail.

Je suivis Aiken et Mei dans la véranda, qui faisait elle aussi partie de l'extension récente de la maison pour voir le petit monde qui s'était attroupé dans le jardin.

— Câlin général !

La voix de Kahyna résonna alors qu'elle sautait sur le dos de son père à la façon d'une enfant. Je souris devant ce spectacle.

Aiken se joignit à eux et Sezny ne se priva pas pour faire de même. Isis avait mis au point cette pratique à la naissance de Kahyna, connaissant très bien Zoran et son... expansivité.

Mon regard se posa sur leur petite dernière, Selen, qui se trouvait dans les bras de Younes. Ce dernier était très protecteur avec la petite dernière, en partie parce qu'il vivait encore à la maison et qu'il était donc celui qui voyait le plus sa petite sœur. Cela ne voulait pas dire que Kahyna ou même Aiken n'avaient aucun lien avec elle, mais c'était différent.

Selen avait les yeux ouverts, mais il n'était pas difficile de remarquer qu'elle était incapable de voir quelque chose. Younes passa Selen à Aiken et posa sa main sur l'épaule de Sezny. Il frotta sa tête contre celle de mon fils et comme à chaque fois que je voyais ça, je ne pus m'empêcher de rire. Younes était très démonstratif avec Sezny.

Très... attaché à celui qu'il considérait comme son frère.

— Papi ! Papi zozo !

Megami déboula une nouvelle fois et se jeta dans les bras de Zoran. Elle aimait ces deux grands-pères avec la même force.

Je sentis Jahyan derrière moi. Il posa son menton contre mon épaule :

— Où est ma fille ?

Je levai les yeux au ciel :

— Tu pourrais au moins faire semblant d'être content de voir tout le monde avant de te plaindre de l'absence de Lilou.

— Mouais.

Je lui donnai un coup de coude dans le ventre et il ricana avant de me pincer les fesses et de descendre rejoindre tout le monde.

Younes fut le premier à venir me dire bonjour. Lui, il n'y avait pas à dire, c'était Isis.

Il avait le visage de Zoran, malgré le fait que ses traits soient plus légers, mais tout le reste, c'était sa mère. Il était tout le temps plongé dans les livres et adorait écouter des histoires ou en raconter. Il avait un air d'Aiken aussi, ce qui était toujours très intéressant lorsque tous les deux se tenaient l'un à côté de l'autre. Il arrivait à apaiser le loup de Sezny en un rien de temps et ils n'étaient pas comme les doigts de la main pour rien, c'était le cas de le dire. J'effleurai sa pommette du bout des doigts :

— Toi, tu n'as pas dormi beaucoup, je me trompe ?

Il sourit :

— Je voulais faire un beau cadeau à Sez, alors...

Pourquoi est-ce que ça ne m'étonnait pas ?

Une ombre sembla cacher un instant le soleil et je levai la tête.

Un aigle magnifique plongea droit sur le jardin et se stabilisa avant de toucher le sol et de se poser avec une facilité qui me surprenait à chaque fois un peu plus.

L'aigle sautilla jusqu'au groupe et je le vis se faire un chemin jusque Jahyan. Et alors, il lui donna des coups de bec au niveau des chevilles. Tout le monde rigola, sauf l'Alpha en question qui tenta de faire fuir la bête à coups de pieds.

— Maudit piaf...

Le portillon du jardin grinça et l'oiseau piailla.

Noam tapa dans ses mains et essaya de toucher l'aigle pour le caresser. Ou lui arracher des plumes, je ne savais pas trop. L'un comme l'autre, l'aigle ne se laissa pas faire.

Une petite fille arriva en courant, vêtue d'une salopette et d'un chapeau bien vissé sur le haut de son crâne. Elle avait des boucles brunes et un petit air de famille sur le visage.

Elle s'arrêta en avisant l'aigle et tourna son visage vers ses parents qui la suivaient. Dyklan se pencha sur sa fille et lui dit quelque chose. Un autre homme était avec eux. L'aigle, qui avait repris son envol fondit sur lui et se retrouva sur son bras.

