Fred - 8
"- Hey bien ! Un Weasley de plus ! Tu les collectionnes ? Hein, Hermione ?
- JE. T'INTERDIS. DE. L'APPELLER. HERMIONE. PETIT. CON.
- J'observe qu'on ne devrait pas mettre juste une muselière au sang de bourbe mais aussi aux traitres à leur sang. Remarque c'est un peu la même chose. Dis moi, Hermione, tu arrives à t'en sortir avec un tel nombre d'insectes ? Non parce que moi je ne sais pas les différencier."
le rouquin qui s'était mit en position défensive devant Hermione, portait sur son visage ce qui ressemblait bien à des envies de meurtres. Nul doute qu'il se serait déjà lancé contre le Serpent si son amie de le retenait pas fermement, son petit corps enserrant son bras musclé pour mieux le retenir.
L'expression de colère sur le visage du blond avait laissé place à un gigantesque sourire démoniaque.
Il commençait à bien s'amuser...
La manière pathétique que cette petite sang de bourbe avait de tenter de retenir le traître à son sang en vain avait quelque chose d'hilarant.
Visiblement, le premier insecte était plus intelligent que le second et elle, qui n'était pas au moins aussi enragée que le jeune homme, savait qu'ils ne gagneraient pas. Quand bien même ils étaient plus forts et en avantage numérique, Malefoy avait pour lui la toute nouvelle politique de l'école et le support même d'Ombrage.
Malefoy s'en sortirait forcément contrairement à eux.
Cette sécurité avait l'air de conférer au Serpentard une sensation de toute puissance épouvantable. Le bougre se savait supérieur. Un peu plus, et il s'auto-proclamerait "Dieu Ultime de Poudlard".
Avec un petit ton de voix il continua sa petite diatribe. Hermione glissa quelques mots à l'oreille du rouquin, comprenant avec de plus en plus d'effroi -contrairement à son ami- ce que le blond cherchait à faire.
Il voulait le pousser dans ses retranchements pour qu'il attaque le premier.
Et il allait probablement finir par réussir.
C'était plus que sournois.
"- Au fait, Hermione, je suppose que tu les tape tous hein ? Une sang-de-bourbe ne peut se faire que des traîtres à leur sang. A moins que tu ne sois trop coincée... Alors dis-moi lequel est meilleur au l..."
Le blond n'eut même pas le temps de finir sa phrase qu'un coup de poing échoua sur son visage. Il s'attendait à ce que Weasley réplique, mais pas si fort et pas avec ses mains bordel ! Ce traitre à son sang ne savait-il donc pas se servir d'une baguette comme le sorcier -raté- qu'il était censé être ?
Malefoy pensa qu'à côté de Weasley, la sang-de-bourbe cognait vraiment comme une fillette, mais il n'eut pas le temps de penser plus. Sa tête cogna le sol avec un bruit mat, et acheva de l'assommer.
Le rouquin ayant échappé à l'emprise de son amie, se baissa au niveau des pavés du couloirs, pour continuer ce qu'il avait commencé -à savoir donner à cette saloperie de Serpent la raclée qu'il méritait-.
Ce sale petit morveux aux cheveux dégueulasses... Ce sale petit morveux qui avait crut pouvoir toucher impunément à SON Hermione sans en payer le prix fort.
Ce monstre, cet idiot aux cheveux peroxydés qui avait crut pouvoir insulter l'honneur et la vertu d'Hermione et s'en sortir sans peine.
Rien que cette simple idée le plongeait dans une fureur frénétique qu'il n'aurait jamais crut pouvoir ressentir.
Il leva son poing, ainsi qu'on lève une massue, ou bien un étendard. Oui, c'est ça un étendard et il était en guerre. En guerre contre tout ceux qui oseraient penser à lui faire du mal, à elle.
Et puis soudain, une voix, sa voix.
" - Fred ! Non ! Je t'en supplie ! Arrête !"
Le poing stoppa sa chute, brusquement, comme il lui avait été demandé.
Fred se retourna vers celle qu'il aimait.
Elle semblait un peu triste, mais surtout apeurée. Terrifiée même.
Est-ce qu'elle était terrifié de le voir dans un tel état ?
Hermione continua du voix vaincue et tremblante. Petite, et minuscule, loin de son timbre ordinaire, loin de l'assurance qu'on pouvait lui connaître.
"- S'il te plait... Fred... Partons... Allons nous en d'ici.
- Je... D'accord. Ne restons pas là, 'Mione."
Il se leva pour la rejoindre, mais la jeune semblait bloquée, figée dans la même position, la même expression.
Elle était vraiment terrorisée...
Fred s'approcha d'elle, doucement, aux antipodes de la haine qu'il affichait encore quelques instants plus tôt, ramassa tous les livres qu'elle avait fait tomber un peu plus tôt, et, attrapa lentement sa main dans la sienne.
La différence de taille était étonnante.
Il la pressa tendrement, donna une petite impulsion, assez douce pour rassurer la jeune fille.
Un sourire.
Et ils étaient partit.
Ce moment n'avait duré qu'une fraction de secondes mais c'était assez pour marquer Hermione à vie, cette chaleur, cette douceur qu'elle ne lui connaissait pas avant de se retrouver seule avec lui en pleine nuit...
C'était probablement en partie pour ce petit côté qu'elle était tombé amoureuse de lui. Et pour tout ce qu'il y avait derrière cette stupide image de Clown aux cheveux roux.
Ils s'effondrèrent tous les deux plus qu'ils ne s'assirent, sur les marches d'un escalier que personne n'empruntait jamais.
Ils étaient seuls, dans le silence, seulement rompus par le bruit de leurs souffles, rendus erratiques et haletants par l'effort physique de cette fuite, et pour Hermione, le traumatisme des dernières minutes.
