17. Alice
Le pendentif entre mes doigts me semblait lourd, mais à la fois terriblement léger et alors, je ne savais pas trop s'il était réel ou non.
Je n'avais pas osé le regarder depuis des heures. Je ne voulais pas lui donner une signification, je ne voulais pas qu'il amène une seule pensée dans mon esprit.
Basile était parti.
Mais cette pensée, cette vérité ne me quittaient pas. Parce que c'était aussi vrai que la froideur du pendentif.
Elle était ancrée en moi et je ne pouvais pas lutter contre.
Il était retourné en France et combien y avait-il de chance pour qu'il revienne ? Même pour Liam ? Je ne savais pas et j'essayai sincèrement de ne pas y penser. Parce que lui partit, la vie allait reprendre son cours et il n'y aurait plus aucun danger pour moi. Du moins, pas durant ses deux prochains mois.
Oui, Basile loin de moi, je pouvais enfin reprendre mes esprits et redevenir celle que j'étais.
Celle que j'étais. Mais en cet instant, je n'avais aucune idée de qui je pouvais bien être. J'étais Alice, sorcière de l'Éthérée.
Changeuse, mais aussi Maudite.
J'avais vécu avec des loups presque toute ma vie et je n'avais jamais quitté Nohlan, à part quand il me l'avait demandé, quand il m'avait dit sans sourciller qu'il était temps pour moi de partir et surtout, de ne jamais revenir.
Toujours entourée de loups. Ne vivant que pour un seul d'entre eux. Voilà à quoi mon existence se résumait jusqu'à présent.
Sorcière, Changeuse ou Maudite. Ça ne changeait rien. Mon monde avait commencé par Nohlan dans cette immense forêt et il se terminerait à la Fête de l'Hiver. C'est ainsi que je le voyais et rien ne pouvait ébranler cela.
Rien hormis un Oracle qui agissait comme un loup.
Un Oracle sexy à se damner et surtout un homme qui avait tout fait voler en moi. Avec un regard, avec un souffle et un sourire.
Il n'avait rien laissé. Il avait tout fissuré et il s'était servi sans rencontrer une quelconque résistance de ma part.
Je m'étais ouverte comme je ne l'avais jamais fait. Avec personne, avec personne sauf avec Nohlan, mais cela était tellement différent.
Nathaniel n'avait connu que ma surface, que ce que je voulais bien lui montrer de moi, mais Basile... Basile avait réussi à passer au travers de cela, il avait réussi à me toucher tout au fond.
Dangereux. Un prédateur insatiable qui ne s'avouait jamais vaincu.
Voilà ce qu'il était.
Peut-être que si j'avais cherché à moins lutter dès le début aurions-nous eu un peu plus de temps.
Je fermai les yeux, mon pouce caressant cette pierre froide.
Il y avait du réconfort dans ce simple geste. Mais de la peur aussi. Parce que je savais très bien ce que cela signifiait que d'offrir son collier pour un Oracle.
Basile n'avait pas agi comme Robin.
Ce geste était totalement différent, ce cadeau avait une tout autre signification. Mais je n'étais pas prête pour comprendre le geste de Basile. Avait-il vu que nos chemins se croiseraient de nouveau ? Ou peut-être même bien plus que cela... Non.
Ça, c'était impossible. Parce que je savais très bien de quoi mon futur était fait et je n'avais pas besoin de Voir pour cela.
Je n'avais pas besoin de payer un Oracle pour qu'il me dise. De toute façon, je n'étais même pas sûre que le plus puissant d'entre eux le puisse. Quand la magie noire était en action, je savais que leur Vue était entravée.
— C'est peut-être tout noir, il y a peut-être beaucoup de souffrance, mais je n'ai pas besoin de mes yeux pour savoir, Alice. Tout ira bien pour toi. Parce que tu ne seras jamais toute seule.
Il y avait des siècles que je savais. Il y avait des siècles que j'avais fait ce choix.
Sauvant Nohlan.
Et me condamnant moi-même.
Dans deux mois, ce que j'avais entrepris toutes ses années prendrait fin. Et le reste ne dépendrait plus jamais de moi. Il y avait suffisamment de sorciers et de sorcières dans l'Éthérée pour que Nohlan trouve quelqu'un d'autre.
Pour qu'il me... remplace.
