Lettre 10 - Fred

10 mars - 02h19 - 1995,

Douce Hermione,
Ne me dispute pas en disant qu'il est tard et que je devrais dormir.
Non, ne me dispute pas. Je n'ai pas envie de dormir.
Ce soir la seule chose que je veux c'est t'écrire.
T'écrire tout ce que je pense, avant que "tout ce que je pense" disparaisse.

Tu es mes pensées de deux heures du mat'. Celles qui s'agitent, qui s'emmêlent, qui font tellement trop de bruit. Qui sont trop nombreuses pour une seule personne.
J'arrive pas à dormir parce que -à chaque fois que je ferme les yeux- je te vois.
Comme si il ne suffisait pas que je ne voit que toi la journée. Je te vois aussi la nuit.
Je vois tes cils qui papillonnent quand tu es étonnée.
Je vois tes mains qui se tordent lorsque t'es nerveuse.
Je vois ta démarche quand tu portes plus de livres que tu devrais.
Je vois tes sourcils froncés quand Harry ou mes frère ou moi disons une conneries.
Je vois les plis sur ton front quand tes anxieuses.
Je vois tes pieds nus quand tu lis sur le canapé de la salle commune.
Je vois ton sourire, qui sait arrêter les battement de mon cœur à chaque fois.
Je vois ton attitude concentrée quand tu lis un bouquin.
Je vois ton regard noir quand George et moi avons -encore- fait une connerie.
Je vois la courbe de tes lèvres. Tes lèvres criminelles. 
Puis j'entends.
J'entends ton rire. Qui devrais être considéré comme une sortilège d'ensorcellement. Même si il est si léger.
J'entends ta voix que j'aime tant. Ta voix douce, belle, lisse, terrorisée, en colère, amusée, excitée. J'entends ta voix quand t'essayes d'expliquer une leçon à mon frère pour la quinzième fois en vingt minutes. J'entends ta voix quand tu tentes de dire le plus de choses, le plus rapidement possible -quand le sujet te passionnes tellement-.
Je me demande à quoi ta voix ressemble quand elle est rauque, suave, amoureuse. Quand elle devient tremblante d'émotions.

Je n'ai jamais fait attention. Je m'y attendais pas. Je pensait pas que ça aurait put arriver. Je ne sais même pas de puis quand.
Mais toi t'es comme ça. Tu arrives furtivement sans faire de bruit. Tu dis rien, tu t'installes en silence, et quand on se rend compte que tu es là, c'est déjà trop tard.
C'est impossible de t'oublier.

Ce n'est même pas de ta faute. Tu n'es pas comme ça volontairement. Tu ne sais même pas.
Tu ne sais même pas à quel point ça me rend fou quand tu mordilles ta lèvre inférieure en lisant un livre.

Ma Miss-je-sais-tout préférée, tu ne sais rien de tous mes sentiments. Tu sais pas que tu m'empêches de dormir.
Tu sais pas que je te regarde trop souvent.
Tu sais pas qu'à chaque mot que tu m'adresses c'est mon jour de fête.
Tu sais pas qu'à chaque que tu engueules mon jumeau et moi je ne regardes que tes lèvres en ne cessant de penser "comme t'es belle en colère j'aimerais tellement t'embrasser."
Non, Miss-je-sais-tout ne sait pas. Et c'est bien la seule chose que tu ignores.

En ça, je suis fier.
Que personne ne comprennent et surtout pas toi alors que mon cœur et mon corps tout entiers n'ont de cesse -il me semble- de crier que je t'aime et beaucoup plus que de raison...

Oh je suis un idiot ! Le soleil est presque déjà levée et je ne dors toujours pas. Il doit bien me rester une ou deux heure de sommeil.
Je risque de m'endormir en cours ce matin. Et j'ai McGonagall...
Qu'importe si elle tente de me tuer pour sommeil intempestif.
Je ne regrette pas d'avoir passer une nuit blanche à te rêver. Ca en valait la peine.

A toi,
Freddie.

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