Le calme est revenu dans notre cellule. Les dindes ont finies par arrêter de glousser, et nous sommes tous plongés à présent dans d'intenses réflexions. Tous? Enfin presque, toujours la même irréductible Bécka qui se fait les ongles avec une lime sortie de je ne sais où. Le frottement de la lime sur ses ongles déjà impeccables commence vraiment à me taper sur les nerfs, ce qui trouble ma concentration. Je lui lance un regard noir, qu'elle ignore totalement. Là, tout de suite, il me prend l'envie de lui arracher la tête. Soudain, Thomas trouble le silence, me détournant de mon sombre projet.

_ Je suppose que tu n'as plus de bombe lacrymogène.

Question rhétorique. Cependant je décide tout de même d'y répondre histoire de meubler le silence.

_ En effet, je n'ai plus aucun tours dans mon chapeau. Game over, comme dirait Drake.

Oh non, j'en suis à citer Drake, quelle déchéance! Il hoche la tête pensif, et s'enferme de nouveau dans son mutisme. Sans compter Rébecca qui ne l'entend pas de cette oreille, bien décidée à jacasser.

_ Je n'en reviens toujours pas que tu nous ai oser nous gazer!

Je lève les yeux au ciel, elle ne cessera jamais de m'étonner. Dans une situation aussi périlleuse, sans aucune échappatoire et où notre survie ne tiens qu'a un fil, elle m'en veut de l'avoir gazé provoquant ainsi l'écoulement de son mascara soi-disant waterproof. C'est donc avec une voix calme et maîtrisée je lui répond.

_ Oui, Rébecca je vous ai gazé tout les deux. Pour ta gouverne, je n'avais pas le choix, vous étiez tellement heureux de vous amuser qu'il m'étais impossible de vous traîner derrière moi sans cela!

_ Pour ce que cela nous a apporté...

Captant mon regard, elle renonce a poursuivre le fond de sa pensée. Et avant que j'ai pu lui balancer une réplique cinglante, des pas se firent entendre. Quelqu'un approchait, Thomas qui lui aussi avait perçu les bruits de semelles claquant sur des marches d'escalier, se dresse dans une posture de défense. Je l'imite, et nous faisons face à la grille de la cellule, la tête haute bien décider à ne pas ce montrer faible ou intimidé.

Néanmoins, à la découverte de notre visiteur, ou plutôt visiteuse, ma résolution défaille un poil. Valkyria se tiens face à moi, me dévisage, masque impénétrable. Sa beauté est a glacer le sang dans les veines, sa peau laiteuse et lisse ne pâtis d'aucunes imperfections. De magnifiques yeux bleu glacés qui semblent vous transpercer et de très longs cheveux blancs comme neige. Elle incarne à elle seule la beauté fatale des pays nordique, une vraie petite viking. Ce petit bout de femme d'à peine 1m50 les bras levés, possède un impressionnant charisme supplantant largement sa petite taille. Valkyria est un vrai cauchemar ambulant, aussi puissante qu'un Sang Pur, elle rivalise également de cruauté. Dans mon passé, elle était la seule ennemie que je craignais, sans jamais me l'avouer vraiment. Ainsi, dans ma condition actuelle, où je suis aussi vulnérable qu'un chaton, je n'en mène pas large. Elle continue de me toiser, au bout d'un moment mal à l'aise, je tente un truc.

_ Salut fillette, ça faisait longtemps...

Elle m'interrompt d'une voix froide et assurée qui me fais frissonner.

_ Je ne m'attendais pas à cela. Tu me déçois beaucoup, dire que j'ai dépenser autant de temps et d'énergie pour te trouver. Tout ça, pour .... Ça?

Elle crache ces mots méprisant sans égard ni pitié, sur le coup je me sens misérable. Lisant sur mon visage l'effet de ses paroles empoisonnées, un sourire satisfait étire ses lèvres. Cela dit, en l'observant une pensée m'effleure. Depuis quand Valkyria fait-elle preuve de compassion? Et qu'est-ce que j'en ai à foutre de ce qu'elle pense de moi? Je me ressaisi vivement et contre-attaque en jouant sur son éternel complexe.