Je baissai la tête, ne faisait pas attention à la glace qui m'entourait. J'ignorai depuis combien de temps j'étais ici, ainsi, à ne pas bouger.
Des heures.
Peut-être même des jours.
Mais je me sentais triste. Et seule.
Il n'y avait qu'un seul homme qui avait réussi à me briser lorsqu'il était mort.
Et Basile, simplement en partant m'avait comme... fissurée à l'intérieur.
Le gouffre était là.
Immense. Géant.
Si je me penchai un peu en avant...
Mon regard se posa enfin sur le pendentif de Basile. Celui qui n'avait jamais dû le quitter, celui qu'il avait dû porter depuis sa naissance.
Et qu'il m'avait donné.
À moi. À moi et pas à une autre.
Une autre relique, un autre trésor. N'avait-il pas sa place à côté de celui de Robin ? Non. Parce que ce n'était pas du tout la même chose.
Le bracelet à mon poignet tinta. Le cuir recouvrait légèrement le tatouage que je portai à ce niveau-là.
Une empreinte de loup.
Petite. Celle d'un louveteau.
— Tu es des nôtres maintenant, petite fille. N'oublie pas. Les intérêts de la meute avant les tiens. Tu veux rester avec ma Main ? Alors, apprends à courir avec les loups.
C'était la marque de la meute. La marque qui me désignait comme une des leurs. Mon premier tatouage. Le seul qui comptait à mes yeux.
Cette breloque avait été le seul bijou que j'avais toujours porté.
— Qu'est-ce que c'est ? demandai-je doucement en levant les yeux vers lui.
Son regard pétillait. Les mêmes yeux que son père, parfois, c'était déstabilisant.
— Tu n'es pas une louve, Alice. Te marquer montrerait aux autres que tu es à moi, mais ce n'est pas suffisant. Et une morsure ne reste pas forcément toujours.
Je fronçai légèrement les sourcils.
Il était jeune comparé aux autres de la meute, mais il était d'une intelligence rare. Il avait parfois plus de jugeote que son frère et son père réunit.
Ce qui me faisait rire.
— Tu crois qu'une morsure sert simplement à rappeler à la louve à qui elle appartient ?
— Non. Mais... ici, tout le monde te considère comme une louve qui n'aurait tout simplement pas la possibilité de se transformer. Moi, je veux te voir tel que tu es vraiment. Une sorcière, une Changeuse. J'ai demandé à Aaron, il a dit que les sorciers ne se marquaient pas, mais qu'ils s'offraient des choses.
— Tu es allé demander à Aaron ?
Il haussa les épaules et rougit. Il tapa dans un caillou avec son pied. Cela me fit fondre. Il était naturel dans chacun de ses gestes. Et tellement beau.
Je baissai les yeux sur son cadeau.
Sculpté dans la pierre, un flocon de neige.
Je le caressai du bout des doigts, un étrange sentiment se nichant au fond de mon cœur.
— Tu n'es pas un sorcier, toi.
Il fit un pas vers moi et sa main se retrouva sur ma joue. Chaude, rugueuse ; la main d'un homme fort et vigoureux.
— Je sais. Laisse-moi te traiter comme une sorcière, Alice. Laisse-moi te traiter comme ma compagne, comme la femme que j'aime.
Il se pencha et m'embrassa.
Un flocon. Une étoile. Une goutte d'eau. Une feuille. Une flamme. Un nuage. Un loup.
Des cadeaux qu'il m'avait fait au fil des années passé ensemble, tous les deux. Ils ne m'avaient jamais quitté et depuis le début était là, autour de mon poignet.
Un bracelet qui ressemblait à une vieillerie.
Toujours je l'effleurai pour me calmer. Toujours il me procurait du réconfort et il comblait quelque chose en moi.
Mais mon regard se posa de nouveau sur le collier de Basile. Le passé était loin derrière moi.
Enora, Reygon et Ulysse n'étaient plus que des souvenirs venus d'une autre époque. Tout comme la meute.
Tous morts.
De cette si grande famille de loups, il ne restait que celui qui avait été la Main, l'exécuteur. Celui qui m'avait trouvé dans la forêt et qui m'avait laissé le toucher, l'approcher, le suivre.
Ce loup qui m'avait regardé dans les yeux, me faisant comprendre que si je ne bougeais pas maintenant, il ne m'attendrait pas.
