La fuite vers des cieux plus cléments
Obéissant aux voeux de mon amant, je monte les escaliers quatre à quatre en vitesse jusqu'à ma chambre. Une fois dedans, je me rue comme une tornade dans le dressing, jetant quelques affaires sur le lit, ouvre le tiroir de la table de nuit et vide tout se qui s'y trouve dans un sac à dos que j'ai déniché en fouillant. Je suis tellement affairée que je n'est pas entendu que quelqu'un était entré dans ma chambre. La voix de Velkan me fait sursauter.
_ Ainsi, tu t'apprête à me quitter sans me dire adieu, une seconde fois.
Je me retourne lentement, Velkan est appuyé nonchalamment contre le chambranle de la porte, l'air sombre. En croisant mon regard froid et inexpressif, il se rembrunit.
_ Tu sais tout, n'est-ce pas? Cette petite pute t'as raconté tous les souvenirs qu'elle m'a volé?
Sa présence et ses paroles toxiques ont ranimé la flamme de ma haine pour lui. Il ose traiter Bécka de pute après l'avoir baisée sans retenue, c'est l'hôpital qui se fous de la charité!
_ Sans blague! Oui, elle m'a tout dit. Mais ça, s'était après que je vous surprennent tous les deux dans le jardin. T'es vraiment gonflé de l'insulter alors que tu l'as culbuter sans scrupules! Barre toi, je ne veux plus te voir.
Si mes accusations le surprend, il ne montre pas. Se redresse lentement, tout en me fixant dans les yeux, je vois bien à son expression que je l'avais vexé, mais je n'en ai cure. Velkan ne m'inspire plus aucun sentiments à part la haine et le dégoût, tout est fini pour moi, et j'espérais qu'il le comprenne à son tour.
_ Ecoute au moins ma version des faits. Ta succube de copine m'a piégé, elle a profité de mon état de faiblesse. Je n'ai pas pu résister à la tentation de la mordre, et de fil en aiguille, j'ai fini par la prendre. Mais sache qu'elle a violée mon esprit, elle s'est permis de fouiller dans ma tête! Gronde t-il.
_ C'est ça ton excuse? Tu es pitoyable!
Je lui crache ces mots durs à la figure sans regret et ce n'est pas terminé, j'avais pléthore d'insultes et d'accusations à lui balancer à la tronche. Il encaisse sans ciller, aucun signe de fureur ne transpire de son masque d'impassibilité qu'il revêt à présent.
_ Oui, j'ai eu tord, je n'aurais pas dû me laisser tenter. Mais sache que je ne voulais pas te mordre, pas tant que j'ignorais les effets de la morsure sur toi. Je ne voulais pas prendre le risque de te faire du mal. Je n'ai jamais voulu te causer du tort, tout ce que j'ai toujours voulu, c'est ton bonheur.
Il s'exprime calmement, parfaitement maître de lui-même. Alors que moi je bouillonne de l'intérieur, j'explose ma colère et hurle ma rancœur.
_ Ah vraiment, c'est pour mon bonheur que tu me manipule, que tu me mens, que tu as mis le royaume à feu et à sang! C'est pour mon bien aussi que tu as brisé l'équilibre que j'étais parvenue à trouver, juste pour des raisons égoïstes!
_ Tu ne comprends pas, tu n'est pas supposée vivre ainsi. Tu mérites plus que cela, tu mérites de monter sur le trône, de devenir reine. Ensemble nous pourrions nous débarrasser de Ludérik, de régner sur tous ceux qui jadis te regardaient de haut. Nous pourrions être heureux à nouveau.
Les larmes coulaient le long des mes joues, je n'arrive pas à croire qu'il ai avoué m'avoir trahis. Le savoir est une chose,mais l'entendre de sa bouche en est une autre. Je ne veux plus lui parler, je n'en peux plus. Je me détourne de lui et je dirige vers le balcon, mon sac sur l'épaule, mais il me retiens par la main.
_ Ne fais pas ça, tu es en danger! Kellan veut doubler son frère, il a passé un marché avec Valkyria. En échange de ta tête et du partage du trône, elle accepte de l'aider à conquérir la couronne. Je peux te protéger!
