21. Alice

L'État du Michigan était divisé en sept parties en comptant bien entendu la péninsule supérieure qui était collée au Wisconsin. Cette péninsule ne faisait pas partie de l'Éthérée, elle en était séparée et bientôt, un Alpha allait prendre la charge de cet immense territoire. Pour cela, il fallait une très grande meute et Élias Hansen possédait une telle meute. C'était un vieux loup que tout le monde avait cru mort pendant des siècles entiers avant qu'il ne réapparaisse, ses loups avec lui. Cela avait mis en émois le cercle des loups et sans aucune surprise, tout le monde avait appris qu'un certain Chasseur Maître des Ombres psychopathe avait été plus qu'impliqué dans tout cela. Je ne connaissais pas toute l'histoire et n'y prêtai pas grande attention, tout ce qui concernait Liam de près ou de loin, je ne voulais pas m'en occuper.

Mais cela n'était pas encore à l'ordre du jour, même si je savais que c'était en partie cela qui prenait beaucoup de temps à Timothy. Donner un territoire à un Alpha n'était jamais chose aisée et cela impliquait beaucoup de choses. Mais là était un des rôles fondamental du Gardien.

Au niveau de l'Éthérée, il y avait donc six parties bien définies grâce à leur localisation au sein même de l'État.

Ann Arbor se trouvait dans le southeast et il y avait énormément de Veilleurs au niveau de la frontière avec l'Ohio, mais aussi avec celle de l'Indiana. C'était après tout de là que les surnaturels venaient alors, il fallait une présence constante et beaucoup de loups, même si le territoire de Nohlan s'étendait à tout l'Éthérée, il y avait des frontières bien plus gardées que d'autres.

Mes Huit étaient présents partout eux aussi et chacun avait son propre territoire bien défini. Tous sauf Nazir en fait, mais lui, c'était encore différent. Il était le Premier et le plus puissant. Son devoir n'était pas vraiment le même que les autres.

Ainsi, mon Deuxième et mon Troisième se partageaient le southeast, mon Quatrième se trouvait dans le southwest, mon Cinquième était au niveau du west central, mon Sixième se trouvait au niveau de l'east central, là où j'habitai, mon Septième était basé au northeast et enfin, mon Huitième était au northwest.

Chacun avait créé une barrière entourant leur territoire respectif et leur magie alimentait l'immense barrière qui enveloppait le Michigan tout entier. Le pouvoir présent était si immense qu'il était impossible de le neutraliser, même en tuant l'un des Huit.

La structure magique de l'Éthérée était loin de toutes les autres qu'on pouvait trouver dans tous les États-Unis. Il n'y avait aucune prétention de ma part quand je disais cela, c'était tout simplement la vérité. La barrière n'était pas infaillible, comme certaines intrusions nous l'avaient prouvé par le passé – les Chasseurs restaient les plus doués pour passer sans être remarqués -, mais nous avions fait au maximum pour que ce genre de chose ne se reproduise plus.

Aujourd'hui, le rôle de mes Huit était de pérenniser mon œuvre, notre œuvre. C'était eux qui enseignaient aux sorciers et sorcières choisis comment créer les portes au niveau de l'immense toile, mais surtout, ces sorciers et sorcières n'étaient que des leurres.

Des leurres pour des situations comme celle qui était en train d'arriver.

Le Vengeur ne devait pas trouver mes Huit, alors aller en voir un était risqué et j'aurais préféré que Balthazar ne se manifeste pas.

Mais s'il l'avait fait, n'était-ce pas pour une bonne raison au final ?

Même si celui que je voyais le plus souvent restait Nazir ou encore Aaël, mes liens demeuraient puissants avec tous. Et quand la situation l'exigeait, comme il y avait deux ans avec l'attaque des Chasseurs, nous nous retrouvions tous pour parler.

Je me redressai, les jambes légèrement engourdit et observai la nuit qui était tombée au-dehors. La fenêtre qui donnait sur la ruelle était éclairée par quelques lampadaires et la neige continuait de tomber, sans aucune interruption.

Noël se rapprochait, mais bien plus encore, le solstice d'Hiver. Quelques semaines encore. Le Vengeur ne partirait pas avant.

Le Vengeur ne repartirait pas d'ici sans moi. Le prix d'un contrat ne pouvait pas être remis en question à la dernière seconde.