Nohlan avait été un pilier pour moi, une corde tendue et mon monde s'était résumé à lui. Mon point d'attache, le début de mon univers où était venu s'ajouter Enora, Reygon, la meute et plus tard, bien plus tard, Ulysse.
Mais je sentais qu'il y avait quelque chose avec Basile. De trop puissant et de trop dévastateur. Il ne me volerait pas mon amour et ma loyauté pour Nohlan, mais il me volerait mon cœur.
Si ce n'était pas déjà fait. Parce que je ne pouvais pas être dans un tel état pour n'importe qui.
Je refermai mon poing sur le pendentif. Je pouvais très bien choisir de le ranger, de le cacher, loin de mes yeux.
Loin de mon cœur.
Une larme roula le long de ma joue et de la buée sortie de ma bouche.
Je pouvais très bien choisir de passer à autre chose.
Laisse Basile derrière moi.
Oublier l'Oracle.
Oublier l'homme.
Quelque chose au creux de mon ventre. Je relevai les yeux et mon regard croisa celui de Nohlan. Il semblait fatigué. De vilaines cernes sous ses yeux. Quand Nohlan ne parvenait pas à dormir, c'est qu'il y avait quelque chose de grave.
— Il s'est passé quelque chose ? demandai-je, n'ayant rien senti.
Mon cœur eut un loupé.
Je ne devais jamais oublier ce qu'étaient mes priorités. Qui était ma priorité.
Nohlan secoua doucement la tête et s'avança. Ma glace devint de la poussière lumineuse et disparut dans l'air.
Ne laissant plus que le froid.
Il se laissa glisser à côté de moi, son dos contre le mur, ses jambes tendues sur le sol. Il avait l'odeur de l'alcool et l'après-rasage collé à la peau. Mais aussi celle de la forêt, cachée, enfouie sous des siècles.
— Peython voulait que je te laisse tranquille.
Je souris. Ça ne m'étonnait pas vraiment. Elle était comme ça. Peython voyait les gens avant de voir leur côté surnaturel. Elle me voyait moi, Alice, avant de voir la sorcière, avant de voir la Changeuse de Nohlan. Et au-delà de ça, elle aimait Nohlan de tout son être. Et cela me suffisait. Elle aurait pu me haïr si elle l'avait voulu. Me détester et me maudire, vouloir que je parte et que je lui laisse totalement Nohlan, mais non.
— Je sais que lui demander de choisir est inutile, Alice. Tu es une partie de lui. Et si je l'aime, alors je t'aime aussi. C'est simple après tout, non ?
— Mais comme toujours, tu n'en fais qu'à ta tête.
Il rit légèrement. Son épaule touchait la mienne et sa chaleur emplissait mon être tout entier.
— Je t'ai laissée en paix trois jours. Trois jours de trop, si tu veux mon avis, grogna-t-il, boudeur.
Je le regardai enfin. Nohlan était un spécimen bien étrange. Il était loin de l'image de la Main, loin de l'image d'un Alpha même. Et pourtant, il était les deux.
Je posai ma main libre sur sa cuisse et la tapotai doucement :
— Ça va, Nohlan.
Il grogna, son loup pas très loin.
— Ne me mens pas, Alice. Jamais.
Un écho. Lointain. Des siècles plus tôt.
— Pas de mensonges, Alice. Plus jamais. Si tu veux rester à mes côtés, ne me mens plus.
Je soupirai et regardai le plafond.
— C'est juste que... je ne sais plus comment gérer certains... sentiments.
Mettre des mots sur ce que je ressentais. Nohlan ne jugeait jamais. Il acceptait les gens. Avec leur passé, avec leur vie et leur fonctionnement.
Il offrait une deuxième chance, une deuxième vie.
— Il fallait bien que ça arrive.
Il parlait en connaissance de cause, n'est-ce pas ? Son cœur était tombé en lambeau quand ses fils étaient morts, quand sa compagne était morte. Il n'avait plus jamais aimé après ça, pas jusqu'à Peython.
C'était vraiment arrivé pour lui. Mais il n'avait pas oublié ce qu'il avait eu un jour pour autant.
— Je n'ai jamais pris en compte Nathaniel. Je savais que tôt ou tard, ça se finirait.