Je dévalai les marches et ma petite-fille me vit. Son sourire s'épanouit sur ses lèvres, mais n'atteignit pas vraiment ses yeux et elle courut pour enserrer mes jambes de ses petits bras.

Je lui caressai les cheveux :

— Pourquoi cette petite tête, ma chérie ? soufflai-je.

— J'ai fait une bêtise et maintenant Akila ne veut plus me parler, dit la petite fille.

J'observai le Protecteur de Nakusha, qui n'était autre que l'aigle perché sur le bras de l'homme. Lorsque Jahyan avait su ça, j'avais bien cru qu'il allait faire une syncope là, au milieu de tout le monde. Mais non, il s'était contenté de grogner, comme d'habitude en ce qui concernait tous les choix de son gendre. Il fallait dire que pour le coup, c'était surprenant. Rien n'interdisait de choisir en dehors de notre peuple, mais est-ce que c'était déjà seulement arrivé ?

La voix de Lilou s'éleva :

— Ne commence pas, papa, dit-elle.

J'observai Yan commencer à embêter sa fille avant de se pencher pour l'envelopper de ses bras.

— Shana.

Je tournai mon visage vers Dyklan.

C'était un bel homme. Et un Alpha puissant. L'homme derrière lui était immense. Un vrai monstre. Il me fit penser à un bûcheron. L'oiseau sur son bras ne bougeait pas, semblant content d'être perché là.

— Je ne sais pas si tu avais déjà eu l'occasion de rencontrer Henrik. C'est un très vieil ami.

Et ce n'était pas un loup, je pouvais le sentir. Il était autre chose pourtant. Son aura me l'indiquait.

— Enchanté, madame Pearson.

Il avait la poigne ferme. Assurée. Dure, même.

— Vous pouvez m'appeler Shana.

La puissance de Yan claqua alors dans l'air en même temps que sa voix bredouillante.

— Tu... tu... tu es...

Dyklan se gratta l'arrière du crâne et je lui tapotai le dos.

Jahyan venait de se rendre compte que Lilou était enceinte.

La famille ne cesserait jamais de s'agrandir. Et cette pensée me rendait heureuse, si ce n'est complètement euphorique.

* * *

— Megami grandit de plus en plus. Tu n'as toujours pas pris de décision concernant son Protecteur ?

Nous étions tous attablés au niveau de la véranda ; les grandes baies vitrées avaient été repoussées puisqu'il faisait bon dehors. Les plus petits étaient en train de jouer dans le jardin, hormis Nakusha qui était assise sur les marches et qui fixait l'aigle depuis une bonne dizaine de minutes.

Jude se tenait à côté de son père et Sezny avait laissé sa place à Zoran puisqu'il était à l'autre bout avec Younes et je ne sais pas ce qu'ils complotaient tous les deux, mais ça avait l'air de les faire rire.

Les hommes, comme à chaque fois, étaient tous plus ou moins réunis ; Jahyan essayait toujours de se débarrasser de Dyklan. Ce dernier était avec Noam, Megami et Selen qu'il portait dans ses bras. La petite n'était pas bien sauvage et aimait passer de bras en bras. Et à la façon de Jahyan, Dyklan avait une alchimie particulière avec tous les enfants qu'il croisait.

— Je n'ai pas eu le temps d'y réfléchir beaucoup ces dernières années, papa. Et puis tu sais très bien ce que je pense de ce lien Protecteur et Protégée.

Kahyna se pencha sur moi. Nous étions entre filles, Isis à mes côtés :

— En fait, il a une idée et il en a parlé à papa, nous souffla-t-elle sur le ton de la confidence.

— S'il n'en a pas parlé à Yan je suppose que le prétendant n'est pas un loup, je me trompe ?

Kahyna hocha la tête et se mordit la lèvre. Elle me fit penser à Isis.

