Texte D'horreur (Concours)

Je suis seule chez moi, ce soir.

Mon amie, qui partage l'appartement avec moi est sortie décompresser dans un bar avec ses amis de fac, boire jusqu'à s'évanouir ou je ne sais quelles autres stupidités les gens font pour échapper à la pression des études. N'ayant voulu les suivre,je me retrouve donc seule, dans un appartement vide de toute présence humaine à part la mienne. Je suis avachie sur le vieux canapé au cuir usé, un paquet de chips devant moi et la télévision allumée sur un programme dont le QI des participants tourne autour du négatif. Je somnole tranquillement devant les exclamations provenant de l'émission, quand soudain j'entends quelque chose tomber dans la pièce d'à côté. Je sursaute, perturbée dans mon repos bien mérité, mon cœur ratant un battement. Je me fige, tendant l'oreille pour essayer de déterminer la provenance de l'objet de ma perturbation, mais pas un bruit de plus n'ose pointer le bout de sonnez. Je retourne vaquer à mes occupations, non sans une certaine vigilance au moindre bruit étranger, un peu tendue. Mais rien. Les minutes passent et je commence à oublier l'incident, trop éreintée par la longue semaine de cours pour me lever et essayer de jeter un coup d'œil à l'objet sûrement cassé vu l'ampleur du bruit que sa chute a causée. J'ai les yeux fermés à présent, prête à accepter l'idée que je ne m'endormirais pas dans mon lit cette nuit,quand soudainement un second bruit, plus proche déjà me réveille en sursaut. Je pousse un juron, un peu désemparée par la succession des perturbations, encore à moitié ensommeillée. Mais cette fois,je ne compte pas rester sur le canapé sans me poser plus de questions. J'attrape la télécommande, première chose qui me passe sous la main, comme dans un accès de soudaine paranoïa que les nombreux films sur les jeunes femmes seules chez elles le soir, à la merci des meurtriers m'insufflaient soudainement, et me relève avec précipitation. Le cœur battant, je scanne les environs avec anxiété, serrant la télécommande qui me sert de bouée de secours, seule chose me donnant un léger sentiment de sécurité. J'ai même éteins la télévision pour essayer de capter le moindre bruit suspect. Mais rien, toujours rien. Alors je m'approche de l'endroit où le bruit s'est manifesté en premier lieu : La chambre de mon amie. J'ouvre la porte, qui grinça comme pour me manifester son désaccord à l'idée d'une intrusion dans la vie privée de sa propriétaire. La chambre est vide, à mon grand soulagement . Tout est en ordre, aucun objet ne traîne sur la moquette. Je fronce les sourcils, me creusant le cerveau pour essayer de trouver une réponse logique au bruit de tout à l'heure quand une porte claque, l'impact résonnant à travers tout l'appartement. Je me retourne avec précipitation, mon pauvre cœur cherchant maintenant à fuir ma cage thoracique le plus rapidement possible. Mon cerveau, tentant de procéder les informations me beugle des signaux, alarmé par la situation. Je tente de calmer mes tripes qui me hurlent de fuir, et par un je ne sais quel acte de bravoure-je suis pourtant très lâche de nature-, m'approche de l'origine du bruit. « Il y a quelqu'un, je le sens », me dis-je. Et soudainement mon appartement me paraît étrangement lugubre, comme menaçant. Je marche lentement, sans un bruit sur la vieille moquette bleu-gris, et je remercie le ciel d'avoir loué un appartement doté d'une moquette et non pas d'un vieux parquet grinçant à chaque pas,tandis que je progresse en direction de la cuisine dont la porte est fermée. J'ai peur. Je ne me souviens pas l'avoir fermée,c'est sûrement celle-là qui a claquée. Je déglutis,l'envie de prendre mes jambes à mon cou me démange, mais je prends une inspiration, me concentre, serre les dents et tends la main vers la poignée de la porte. J'ai envie de fuir, mais il me faut savoir qui est derrière cette porte, il le faut. Une main sur la poignée,la télécommande de l'autre, je force l'entrée de ce qui risque de causer ma perte. La cuisine est éteinte, et je me jette presque sur l'interrupteur. Je le presse, seulement pour me rendre compte que quelqu'un d'autre a la main dessus. J'étouffe un cri de terreur et me recule, affolée. Je marche à reculons, fixant sans cligner des yeux la salle noire. La salle qui contient un inconnu, un homme. Lui.Je ne sais pas qui il est, ni pourquoi il est là. Je ne sais pas, je ne sais rien. J'oublie tout du passé et tout du futur, seul le présent compte maintenant. Il en convient de ma survie. Que faire ?Va-t-il m'attaquer ? Va-t-il me tuer ? Et là, je le vois.Il porte un masque de clown à la bouche écarlate qui sourit trop pour ne pas être effrayante, et des yeux rieur d'où seul le noir des orbites m'indique qu'il y a des yeux derrière ce visage de plastique. Je respire vite, je respire mal. Tout tangue autour de moi, je ne sais que faire, mes pensées sont confuses, et je serre la télécommande de plus belle, ma seule attache à la réalité. Il avance doucement, tel un serpent s'apprêtant à attaquer sa proie,la dévorer, oui, il rampe presque vers moi tant sa marche est pensante, lourde de sens.Sa carrure est grande , grave, imposante, et je suis aussi frêle qu'une enfant. Je ne peux lutter contre ce monstre, il me faut fuir. Fuir. Et c'est à ce moment précis qu'il se jette sur moi, les bras tendus en direction de mon cou. Je pousse un cri déchirant et esquive de justesse. Je cours en direction de l'entrée pour tenter d'atteindre la porte qui pourrait me libérer de ce fou, mais avant même d'avoir eu le temps de tendre le bras pour m'accrocher à la poignée, je sens une main m'agripper l'épaule et me tirer en arrière. Je pousse un hurlement déchirant le silence de l'immeuble endormi ,comme dans l'espoir que les voisins s'inquiètent de ma situation, mais j'ai le souffle coupé quand mon dos cogne contre le sol ,puis qu'un corps imposant s'écrase de tout son poids sur ma cage thoracique. Je tente de reprendre mon souffle avec précipitation et essaye de me dégager de l'étreinte oppressante de cet homme. Mais il est au-dessus de moi et, j'ai beau me débattre comme je le peux avec mes maigres bras, c'est à peine si il flanche quand je lui assène un faible coup de poing. Et là,au milieu de cette bataille à peine partagée, je vois un objet briller sur le coin de ma vision : un couteau. L'homme tient un couteau, près, trop près de ma gorge. Je réalise la dangerosité de la situation, et une gifle d'adrénaline me prend soudainement à la vue de cet objet tranchant. Pour toute défense,je lui enfonce mes doigts dans les orifices qui assombrissent ses yeux ce qui le désempare le temps de quelques secondes. Je profite de ces instants où il pousse des grognements presque animal, et parviens à atteindre la porte ; je l'ouvre, mais il m'attrape le bras avec force. Mais je résiste, m'accroche à la porte comme à ma vie en gémissant des respirations plaintives, les yeux écarquillées par l'effort. Je vois le couteau se planter à quelques centimètres de ma tête,venant se loger dans la pauvre porte et je pousse un cri de surprise.Sans réfléchir je retire le couteau avec une force qui m'est inconnue venant de ma part et le fais vriller près du visage de l'agresseur. Je lui lacère le visage d'un coup. Il pousse un cri,titube, tandis que je prends la fuite, lui jetant presque le couteau au visage dans un accès d'impulsivité. Dans les escaliers que je dévale rapidement, je le vois me poursuivre, ses pas résonnants avec violence tandis que je redouble d'efforts pour fuir le plus rapidement possible. Arrivée dans la rue, pieds nus, débraillée,je cours le plus loin possible dans la foule et rentre sans réfléchir dans le café le plus proche. Tout le monde me dévisage, et un homme s'approche de moi, me demande ce qu'il se passe pour que je me retrouve dans cet état.Je m'effondre en sanglots devant le propriétaire désemparé, et lui explique toute l'histoire. N'ayant pas vu son visage, je ne suis même pas en mesure d'aller reporter l'agression à la police. Je reste donc sans réponses, l'identité de l'homme m'étant toujours inconnue. Le patron, pris de sympathie et inquiet à l'idée que je me sois faite agresser dans ma propre maison, me propose de passer la nuit dans son appartement, le temps que je me calme et pour me sentir un peu plus en sécurité que si je rentrais chez moi. J'accepte, tremblante de fatigue, encore choquée par ce qui viens de m'arriver, les larmes continuant de rouler sur mes joues. Arrivée chez lui, je m'écroule sans réfléchir sur le canapé de son salon et me jette dans les bras de Morphée pour une nuit lourde et agitée.