Je lui donnai un coup de coude dans les côtes :
— Tu étais bien sûr de toi alors.
— C'est un idiot et il mourra idiot. Un homme qui ne peut se contenter d'une seule femme n'est qu'un...
— Idiot ?
Nous rîmes tous les deux.
Nathaniel n'était pas méchant. Il n'était juste pas encore tombé sur la bonne personne. Celle qui bouleverserait sa vie. Celle qui bouleverserait ses croyances et sa vision de la vie, des choses. Et alors, il changerait, naturellement.
La main de Nohlan se retrouva sur la mienne et il serra mes doigts d'une légère pression.
— Nous sommes condamnés à vivre de très nombreuses années, Alice. Des décennies passent, les époques changent et les siècles se succèdent. Personne ne peut aimer une seule fois, surtout pas nous. Quand on perd quelqu'un, quand on perd nos attaches, nos liens, il faut qu'on retrouve quelque chose. C'est vital. Aimer est vital, Alice.
Son regard sur mon visage. Sa douceur berçant mon âme.
— Je sais.
— Je ne connais pas cet Oracle, je ne sais pas comment il est, mais c'est le fils de Liam alors bizarrement, j'ai quand même ma petite idée.
Mes yeux sur mes doigts repliés autour du pendentif. Ça n'avait plus d'importance de toute façon n'est-ce pas ?
Basile était en France et moi, j'étais ici.
C'était un Oracle et moi...
— Ulysse ne peut pas hanter ton cœur de cette façon. Il est mort depuis trop longtemps.
Son bras autour de mes épaules. Il m'attira contre lui. Sa chaleur n'était pas la même que Basile. Sa présence n'avait pas la même saveur.
Mais c'était Nohlan.
— Il ne hante pas mon cœur.
J'avais pleuré sa mort. Mon univers tout entier avait volé en éclat. Mais je m'étais relevée. Parce qu'il y avait eu Nohlan.
S'il y avait quelqu'un dans mon cœur qui ne partirait jamais et qui me hanterait, c'était lui.
— Cet Oracle ne me plait pas beaucoup, mais c'est sûrement parce qu'il me fait trop penser à Liam. Quand on voit le père, ça ne donne pas envie de connaître le fils...
— Tu iras dire ça à Marina, Alpha stupide.
— Ne fais pas la maligne.
Je fermai les yeux et posai ma joue contre son épaule.
— Je ne pensais pas qu'un homme te mettrait un jour dans cet état, sorcière, souffla l'Alpha.
Je souris.
Qui l'aurait cru ?
— Il est parti, alors faisons comme si rien de tout cela n'était arrivé, d'accord ?
Ma voix n'était qu'un murmure alors que je serrai plus fort le pendentif. Je m'y accrochai en disant ses paroles qui n'avaient aucun sens à mes yeux.
L'Alpha bougea à travers les membres de Nohlan et il déposa un baiser sur mon front :
— Sait-il au moins ce qu'il a laissé derrière lui ?
Oui. Et je savais ce que j'avais laissé partir.
Il m'avait donné son pendentif.
Il m'avait donné son cœur en quelque sorte. Et il me revenait de l'accepter ou non, en sachant que cela n'irait jamais plus loin que ce que nous avions effleuré pendant les quelques heures où nous n'avions été que tous les deux.
— Petite Alice... tu ne seras jamais toute seule. Et je ne permettrais à personne de te faire du mal.
Une autre larme coula. Et je me laissai aller dans les bras de Nohlan, mes doigts lâchant doucement prise.
***
— Il y a vraiment un bébé là-dedans ? demanda Nayah en penchant la tête au niveau du ventre de Marina.
Eryn pouffa devant la mine de son âme sœur et se contenta de la dévorer des yeux, accoudée au comptoir.
Nayah était la Main de la meute de Benjamin et elle passait son temps entre l'Éthérée, Toledo et ses nombreuses chasses. Depuis ce matin, elle trouvait une certaine fascination dans la vie qui était en train de grandir dans le ventre de la compagne de Liam. Elle n'était pas la seule d'ailleurs et Marina qui n'en était pourtant qu'à son premier mois de grossesse se retrouvait couverte de petites attentions. Que ce soit ici, chez Benjamin ou ailleurs, elle n'avait pas une seule seconde pour souffler.
