27 octobre, 17h32, 1995,

'Mione, 

Les jours passent et passent encore. Et moi je n'ai de te cesse de t'observer et de t'observer encore, avec, pour sûr, bien plus d'ardeur qu'avant. 
Je veux tout voir de toi, tout noter. De la petite ride sur ton front quand mon jumeaux ou moi prononce une blague qui ne te plait pas, à la roseur sur tes joues quand je te complimente alors que nous ne sommes que tous les deux. 
Je veux tout voir, et tout observer. M'enivrer de ton parfum, me droguer de ton sourire. 
Mais surtout, croire que mon frère a raison. Désespérément m'accrocher à cette réalité qui n'existe probablement même pas. 

Et pourtant ! J'observe, je teste ! Je suis peut-être un garçon amoureux, et un blagueur, un Weasley -avec la capacité émotionnelle d'une petite cuillère- il n'en reste pas moi que je ne suis pas idiot. 
Fou de toi oui, mais pas idiot. 

Et si je dois me rendre à l'évidence, il m'apparait que je ne te laisse probablement pas indifférent. 

Cette idée m'effraye. J'ai tellement peur de me tromper et d'être déçu. 
Je veux prendre mon temps. Je veux être sur. 

George me dit que je suis con, que c'est laissé passer une occasion en or. Que de ne rien voir c'est être aveugle, et sourd. Il me dit de foncer, il admet qu'on ne rencontre pas une fille comme ça tous les jours, et que je devrais cesser de paniquer. 
Mais foncer, ce n'est pas foncer tête la première dans un mur ? 

Si j'étais courageux, si j'étais vraiment courageux -courageux comme un Gryffondor- je suivrais son conseil et celui de Lee. J'écouterais leurs paroles. Je m'avancerais vers toi d'un pas assuré, et je te demanderai si tu veux bien m'accompagner  à la soirée d'Halloween que les filles de ta promo' - celle que tu détestes, Lavande et... et je n'arrive pas à retrouver le nom de la deuxième- ont organisée dans notre salle commune. 
Oui, si j'avais le courage, je t'inviterais. Au moins juste pour te faire rougir. 
J'aime tellement quand tu rougis... 

Par Merlin, donnez moi ce courage... Je vous en prie. J'ai l'impression de mourir de peur... 
Fred.