J'avais fait mon temps en tant que sorcière Blanche, n'est-ce pas ?

J'avais fait mon temps aux côtés de Nohlan. Et aujourd'hui, il n'avait tout simplement plus besoin de moi. Parce qu'il avait la meute.

Parce qu'il avait Peython.

Parce qu'il avait une nouvelle famille. Et que j'avais tout donné pour que celle-ci ne vole pas en éclat, pour ne pas qu'il y ait encore des cris, du sang, des larmes et de la douleur.

Il fallait savoir tirer sa révérence. Et même si cela allait être brutal et... douloureux, il n'y avait pas d'autre solution.

Ainsi était la voie que j'avais choisie il y avait des siècles plus tôt.


— Es-tu sûre de toi, petite Maudite ? Es-tu sûre du contrat que tu veux passer avec moi ?

Le Vengeur me regardait. Il se fichait bien de tout ce qui nous entourait, il se fichait bien de tout ce qui s'était passé ici. Ou presque.

Si j'étais sûre ?

Ce n'était plus l'heure de réfléchir ou de penser. Tout avait volé en éclat et il ne restait plus rien.

À part l'odeur du feu et du brûlé.

À part l'odeur de la mort et du sang.

Jamais je ne m'étais sentie ainsi.

Peut-être que si j'avais été plus grande quand Mama avait essayé de me noyer aurais-je été dans le même état que maintenant, mais ça n'avait pas été le cas.

Je n'avais été qu'une enfant qu'un loup avait sauvée. Qu'un loup avait pris avec lui.

Nohlan m'avait sauvée. Et il m'avait offert une famille et de l'amour. Il m'avait tout donné.

Tout.

Et tout ce qu'il avait eu, on lui avait pris.

Enora.

Reygon.

Ulysse.

La meute.

Tout le monde. Il ne restait personne. Personne.

Tous morts. Tous carbonisés. Et il ne restait que le silence, que l'odeur, que la douleur.

Et ça faisait mal. Si mal.

— Oui. C'est ce que je veux.

Je me fichai de ce qui se passerait après. Je me fichai de savoir ce qu'il adviendrait du monde ou de moi.

Nohlan était vivant.

Brisé, mais vivant.

Et je ne voulais plus jamais le voir ainsi. Je ne voulais plus jamais qu'on lui prenne ce qui comptait à ses yeux.

Trop précieux.

Lui et son loup... ils étaient mon tout. Ce tout qu'ils m'avaient donné tous les deux alors que je n'étais qu'une petite fille.

— C'est ce que je veux.

Il n'était plus temps de faire marche arrière. Il n'était plus temps de se lamenter. C'est ce que je voulais.

C'était la seule chose à faire.

Pour lui.

Pour Nohlan.

Pour son loup.

La seule chose à faire.


Je posai la paume de ma main contre la vitre et du givre parti de mes doigts. En hiver, mon pouvoir était plus puissant. Il répondait à la nature. Enfant, me maîtriser avait été compliqué. Dès qu'il neigeait, je ne pouvais retenir ma magie et cela avait donné des situations vraiment dangereuses, surtout quand j'avais été au sein de la meute d'Aaron.

Cela me fit sourire.

Une petite sorcière chez les loups.

Une petite Changeuse chez les loups.

Oui. J'avais dû apprendre à contrôler ce que j'étais tout en agissant comme si je portais une louve en moi.

Je n'avais pas été très bonne à ce jeu-là d'ailleurs et le premier qui avait fini par me le faire remarquer, bien des décennies après mon entrée dans la meute avait été Ulysse. Ce jeune loup, fils de Nohlan et Enora, petit frère de Reygon et plus que certainement future Main.

S'il en avait eu l'occasion. Ulysse n'avait pas été le prix d'un pacte avec un Vengeur, il avait été la raison de ce pacte. Mais ce dernier n'avait pas été respecté et Ulysse avait été tué pour cela. Et la meute, décimée entièrement.

Les Vengeurs ne supportaient pas qu'on essaye de les doubler dans quoi que ce soit. Si une des parties ne respectait pas ses engagements, eh bien... le massacre de la meute d'Aaron résumait assez bien la chose, n'est-ce pas ?

