19. Alice
— Je suis sûre que c'est un mensonge, soufflai-je, essayant comme je pouvais de contenir le tremblement de ma voix.
Les enfants se regardèrent entre eux, mais je ne vis aucun sourire méchant, rien qui aurait pu les trahir.
Mais je ne leur faisais pas confiance.
— Si tu veux être avec nous, tu es obligée, dit le plus grand de tous.
Les autres l'appelaient le Chef. Ce n'était pas le fils d'Aaron pourtant. Mais il était plus grand et plus fort que tous les autres, alors ça suffisait.
Je secouai la tête alors que nous étions tout près de la rivière. Avec les dernières pluies, elle était sortie de son lit et son courant était puissant. Si un seul d'entre nous était tombé dedans, nous aurions été emportés. Ils le savaient. Même le plus petit savait cela.
Les grands l'avaient dit. Ils nous avaient prévenus. Enora nous avait interdit de trop nous approcher, mais tout le monde n'écoutait pas. Et moi non plus. Parce que j'étais là. Avec eux.
— Ce... ce n'est pas vrai. Aaron a dit que je...
— Tu veux jouer avec nous ? Alors fais-le.
Je regardai le tronc d'arbre qui traversait la rivière. L'arbre était tombé il y avait à peine quelques jours alors je savais que ce n'était qu'un mensonge. Ils voulaient juste voir de quoi j'étais capable. Parce qu'ils savaient que je n'étais pas une louve, ils savaient que je n'étais pas comme eux.
Et ils me testaient.
Et j'avais peur.
Parce que l'eau était trop proche, parce que si je glissai et que je tombai... il n'y aurait personne pour me rattraper. Nous n'étions pas très loin du camp, mais suffisamment pour que les adultes mettent du temps à arriver. Ils ne nous surveillaient pas toujours.
Parce qu'un louveteau devait savoir se débrouiller. C'est ce qu'Aaron avait dit. Et il était l'Alpha, alors tout le monde l'écoutait.
— Alors ? Tu attends quoi ?
On me poussa doucement. Mes pieds dérapèrent sur la terre humide et je faillis tomber. J'avais le cœur dans la gorge et envie de vomir. Mais je ne pouvais pas partir, parce que sinon, ils allaient se moquer de moi. Et ils allaient être méchants et ils ne voudraient plus que je joue avec eux. Et alors, je serais toute seule.
Je me redressai et fis un pas, mon regard fixé sur l'eau. Je ne devais pas avoir si peur. Il n'y avait pas de raison.
Juste de l'eau.
Bleu.
Clair.
Froide.
Qui entrait dans les poumons. Glaciale.
Si froide. Si noire.
Et... et...
Je me retournai. Ils me regardaient tous. Je ne pouvais pas juste partir dans les jupes d'Enora. Je ne pouvais pas juste partir et... et...
Un autre pas. Et doucement, je fus devant le tronc. Pourquoi était-il tombé ainsi ? Juste là.
Je me hissai dessus à la force de mes bras et restai à genoux un instant.
J'inspirai.
Gardai l'air en moi un instant.
Et expirai.
Je me relevai et mon pied glissa.
Ne pas paniquer. Ne pas paniquer. Ne pas paniquer. Il fallait juste que je traverse et que je revienne. Vu comme ça, c'était plutôt facile, non ?
Alors je pouvais le faire. Je tendis mes bras. Celui de droite à droite et celui de gauche à gauche. Il fallait un peu d'équilibre et surtout, ne pas regarder ses pieds. Ou peut-être que si. Je ne savais pas. Mais avançai.
Un pied après l'autre.
Quelque chose grinça en dessous de moi. Ou en dessous du tronc. Il bougea légèrement.
Celui de gauche. Puis celui de droite. Et je ne faisais pas attention au bruit de l'eau. Je faisais comme s'il n'y avait rien et que je marchai sur la terre ferme.
Un pied après l'autre.
