Le calumet de la paix? Ah non... pas celui-ci!
A sa démarche traînante et le lourd pas dévalant les escalier avec lenteur, notre visiteur ne semble pas pressé, ni méfiant. Une chance pour nous, d'autant plus que, si il s'agis d'un benêt prompt à se faire berner facilement, l'embobiner sera du gâteau pour notre experte en séduction! Il se rapproche, Bécka se tient prête, il apparu alors devant les grilles de notre geôle avec un plateau. C'est le moment que choisi Bécka pour entrer en scène.
Discrètement, elle échancre son décolleté déjà profond de manière à faire apparaître le haut de son soutient gorge, et pousse des petits gémissements plaintifs. La tête penchée sur le coté et son buste pleinement exposé, elle offre une vue plus qu'alléchante au garde qui ne se prive pas du spectacle. Mais oui, vas-y, reluque la salopard!
_ Qu'est-ce qu'elle a votre copine?
On y est presque, il a remarquer l'appât.
_ Je ne sais pas, je suis pas toubib! Elle est comme ça depuis la visite de l'autre emmerdeuse.
_ Je pense qu'elle en hypoglycémie, glapit Thomas. Elle a besoin d'aide!
Notre victime potentielle pèse le pour et le contre, son envie de tripoter la jeune demoiselle en détresse à l'air forte, mais il demeure toujours aussi indécis. Sentant que le poisson ne mordait pas à l'hameçon, Bécka ouvre les yeux, tourne la tête, lui gratifie d'un regard qui ferait fondre n'importe qui, tout en se mordant très sensuellement la lèvre inférieure. Immédiatement, le désir du garde pris le pas sur sa raison, il s'empresse donc de déverrouiller le cachot et de s'y engouffrer avec son plateau qu'il me refourge. C'est gagné, il est tombé dans le panneau, le bougre! Il se laisse tomber près d'elle en s'agenouillant et l'aide à s'asseoir. Prenant son visage en coupe dans ses mains, il plonge son regard dans celui de la succube qui en profite alors pour combler l'espace qui sépare ses lèvres de ses siennes et l'embrasse à pleine bouche. Ses doigts fins s'enroulent autour de la nuque du malheureux, ne lui laissant aucune chance de se soustraire à elle. Sa langue emprisonne la sienne dans un ballet érotique auquel il répond timidement d'abord, mais quand soudain un petit nuage rose sort de la bouche de Bécka vers la sienne, sa retenu s'effondre. L'effet est immédiat, il se met à l'embrasser avec une passion dévorante, à la peloter sans vergogne, indifférent à notre présence. Heureusement, Thomas réagis et l'assomme, car parti comme il était, il l'aurait baisé devant nous, sans la moindre gêne. Becka le repousse violemment, et il retombe inconscient sur le dos, son corps exhibant une protubérance dans son pantalon. Ah oui, il était particulièrement content! Mon amie considère l'érection du garde un moment, puis fouille dans sa poche pour y récupérer les clefs et les lance à Thomas qui les rattrape au vol.
_ C'est dommage que je n'ai pas pu aller plus loin, il avait l'air d'avoir un sacré gros engin!
_ C'est pas vrai! Tu n'es qu'une petite salope, dis je en riant et lui ébouriffant sa chevelure.
Elle me gratifie d'un immense sourire et d'un clin d'œil malicieux.
_ Merci du compliment, sexy!
Nous nous précipitons en dehors de la geôle, laissant à Thomas le soin de refermer la porte derrière nous, et marchons à pas prudent dans le couloir, lorsque qu'un grand bruit, ainsi que des hurlements venus de l'étage du dessus se font entendre. Instinctivement, nous nous arrêtons, tendant l'oreille à un éventuel danger, mais l'agitation semblait venir uniquement d'un haut. Que pouvait-il bien s'y passer? La providence aura eu pitié de nos pauvres carcasses? De toute façon, nous n'avons pas vraiment le choix, pour sortir d'ici nous devons obligatoirement remonter. Alors, quelque peu refroidis, nous reprenons notre ascension, la nervosité nous gagnant un peu plus à chaque pas.
Arrivée en haut des escaliers, nous nous retrouvons face à une porte. Avec horreur, je remarque de la fumée s'en échappe, paniquée je pousse un cri, ce qui alerte Thomas et comprenant la raison de ma peur, tente d'ouvrir la porte. En vain, celle ci est verrouillée, il sort le trousseau de clefs de sa poche, mais ses mains tremblent et il lui échappe des mains, disparaissant dans l'obscurité. La fumée envahi l'air de plus en plus, alors Thomas nous demande donc de nous reculer, prend son élan et d'un coup d'épaule défonce la porte. Elle cède sous la violence du coup, manquant d'entraîner Thomas dans sa chute. Et là, le spectacle nous laisse sans voix.
