L'ennuie avec une mauvaise nouvelle, c'est qu'elle n'arrive jamais seule...
Vingt minutes. Les vingt minutes les plus longues de ma vie. Seulement vingt minutes de trajet en taxi me sépare de l'effroyable vérité à laquelle je m'efforce de pas trop penser.
Le taxi me dépose devant chez Drancy's, je file un bifton au chauffeur et sort sans récupéré la monnaie. Mon esprit bouillonne, fulmine, mais je reste impassible et maîtrisée. La dernière chose qui pourrait m'arriver de pire serait que Drake se rende compte que cette histoire me touche de beaucoup plus près qu'il ne l'imagine. Alors j'entre faisant tinter cette maudite cloche qui annonce le franchissement du pas de la porte. D'ordinaire son tintement ne me souci pas, je n'y fais même pas attention. Mais aujourd'hui elle m'irrite prodigieusement, d'autant plus que je constate que Drake bavasse tranquillement avec un client. Ma fureur augment d'un cran. Je m'avance vers le comptoir et me compose un grand sourire.
_ Salut Drake! Dis-je d'un ton enjôleur. Dis, cette fabuleuse nouvelle... pourrait-on en parler, disons, en privé?
Mon sourire et ma démarche chaloupé réussissent à le faire tomber dans le panneau. Il m'observe quelques seconde, interdit, puis rougis violemment et c'est en bégayant qu'il entreprend de faire dégager son interlocuteur. Franchement, je ne sais quel fantasme lui est passé par la tête, et je n'ai pas envie de le savoir, ce type me dégoûte bien assez comme cela.
Il raccompagne son client tout en se confondant en excuses jusqu'à la porte, et retourne l'écriteau qui signifiait que le commerce était ouvert, afin de ne pas être déranger. Puis, d'un geste il m'invite à passer dans l'arrière boutique.
_ Je savais que cette histoire allait t'intéresser, veux tu un café?
Je m'installe confortablement dans un fauteuil tout en acquiesçant à sa proposition.
_ Comment as-tu obtenu de telles informations? Et qu'est-ce qui te fais croire que cela m'intéresse à ce point?
_ Eh bien j'ai remarquer que tu n'écoute mes histoires que lorsqu'elle concernent des vampires. Et puis, tu es là, cela confirme ton intérêt, non?
Je me raidis sur mon siège, mal à l'aise, suis-je donc si facile à cerner? Il va falloir la jouer finement si je ne voulais pas qu'il ai des soupçons.
_ Ok, alors tu en déduit quoi?
_ Oh, je ne sais pas trop... que tu as une véritable phobie des vampires en qu'en même temps ils te fascinent?
Je soupire de soulagement. Drake est à des lieux de la vérité.
_ Je ne les aiment pas, c'est vrai, et j'estime qu'avoir des informations sur eux m'aide à les éviter! Et puis, peut-être aussi que j'aime entendre les ragots!
Ma réponse le fais rire, une lueur s'éclaire dans ses beaux yeux. Vraiment, c'est un véritable gâchis qu'il prenne si peu soin de lui. Il me tend une tasse du liquide fumant que j'accepte avec précaution. Jusqu'à maintenant je n'avais pas remarqué que mes mains étaient glacées, peu à peu je prend conscience du froid qui s'insinue en moi comme un vicieux serpent, la gorgée de café chaud me fais du bien.
_ Bien. Trêve de plaisanterie. Tu n'a pas répondu à ma question il me semble.
_ Oui, exacte. C'est Jasper qui me l'a dit. Il revient d'un séjour en Russie, c'est sa cousine qui lui en a parlé. D'après ce que j'ai compris, sa cousine est une sorte de comtesse ou quoi, enfin elle est de noble rang. Il séjournait là bas et elle lui aurait raconté les derniers potins autour d'un verre un soir.
_ Que t-a-t-il dit exactement?
Je ne pus malheureusement cacher une pointe d'exaspération, cependant il n'a pas eut l'air de s'en rendre compte. Il porte sa tasse de café à ses lèvres, tout en me contemplant d'un air qui ne me plu pas.
_ Qu'est-ce que j'y gagne?