Les jours ont passées, et je me suis décidée à rentré chez moi. J'ai expliqué mes mésaventures à mon amie, qui était dans tout ses états quand elle a vu la porte grande ouverte avec une large et profonde marque dedans et quelques gouttes de sang sur la moquette. Elle l'a encore plus été quand elle a apprit l'histoire,et depuis ne cesse de m'accompagner partout ou je vais de peur de me perdre. Je n'ai pas dormi pendant plusieurs jours, terrifiée à l'idée du potentiel retour de l'homme. Je cachais un couteau sous mon oreiller et je m'enfermais à double tours dans ma chambre,gardant ma lumière de chevet allumée toute la nuit. Puis, avec le temps, mon inquiétude s'est atténuée et je pus retourner à la normalité de ma routine, sauf pour le fait de me retrouver seule le soir dans mon appartement. Mais un soir mon amie se décide à profiter à nouveau de la vie, et m'emmène avec elle. Dans le bar d'où résonne une ambiance festive du soir, elle me tient la main avec fermeté, comme avec cette peur aux tripes de me perdre parmi les inconnus, potentiels meurtriers. Elle me souris d'un sourire qui respire l'inquiétude, mais tentant de me remonter le moral. Elle me dit qu'elle tient vraiment à me présenter son parfait petit ami, si gentil petit ami qu'elle a rencontré quelques mois auparavant. J'acquiesce, prête à tout pour moi aussi me changer les idées, ne voulant pas qu'une tragédie m'handicape plus que cela. On s'assoit donc tout les trois à une table et commandons trois bières.Alors, avec excitation, elle me présente son petit ami : il s'appelle Thomas, il est en école de commerce et il vis à quelques minutes de chez nous. Thomas est grand, imposant. Il a des yeux noirs, très noirs et une barbe de trois jours. Sur son visage, une grande cicatrice encore fraîche lui lacère la joue. Je me retourne vers lui, interloquée, et lui demande d'où vient cette cicatrice.Mon amie le coupe avant même qu'il ait le temps d'ouvrir la bouche et m'explique qu'un fou, le soir de mon agression ,dans une ruelle sombre près de chez nous, lui avait lacéré de visage. Il me précise que c'était une jeune femme, de la même carrure que la mienne qui avait aussi tenté de lui donner des coups de poings mais que, vu sa carrure, cela n'avait pas été très efficace. A ces mots, Thomas me sourit, d'un sourire terrifiant et je me fige. Il me regarde, son sourire voulant tout dire et le temps s'arrête autour de moi. Car je l'ai reconnu. C'est lui.

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