_ Oui, c'est vrai je suis humaine à présent, mais moi, j'ai conservé mes belles formes, alors que toi tu es toujours aussi petite, avec un corps aussi peu séduisant qu'une fillette! Mais, vois le bon coté des choses, t'es pile à la hauteur des queues ...

Un grondement sourd m'interrompt, son sourire s'efface brusquement, et je n'ai pas le loisir de me réjouir d'avoir fais mouche car ma gorge se serre, et je ne parviens plus à respirer que par à coup. Alerté par ma respiration soudainement saccadés, mes amis se lèvent et tentent de m'aider, en vain, je m'étouffe un peu plus chaque secondes. Thomas crie et hurle mon nom quand il réalise que désormais mon visage deviens un arc en ciel de couleur, de rouge, il passe au vert, pour finir bleu. A l'instant où je perd connaissance, l'air reflue brutalement dans mes poumons. Le choc me fais vaciller, Thomas me rattrape in extremis avant que je ne m'écrase au sol. Blottie contre lui, je tente de maîtriser ma respiration et mon cœur qui s'emballe. La voix de mon ennemie de toujours parviens à mes oreilles malgré le violent tambourinement de mon sang.

_ Ce n'est qu'un avertissement. Kellan m'a interdit de te tuer tout de suite. Toutefois, il me garde ce plaisir une fois le moment venu. Et quand ce sera le cas, je te promet que tu regrettera de ne pas avoir profiter de la chance qu'il t'avais offert!

Choqués, mes compagnons gardent le silence quelques temps. Toujours cramponnée à Thomas, je réfléchi. Il nous faut un ticket de sortie où c'est la mort qui nous attend tous les trois, mais comment accomplir une évasion avec la naine viking en ces murs! Seuls, c'est mission impossible, de l'aide extérieur sera impérative, or, maintenant, notre unique espoir est Velkan. Je n'ai plus qu'a prier pour qu'il vienne nous secourir. Epuisée, je sombre dans un sommeil agité.

 Des chuchotements angoissés me sortent de ma léthargie, j'ouvre les yeux et réalise que je ne suis plus dans les bras de Thomas, mais couchée au sol. Il discute à voix basse avec Rébecca dans un coin, soudain je distingue mon prénom dans leur conversation et je m'énerve. 

_ Hé! C'est quoi ces messes basses? Vous discutez d'une éventuelle négociation avec la pouffiasse pour vous barrez et me laisser derrière?

Deux têtes se tournes simultanément vers moi aussi surprise l'une que l'autres. Rébecca s'approche de moi, un sourire avenant sur ses traits. Thomas, lui reste en retrait, le visage fermé. Cependant, je sens la tension qui agite ses muscles.

_ Oh, non ma chérie, on ne ferais jamais une chose pareille! On se disais juste que ça deviens urgent de s'enfuir.

Mon désappointement monte d'un cran.

_ C'est que je me tue à vous dire depuis des heures! Bon sang pourquoi personne ne m'écoute jamais, je ne parle pourtant pas chinois, nom d'un chien.

Rébecca me contemple une moue boudeuse sur son joli minois.

_ Oui, enfin peut être, bon maintenant on a semblant de plan. C'est mieux que rien, non?

Un semblant de plan... On va juste avoir un semblant de mort oui! Néanmoins, je lui accorde une chance de s'expliquer avant d'exploser.

_ Je t'écoute, explique.

Rayonnante, elle m'expose son plan plus que douteux qui consiste à attirer à l'intérieur de notre cellule un représentant mâle qu'elle devra séduire au moyen de ses généreux attributs et de son charme. Une fois le malheureux à sa botte, nous l'assommeront pour lui piquer ses clef et l'enfermer à notre place. Laissant le reste à l'improvisation, nous nous baladerons tranquillement, la fleur au fusil. Autrement dit un plan complètement hasardeux voué à l'échec! Je proteste donc avec véhémence, refusant de risquer ma vie dans une tentative à laquelle je n'y croyais pas du tout.