Je tente de me dégager mais il a une sacrée poigne, il m'entraîne contre son torse et m'embrasse de force en me murmurant combien il m'aime. Malgré les coups et les insanités que je lui envoie, il ne se démonte pas et me colle encore plus contre lui. Tout à coup, un bruissement d'ailes ce fait entendre et une rafale de vent ouvre la porte fenêtre du balcon. Surpris, Velkan détend un peu la pression de sa main sur mon poignet, j'en profite pour me m'écarter de lui, et cours vers le balcon. Reprenant ses esprits, il essaie de me rattraper mais une détonation retentit, sur le balcon, Gabriel le tient en joue prêt à tirer une nouvelle fois. Je me précipite vers lui et me retourne vers Velkan, à genoux, la tête baissée, la respiration haletante, il souffre. Il se relève avec difficulté et s'avance vers moi, ce qui lui vaux une seconde balle dans le torse et il s'effondre inconscient.
_ Tu as utilisé des balles en argent?
Gabriel opine, la mine soucieuse, le regard toujours rivé sur le vampire à terre.
_ Je n'aime pas agir comme un lâche, mais il n'y avait pas le choix. Pas le temps pour un combat à la régulière. Tu es prête?
_ Oui c'est bon, mais et Thomas, et Rebecca? Est ce que...
_Oui, ils vont bien ne t'en fait pas.
Rassurée, je me rapproche de lui, il me porte doucement en me soutenant le dos d'une main et l'autre sous les genoux. Ainsi tenu comme une princesse, je ne sens pas vraiment à l'aise, il agite ses ailes et décolle en me maintenant encore plus étroitement contre lui. Le vent agite furieusement mes cheveux qui me fouette le visage, nous montons de plus en plus haut dans les airs. L'horizon s'étale à des kilomètres, l'hacienda rapetisse à vue d'œil de même de la scène qui s'y déroule. J'observe avec effrois les grilles exploser pousser par le pouvoir du vent de Valkyria. Les camps s'affrontent avec une violence inouïe, Les guerriers en première ligne se font rapidement submergé, je cherche des yeux Thomas et Rebecca, mais ne parviens pas à les repérer. Soudain, Gabriel prend une accélération qui brouille ma vision et me force à fermer les yeux. Je me cache alors le visage dans l'épaule de l'ange pour me protéger du vent, et en quelques minutes finis par m'endormir.
Lorsque je me réveille, il fait nuit noire, je jette un œil en bas, mais à part les lumières des villes je ne peux rien distinguer, pas même l'océan. Une odeur iodée parviens à mes narines, je suppose donc que nous longeons la côte. J'essaye de parler mais ma voix se perd dans le vent, sentant que je m'agite, Gabriel, m'observe je distingue de l'inquiétude sur son visage obscurci par les ténèbres de la nuit. Je lui retourne un sourire afin de lui signifier que tout allait bien. A présent bien réveillée, je m'ennuie rapidement, voler avec un ange n'est pas vraiment très distrayant, de plus, je commence à être fatiguée de conserver la même position, sans bouger. Les courbatures me font grimacer, et je prie les dieux pour que l'on se pose le plus rapidement possible, je remue pour faire passer mes crampes naissantes.
Bientôt nous apercevons les premières de l'aube et l'ange amorce sa descente sur un vaste champs de ruine qui avait été autrefois un village. Celui ci, perché sur une falaise, avait été rasé, brûlé, quelques arbre déracinés, des hommes et des femmes s'affairent à récupérés ce qui est encore utilisable et à enterrer les cadavres qui jonchent le sol. Gabriel se pose en douceur, me remet sur mes pieds sur la terre ferme, je pousse discrètement un soupir d'aise. Se réjouir ouvertement dans une tel atmosphère apocalyptique peux sembler irrespectueux et je ne tiens pas m'attirer les foudres des survivants de ce village. En parlant de survivants, un homme d'une haute stature et carrure impressionnante se dirige au pas de course vers nous. Gabriel l'a vu aussi, il se tend, et se place entre moi et l'homme, les ailes déployées dans son dos en signe d'avertissement à l'inconnu. Sa manœuvre d'intimidation fonctionne, l'homme surpris et désemparé, s'arrête brutalement à une distance prudente de lui.
_ Pourquoi tu la protège? Tout ceci est sa faute, dit il en embrassant les ruines encore fumantes d'un geste.
Gabriel ne cille pas, conservant sa posture intimidante, il répond sèchement au mastodonte en colère.
_ Elle n'est pas responsable de ce qui c'est passé ici, vous n'êtes pas les seuls à avoir été attaqués. Nous avons dû fuir Tijuana, les vampires ont également assiégés mon clan.