Et j'arrivai de l'autre côté. L'euphorie commença à me gagner. J'avais réussi ! J'avais réussi à passer ! Maintenant, il fallait que je me retourne et que je fasse le trajet à l'envers. Si je l'avais réussi une fois, la deuxième fois n'en serait que plus facile, non ?
Et après, je pourrais jouer avec eux. Parce que j'aurais réussi.
Oui. Oui. Je pouvais le faire.
Je me retournai et souriante, j'avançai.
Un pied devant l'autre.
Un pied devant l'autre.
Je souris et relevai la tête pour leur montrer à tous.
Un pied devant l'au...
Il y eut une secousse. Puissante et mon corps parti en avant. Mes bras firent des moulinets et un cri m'échappa.
Le tronc craqua et mon esprit fut incapable de comprendre ce qui se passa.
Il y eut des cris et des appels.
Et l'eau.
Qui me submergeait.
Mon regard se posa sur mes mains. Du sang et du verre. Ma magie était inutile et inefficace sur moi. Mon pouvoir de guérison était pour les autres, mais jamais pour moi.
Alors il y avait la douleur.
Dans mes mains.
Au niveau de mes genoux et de mes bras. Et du sang. Pas beaucoup, mais quand même. Le sol était recouvert de verre et d'eau.
Depuis combien de temps étais-je là ? Il faisait froid. J'avais froid. Je tremblais et mes dents claquaient doucement.
Et je regardai mes mains. Je n'arrivais pas à réfléchir correctement. Je n'arrivais pas à réfléchir tout simplement.
Je devais faire quelque chose, mais quoi ? Me soigner.
Nettoyer tout ça peut-être ? Ou rester là. Non. Ce n'était pas ce qu'il fallait faire. Mais je ne...
Pourquoi est-ce qu'il n'y avait aucune pensée logique dans ma tête ?
Il fallait que je...
Mon corps bougea et je me relevai. Je tendis une main et saisit une serviette.
Pic de douleur.
Je tremblais. De froid ? De souffrance ? De peur ?
Je ne savais pas. Mais je tremblais. Et je ne pouvais pas le contrôler. Je serrai la serviette contre moi et inspirai. Mes paupières se fermèrent et mon Air m'enveloppa comme des bras chaleureux.
Un souffle plus tard, une brise plus tard, j'étais devant une maison cachée dans une immense forêt, dans un pays reculé du monde.
Il faisait nuit ici aussi, mais il n'y avait aucune trace de neige. Je sentais la magie qui courait partout ; dans la terre, dans les arbres, dans le ciel.
La magie d'un Chasseur très puissant, d'un Ancien et d'un Maître des Ombres.
Mais Liam n'était pas là. Nohlan, si.
Voilà pourquoi j'étais ici et pas ailleurs. Voilà pourquoi mon pouvoir m'avait amenée ici.
Nohlan.
J'avançai. Oubliant la douleur et le verre qui s'enfonçait un peu plus dans ma peau. Je grimpai les quelques marches et m'arrêtai devant la porte. Ce n'était pas bien de venir ici. L'énergie de Liam était partout.
Mauvaise.
Vicieuse.
Sale.
Je levai une main, mais la porte s'ouvrait déjà sur Nohlan. Son regard me survola et croisa le mien. Ses yeux étincelèrent alors que son loup était bel et bien là. Sa puissance grimpa d'une façon complètement exponentielle et elle m'enveloppa en même temps que ses bras. Une main sur ma tête, il me tint un moment contre lui, sans parler, sans bouger, son corps tendu à l'extrême. Et moi-même je ne bougeai pas. Parce que je savais qu'ici, j'étais en sécurité. Dans les bras de Nohlan, aucun mal ne pouvait m'arriver.
Le temps me l'avait prouvé.
Il me l'avait prouvé à de nombreuses reprises.
Je m'agrippai à quelque chose sans savoir ce que c'était. J'essayai de garder la tête hors de l'eau alors que la peur me paralysait presque entièrement.
Le froid n'était rien.
C'était la peur.