_ C'est hors de question, tu plaisante! Crois-tu que vas pouvoir sérieusement emballé un type du genre de nos ravisseurs? Ce n'est pas un jeu, Rébecca, être belle ne signifie pas que tu peux obtenir tout ce que tu veux des autres.

Sur le moment, elle argumente pas, se contentant de me fixer avec une expression que je ne lui connaissais pas. L'avais-je vexée? Effrayée à l'idée de d'avoir blessée mon amie sans le vouloir, je m'apprête à m'excuser quand enfin elle se décide à objecter.

_ J'en suis capable, Alysson. Je peux tout obtenir des hommes de la plupart des espèces. Je ne souhaitais pas t'en parler maintenant, toutefois, les circonstances font que je n'ai pas vraiment le choix, Thomas non plus.

Atterrée, je les regarde tour à tour, Thomas détourne ses yeux des miens, gêné. Ils me cachent des choses ces deux là, et moi qui pensais avoir des secret pour eux! Lui faisant signe de poursuivre j'attend ses explications, à mille lieues de me douter des révélations qui allaient suivre.

_ Eh bien ma chérie, sache que je t'aime profondément et...

_ C'est bon accouche.

_ Ok, alors voilà, je ne suis pas humaine, je suis un démon. Plus exactement une succube.

Ca alors, je ne l'avais vraiment pas vu venir, celle la! Je la regarde, estomaquée, articulant des mots qui ne franchissent pas mes lèvres. Pourtant, j'aurais du le remarquer, moi qui ai côtoyer des siècles durant des créatures surnaturelles, je me serais faîte avoir, par un démon en plus! Non, je m'étais fourvoyer seule. A l'époque, j'étais si renfermée en moi-même que je n'arrivais pas à me faire des amis, ajouté à cela mon putain de caractère, c'était mission impossible. Rébecca m'avait tendue la main, indifférentes aux murs que j'érigeais à chacune de ses approches. Avec temps et patience, elle avais réussie à me sortir de ma coquille, et grâce à elle, je suis devenu une meilleure personne. Alors que la beauté parfaite de Rébecca, ses amants d'une nuit, et sa facilité à séduire les hommes ne laissaient pas de doute sur son origine, j'avais fais l'autruche. Je voulais pas voir que la personne qui avait fait preuve de tant de patience et de gentillesse à mon égard n'était pas humaine. Et avec le temps j'ai fini par croire à mon propre mensonge. Mais quelle conne! Perdue dans mes pensées, Becka poursuis, un brin attristée.

_ Tu sais, j'ai toujours eu du mal à me faire des amis. Les filles étaient jalouses de ma beauté, quant aux mecs, ils ne désiraient qu'une chose: me sauter! Alors, quand je t'ai rencontrée, je n'en croyais pas ma chance, quelqu'un qui enfin, m'acceptais telle que j'étais!

Rébecca pose ensuite ses yeux pleins d'angoisses sur moi, guettant ma réaction. Je ne pouvais pas lui jeter la pierre, moi même je ne suis pas véritablement humaine. Alors, dans un haussement d'épaule,   je confesse également mon secret, qui à la lumière des événements n'en sera bientôt plus un.

_ Effectivement vu la tournure que prend cette discussion autant tout déballer, dis-je avec un clin d'œil à Thomas qui rougis instantanément. Bécka, je me fiche bien de ce que tu es, tu est ma meilleure amie et c'est ce qui compte le plus. D'ailleurs, je serais mal placée pour te faire des reproches, puisque je suis un vampire. 

Ouvrant des yeux grand comme des soucoupe, la bouche formant un "o". Puis, elle m'examine, dubitative, secoue la tête frénétiquement.

_ Non c'est impossible, tu as tout d'une humaine, jusqu'à l'odeur! Et puis je l'aurais remarquée, cela saute aux yeux un vampire!

Souriante, je l'observe me jauger dans tous les sens en jubilant intérieurement. Enfin, je décide de mettre fin à son supplice, après tout, je lui doit un explication, même sommaire.

_ Je suis née vampire, mais actuellement mon enveloppe charnel est celui d'une humaine. Mais on verra tout cela une autre fois. Bon, autre chose à déclarer?