L'homme se calme soudain et une femme le rejoint, la tristesse se lit sur son beau visage buriné par le soleil, elle adresse néanmoins un sourire accueillant à mon ange gardien. Puis, elle se rend compte de ma présence, alors curieuse, elle se dévisse le cou pour tenter de m'apercevoir, derrière les ailes immaculées de Gabriel, mais celui ci ne semble pas disposé à la laisser faire. Enfin, la femme fini par s'offusquer de son comportement trop protecteur.
_ Bon sang, Gabriel, pourrais tu cesser de couver cette enfant, que je vois un peu à quoi elle ressemble!
_ Jure moi qu'elle ne coure aucun danger parmi vous et j'y consentirais.
La femme lève les yeux au ciel, exaspérée, et leva la main droite en l'air.
_ Moi, Siobhan Alvarez, jure que cette personne sera accueillie et choyée autant que possible parmi les miens! Voilà, t'es content?
En signe d'assentiment il rétracte ses ailes et les fais disparaître, puis s'écarte légèrement vers ma droite, m'offrant à leur vue. Siobhan, m'examine et m'adresse un sourire chaleureux, l'homme resté en retrait de la négociation quant à lui me fusille du regard avant de tourner les talons.
_ Pardonnez l'attitude de Fergus, il a perdu son petit frère dans la bataille. Il est très malheureux et à fleur de peau. Venez avec moi, je vais vous présenter aux autres.
Nous la suivons jusqu'à un camp de base improvisé, où ont été dressés des tentes de camping. Nous croisons plusieurs personnes à qui elle nous présente, leurs réactions pas franchement chaleureuses leurs vaut à chaque fois des remontrances de la part de Siobhan. Puis, la visite prend fin avec la rencontre d'une jeune fille brune, les yeux noisettes pétillants de malice. A l'expression subjugué de Gabriel, cette fille lui a tapé dans l'œil! Il est vrai que malgré sa jeunesse, elle est très mignonne et pourvue de belles formes. Sa peau halée, fais ressortir la blancheur de sa dentition parfaite. Je me retiens difficilement de pouffer de rire.
_ Salut! Je m'appelle Yolanda, dis la jeune fille d'un ton enjoué.
Enfin quelqu'un de sympathique! Je m'empresse alors de me présenter, avec un sourire ravi. Gabriel,lui, reste muet comme une carpe, tout rouge et les yeux exorbités. Un coup de coude dans les côtes de ma part le fait réagir et il se présente en bredouillant comme une andouille!
_ Bon, dit Siobhan en frappant dans ses mains. Je vous laisse en compagnie de ma meilleure combattante!
Sur ces mot elle prend congé et s'éloigne, nous laissant avec une Yolanda tout sourire. Celle ci nous invite dans sa tente, et nous la suivons à l'intérieur, dehors une fine pluie commence à tomber. La tente ne dispose que d'un matelas et quelques coussins éparpillés. Nous nous installons aussi confortablement que possible, et je commence mon interrogatoire.
_ Dis moi, Yolanda, qui vous a attaqué cette nuit et pour quel raison?
La jeune fille grimace, son regard empli d'une grande tristesse se pose sur moi.
_ C'est Marcus, il est venu avec sa meute de chiens domestiques, il les a lâchés sur nous, ainsi que ses troupes de vampire. Sans sommation. Nous avons rapidement été submergé par leurs nombre, de plus attaqués par des loups et des vampires en même temps... Elle ne fini pas sa phrase mais j'ai compris l'insinuation.
Elle marque une pose, le temps de chercher ses mots, elle hésite mais continue.
_ Quand il a estimer que le carnage avait assez durer, Marcus les a rappelé, et il nous a averti que si nous lui livrons pas la jolie rousse gardé par les anges, il reviendrait finir le boulot. Il est censé revenir ce soir au coucher du soleil. Tout le monde est à cran, ils savent que tout est perdu d'avance.
Gabriel qui jusqu'alors était resté silencieux, s'approche d'elle en lui prenant la main, réconfortant.
_ Je ne le laisserais pas faire, nous allons bientôt avoir des renforts, une équipe de guerriers va venir nous rejoindre. Il nous faudra juste gagner du temps, je voudrais voir votre chef pour discuter d'une stratégie défensive.
_ Notre chef est mort pendant la bataille, c'est Siobhan, son épouse qui a repris son rôle, mais certain d'entre nous conteste sa légitimité. Notre clan s'est divisé, quelques uns nous ont même quitter, à présent c'est chacun pour soit.
