03 décembre, 23h02, 1995, 

Fred, 

J'aimerais prendre ce soir le temps du silence. J'aimerais marquer ce soir comme le temps d'un requiem, un requiem que je chanterai en canon avec la Lune sans que pour autant le moindre son ne franchisse nos lèvres. 

J'aimerai ce soir chanter un requiem en l'honneur de tout ce que j'aurais dut dire et que je ne t'ai pas dit. Un requiem en de toutes les phrases avortées au profit de mes silences. Un requiem en l'honneur de mes sourires bien trop vite effacés et  réanimés par la suite pour être gommer de nouveau comme un serpent qui se mord la queue sans pouvoir en attraper le bout. 
J'aimerai  chanter un requiem au nom de tous les sentiments que j'ai tenté d'étouffer, et de tout ceux que j'ai fait taire en les enfermant de cette stupide prison de papier. 
J'aimerai chanter un requiem pour toutes ces fois ou j'ai fait demi-tour à l'angle d'un couloir avant même que tu me vois, pour la simple et mauvaise raison que j'étais paniquée à la simple idée de ta présence. 
Chanter un requiem aussi, pour toutes mes peurs que tu as sut assassiner, et pour celles qui les ont remplacé, et que tu tuerai sur le champ si tu savais leur existence. 
J'aimerai chanter un requiem pour toutes ces blagues qui sont mortes dans mes silences. 
Chanter un requiem, pour touts les fois où j'ai détourné le regard juste avant que tu observes que tu en étais le seul objet. 
J'aimerai chanter un requiem pour toutes les fois où je me suis décalée, échappée de ton emprise, des caresses innocentes et amicales de tes mains sur ma peau, alors que Merlin sait combien elles me tentaient, parce que rester une seule seconde de plus c'était prendre le risque que tu me sentes trembler. 
J'aimerai chanter un requiem pour toutes tes marques de tendresse, qui sont mortes entre nous parce que je n'avais pas le courage qu'il fallait pour y répondre. 
J'aimerai chanter un requiem pour toutes les marques de tendresse qui ont failli franchir la barrière bétonnée de mes lèvres. Un requiem, pour tous les mots qui n'ont jamais franchit le seuil de ces dernières, les cris d'Amour, les cris de peine, les cris de colère. 
J'aimerai chanter un requiem, pour toutes mes erreurs, toutes mes lâchetés, que je promets d'arrêter et recommence dans la seconde qui suit. 
J'aimerai chanter un requiem pour mon courage de Gryffondor, qui a probablement suivi mon cœur, loin, très loin de ma poitrine. 

Enfin, j'aimerais hurler combien je peux me sentir monstrueuse, et coupable de toutes mes offenses, tous mes outrages, tous mes pêchers... Je suis désolée de te blesser. Et encore plus en sachant que je le referais sans doute. 
Je m'en veux... Si tu savais à quel point. Parce que ça n'a jamais été mon attention... Jamais... Jamais... 

Silencieusement, 
'Mione.