09 octobre, 20h35, 1995,

Cher Fred, 
Tout a repris comme avant entre nous. Comme si je n'avais pas fait de crise étrange et inexpliquée. Tout ? Non pas vraiment en fait... 
Sur le papier c'est bien le cas. Aux yeux de tout le monde aussi, et probablement aux tiens... 

Mais pour moi ce n'est pas le cas. C'est loin d'être le cas. 
Parce que j'ai beau essayer et essayer encore, je suis bien incapable d'occulter la voix essoufflé et criarde de mon cœur. Ses battements erratiques dont tu en es l'auteur et ce, juste par ta présence. 
Et mes joues rouges, et mes mains qui tremblent et... je suis incapable de les cacher. 
Ginny me dit que c'est pas si grave, que ça ne se voit pas tant que ça mais... J'ai tellement peur que tu finisses pas comprendre...  

Tu sais au moins que je t'en veux ? D'avoir cette emprise sur moi ? 
Dans les romans, les filles semblent toujours hyper joyeuses d'être amoureuses. Moi... Moi j'ai plutôt envie de me cacher quelque part pour pleurer comme une gamine de huit ans... 

Dans "tomber amoureuse", il y a "tomber" et pour être tomber, ça... Je suis tombée. Tu ne me vois pas ? Au sol, à tes pieds et ta merci. Tu peux me sauver ou m'anéantir sans même prononcer un mot ? C'est ça l'amour ? Une dépendance fatale ? 

Fred... Certains sourires sont létaux tu sais ? Ca veut dire qu'ils sont à la fois des anges et des démons. Angéliques, parce qu'il n'y a qu'eux pour nous donner des ailes... Et démoniaques parce qu'après tout c'est bien les à pouvoir nous faire chuter en enfers. 
Le tien est de ceux-là. Mais je n'arrive pas à comprendre où tout cela m'emmènera. 

Je t'en veux... Je t'en veux vraiment... D'avoir sur moi tant de pouvoirs... 
Amicalement -si on peut encore le dire-, 
Hermione.