— Tu poses vraiment la question ? répondit Evan en arquant un sourcil.
Nayah se redressa devant la mine amusée de Marina qui se contentait de garder une main sur son ventre.
— Bah... C'est bizarre de se dire que... y a le bébé de Liam là-dedans.
— Tu arrêtes de dire là-dedans bon sang ? rit Marina.
Nayah rougit et se passa une main sur la nuque ; mimique qu'elle semblait avoir prise à son Alpha.
— Je crois que la grossesse va bien à Liam. Il est plus... soft ces derniers temps.
Tout le monde éclata de rire et Nayah rougit de plus belle :
— Qu'est-ce que j'ai dit encore ? ronchonna-t-elle.
Je ne pus m'empêcher de sourire moi aussi.
— Ce n'est pas vraiment ça que tu es censé dire. Ce n'est pas Liam qui est... enceint.
— Oh.
Nayah sembla réfléchir à cela un instant. Le Chasseur l'entraînait depuis bientôt cinq ans et il l'emmenait avec lui sur de nombreuses Chasses. Benjamin avait même parlé d'un entraînement au sein même de la forteresse des Chasseurs, quelque part sur cette terre.
Evan dit quelque chose et Nayah lui répliqua d'aller se faire voir. Si on voyait beaucoup Marina ces derniers temps, il n'en était pas du tout de même pour Liam. Il apparaissait parfois, mais ne restait jamais plus de quelques heures. Personne ne savait vraiment ce qu'il faisait et ce n'était pas le genre de chose qui m'intéressait.
Le rideau ondula et Peython fit son apparition, un manteau sur le dos et une écharpe enroulée autour du cou.
Nous étions en décembre et un mois s'était écoulé depuis la visite de Basile. Le froid s'était installé et il neigeait beaucoup.
La compagne de notre Alpha me regarda et sourit. Nohlan était parti depuis presque une semaine chez Liam, près d'Elijah, le lieutenant de la meute. Il était d'ailleurs question du retour de ce dernier et Nohlan avait sûrement dû aller là-bas pour ça.
— Tu es prête ? demandai-je doucement.
Elle embrassa Evan sur la joue ainsi qu'Eryn :
— Faites attention à Marina, dit-elle avant de me rejoindre.
— Je ne suis pas en sucre, répliqua cette dernière.
— Tu es la femme d'un Chasseur psychopathe, c'est pareil, tu sais, répliqua Eryn, presque blasée.
Marina leva les yeux au ciel, mais sourit.
Peython posa sa main sur mon épaule et je nous transportai devant l'Orphelinat.
Les enfants étaient là, en plein bataille de boule de neige et le rire de Lachlan explosa à mes oreilles. Il était toujours ici, protégeant l'Orphelinat depuis de très nombreuses années maintenant.
Je reculai légèrement sur la gauche, évitant une boule qui s'écrasa contre un trottoir.
Le rire des enfants. Leur joie devant la neige. Nous n'étions que début décembre et pourtant, toute la ville était recouverte d'un épais manteau de neige.
— À ce soir, me dit Peython en s'éloignant avec un signe de main.
Je le lui rendis au moment où je sentis quelque chose dans l'Air. Je relevai la tête.
Alice.
La voix de Brianna résonna dans ma tête. Je fermai les yeux et localisai son flux de magie. Elle était vers l'une des frontières. Mon Air m'y amena et mes pieds touchèrent de nouveau le sol.
Mon regard rencontra celui de la jeune sorcière. Couleur ébène, cheveux de feux, elle était l'un de mes Huit, tout comme Nazir.
— Quelque chose est entrée, dit-elle simplement en regardant la barrière que nous étions les seuls à pouvoir vraiment voir puisque nous étions ceux à l'avoir créée.
Je m'avançai doucement, voyant comme une ombre, comme une tâche de goudron.
Non. Ce n'était pas qu'une simple tâche. Il y avait une forme, un dessin.
Le même que celui sur mon aine.
Je levai ma main et effleurai cela.
— J'espère te voir très bientôt.
L'écho de ses paroles.
Le Vengeur était passé.
Il était là.
J'inspirai doucement et portai mes doigts au collier autour de mon cou. Je serrai le pendentif de Basile.
Le Vengeur était venu récolter le prix d'un pacte passé il y avait des siècles.
Et ce prix, c'était moi.
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