Fred se retourna vers son amie, dès qu'il eut assez calmer sa respiration pour parler.
Il retint une exclamation.
Ce n'était plus Hermione, juste à côté de lui, c'était une petite fille. Une toute petite fille. Tremblante et épouvantée.
Le rouquin observa avec horreur les larmes dévaler de sur joues, en sillages, en torrents, en rivières.
"- Hey... Hey, Hermi-jolie ça va." le rouquin ne s'étonna même pas de sa voix douce, il utilisait la même, pour rassurer Ron ou Ginny quand ces derniers tombaient, dans leur enfance.
La brune ne réagit même pas.
"- Hermione... Ca va aller ?
- Oh Fred !" elle donna l'impression qu'elle sortait brusquement d'une transe.
Elle tourna vers lui ses yeux inondés et son visage de petite fille, parce que c'est ce à quoi elle ressemblait en ce moment.
Hermione, la Hermione que tout le monde avait toujours prit pour une adulte, paraissait soudain faire son âge, et même moins.
Avant que le jeune homme n'eut put dire quoi que ce soit de plus, elle lui sauta au cou, encerclant ses bras autour de lui, le serrant fortement, un peu comme on le ferait avec une peluche.
Fred fut surpris, et se demanda comment il devait réagir. Mais l'instant d'après, il la serrait très fort dans ses bras lui aussi, écoutant ce que son instinct lui criait de faire.
En temps normal, il aurait été totalement chamboulé de cette proximité, mais le moment présent, il était bien trop inquiet pour Hermione pour se concentrer sur de tels détails...
Ils restèrent ainsi enlacés longtemps tous les deux. Le rouquin se demandant pourquoi Hermione réagissait ainsi.
C'est vrai, ce n'est pas la première fois, qu'Hermione se retrouvait face aux insultes de ce petit con non ?
"- C'est la première fois que je me retrouve seule face à lui." répondit la jeune fille comme si elle lisait dans ses pensées en s'éloignant de lui bien trop vite pour son ami.
Oh. Cela pouvait expliquer beaucoup de choses, effectivement.
Comme ses larmes par exemple.
Le fait qu'elle ait craqué une fois la pression retombée.
Son ami ne s'imagina que le quart des choses qu'elle avait put penser en se retrouvant seule, face à cet idiot de Malefoy, et se faisant, retint difficilement l'envie qu'il avait de retourner frapper cet idiot.
"- Fred... Merci... Merci beaucoup d'être intervenu.
- 'Mione... Tu n'as pas à me remercier pour si peu.
- Si...
- Oh ! Arrête ! Je suis persuadé que tu t'en serais parfaitement bien sortie même sans mon aide." Hermione secoua la tête.
"- Non... Ma baguette est fond de mon sac, je n'aurais pas put l'attraper."
...
C'est définitif, Fred voulait tuer ce petit fils à papa qui aurait grandement besoin de ravaler son air princier par le trou des fesses.
"- Fred !!
- Par Merlin ! J'ai pensé à haute voix ?"
En posant cette question, Fred n'avait pas réellement besoin de réponses l'éclat de rire d'Hermione lui répondait de lui même.
Elle riait, elle riait et son état semblait s'améliorer à vue d'œil. Fred se sentit fier, voilà ce qu'il savait faire ! Il aidait les gens en les faisant rire, il faisait rire la femme qu'il aimait pour chasser ses larmes.
Elle riait, elle riait entre ses larmes, et elle n'en était que plus belle.
Fred avait toute sa vie, vu les gens dénigrer les larmes et l'action de pleurer. Il n'avait jamais compris pourquoi.
Pour lui pleurer n'était ni sale, ni laid -même si cela ne montrait pas notre physique au meilleur jour-. Ce n'est même pas un signe de faiblesse, et ça il en était sur en voyant la fille la plus courageuse qu'il connaissait pleurer juste devant lui.
Non, même les plus forts on le droit de pleurer.
Le rouquin ne pouvait que remercier son père, de ne jamais lui avoir inculqué des valeurs aussi stupide que "un homme ça ne pleure pas".
Parce pleurer est un droit. Pour tout le monde.
Même les plus forts.
Hermione baissa la tête en marmonnant qu'elle était gênée de pleurer ainsi devant lui.
Mais elle n'avait pas à l'être.
D'un geste doux, Fred, releva son menton humidifié, et les yeux dans les siens, il lui expliqua la réflexion qu'il venait de se faire, en terminant par lui dire qu'il ne l'en trouvait que plus belle de pleurer ainsi devant lui. De pleurer et de pouvoir rire malgré tout.
Oui c'est ce qu'il lui dit. Il lui dit qu'il la trouvait belle, dans tous les moments de la vie, et même quand elle avait les yeux rouges, et les joues trempées.
Une larme roula de nouveau de son œil gauche, mais elle avait l'air différente, sans que Fred ne sache comment l'expliquer.
Et elle lui paraissait si belle. Là, devant lui, malgré ses pleurs.
Il avait envie d'effacer ses larmes une à une avec ses lèvres.
Il avait envie d'effacer ses lèvres avec ses lèvres.
Il avait envie de l'embrasser.
Là. Maintenant.
Tout de suite.
Il se pencha, doucement, imperceptiblement presque. Pas assez pour qu'elle puisse le remarquer.
Mais avant qu'il n'ai put faire plus, Hermione replongea dans ses bras en le remerciant à nouveau.
Fred compris.
Hermione n'avait pas besoin 'être embrassée.
Elle avait besoin d'un ami.
Alors c'est ce qu'il resta.
Et il la serra fort dans ses bras pour la rassurer.
Il la serra fort dans ses bras comme un ami.
Comme un ami.
Juste un ami.
Et rien de plus.
Rien.
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