Gabriel fronce les sourcils, réprobateur, je sais ce qu'il pense, il a suffis d'une seule attaque pour que ce clan se dissolve et s'éparpille, ils étaient faible dès le départ et c'est pour cela qu'ils ont subis des aussi grosses pertes. En voyant la détermination s'imprimer sur le visage de Gabriel, je souris, il a décidé de prendre les choses en mains. De réunifier ce clan en voie d'explosion, d'en faire à nouveau une vraie famille, je ne le connais que très peu mais je sens qu'il est capable de ramener tout ce beau monde dans le droit chemin.
Alors il entreprend donc de se renseigner sur tous les membre du clan qui reste, les anciennes stratégies employés, les compétences de chacun. C'est ainsi que nous apprenons que notre nouvelle amie, est une néphilim, tout comme Thomas. Puis, une fois qu'il s'estime suffisamment renseigné, il part à la rencontre de Siobhan en me traînant derrière lui. Il m'aurait bien laissé dans cette tente en compagnie de Yolanda, mais il ne fais pas confiance aux autres membres du clan, et préfère me garder à l'œil. Aussi, je passe donc le reste de la journée à le suivre comme un petit chien bien obéissant, à l'écouter parler de plans, stratégies, et autres. Gabriel de part son statut d'ange puissant, a réussi après un discours enflammé a rameuté l'ensemble des survivants, et ensemble il avait conçu un plan constituant à repousser le plus longtemps possible l'incursion des troupes de Marcus. Quant à moi, je me contente de leur donner le peu d'information en ma possession qui pourrait leur être utile, notamment comment se débarrasser facilement d'un loup. Cependant, une question demeure, et c'est l'un des hommes de Siobahn qui me contemplais d'un air peu amène depuis un moment déjà qui la crache comme une insulte.
_ Et la fille? Qu'est ce vous en faites? C'est à cause d'elle qu'on en est là, elle doit se battre aussi! Je refuse de risquer ma vie sur le front pour une connasse qui restera bien l'abris en arrière.
Gabriel se retourne vers lui prêt à lui asséner une virulente engueulade, mais je lui pose une main sur l'épaule et lui en dissuade du regard. Nous n'avons pas besoin d'une dispute à mon sujet, tout les efforts qu'il avait fournis pour les rassembler pourraient bien tomber à l'eau à cause de cela. De toute façon, je ne compte pas rester les bras croisés pendant que d'autre cours au casse-pipe pour moi.
_ Je me battrais aussi, je suis très bonne épéistes mais je ne ferais pas le poids contre un loup et un vampire. Toutefois, je suis également bonne tireuse, alors si vous avez les flingues, je suis preneuse.
Siobhan me considère un instant songeuse, puis un large sourire s'épanoui sur son visage. Elle chuchote à l'oreille d'un jeune garçon à côté d'elle, celui ci sourit aussi, hoche la tête et tourne les talons. Perplexe, je la regarde, attendant qu'elle s'explique, ce qu'elle fais en souriant de plus belle.
_ Pour les armes à feu, je suis désolée mais nous en disposons que très peu et elles sont déjà allouées. Mais je peux te proposer un arc et des flèches d'argent, l'archet qui l'utilisait est décédé il y a quelques mois. Personne ne voulait s'embêter avec un pareil matériel.
Le garçon revient alors avec un magnifique arc de compétition et un carquois remplis de flèches. Mes yeux s'illuminent en les voyant, il y avait bien longtemps que je n'avais pas tiré à l'arc, cela m'avait manqué. Je récupère donc le matériel de tire avec un remerciement à l'adresse de la femme.
_Merci beaucoup, c'est parfait! Il va me falloir un peu d'entraînement, je crains d'être un peu rouillée, dis-je tout sourire.
Déjà, je m'éloigne, très impatiente de tester l'engin. Je me dirige un peu plus loin du camp, pour être sûre de ne croiser personne, me désigne une cible, soit un arbre calciné et commence ma remise en selle. Après trois ou quatre essaies infructueux, je finis par toucher les côtés de la cible, puis enfin, après une dizaines de tirs, plante mes flèches à son cœur presque qu'à chaque fois. Fière de moi, je les récupère et recommence, je trouvé mon équilibre et à présent je ne rate pas ma cible, quelque soit la distance. Cependant, j'ai bien conscience que de tirer sur un arbre immobile et que tirer sur un loup ou un vampire est très différent, ce constat refroidie un peu ma fierté.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top