Un épais brouillard bleuté enveloppe l'étage tout entier. Si dense que nous ne pouvons voir ni nos pieds, ni à un mètre devant. J'hume l'air, une odeur d'herbe et de tabac sature la salle, j'en déduis que cette fumée ne viens pas d'un incendie, ce qui est déjà une bonne chose. Des cris résonnent toujours, je m'avance de quelque pas, et tombe nez à nez avec un vampire, le visage déformé par la rage. Avant que j'ai pu réagir, il m'attrape à la gorge. Tout à coup, derrière lui, j'observe médusée une forme qui se matérialise dans la brume surnaturelle. Un guerrier fantôme apparaît, brandit une épée et l'abat sur le vampire qui hurle de douleur et me lâche. D'autres guerriers fantômes apparaissent soudainement, décapitant et poignardant tous sur leurs passages. Les vampires, tentent de répliquer, mais comment venir à bout d'un ennemi immatériel! Ils ont beau rendre les coups qu'ils reçoivent, or leurs armes ne traversent que des nuages et leurs assaillants reviennent encore et encore. Je n'avais jamais vu ce genre de magie avant, j'ignore totalement à quoi m'attendre. Vont-il s'occuper de notre cas aussi, ou nous laisseront-ils en vie? Je ne tarde pas à avoir la réponse car un homme de brume prend forme devant moi, sachant de quoi il est capable, je recule vivement, mais sa main se saisi de mon poignet. Affolée, je lève les yeux vers lui, et découvre dans la fumée le visage de Drake tout sourire.
_ Drake? C'est toi?
Le fantôme de Drake hoche la tête, il me fais signe de le suivre, mais je proteste, mes amis sont perdus eux aussi dans le brouillard mortel. Toujours en souriant, il me montre du doigt quelque chose derrière mon épaule, je me retourne et découvre que trois autres Drake ont émergés afin de guider mes compagnons. Rassurée, j'accepte enfin de le suivre. Nous serpentons a travers l'épaisse brume bleue, quelques fois je trébuche sur des corps à terre. La bagarre se poursuis et semble perdre en intensité. Enfin, nous atteignons l'extérieur du bâtiment sans encombres et en sécurité, une fois leur mission accompli, les fantômes de Drake s'évanouissent en un léger nuage de fumée bleue.
Dehors, le sol est jonché de cadavres décapités, d'un coté, j'aperçois Velkan s'acharnant sur un adversaire, de l'autre Drake concentré sur une sorte de longue pipe d'où sortait l'étrange brume. Sans hésiter davantage, je me rue vers eux, Velkan me vois arriver et m'offre un de ses magnifique sourire qui me fais toujours fondre. Enfin, je me serais surement jeter à son cou si il n'avait pas une tête à la main et si il n'était pas recouvert de sang, beurk! Néanmoins, je lui retourne un sourire soulagé. Mais soudain la voix de Thomas retentit derrière moi, et je vois le visage du vampire se crisper à sa vue. Ah oui, c'est vrai, il est très possessif, je l'avais oublié.
_ Bien, maintenant qu'on est sortis, faudrait pas traîner ici plus longtemps!
Velkan se tend encore un peu plus et nous fais signe de le suivre sans un mot, nous guidant jusqu'au vieux break de Drake. Je laisse mes amis s'installer, je retient Velkan par la manche.
_ Merci d'être venu. Surtout après mon comportement de la dernière fois.
Regardant par dessus mon épaule Drake qui cavale vers nous, je poursuis.
_ Tu fais équipe avec des humains maintenant?
_ Parfois ils peuvent être utiles, tu en est la preuve. Allé, dépêche toi de monter, la brume ne tardera pas à se dissiper.
Tout en parlant, il me pousse doucement à l'intérieur du véhicule. A peine ai-je fermé la portière qu'il est déjà au volant. Quelque secondes plus tard, Drake saute sur le siège passager et la voiture démarre en trombe, nous emportant loin de ce cauchemar.
L'atmosphère tendu qui règne dans la voiture me met mal à l'aise, aussi je me charge de la détendre en lançant un sujet de conversation, profitant par la même occasion pour satisfaire ma curiosité sur l'étrange objet projeteur de brouillant vivant.