Sur ces mots, je me tourne vers Thomas en lui faisant des gros yeux. Il hésite quelque seconde, puis, à contre cœur il se jette à l'eau. Mais pas comme je m'y attendais.

_ Eh bien, je ... je suis un ange. Un néphilim plus exactement.

Alors là, moi qui pensais ne pas pouvoir être davantage surprise après les révélations de Bécka, je me trompais lourdement! Je reste sur le cul. Il m'a, une fois encore, cloué le bec. Cela deviens une habitude chez lui d'ébranler mon petit monde.

_ Quoi? T'es une de ces perverses volailles sacrées? 

 Bécka illustre sa remarque avec une moue dégoûté, ce qui lui vaut un regard noir de la part du concerné. Je savais que ces deux là ne s'entendaient pas spécialement, mais de la à se montrer aussi peu tolérante, ce n'est pas vraiment le genre de Bécka. Aussi, je me prépare à la sermonner, quand la répartie de Thomas fuse.

_ Je n'ai aucun compte à rendre à un démon.

_ Quoi, tu vas me voler dans les plumes si je dépasse les bornes? se moque t-elle. Eh bien au moins, nous pourrons compter sur tes ailes pour nous sortir de là.

Soudain,Thomas baisse et les yeux et serre les poings si fort que ses phalanges blanchissent.  

_ Euh... eh bien... c'est que je ne peux pas voler. Je n'ai pas d'ailes.

Nous le regardons, médusés, un ange sans ailes? Comment est-ce possible? Puis, Bécka éclate de rire. Je la fusille du regard, mais elle continue sans se préoccuper de nous et s'exclame entre deux fou rires.

_ Eh bien c'est ce qui s'appelle être le dindon de la farce, mon petit pigeon!

Thomas devient tout rouge, la moutarde lui monte au nez, je me demande comment il fait pour ne pas l'étrangler sur le champ. Lorsqu'il lui répond avec colère, son fort accent me fais sourire tant il est touchant.

_ Ah! la ferme cervelle de moineau! Qu'est-ce tu crois, en étant le bâtard d'un ange je n'ai droit à mes ailes que si je les mérite, du moins selon leurs critères. Moi je dois faire mes preuves, alors que la progénitures des couples angéliques, eux, les ont automatiquement à l'adolescence! De plus, le fait de venir d'une famille de Traqueurs n'aide pas vraiment à se but.

_ Bref, t'es comme un oiseau sur la branche, quoi!

C'en est trop, Rébecca et moi explosons de rire devant le pauvre petit ange qui, vexé, nous fusille à son tour du regard. Ayant été témoin silencieuse de leur échange quelque peu houleux, je décide d'intervenir. Une fois repris mon sérieux, je revient sur le plan de Bécka, m'attirant les foudres de celle ci ainsi que son regard le plus meurtrier. Un détail m'échappe cependant.

_ Dis, Thomas, comment se fait-il que ton aura te désigne clairement à mes yeux comme étant un Traqueur?

Encore un peu énervé de sa joute verbale avec Bécka, il me considère avec hostilité. 

_ C'est parce que j'en suis un également. Mais contrairement aux autres, ma double nature me permet de choisir de pas agir comme tel. C'est pour cela que quand on s'est rencontré, je n'ai pas eu envie de te tordre le cou. En fait, tu m'inspire d'autres envies bien plus... affriolantes.

Ainsi, au fond d'un trou, quelque part dans Tacoma, j'ai enfin eu la réponse que je cherchais depuis des lustres. Comme quoi, la vie peut parfois nous réserver des tours assez stupéfiants! Nous nous remettons à affiner notre plan lorsqu'un visiteur se fais entendre dans les escaliers. D'un regard, un silencieux accord tacite me fais hocher la tête, chacun de nous est prêt a assumer son rôle. A partir de maintenant plus d'erreur possible, c'est notre chance de sauver nos fesses!

Les pouvoirs de thomas

Aerokynésie

Reigne animal

Appaisement

Utiliser le vent pour aspirer l'oxygène dans les poumons mais ça demande beaucoup d'energie un pouvoir utilisable sur plusieurs personne à la fois.

Pouvoir Becka

Charisme

Succube

volonté