Là. Je la sentais et elle m'empêchait de respirer correctement.
Je paniquai.
Je paniquai alors que des torrents d'eau m'ébranlaient. J'avais la bouche fermée. Je ne voulais pas que l'eau rentre. Je ne voulais pas que...
Mes doigts glissèrent.
Non. Non ! Je ne... Je n'allais pas lâcher. Il ne le fallait pas.
Je n'entendais plus les cris.
Je n'entendais plus les appels.
Le silence.
Non. Le bruit sourd de l'eau.
Et mes larmes. Je m'empêchai de respirer. Que ce soit par la bouche ou par le nez. Rien n'entrerait.
Surtout pas l'eau.
Parce que... Parce que... ça ferait comme avec Mama. Mes doigts s'enfoncèrent dans le tronc et mon pouvoir couru le long du bois.
La glace jaillit.
Ça craqua.
— Alice ! Alice !
Je relevai les yeux sur Enora qui était en train de courir, relevant ses jupes. Ses yeux brillèrent et son corps changea, laissant la place à celui de sa louve.
Et la glace qui brisa quelque chose.
La louve évita les enfants et sauta. Ses pattes glissèrent sur la glace qui avait recouvert le tronc et sa gueule chercha à m'atteindre.
Une seconde trop tard.
Le courant m'emporta.
Je me retrouvai à l'intérieur. Dans une pièce qui ressemblait à s'y méprendre à une salle d'examen d'hôpital. Liam avait une telle pièce chez lui ?
Pourquoi ?
Du coin de l'œil, je vis Elijah qui se déplaçait toujours aussi silencieusement. Il n'était qu'une ombre ici, presque qu'un murmure.
Il y avait un moment que je ne l'avais pas vu. Ses cheveux avaient poussé et de nouveau il les portait en catogan. Son bandeau sur ses yeux.
Il tourna son visage vers moi.
Il était capable de voir les auras des gens et quelque chose me soufflait que ce qu'il devait percevoir de la mienne devait le rendre perplexe. Mais il ne dit rien. Parce qu'il n'était pas ainsi. Il n'était pas comme Liam.
Il n'y avait pas de méchanceté en lui. Et il n'y en aurait jamais. C'était un surnaturel que la nature aimait.
Le vent lui parlait.
Et il était le dernier fils de Sharan. Il était réellement son dernier enfant. Son dernier petit garçon.
Je détournai mon regard et observai Nohlan s'occuper de mes mains, retirant chaque petit bout de verre avec soin et maîtrise. Il n'avait pas dit un mot depuis tout à l'heure. Ou peut-être que si. Encore une fois, je n'arrivais plus à me concentrer sur le moment présent et sur ce qui se passait autour de moi.
Mon esprit dérivait.
Et j'oubliai tout ce qui se passait. Et il ne restait rien.
Nohlan appliqua de l'alcool sur ma main et la brûlure monta. Je hoquetai sous le coup de la surprise et il s'attaqua à la deuxième main sans attendre et une deuxième sensation de brûlure.
J'étais liée à Nohlan et à la meute, mais l'énergie des loups ne me permettait en rien de me guérir. En fait, j'avais tout fait pour que comme l'Éthérée, ces liens soient à sens unique. Avec Nohlan s'était quelque peu différent, mais il ne pouvait me guérir quand même. Et cela l'avait toujours mis en colère. Parce qu'il ne comprenait pas. J'avais réussi à ramener des loups d'entre la mort, mais je ne pouvais me soigner moi-même.
— Comment est-ce arrivé ?
Sa voix était basse et sourde. Son loup était là. Son loup était toujours là pour moi.
Je ne pouvais pas lui parler du Vengeur.
Il ne savait pas.
Il ne savait pas pour le pacte. Il savait que j'étais Maudite et était le seul à le savoir. Elijah avait peut-être dû comprendre avec les siècles qui étaient passés, mais il n'en parlait pas et n'en parlerait jamais. Sauf si j'abordais le sujet, sauf si Nohlan abordait le sujet.