_ Dis moi Drake, c'est quoi ce truc au fait?
_ Ah, ça? Rien qu'une babiole magique que j'ai reçu en héritage. Je ne m'en étais jamais servi, du moins jusqu'à ce soir.
_ Oui, mais ça ne me dis pas ce que c'est! Tiens, file la moi que je regarde.
Je m'impatiente, il m'énerve à tourner autour du pot! Il m'adresse en sourire torve et me remet l'objet avec quelques hésitations. Malgré ces dires il a l'air de beaucoup y tenir.
_ C'est un calumet indien. Il aurait appartenu à Yama, le Dieux de la Mort hindoue. L'un de mes aïeux l'a acquis soit disant des mains d'un moine bouddhiste, en remerciement d'une quelconque action héroïque!
_ Tu n'a pas l'air de croire en cette version des fait.
J'examine méticuleusement le calumet, fabriqué en bois d'ébène, le long tuyau magnifiquement sculptés de petits personnages a l'air vieux et fragile. Un embout en argent orne l'un des ses extrémités, celui que Drake potait à ses lèvres pour en extraire la fumée mortelle. A la seconde, une sorte de récipient en forme de buffle dont les détails si minutieux force le respect. C'est un objet qui, en dehors de son pouvoir, a une grande valeur, alors je le rend précautionneusement à son propriétaire. Il contemple un instant l'objet, avant de me répondre avec mélancolie.
_ Oui, je doute de la véracité de cette histoire. Ma famille a des centaines de squelettes dans son placard, je ne serais pas étonné que cet objet en fasse partie.
Cette dernière déclaration étouffe dans l'œuf le sujet de conversation que j'ai eu tant de mal à démarrer, il s'enferme ensuite dans ses pensées moroses. A son air chagrin, j'ai la confirmation que toute conversation que j'entreprendrais n'aurais aucune participation de sa part. Résinée à devoir subir cet affreux silence puisque Bécka, lessivée, s'était endormie peu après notre départ, suivie de prés par Thomas qui avait également sombré. Velkan garde les yeux rivés sur la route dans un calme olympien qui me fais flipper, pendant tout le trajet nous menant à... où? Jetant un coup d'œil dehors je réalise que je ne reconnais pas la route, et que je n'ai pas la moindre idée de notre destination. Je m'apprête à poser la question au chauffeur quand nous dépassons le panneau d'accueil de Port Angeles. Déconcertée, je colle mon nez au carreau pour tenter de deviner un indice, mais Velkan roule trop vite, sans hésiter, ne laissant pas place au hasard.
_ J'aimerais, si ce n'est pas trop demander, savoir où nous allons!
_ Nous sommes presque arrivés.
Sans un regard pour moi, Velkan me répond avec une froideur sans pareil. Je sens qu'il est furieux, sans pour autant savoir pourquoi, mais je sens que je vais en prendre pour mon grade quand nous seront enfin à destination. La voiture quitte le centre ville, s'engage sur une petite route forestière au milieux des sapin et des épicéas. Dans la faible luminosité précédant l'aurore, je distingue à peine le paysage de montagne, les arbres impressionnants de part leur tailles projettent des ombres peu rassurantes, la verdure luxuriante envahis la moindre parcelle de terre, et la mousse colonise troncs d'arbres et souches. Bientôt, grâce à la lumière des phares je discerne une masse sombre en contre bas de la route. Après quelque minutes, la route longe ce qui se révèle être un grand lac bordé de sapin. Velkan quitte la route principale et s'engouffre sur un petit chemin de terre bourré de nids de poules, ce qui réveillent nos deux dormeurs, gémissant en signe de protestation. Thomas se cogne la tête dans l'appuie tête de devant, lui arrachant un cri de surprise, je surprend Velkan, un léger sourire en coin par le rétroviseur intérieur. Au bout d'une minute ou deux, la voiture s'arrête devant un sublime petit chalet en bois au bord du lac. Un petit ponton de bois relie la terrasse du chalet à une plateforme flottante. Charmant, on doit passer des été merveilleux ici, je songe totalement conquise.
Velkan coupe le moteur et ouvre ma portière en une fraction de seconde.
_ Vous trois vous restez ici. Toi, dit-il en me pointant du doigt, dans la maison.
Le moment fatidique est venu, et je sens que je vais m'en prendre plein la gueule. Je déglutis et opine du chef, quand il est ainsi, mieux vaux obtempérer sans faire d'histoires!
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