Lettre 2 - Fred

Fête de Noël - 23h47 - 1994

Très chère Hermione,
Aujourd'hui (dois-je dire hier ?) nous avons tous fêté Noël ensemble, en famille. Tu n'étais pas là. Après tout c'est normal, tu est avec ta famille.
Et je me surprends à me demander à quoi elle ressemble ta famille.
C'est vrai. Tu connais ma famille, grande, nombreuse, en bazar, désorganisée, amoureuse du système D, bruyante, unie, soudée.
Mais moi, je ne sais rien, hormis qu'ils sont moldus.
En même temps, ce n'est pas comme si on se parlait souvent. Comme si on se connaissait vraiment.
Et je me surprends à vouloir te connaître vraiment.
Qui est la vraie Hermione ? Derrière le rat de bibliothèque, la Miss-je-sait-tout, la meilleur amie de mon frère ?
Qui est-t-elle ?
Et toi voudrais-tu connaître le vrai Fred ? Et pas le Fred de Fred et George ? Le voudrais-tu ? L'aimerais-tu ?

Il y a trois jours, j'ai traîné George sur le chemin de Traverse pendant des heures. Je ne lui ait pas dit pourquoi et je ne sais même pas si il a compris. Je pense que oui.
Pourtant je ne lui parle jamais de toi.
Il m'as suivit, amusé devant ma panique. Je ne savais vraiment pas quoi t'offrir pour Noël.
Je  voulais le meilleur cadeau pour toi. On a fait des dizaines de boutiques sans trouver grand-chose.
J'aurais voulu t'offrir un collier ou bien une bague. Un magnifique collier en forme de cœur qui aurait pendu tous les jours sur ta poitrine, s'imprégnant des battements de ton cœur comme d'une douce mélodie.

Et puis je me suis dit que du peu de choses que je savais sur toi, tu n'aurais pas aimé. C'est pas ton genre, les bijoux, les tissus, la féminité.
T'as ce côté un peu brut, de ne rien vouloir cacher. Etre honnête.
T'es pas frivole. T'es pas comme toutes les autres.
T'es un cas à part entière. J'aime ça chez toi.

Alors j'ai continué à chercher, et George à rire dans sa barbe. Et puis j'ai vu une petite librairie presque invisible, que je n'avais jamais vu avant. Mes yeux se sont illuminés. C'était le bon endroit.
Si tu avais vu Hermione ! Je suis sûr que tu aurais adoré. C'était tout plein de vieux livres, de parchemins, de plume, de l'odeur poussiéreuse du grenier et du vécu.
Les livres s'entassaient de partout en piles, en tas, en tours, sur les étagères, sur le sol, sur les chaises, sur les tables.
Et puis y'avait un coin nommé "littérature moldu". J'y suis allé immédiatement.
Y en avait un, petit et épais, à la couverture bleue comme la nuit. "Roméo et Juliette - Shakespeare."
J'ai reconnu le titre de ce pavé abîmé que tu traînes partout avec toi. Celui que tu lis dans la salle commune, qui te kidnappe au point de ne plus te rencontre contre de tout ceux autour de toi.
Tu ne vois jamais que je te regarde toujours discrètement, quand personne et surtout pas toi ne peux voir, mes yeux glisser sur ta petite silhouette fragile et douce.
Je me suis toujours demandé si tu le connaissait pas par cœur à force. Et puis comment tu faisais pour lire un livre aussi abîmé.
Mais bon c'est toi alors ça ne m'étonne même pas.

Je l'ai acheté ce livre, histoire de remplacer l'ancien. Je l'ai emballé précieusement et je l'ai envoyé ce matin.
Vu l'heure, tu as déjà dut recevoir la visite du hibou.
Tu as déjà dut lire le petit mot aussi. Signé par "Ton admirateur secret".
J'avoue que sur le coup je suis pas peu fier de moi.
Haha.

Joyeux Noël,
Freddie.

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