De toute façon, même si j'avais essayé de me sortir de cette situation, je n'étais pas sûre d'avoir trouvé une solution. Et je ne voulais pas échapper à ce pacte. Personne ne m'avait forcée. Et personne ne pourrait me retenir de partir.

Pas même Nohlan.

Un de mes liens vibra doucement et je me retournai pour voir apparaître Aaël.

— Alice, me salua-t-il.

Il s'inclina légèrement vers moi et m'offrit un sourire.

Mon Sixième était presque les bonnes manières incarnées. Presque, parce que là-dessus, il ne pouvait pas battre un certain Oracle que je connaissais.

Je repoussai Basile de mon esprit. Moins je penserais à lui et... mieux ce serait. Jouer avec le feu maintenant ne me serait d'aucune aide. Et Basile était loin d'être une simple flamme. Un brasier n'aurait même pas suffi pour décrire à quel point il était dangereux.

Allais-je le revoir un jour ?

— Je te Vois.

Avait-il surveillé mon avenir comme cette phrase le signifiait ?

Avait-il gardé un œil sur... moi, même d'aussi loin qu'il était ?

Et pourquoi est-ce que je me demandais de telles choses ?

Basile De Turenne était loin aujourd'hui, rentré chez lui, rentré chez les Oracles. Je devais oublier. Oublier à quel point il me manquait. Pourquoi était-ce si compliqué ?

— Brianna aurait-elle transmis un message erroné ? demandai-je doucement.

Balthazar qui voulait me voir et Aaël qui venait carrément. Pour lui ce n'était pas vraiment surprenant, il passait de temps à autre, ne restant jamais bien longtemps. Comme Nazir. Mais Nazir venait toujours quand j'avais vraiment besoin de lui.

Aaël... j'ignorais quelles étaient ses raisons. Souvent, il m'observait en buvant un thé et disparaissait. Comme s'il avait voulu s'assurer que j'allais bien et que j'étais bien là.

Mes Huit étaient tous des sorciers bien étranges. Et loin d'avoir été choisi par hasard. Robin, en fixant sa Vue sur moi, semblait avoir prévu chaque chose dans les moindres détails.

Cet Oracle...

J'aurais aimé savoir tout ce qu'il avait vu. Jusqu'à la fin... sa Vue était-elle restée fixée sur moi jusqu'à la fin ?

— Tu seras heureuse. Un jour. Il y aura quelqu'un qui te rendra heureuse.

— Alice.

La voix de Robin se confondait avec celle de Basile.

Basile.

Je devais me le sortir de la tête.

Pas plus tard, maintenant.

Je devais oublier cet Oracle, fils d'un Chasseur psychopathe. Je devais juste... oublier.

— Balthazar m'a demandé de venir te prendre pour être sûr que tu viennes le voir. Il ne m'en a pas dit plus, répondit simplement Aaël.

Il n'était pas le plus jeune de mes Huit, c'était Brianna, mais ses traits étaient juvéniles. Il me faisait penser à l'un des Descendants de Gabriel, le dernier avant la fille de Benjamin.

Je soupirai.

Balthazar ne me demandait pas pour une broutille. Je le savais. Il était le Troisième, même s'il possédait le même potentiel que Jézabel, ma Deuxième. Tous les deux étaient sur le même territoire, mais dans des villes différentes.

Balthazar était basé à Détroit, dans un des quartiers les plus mal famés d'ailleurs. Mais cela à dessein.

C'était toujours dans l'ombre qu'il se passait les choses intéressantes, les... mauvaises choses. Et ceux qui réussissaient à passer sans se faire remarquer aimaient se cacher dans ce genre d'endroit.

Mon Troisième avait-il remarqué quelque chose ?

Aaël se baissa et ramassa les bottes au sol. Il me les tendit. Je soupirai et les enfilai.

— On y va ?

Il fronça les sourcils en regardant ma simple chemise et je devinais ses pensées.

— Le froid ne me fait rien, Aaël.

— Tu es la sorcière de la Glace.

Je souris en secouant la tête. Il était le seul à m'appeler ainsi. Les gens autour de moi aimaient bien me donner des surnoms, même si je ne comprenais pas forcément pourquoi. Alice était-il un prénom trop long pour eux ?

