- toujours dans le passé -

Je glisse ma main et retire lentement son téléphone.

- je suis désolée... d'être si froide avec toi... pardonne moi Mathieu, dis je pour détourner son attention.

Il s'éloigne et je cache le téléphone sous l'oreiller.

- je t'aime Euralie.

- moi aussi.

- on se douche ensemble ?

- j'ai...mes règles.

- oh...merde. j'ai pas prévu de...tes protections! Je pars tout de suite t'en acheter !

- merci.

Il m'embrasse avec empressement avant de partir.

Je m'empresse de chercher le numéro de Louisa et je le retrouve facilement, elle lui a laissé plein d'appels. J'appelle directement et me lève pour vérifier la porte en me mettant juste en face.

- allô ?

- Louisa, soufflais je en pleurant.

- oh mon Dieu ! Je t'écoute enfin! J'étais tellement inquiète. Tu vas bien ? Mathieu m'a raconté une histoire à dormir debout comme quoi tu t'es sentie pas bien en rentrant de la soirée et t'as cassé ton téléphone !

- Louisa viens me chercher je t'en supplie. Il me retient ici. Il a mon téléphone !

- quoi ?!? Comment ça ? J... j'arrive tout de suite !

- je t'en prie fait vite! Je t'ai donné le double des clés tu te rappelles?

- putain je sais pas où je les mis ! J'arrive tout de suite d'accord. J'arrive !

Et je raccroche.

La porte s'ouvre presque aussitôt me faisant sursauter.

- qu'est ce que tu fais ?, Me demande Mathieu.

- tu as... t'as oublié ton téléphone.

Je le lui tend et croise les doigts pour qu'il ne vérifie pas ces appels.

- merci. C'est quoi comme marques tes trucs là ?

- euhm... Always ou NaNa.

- okay. Je reviens tout de suite.

Il me dépasse, prend le cadis et ressort.

- je vais profiter à faire des courses aussi.

Je hoche la tête et il part.

Je me laisse tomber au sol et croise les doigts pour que Louisa vienne vite. Je suis en couple avec lui depuis si longtemps. Je n'arrive pas à comprendre ces excès de jalousie.

De longues minutes passent et quand j'entends la porte s'ouvrir mon cœur bat à s'en rompre. La porte s'ouvre sur mon amie et je cours dans ses bras en pleurant.

- oh mon Dieu, Euralie ! Regarde toi! On dirait...je vais le tuer!

- si c'est ce malade qui a fait ça, il va le payer, grogne Roy que je remarque à peine.

- j'appelle la police, souffle Louisa en essuyant ces larmes.

- non! Allons nous en! Maintenant !

Elle hésite mais Roy en voyant que je tangue légèrement, me soulève et on quitte le bâtiment.

Dans la voiture de Louisa, j'ai l'impression de respirer à nouveau.

- on va à l'hôpital, souffle Roy.

- ouais.

Elle démarre et je vois la voiture de Mathieu se garer. Je me cache et heureusement, on part aussitôt.

^^^^^^^^^

Dans les bras de Louisa dans la chambre d'hôpital, on attend les résultats de la série d'examens que j'ai eu à faire.

- on doit prévenir ta mère ! C'est une super avocate !, Crache Louisa en colère.

- non. Laissons l'affaire. C'est pas grave.

- si c'est grave ! Regarde dans quel état il t'a mis !

- Mathieu n'aurais jamais réagi comme ça sans rien. Je ne sais pas ce que j'ai fait mais ça été le déclencheur.

- en fait..., Souffle Roy.

Il s'assoit sur le bord du lit et avale sa salive.

- Mathieu et moi on s'était déjà parlé à la fac. Il m'avait demandé quelle genre de relation on avait toi et moi. Et j'ai dit amical. Mais tout le temps il te surveillait et il cassait clairement les couilles. À ma fête d'anniversaire, je savais qu'il allait t'appeler. J'ai pris ton téléphone et effectivement il a appelé. Je lui ai dit d'aller se faire foutre et sa copine je la baise.

- pardon!?!, S'exclame Louisa en me lâchent.

- j'étais énervé et je pensais qu'il allait te lâcher la grappe...

- au lieu de ça, il a débarqué hystérique, a embarqué Euralie et l'a séquestré une semaine !, S'énerve Louisa.

- mais je pensais bien faire. Je suis désolé Euralie. J'ai réveillé la bête c'est de ma faute.

- "réveiller la bête"?!? Tu crois que c'est un jeu??? Il l'a battus à mort!

Donc ce n'est pas de ma faute.

Enfin si. Sauf que je ne peux pas revenir en arrière. Je ne peux pas me remettre avec Mathieu comme si de rien n'était. C'est la faute de Roy, mais ça veut pas dire qu'il va plus recommencer. Roy n'aurai pas dût le provoquer mais Mathieu a réagi très excessivement.

- Louisa ! C'est pas grave.

- comment ça c'est pas grave ?!

- j'aurais découvert tôt ou tard cette facette de Mathieu. On ne peut plus revenir en arrière.

La porte s'ouvre sur l'infirmière et le silence reprend la pièce.

- euhm...on a fait une série d'analyse et on a... remarqué que vous avez perdu beaucoup sang. Surtout au niveau de votre... intimité.

- ce n'était pas mes règles ?, Demandais je abasourdi.

- non... vous avez fait une fausse couche.

- qu... quoi ?

- à cause des nombreux coups à répétition que vous avez reçu, le bébé que vous portiez n'a pas survécu. Je suis désolée.

J'étais... enceinte ?

- elle était enceinte ?, Souffle Louisa.

- oui. De un mois.

Je me recroqueville sur moi même et je sens l'air me manquer.

- Euralie? EURALIE!!

^^^^^^^^^^

Je suis réveillée par une odeur de cigarette et quand j'ouvre les yeux, je sursaute et découvre Mathieu, assis sur une chaise en face du lit. Je me recule apeuré et il se lève.

- t'enfuir comme tu as fait.... c'est atroce !

- Mathieu je suis désolé. Mais sache que ce que Roy t'as dit est complètement faux!

- faux...il était là lui aussi !??

Il se passe la main dans les cheveux et je tente d'atteindre le bouton d'urgence.

- ne tente même pas !

Il saute sur le lit et je me retourne pour appuyer sur bouton, sauf qu'avec sa cigarette et il me brûle le dos.

Mon cri de douleur résonne dans la pièce mais il met directement sa main sur ma bouche pour me faire taire. je m'accroche à cette main et pleure.

- tu es...mon premier amour. La première fille que j'ai aimé à ce point. Et tu me trompes comme ça ?!? Et tu oses t'enfuir. Je suis ton petit ami!

Il fait monter ma robe d'hôpital et quand je comprends ce qu'il veut faire, je me débats aussitôt.

- arrête ! Shut! C'est ton petit voyons ! C'est moi!

Je continue de me débattre, mais je vois la lumière d'un briquet illuminé la pièce mon sang ne fait qu'un tour.

- je t'aime Euralie.

Le feu me touche la peau je hurle tellement que malgré la main de Mathieu, je crois qu'on m'a entendu. La porte s'ouvre et c'est un infirmier.

- mais qu'est ce que...

- allez vous en!, Cri Mathieu.

- mais vous êtes malade !? Sécurité ! SÉCURITÉ !

- non non!!

Il me brûle encore et je ne cesse de crier. L'infirmier intervient finalement en poussant Matthieu et la minute d'après deux hommes en uniforme pénètre dans la pièce.

- non! Euralie je t'aime ! Pardonne moi ! Pardonne Moi !