— J'étais... sous la douche et je... je... j'ai paniqué et...
Ma voix dérailla et une larme coula le long de ma joue. Je ne pouvais contrôler ou endiguer cette peur.
Elle était viscérale.
Elle faisait partie de moi et jamais, jamais elle ne partirait. Je voulus serrer mes doigts parce que je tremblais de nouveau, mais les doigts de Nohlan m'en empêchèrent. Il serra ma main dans la sienne et il soupira.
Je m'accrochai à ça. Je m'accrochai à lui comme je l'avais toujours fait et j'essayai d'oublier.
D'oublier la peur.
D'oublier la terreur.
D'oublier le froid. Et le noir.
Mais j'étais encore une petite fille. Et moi, ce n'était pas le monstre sous le lit qui me faisait peur. Ma peur était beaucoup plus réelle, beaucoup plus ancrée en moi. Et l'eau serait toujours associée à Mama et à sa douce voix qui me disait que c'était un jeu, qu'il ne fallait pas que je bouge. Parce que j'étais son petit glaçon.
Je fermai les yeux et un sanglot monta. Je n'avais pas été ainsi depuis bien longtemps. Le Vengeur avait touché quelque chose en moi. Il avait su trouver ce que je gardais enfoui. Et il l'avait fait ressortir. Et essayer de me maîtriser aurait été idiot, mais surtout, vain. Terriblement vain même.
— Bon sang, Alice...
Sa chaleur autour de moi. Sa présence. Personne ne pouvait comprendre ce qui me reliait à Nohlan.
Plus fort que l'amour ou que la loyauté.
C'était intemporel et c'était ancré dans nos âmes. À tous les deux.
Il m'avait sauvé la vie plus d'une fois.
Il avait sauvé une petite fille. Et il l'avait aimé comme sa propre fille. Comme son propre enfant.
J'inspirai. Respirant son odeur.
Je savais que rompre mon lien avec lui allait briser quelque chose en moi. Que ça allait me briser, moi. Et je savais qu'il fallait que je le protège de la douleur. La peine et la trahison, je n'y pourrais rien. Mais la douleur... jamais, jamais il n'aurait mal à cause de moi. Jamais.
Le courant m'emporta et je ne pus rien faire. C'était trop fort. Je n'étais qu'une plume dans un courant d'air. Je n'étais qu'une feuille dans une tempête.
Mon corps heurta quelque chose et la douleur me fit ouvrir les yeux et la bouche.
L'eau s'engouffra.
Et la peur.
Mon cœur battait.
Il battait, battait, battait !
Je ne pouvais pas remonter à la surface. Je ne pouvais pas respirer.
Et il faisait si sombre.
Si noire.
Mon petit glaçon.
C'était dans ma tête. Je revoyais le sourire de Mama et j'entendais son rire. Et je la revoyais appuyer sur ma tête, me plongeant dans l'eau glaciale.
Je n'avais pas compris au début. Peut-être même que j'avais trouvé ça drôle, et puis... et puis j'avais voulu lui dire que je voulais respirer, que j'en avais assez de jouer, mais... mais elle...
Ma jambe heurta une pierre et mon os craqua.
Plus d'eau encore. Et mon corps qui se remplissait et qui sombrait, ballotée dans tous les sens.
Dans ma tête, l'image d'un loup.
Grand et beau.
Avec une fourrure toute douce.
Et soudain ma tête fut hors de l'eau. Je cherchai de l'air, je cherchai de l'air tellement fort que cela fit mal.
Quelque chose agrippa le tissu de mon vêtement au niveau du dos et tira dessus. Mais le courant était trop fort et eut raison du loup. Il se plaqua contre moi et je me tins à son pelage si clair. Je cachai mon visage dedans et j'oubliai la douleur et la peur. Parce qu'il était là. Et que même si le courant nous emportait tous les deux, il ne me quittait pas.
Il couina à plusieurs reprises et son corps frémit. Pas de froid. De douleur.