Il me tendit sa main recouverte de marques ; pas vraiment des tatouages. Sa bague attira mon regard un instant avant que ma main ne recouvre ses doigts.

Il nous téléporta dans le secteur de Jézabel et Balthazar et plus précisément à The Hood, un quartier très chaud de cette ville immense.

Nous étions dans une petite ruelle éloignée des grandes rues, éloignées de l'effervescence que conférait la nuit à une ville comme Détroit.

Je n'aimais pas les grandes villes. Je n'aimais pas toute cette vie et tout ce monde. Il y avait quelque chose d'oppressant et la nature était comme inexistante. J'avais la sensation de ne pas pouvoir respirer comme je le voulais.

Trop de monde.

Trop de pollution et même la neige ne pouvaient recouvrir ces édifices qui n'étaient pas loin de toucher le ciel.

La technologie était partout. Et rien ne pouvait l'arrêter.

Aaël attendit que je me mette en mouvement pour bouger à son tour. Les talons des bottes de Marina claquèrent contre l'asphalte et résonnèrent tout autour de nous.

Aaël marchait à côté de moi, son pouvoir ondula autour de lui. Sa présence était loin d'être aussi chaude ou rassurante que celle de...

Je fermai les yeux un quart de seconde.

Ne pas penser à lui.

Ne pas penser à lui.

Ne... pas... penser... à... Basile.

Parce qu'alors, c'était comme s'il était juste là, ses mains me touchant à peine et sa voix.

— Alice.

Personne ne pouvait être à ce point hanté par quelqu'un ! Je ne devais pas laisser cet Oracle prendre possession de mon esprit de la sorte.

Ce n'était pas... bien ? Bon ? Normal ?

Mais... c'était trop tard. Parce que même en le voulant très fort, je ne pouvais pas m'empêcher de penser à lui. C'était comme une idée fixe qui ne me quittait pas depuis plus d'un mois. Je n'avais qu'à fermer les yeux pour le sentir, pour l'imaginer. Et mon corps le voulait. Je le voulais. Tellement que cela en devenait affreusement douloureux. Tant physiquement que psychologiquement. Je ne pouvais pas dire que c'était ma période d'abstinence la plus longue, mais le sexe sans Basile me semblait soudain bien... fade ? Parce que je voulais que ses mains sur moi et le poids de son corps délicieux.

Mon envie grimpa et mon souffle se bloqua dans ma gorge.

J'avais envie de lui.

Terriblement envie de lui en fait. Et en cet instant, serrer les cuisses n'aurait été d'aucune utilité. Je sentis les battements de mon cœur s'accélérer en flèche et mon souffle se faire presque erratique.

Si je fermai les yeux maintenant, il ne me serait aucunement difficile d'imaginer l'Oracle, nu, au-dessus de moi, ou en dessous.

Quelque chose résonna alors dans la ruelle et je crus voir une ombre, rapide, fugace.

Le vent se leva d'un seul coup et une tornade de neige se forma au sol, magnifique, splendide. Je m'arrêtai et Aaël le fit aussi, mais quelques mètres un peu plus loin.

Un corbeau croassa au-dessus de ma tête. Je la relevai. Il n'était pas tout seul. Ils étaient nombreux, peut-être plus de dix, presque quinze même. Et tous regardaient dans ma direction, comme doués d'une... intelligence ?

— Alice ?

La voix d'Aaël me sembla lointaine soudain. Un des corbeaux s'envola et tournoya un instant avant de descendre en piqué, droit sur moi.

Ma glace jaillit et le transperça, lui tranchant le cou, nettement. Son corps tomba à mes pieds. D'autres croassements. Plus forts, plus effrayants presque.

Je sentis ma magie répondre à cela. Elle grimpa à travers mes membres et l'air tout autour de moi se fit beaucoup plus opaque. Je pouvais presque le toucher alors que tout gelait autour de moi.

Les oiseaux s'envolèrent. L'ombre cessa de se déplacer et prit la place des oiseaux, perchée sur le toit.

Un homme.

Sa tenue était reconnaissable, ainsi que le croc à son oreille.

Un Chasseur.

Il sourit :

— Passe ton chemin, sorcière.

Je ne l'avais jamais vu. Liam nous avait présenté tous les Chasseurs susceptibles d'être ici pour diverses raisons.