Nous y voilà, il veut négocier. La rage qui couve en moi menace soudain d'exploser ce petit corps frêle, je ferme les yeux et inspire bruyamment pour la contenir.
_ Que dirais-tu de garder ta tête bien ancrée sur tes épaules? Parce que là, j'ai très envie de te l'arracher et de la planter sur piquet à l'entrée de ta boutique.
_ OK, ok t'énerve pas! Tout ce que je voulais c'était une nuit avec toi, c'est pas cher payé pour de telles informations.
_ Même pas en rêve! Crache le morceau maintenant.
_ Bien. Tu sais certainement que les vampires tiennent beaucoup à leurs traditions, d'ailleurs ils ont conserver la monarchie moyenâgeuse alors que les autres espèces ont évoluer vers d'autre pratiques. L'une des traditions auxquelles ils tiennent le plus étant que l'héritier du trône doit être de Sang Pur. C'est la tâche principale du couple royal : concevoir un ou plusieurs descendant de Sang Pur. Or, le roi d'Europe de l'est n'a pas tenu cet engagement si cher aux cœur de ses sujets! Pire encore, il a mentit en faisant passer l'un de ses rejetons pour un Sang-Pur et cerise sur le gâteau, une rumeur circule que l'une de ses bâtardes en était une, mais il l'a fait passé pour morte, alors que ça ne serait pas le cas!
_ Waou! C'est quoi ce scénario de soap, dis-je faussement blasée. Comment il l'ont découvert?
_ Eh bien il semblerait que l'héritier présumé ai un peu trop surestimé ses capacités et ait manqué de discernement. Il s'est bêtement fait découvert lors d'un combat pour un humain. C'est idiot, non!
Non. Impossible. Je n'en crois pas mes oreilles, mais quel crétin! Comment cela a t-il pu arriver? Soudain une foule d'émotions surgissent, incrédulité, peur, colère. Aussi, je garde le silence préférant taire mes commentaires sous peine de déverser ma colère et mon ressentiment. J'attend donc qu'il poursuive.
_ Et donc après la découverte du faux Sang-Pur, qui, soit dit en passant s'est fait buter, une tonne de scandales se sont greffés à celui-ci, les principaux étant ces trois là.
_ D'accord, mais quel conséquence cela a eu?
_ A part le mouvement de colère et d'indignation que cela a générer, aucune idée. Jasper est parti avant que ça se gâte de trop, mais d'après sa cousine, il se peut que cette affaire se termine par le génocide de la lignée dirigeante. Enfin, si les autres royaumes ne s'en mêlent pas.
J'hoche la tête pensive. Les conséquences de cette "affaire" ne tarderont pas à se manifester faisant de ma personne un simple dommage collatéral. Les autres rois ne s'en mêleront surement pas, c'est du pain béni pour eux. Ils laisseront la noblesse et les sujets en colère faire le sale boulot et ils n'auront plus qu'a ramasser ce qu'il reste. Rapidement, j'envisage toutes les solutions de fuite que j'ai prévu en cas de départ précipité. Néanmoins, aucune d'elle ne prévois la présence de Becka à mes côtés, or je refuse de la laisser derrière moi.
De retour chez moi, je prend une bonne douche chaude pour me remettre de mes émotions. Puis je sors une boite de dessous mon lit, vérifie son contenu. Il y avait longtemps que je m'en étais pas servie de cette façon. Un souvenir effleure ma mémoire, celui où je suis arrivée en Amérique il y a trente ans. J'était arrivé a JFK, et pendant dix ans j'avais séjourné à New York. Je me plaisais pas mal là bas, mais j'avais dû fuir en des circonstances similaires. Pendant quelques années j'ai vagabonder dans le pays pour atterrir à Seattle. Que de nostalgie!
Enfin, j'examine les dix passeports que contient ma boite, tous d'une identité différente, le cash que j'avais mis de coté, une bombe au poivre, un 9 mm avec réserve de balles, une boite de teinture noir bon marché. Juste avec cette boite, je suis censée tout abandonner pour courir le monde une nouvelle fois. Tirer un trait sur ce pour quoi je me suis battue. Une larme perle malgré moi le long de ma joue, je ne veux pas partir. Ma vie est ici désormais, je suis heureuse de vivre sous cette forme. J'ai mis du temps à m'accepter en tant que tel, mais à présent pour rien au monde je ne reviendrais en arrière.