Et bientôt, bientôt il nous tira hors de la rivière, hors de l'eau, hors de tout danger.
Il se traîna sur la berge et se laissa tomber au sol alors que je le tenais toujours.
Il y avait du sang sur son pelage. Une de ses pattes semblait brisée.
J'écarquillai les yeux.
Et je sentis mes doigts me picoter doucement. Je voulus retenir mon pouvoir, parce que je savais que Mama n'aurait pas aimé, même si elle n'était plus là.
Mais je ne savais pas me contrôler, parce qu'on ne m'avait jamais appris. Et c'est comme si des petites lucioles se mirent à voler tout autour de nous. Les blessures du loup brillèrent un instant et il gronda sourdement, sans bouger pourtant. Et tout disparut, ne laissant plus que le sang.
Le regard du loup me fixa. Il renifla l'air et se redressa, s'ébrouant.
Et les sanglots montèrent quand au loin, j'entendis les cris d'Enora qui m'appelait, encore et encore.
Les larmes coulèrent et je pleurai.
Parce que j'avais froid.
Parce que j'avais mal.
Parce que j'avais peur.
Des bras me soulevèrent alors et je me retrouvai contre un torse chaud, brûlant presque. Et je cachai mon petit visage. Et je pleurai.
Ma main resta dans la sienne.
Peau contre peau.
Sa chaleur de loup contre ma froideur de sorcière de la glace.
La douleur n'était plus qu'une sensation diffuse alors qu'Elijah se relevait, ayant fini de s'occuper des morceaux de verres au niveau de mes pieds. Il sourit doucement en sentant mon regard sur lui et sa main se posa un court instant sur ma tête :
— Tu peux rester ici cette nuit. Le monstre ne viendra pas te dévorer, dit-il en parlant de Liam.
Liam n'était pas un monstre. Il n'était même rien comparé au Vengeur. Mais dans mon état, rien que de me retrouver chez lui était éprouvant.
Je hochai la tête et il sourit doucement. Elijah était un des piliers de l'équilibre de Liam, au même titre que Louis et Marina bien sûr.
Quand ils étaient ensemble tous les deux, c'était presque incroyable à voir.
— Je t'ai apporté des habits.
Il dut y avoir un échange avec Nohlan et Elijah quitta la pièce.
Nohlan se leva et sans me lâcher, attrapa ce qu'Elijah avait apporté. Un simple sweat bleu à capuche et un pantalon en toile. N'était-ce pas à Amalia ?
— Enfile ça.
Et là, c'était Nohlan qui parlait. Ses doigts glissèrent des miens et il se retourna, par politesse plutôt que par pudeur.
Les vêtements sentaient la lessive et ils étaient presque doux, c'était vraiment agréable. Et le pull était chaud.
Mais cela ne me réchauffa pas pour autant. Et pendant un court instant, mon esprit s'égara et je pensais à Basile.
À ses bras.
À son corps.
À sa chaleur toute masculine, mais complètement différente de celle de Nohlan.
Qu'est-ce qu'il faisait ?
— Tu n'as plus mal ? demanda Nohlan en attrapant ma main.
Mes yeux dans les siens. Leurs couleurs m'avaient toujours fascinée. Vairons. Il était le seul loup que je connaissais à avoir de tels yeux.
— C'est bon, dis-je avec un sourire.
Il grogna et me serra contre lui :
— Petite Alice...
J'enlaçai son corps et fermai les yeux. J'avais l'impression d'être toute petite, d'être terriblement chétive dans les bras de cet homme immense et solide.
Et je l'étais vraiment.
Sa main sur l'arrière de ma tête, son menton sur le sommet de mon crâne.
— Repose-toi.
Et sa voix résonnait comme un ordre. Cela me fit sourire. Il agissait comme il le faisait quand je n'étais encore qu'une enfant.
Et étrangement, ça marcha.
Je fermai les yeux.
Et la dernière chose que je sentis, ce furent ses lèvres sur mon front.
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