Il n'y en avait pas des centaines. Juste une dizaine. Et celui-là n'en faisait certainement pas partie. Le Vengeur n'avait rien à voir avec ça. Des Chasseurs passaient souvent sans qu'aucun de nous ne s'en aperçoive. À part les autres Chasseurs se trouvant ici.

Les corbeaux fondirent sur moi en une masse sombre. Ma glace explosa et le Chasseur pencha la tête.

Un mouvement sur ma gauche. Un autre Chasseur.

Zake.

Il était venu ici une fois. Il était... étrange et ne parlait jamais. Là-dessus, il était pire qu'Elijah qui était quand même devenu plus loquace avec les années.

Il leva la tête pour observer l'autre Chasseur et disparut. Généralement, quand des Chasseurs passaient, c'était Liam et les autres qui s'en chargeaient. Zake était-il allé les prévenir ? Les chercher ?

Je ne savais pas. N'avais pas vraiment le temps de réfléchir à ça. Il y avait un ennemi ici. Et j'étais la sorcière de l'Éthérée.

Le Chasseur éclata de rire et l'instant d'après, un corbeau s'envolait. Est-ce que... J'écarquillai les yeux quand quelque chose me heurta de plein fouet, ne laissant pas le temps à ma glace de réagir. Mes os craquèrent légèrement et je faillis tomber en arrière.

Il était rapide.

Et pas seul.

Je tournai sur moi-même et mon Air tournoya autour de moi, soulevant mes cheveux sur ma nuque. Je vis Aaël passer à l'action lui aussi et bientôt, tout ne fut plus que mouvements rapides et saccadés.

— Danse pour moi, sorcière.

Le Chasseur m'effleura et mon corps réagit. Je sentis le froid me saisir complètement et mes avant-bras devinrent d'un bleu givré incroyable.

La neige tourbillonna autour de moi et perçut un mouvement. Ma glace partit et le Chasseur jura avant de heurter le mur.

L'autre était encore dans le ciel. Un instant, il était homme et l'autre, corbeau. Où n'était-ce qu'une... illusion ?

Une main se posa alors sur mon épaule et je me retournai, prête à réagir.

Mais ce n'était qu'Elijah.

Je fronçai les sourcils en le voyant ici. Pourquoi... pourquoi Zake était-il allé le chercher lui plutôt que Liam ? Est-ce qu'il... Oui, il avait eu d'autres Chasses. Amalia en avait parlé une fois.

— Je m'en occupe, Alice.

Et il bougea. Rapide comme le vent. Plus silencieux que le silence lui-même. Mon pouvoir se rétracta.

Il était rare que des Chasseurs arrivent à passer inaperçus aux yeux des autres présents ici. Alors, l'un d'entre eux avait été au courant. Liam n'avait pas été suffisamment là pour l'être alors... Elijah ? Oui, ça se tenait.

Il y eut une déflagration et des Ombres montèrent de partout.

L'Aelis n'avait pas tardé à arriver. Mais... il n'était pas seul. Une deuxième ombre. Il y eut des bruits de lames, un rire et ma glace poussa si fort que je perdis l'équilibre. Il y avait quelque chose qui appelait mon pouvoir.

C'était puissant.

C'était sombre.

C'était des Ombres.

Pas celles de Liam. Alors...

Soudain, le silence se fit. Et il ne semblait plus y avoir personne dans la ruelle.

Déserte. Silencieuse. Il n'y avait que la neige qui tombait, encore et encore.

Je vis Aaël réapparaitre et essuyer le sang sur sa joue. Combien de Chasseurs y avaient-ils eus ? Un papillon se trouvait sur son épaule.

Balthazar.

Il nous attendait toujours.

Et il fallait que...

Une présence derrière moi.

Chaude.

Familière.

Mon ventre fourmilla et mon souffle se coupa alors que la main de Basile agrippait mon visage et me tourna vers lui.

Ses yeux.

Sa peau contre la mienne. Et mon cœur qui sembla tout bonnement s'arrêter. J'écarquillai mes yeux. Sa bouche était à quelques centimètres de la mienne, sa main possessive sur mon visage, qui glissait doucement sur ma nuque.

Et une nuée de papillons prit son envol dans mon ventre.

Il était là.

Basile. 


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