C'est décider, je ne fuirais pas. J'affronterais tout ce qui s'imposera à moi, dussé-je y rester. N'étant tout de même pas suicidaire, je m'empare de la bombe au poivre et le 9 mm que je met dans mon sac puisque j'en ai déjà un de rangé dans un des tiroirs au salon. Puis, je passe rapidement un coup de fil à Rebecca pour confirmer notre soirée télé, m'habille vite fais et me rend au magasin de location de DVD. Ce soir, c'est à mon tour de choisir le film, et je suis déterminé à ne pas ménager Becka. Je loue la dernière saison de The Walking Dead, même si je sais qu'elle ne voudra jamais me laisser rentrer chez moi et dormir seule après. Toutefois, la voir flipper sera déjà une revanche jouissive face à toute les horreurs sentimentales qu'elle me force à regarder.
Comme prévu j'assiste, satisfaite, à la déconfiture de Becka. Elle n'a cessé de geindre, de gémir cachée sous son plaid, blottie contre moi dans son large canapé. De temps à autre elle relève la tête de son plaid quand les scènes se font moins sanglantes, pour la cacher aussitôt avec un petit cri de terreur lorsque apparaît soudainement un zombie à l'écran. En milieu de soirée, elle me conjure d'interrompre la torture au moins pour manger un morceau, alors, charitable, je me laisse dons attendrir par ses jérémiades, commandes des pizzas et nous prépare des margaritas.
La soirée s'achève et je reste dormir avec elle. Ainsi en conséquences de ma cruauté envers mon amie, celle-ci a exigée que je dorme en sa compagnie, car bien trop terrorisée pour dormir seule. J'avais imaginée une blague a lui faire dans la nuit, mais j'y renonce vite. Becka est vraiment trop effrayée, et le risque de ses représailles est trop grand. Alors pour l'aider à s'endormir, je l'interroge sur la suite des événements de la veille. Tout d'un coup ce sujet de conversation la rend prolixe, je la sens se détendre en évoquant ses souvenirs. Enfin, ce qu'il en reste, car apparemment bien trop saoule pour se souvenir de la fin de soirée, jusqu'à se réveiller avec le type avec qui elle flirtait dans son lit. Bien qu'elle m'a assuré que ce garçon en question n'ai pas abuser de la situation, je ne me gêne pas pour lui faire la morale. Je déteste quand elle se comporte de manière aussi insouciante, elle a toujours eu la chance, et je ne la laisse que rarement rentrer seule, mais je ne serais pas là éternellement. Mon cœur se serre en me remémorant que je suis sur la sellette. Finalement, Becka et moi finissons par nous assoupir, nos rêves peuplés de monstres et autres créatures malfaisantes.
Le week-end passe en un clin d'œil. Nous revoilà lundi soir au boulot. Rebecca et moi avions entamé notre petite routine quotidienne, elle à la caisse et moi à l'approvisionnement des rayons quand Thomas débarque, m'attrape par le bras et m'entraîne dans un coin loin des oreilles indiscrète de celle-ci. Ravie qu'il me témoigne de l'attention, je me laisse faire en prenant une pose lascive, un sourire étirant mes lèvres. Sourire qui s'efface bien vite quand je plonge dans son regard émeraude. Merde, quelque chose ne tourne pas rond chez lui.
_ Ally, passe la nuit avec moi ce soir!
Ah, ce n'est que ça. Encore cette vielle rengaine." Passe la nuit avec moi, tu ne le regrettera pas!" Mon visage s'adoucit, je rougis un peu.
_ Tu sais que ce n'est pas raisonnable... Thomas, je...
Une lueur d'amusement passe dans ses yeux lorsqu'il m'interrompt. Je commence à rire, ce qui se lui rend son merveilleux sourire.
_ Quoi, tu préfère que l'on fasse ça dans la salle de réunion? Puis soudain, il prend une expression sévère. Non, sans déconner je suis sérieux là. T'es en danger Ally!
Stop. On ne rit plus là.
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