Yan pouvait être terriblement braqué sur biens des choses. C'était un vieil Alpha conservateur qui se soignait comme il pouvait.

— Jude et Dyklan parlent énormément de ça. En même temps, quand on voit le Protecteur de Kusha...

Nos regards se posèrent sur l'aigle, sur la table, devant Henrik, réclamant de l'attention.

Lilou qui passais par là, du feutre sur les mains après la partie de coloriage avec Noam plus tôt, posa sa main sur l'épaule de Kahyna :

— Cet aigle n'a aucune manière. J'espère que Jude ne compte pas miser sur cette espèce.

L'aigle piailla, comme pour lui répondre et Lilou lui tira la langue, taquine.

— En même temps qui irait choisir consciemment un piaf pour protéger sa fille ?

La voix de Jahyan résonna et intérieurement, je soupirai. C'était parti pour la première pique.

— J'ai entendu, beau-papa, cria Dyklan sans se retourner.

Jahyan détestait qu'il l'appelle comme ça. Les hostilités étaient lancées. Je me tournai vers mon mari et lui soufflai un « sois gentil » de rigueur, qu'il prendrait grand soin d'ignorer, comme d'habitude.

Je tendis un bras et Lilou vint se presser contre moi.

— Vous avez arrêté des prénoms déjà ? demandai-je.

J'avais ma fille plus de trois fois par semaine au téléphone. C'était notre petite routine depuis qu'elle était partie de l'autre côté du pays. Alors, j'avais été au courant pour sa grossesse dès qu'elle avait été au courant, même si les trois mois n'avaient pas été dépassés.

— On a pensé à Yumi si c'est une fille, un peu comme un clin d'œil à la compagne d'Auxann Brock et à Ezio pour un garçon.

Son sourire se fit tendre.

Lilou était comme moi, faite pour être mère. La perte de leur premier bébé avait été très dure à surmonter pour elle. Et pour Dyklan aussi. Mais ce dernier était un bon compagnon qui avait toujours été présent pour ma fille et qui était parfait pour elle, qu'importe ce que pouvait en dire ou en penser Yan.

— Japonais et Italien, hein ? souri Isis. J'aime assez Yumi je dois dire. J'avais proposé Aoi à Zoran, mais il n'aime pas trop les prénoms de là-bas, je crois...

— Nos hommes sont bornés et butés, Isis. Et ils font vraiment de nous ce qu'ils veulent, déplorai-je.

Elle rit en rougissant légèrement. J'avais parfaitement conscience que Zoran n'était pas du tout comme Jahyan, loin de là.

Lilou s'installa sur mes jambes.

— On s'est aussi mis d'accord sur les deuxièmes prénoms !

— Ah oui ? Je suis curieuse maintenant, lâcha Kahyna avec un sourire candide.

Ma fille me regarda :

— Yumi Shana Saddler ou Ezio Jahyan Jasper Saddler.

Mon cœur se serra avec beaucoup d'amour et je serrai ma seule fille très fort dans mes bras.

— Que ce soit une fille ou un garçon, ce sera un enfant parfait, souffla Isis. Avec des parents comme vous, impossible que ça n'arrive pas.

Lilou m'embrassa sur la joue et décida avec Kahyna qu'il était temps d'aller embêter leurs pères.

— Alors, cette visite à l'Éthérée ?

Isis chercha Selen des yeux, qui n'était plus dans les bras de Dyklan, même s'il restait juste à côté.

— Younes n'était pas très à l'aise. Il faut dire qu'Elijah est autant un Chasseur qu'un loup, ce qui rend se présence un peu... étrange.

Je hochai la tête. Pourtant, je n'avais jamais rencontré un homme si doux, si bon.

— Selen était très... réceptive, je crois. Je ne saurais pas l'expliquer, mais c'était la première fois que je la voyais comme ça avec un parfait inconnu. Et Elijah a été très gentil. Je ne suis pas sûre que Zoran ait aimé tout ce qu'il nous a dit, mais Elijah a dit les choses que... j'avais besoin d'entendre.

