La gare de King's Cross était égale à elle même, grouillante de monde, noircie par une foule épaisse et intangible, bousculante, bruyante. 
Cette description aurait put dégouter bien des gens. Pourtant, pour tous les jeunes adolescents qui se bousculaient sur les quais en ce premier septembre, c'était le signal du retour à la maison. 

Il suffisait de regarder leurs visages, pour comprendre à quel point cette idée à elle seule les enchantait. 

Parmi eux, un groupe de rouquins, deux bruns, plusieurs humains habillés bizarrement -dont un avec un œil qui bougeait dans tout les sens- et un grand chien noir qui tentaient tous de se frayer un chemin vaille que vaille à travers la foule. 
Et de tous ces personne, la brune semblait la plus joyeuse. 
Je pourrais même vous dire qu'un des deux grands rouquins jumeaux ne cessait de l'observer étrangement... 

Mais je ne le vous dirais pas, cela va de soit, il m'en voudrait si je le faisait.

Ce qui est étrange, de raconter à des Moldus d'ailleurs, c'est la façon que de tous ces jeunes adolescents avaient de se jeter contre un mur de briques, entre la voie 9 et la voie 10, avec leurs valises en premier, et de disparaître aussi soudainement qu'ils étaient apparut, presque par magie.

***

Hermione, Harry, et les Weasley frères et sœur, s'étaient tous ensembles installés dans un compartiment.
Et oui, comme vous ne l'aviez sans doute pas deviné, Hermione s'était retrouvée coincée entre la fenêtre et Fred. Il ne fallait bien sur y voir là aucune action d'une force surnaturelle et toute puissante qui se serait peut-être mystérieusement amusée à rendre les joues rouges d'Hermione d'un étrange couleur rose pendant tout le trajet, ou celle de Fred d'ailleurs, qui avait par moments (traduisez : à chaque fois qu'Hermione parlait ) la même couleur rose. 

Les garçons ? Ils ne remarquèrent strictement rien. C'étaient des garçons après tous, et ce genre de détails, ce n'était pas vraiment le genre qu'ils remarquaient. 
Ginny en revanche... Mais elle ne dit rien... Gardant ses questions pour plus tard... Et se demandant lesquels des deux, de son frère ou de sa meilleure amie, elle cuisinerait pour savoir. 

Car elle se doutait bien qu'elle ne se faisait pas des films, à voir combien ils étaient étrange à chaque fois qu'ils étaient dans la même pièce... 

Fred participa un peu aux conversations, taquina son frère Ron même. Hermione elle resta plus discrète, plus silencieuse. 
Elle se contentait de profiter. Profiter d'avoir ceux qui comptaient le plus auprès d'elle, mais surtout, Fred à côté. 
Elle se délectait de son odeur, de sa présence, du timbre de sa voix, et de leurs cuisses, et de leurs mains qui se frôlaient par moments. 
Sans savoir pourquoi elle appréciait tant ces moments, ces instants, et ce garçon. 

Sans savoir que Fred à côté d'elle profitait tout autant, bien qu'il ne se posait pas les mêmes questions... 

Vers le milieu du trajet, après qu'ils aient tous grignoté et déjeuné, Hermione commença à somnoler. 
Les voix de ses amis la berçaient, l'apaisaient. 

Son ami nocturne qui remarqua ce changement en elle comme il les remarquait tous désormais, caressa ses cheveux touffus, et ramena la tête de la brune sur son épaule de façon plus ou moins discrète. 
La brune s'endormit alors en quelques minutes. 

Les battements de son cœur et son souffle léger que Fred sentait délicatement furent comme une invitation au sommeil, et il ne mit pas longtemps à s'endormir lui aussi. 

C'est ainsi qu'ils passèrent le reste du voyage dans le Poudlard Express, la tête d'Hermione sur l'épaule de Fred et la tête de Fred sur celle d'Hermione. 

Harry, Ron et Neville ne s'étonnèrent pratiquement pas de cette position. George sembla mi exaspéré et mi attendri. 
Enfin Ginny, elle sembla définitivement persuadée que quelque chose se tramait entre les deux adolescents, ne pouvant pourtant pas s'empêcher de s'émouvoir devant la tendresse de leur geste anodin. 

George exposa plusieurs fois l'idée de les réveiller juste pour voir leur réactions gênées et quelles excuses foireuses ils pourraient bien invoquer, mais Ginny l'en empêcha de multiples regards noirs, froncement de sourcils et menaces de sortilèges Chauves-Furies. 

Ainsi, Fred et Hermione passèrent le reste du trajet, dans un sommeil tendre qu'ils n'avaient jamais connu auparavant.