Epilogue
Epilogue
Capucine était sortie de l'aile de Flore du château du Louvre par la grande porte vitrée flanquée de deux statues de chien. Comme il lui avait dit le matin même, Florentin était là. Il avait son vieux vélo de course à côté de lui.
« Capu ! cria-t-il en avançant vers elle. »
Il avait accompagné son cri à de grands signes de la main comme s'il y avait la moindre chance qu'elle le loupe. En arrivant à sa hauteur, il l'avait embrassée rapidement.
« Alors ?
— Tu veux pas qu'on aille boire un verre avant ?
— Je me suis pas échappé clandestinement de l'hosto pour aller boire un verre en premier. Alors ? »
Florentin s'était arrêté au milieu du chemin. Capucine avant encore avancée de quelques pas puis s'était retournée vers lui. On était au moins de juin et le temps était sublime sur la capitale. Le soleil ne cessait de briller depuis des jours et aujourd'hui n'échappait pas à la règle. Les yeux bleus de Florentin étaient cachés par ses lunettes de soleil et son t-shirt bleu ciel du jour faisait ressortir encore plus ses yeux roux.
« T'es pas super observateur...
— Pourquoi ?
— Regarde ! répondit Capucine en lui montrant son nouveau tote bag flanqué du logo de sa nouvelle école.
— Tu l'as eu ?!
— Oui !
— Oh putain ! Capu ! Tu l'as eut ! T'as réussit ! »
Capucine rit franchement devant l'état de son petit-ami. Il sautait littéralement de joie et interpellait les personnes sur son chemin avec des « ma copine va aller à l'Ecole du Louvre ! ». La plupart étaient des touristes qui n'avait aucune idée de ce qu'il pouvait leur raconter. Capucine avait mis quelques minutes à le calmer puis l'avait remis dans le chemin pour se diriger vers le restaurant d'Anne et Félix où ils avaient rendez-vous.
« Je suis que trentième, tu sais...
— Tu sais quelle place j'avais au concours de médecine ?
— Non.
— C'est normal. La place, on s'en fiche. Ce qu'il faut, c'est l'avoir. Et c'est super trois-cent, rajouta-t-il en embrassant les cheveux de la jeune femme. Mais juste pour savoir... Pas de cadeau pour moi ? Ils prévoient rien pour ceux qui vous supportent à la préparation ?
— Nope. Ils avaient rien pour toi...
— Je suis déception. »
Capucine ébouriffa ses cheveux en guise de consolation. Ils avaient traversé le jardin du carrousel bras dessus bras dessous pour retrouver le tumulte parisien. En sortant du parc, Capucine était montée sur le porte-bagage du vélo de Florentin qui les menait dans les rues jusqu'au restaurant où Capucine travaillait encore il y a quelques mois de cela. Quand ils étaient arrivés, Silena, Raphaël, Eugénie, Max, Anne et Félix les y attendaient déjà. Ils avaient tous compris le résultat juste avec le visage de Florentin. Félix avait ouvert une bouteille de champagne. Capucine lui avait demandé si c'était pour fêter son départ, il avait répondu que c'était pour fêter son envol.
Capucine avait trinqué avec chacun d'entre eux pour tous les remercier personnellement. Parce que Félix et Anne lui avaient permis de réduire un peu ses heures au restaurant sans rien changer à sa rémunération sous prétexte que quand elle venait réviser au restaurant, elle était au restaurant ; parce que Silena l'avait toujours remplacée quand elle avait eu besoin pour lui libérer du temps ; parce qu'Eugénie lui avait tout planifié et lui avait sorti des méandres des bibliothèques parisiennes tout ce qui lui avait permis de faire la différence au concours ; parce que Raphaël s'était assuré qu'elle était à toutes les séances de révision à leur bibliothèque universitaire ; et Florentin parce que... Parce que Flo. Parce qu'il s'était assuré qu'elle n'allait pas abandonner et elle ne l'avait pas fait. Parce que sans eux, elle n'aurait pas réussi. Parce que seule ne suffit pas toujours.
X+X+X+X+X
La soirée s'était continuée à l'appartement de Florentin et comme à sa première visite, Capucine avait été fumer à sa fenêtre. Elle avait rapidement été rejointe.
« Hey...
— J'ai un truc pour toi, dit Florentin de but en blanc.
— Okay... Tu sais que j'aime pas trop quand tu fais ça...
— Là, tu va pas kiffer du tout, préféra-t-il prévenir en lui tendant une enveloppe.
— C'est quoi ?
— Une lettre.
— De ?
— Ton père. »
Capucine manqua de s'étouffer avec sa fumée de cigarette.
« Je l'ai cherché et ça m'a pris pas mal de temps mais j'ai fini par le retrouver. Y a quelques Valentin Desjardins à Lyon quand même.
— Tu lui as écris en mon nom ?
— Non ! En mon nom à moi. J'ai reçu une réponse y a trois mois. Je voulais attendre les résultats avant de te la donner.
— Il t'a écrit à toi alors lis-la. Elle est à toi, cette lettre.
— Moi, je veux que tu l'aies et que si un jour, tu en as besoin, tu saches qu'elle existe. Y a aucune obligation à l'ouvrir, ni à la lire.
— Okay... »
Capucine avait soufflé la fumée vers l'extérieur en fixant le papier dans les mains puis elle l'avait pliée et l'avait glissée dans la poche arrière de son jean. Il y a longtemps, elle aurait voulu avoir ces mots, mais aujourd'hui, elle n'en avait plus besoin. Parce qu'aujourd'hui, elle avait besoin de rien d'autre que les personnes présentes dans cet appartement. Les mots de son père pouvaient rester dans cette enveloppe. Elle était passée à autre chose et en observant son faible reflet dans la vitre ouverte à côté d'elle, Capucine se sourit à elle-même. Elle se sentait en accord avec ce qu'elle voyait et ça, c'était nouveau.
FIN
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