Le regard d'Isis se fit mélancolique et je lui attrapai la main.

Je savais à quel point tout ça lui pesait. Comment la perte de la vue progressive de leur petite dernière avait été une torture, comment Zoran en avait souffert et comment il avait dû prendre sur lui pour être un soutien pour sa femme et sa fille. J'avais essayé d'être là pour lui, pour eux. Depuis le début. Tout comme Jahyan. Ou la meute tout entière.

— Ça ira. Qu'importe ce que lui réserve l'avenir. Si Elijah s'occupe d'elle en lui apprenant à vivre avec sa cécité, ça deviendra une force pour elle.

J'avais vu Elijah. Je l'avais vu évoluer sans problèmes. Il était père maintenant et le fait qu'il soit aveugle n'avait jamais été un obstacle.

Isis pressa mes doigts en retour et hocha la tête.

Je regardai l'aigle prendre son envol pour aller rejoindre les enfants. Nakusha pinça ses lèvres et se leva. Dyklan se tourna vers sa fille et lui ouvrit ses bras. Elle s'y réfugia et cacha son visage contre son cou.

Bientôt le repas fut servi et Jahyan finit avec Noam et Megami sur les genoux. Zoran avait Selen et Nakusha avait élu domicile dans les bras d'Henrik.

Sezny et Younes n'étaient plus là et je ne les cherchai pas : ils finiraient par revenir une fois que leurs estomacs crieraient famine.

Les cadeaux furent déballés en milieu d'après-midi et la meute passa saluer tout le monde. Aiken fut de corvée pour monter les jouets et Eneko mit la main à la pâte avec son petit-fils.

Les piques entre Jahyan et Dyklan fusèrent toute la journée, ce qui ne changeait pas et qui arrivait à faire rire pas mal de monde autour de la table. Akila finit par accepter les quelques caresses de Nakusha ; sûrement une forme d'excuses de la part de la petite fille. Selen et Noam s'endormirent sur les canapés en milieu de soirée, alors que tout le monde avait assez mangé pour les jours à venir. Ce fut plus ou moins le top départ. Une partie des invités dormiraient ici quand les autres iraient chez Zoran et Isis. Sezny et Younes furent les premiers à disparaître par le portail, sans même un bisou. Ils étaient incorrigibles.

Jude et Kahyna passeraient la première nuit chez Zoran avec Megami quand Lilou et Dyklan resteraient là avec Akila et Henrik.

— Vous pouvez le prendre avec vous, grogna Yan, comme s'il parlait d'un chien ou je ne sais quoi.

— Papa !

— Yan !

Nos voix à Lilou et moi s'élevèrent de concert. Jahyan se contenta de hausser les épaules quand Dyklan sourit :

— Si je m'en vais, vous comprendrez que je prenne ma femme et ma fille avec moi, n'est-ce pas, beau-papa ?

Lilou lui donna une tape dans l'épaule et Nakusha qui avait glissé sa main dans celle de son père leva son visage vers lui :

— On ne reste pas chez papi et mamie ?

Yan grommela quelque chose et s'avança pour soulever sa petite-fille :

— Bien sûr que si que tu restes avec moi ma chérie. N'écoute pas ton père, il ne dit vraiment que des bêtises.

Dyklan le fusilla du regard. Chacun dans un coin de la maison pour ce soir. Mieux valait prévenir que guérir, surtout que le week-end ne faisait que commencer.

Tout le monde embrassa tout le monde et Zoran se retrouva à mes côtés, s'y faufilant à la manière de l'ombre qu'il était.

— S'il continue à asticoter Dyk de cette façon, il va falloir lui mettre une muselière.

Il passa un bras autour de mes épaules et frotta son nez contre ma joue.

— Oh il va s'arrêter de lui-même sinon il risque de ne plus voir beaucoup sa fille.

Zoran ricana.

— N'en fait pas trop, Shana.

— J'y penserais, Main de mon cœur.

Je lui soufflai un baiser qu'il fit mine d'attraper avant de rejoindre Isis. Ils disparurent tous.

Lilou était monté coucher son petit frère et Dyklan s'éloigna pour passer un coup de fil. Je me tournai vers mon idiot de compagnon :

— Sois gentil avec ton gendre, Pearson, ou tu auras affaire à moi.

Il se contenta de sourire, me mettant au défi.

— C'est quoi un gendre, papi ?

Je le laissai lui expliquer et débarrassais rapidement. Après avoir embrassé Lilou, je grimpai pour prendre une longue douche. J'y trainais un petit moment. J'enfilai une nuisette et passai dans la chambre de Noam pour observer un instant mon dernier dormir paisiblement.

La maison était silencieuse, preuve que Lilou, Dyklan et Nakusha avaient gagné leur chambre. Je trouvai Jahyan sur le balcon de nos appartements, appuyé contre la rambarde. Je me pressai contre son dos, y appuyant ma joue et passant mes bras autour de son torse. Ses mains se refermèrent sur les miennes.

— J'ai déjà hâte d'être demain.

Il rit et la vibration se répercuta dans mes os.

— Ah ça je sais, chaton. Tu adores ça, avoir tout le monde à la maison.

Je souris en fermant les yeux.

— Ils sont tous grands maintenant. Tu as vu ce qu'on a fait ? J'ai encore du mal à le croire lorsque je vois Jude, Lilou et Sezny.

— Celui-là d'ailleurs, il a filé sans rien dire.

Je ris et Jahyan se retourna pour me faire face.

— Un vrai Pearson. Quoique pour le coup je dirais qu'il a du vrai sang d'Ortega dans les veines.

Jahyan leva les yeux au ciel et repoussa une mèche de mes cheveux :

— Tu lui laisses tout passer. Comme aux autres d'ailleurs. Tes garçons tu les aimes, hein ?

Je fis la moue :

— Et qui est-ce qui a gâté Lilou outre mesure ? Alors tu peux te taire, Pearson.

— Pour ce que j'aurais gagné à faire ça : un gendre complètement dé...

Ma main sur sa bouche l'empêcha de continuer.

— Tu es vraiment con quand il s'agit de Dyklan. Tu ne veux pas le laisser un peu tranquille ? Il ne t'a rien fait.

Jahyan roula des yeux avant de plonger dans mon cou, me serrant fort contre lui.

— Je crois me souvenir que tu m'as laissé tout seul dans le lit ce matin. Pas très gentil, ça, chaton.

Il me souleva et nous ramena jusqu'à notre lit.

— Tu vas t'en remettre, Pearson ?

Mon corps rebondit contre le matelas et Jahyan s'encadra au-dessus de moi. Dans ses yeux, une inextinguible flamme de désir.

Au moment où il allait m'embrasser, j'entendis le jeu de la poignée et déjà, Jahyan s'était redressé. Nakusha, en pyjama, apparut.

— Je peux dormir avec vous ? Papa il a dit que ça ferait plaisir à grand-père.

Je me retins de pouffer et Jahyan de sortir un gros mot. Dyklan se mettait à la hauteur de Jahyan. Pourquoi pas.

— Bien sûr, chérie. Viens.

Jahyan tapota le matelas et toute souriante, Nakusha grimpa. Elle s'installa entre nos deux places et ne tarda pas à s'endormir. Jahyan me jeta un coup d'œil et je lui soufflai un baiser.

Tout avait commencé avec un macho venu redressé une meute.

Tout avait commencé il y avait ce qui me paraissait être des siècles maintenant. Et pourtant, rien n'avait vraiment changé.

J'aimais Jahyan d'un amour qui ne s'effriterait pas avec le temps.

Il m'avait donné un foyer, une meute et bien plus encore, une famille.

Il m'avait donné son amour, me permettant d'être celle que j'étais.

Il n'y aurait jamais aucune limite à cela.

Notre amour était l'éternité. Et à chaque fois, j'avais l'impression que cela ne faisait que commencer. 





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