Flagrant délit de fornication
Je suis à nouveau seule, si tôt le repas terminé, Rebecca s'était éclipsée sans que je m'en rende compte. Thomas m'a tenu compagnie un moment, mais nous étions sans cesse interrompu par sa petite soeur qui le harcelait pour qu'il vienne passer du temps avec elle. De plus, Louisa m'avait clairement fait comprendre qu'elle ne souhaitait pas ma présence. Victime de la petite soeur jalouse et possessive, j'ai fini par capituler et lui laisser Thomas, qui partagé entre nous deux n'osait choisir. Ainsi, je me retrouve à me balader à la tombée de la nuit à l'extrémité nord du domaine. Après avoir visité la sublime roseraie, les autres parties du jardin me paraissent bien fade en comparaison, alors je décide d'explorer les limites du territoire qui m'a été allouer, histoire de voir de quel surface dispose à présent mon nouvel aquarium. Car il faut dire que depuis mon départ de Seattle je me sens comme un poisson hors de l'eau, j'ai besoin de m'approprier un environnement, même temporaire. Et quoi de mieux que d'en faire le tour! Enfin, pour le coup, j'aurais mieux fait de m'en abstenir.
Car en longeant le mur du domaine j'entend des gémissements. Intriguée, je me rapproche sans faire de bruit, et localise le bruit derrière un buisson épais. Le bruit continue de plus belle, alors rongée par la curiosité, je me faufile à quatre pattes, écarte les feuilles du buisson et découvre une scène que je n'aurait jamais cru possible. Ma main sur la bouche pour ne pas crier de stupeur, j'observe éberluée Rebecca habillée en tout et pour tout d'une chemise blanche transparente ouverte sur ses seins à califourchon dessus de Velkan, torse nu, le pantalon baisser jusqu'aux chevilles. Elle ondule frénétiquement des hanches, les joues rouges de plaisir, tandis que son amant maintien ses fesses de ses mains en poussant des gémissements rauque.
Je ne peux détacher mon regard de la scène, une boule se forme progressivement dans ma gorge, et les larmes menacent de perler au coin de mes yeux. Comment peux t-il me faire un tel coup bas, après tout ce qu'il me promettait depuis nos retrouvailles, après tout ce qu'il faisait pour soi-disant me reconquérir, il ose culbuter ma meilleure amie! De plus, il avait refusé mon sang, pour se délecter de celui de Rebecca au vu des tâches rouges qui s'étaient déposés sur son col. Finalement, je décide de me retirer en rampant sur quelques mètres, et me lève pour fuir à toute jambes.
Heureusement, je ne croise personne, et cours jusqu'à ma chambre et m'enferme dedans. A l'abris des regards indiscrets, je laisse libre cours à ma colère et ma peine, mettant sans dessus dessous la chambre entière. Ce salaud m'a trahis une fois de plus, pour Rebecca ça se comprend, c'est une succube, elle n'a donc aucun sens de la morale, mais lui, il est censé être discipliné! Le Général Braaten, chef de l'Armée Royale du Roi Ludérik, incapable de résister à une greluche aux gros seins, eh bien c'est du joli. Désormais, il ne me manipulera plus, je ne me laisserais plus avoir par ses boniments et hors de question que je partage ma chambre avec lui. Hantée par les images d'eux deux qui tourne en boucle dans ma tête, je sort de la pièce et tombe nez à nez avec Thomas qui s'apprête à frapper. Il sursaute quand j'ouvre la porte violemment, et face à mon évidente fureur, il se met à bégayer.
_ Je... Je venais te prévenir que le repas allait être servi.
_ Je n'ai pas faim, je réplique sèchement.
Les yeux de l'ange papillonnent d'incompréhension, puis s'assombrissent, la culpabilité refroidi un peu ma colère. Thomas n'y est pour rien, et je fais de lui le dommage collatéral de mes humeurs massacrantes, je ferais mieux de les diriger vers les principaux concernés au lieu de m'en prendre à lui. Je me radoucie un peu, essaie de lui sourire sans vraiment y parvenir.
_ Je suis navrée, on m'a coupé l'appétit.
Il fronce les sourcils, caresse ma joue de ses doigts et sentant que quelque chose ne vas pas, m'attire contre son torse. Je respire à pleins poumons son odeur, dire que j'ai failli l'abandonner à cause de Velkan.
_ Que se passe t-il? Tu veux qu'on en parles? Murmure t-il à mon oreille.
J'opine sans un mot, et il serre encore dans ses bras, le nez dans mes cheveux.
_Ok, viens dans ma chambre, on pourra parler tranquillement.
Main dans la main, il me conduit jusqu'à sa piaule située dans l'aile gauche de l'immense maison, c'était l'aile réservé aux habitants régulier du domaine. Une magnifique suite auprès de laquelle nos chambre sont ridicules, avec un petit salon privé, accolée une belle terrasse meublée d'une table et trois chaises, une balancelle confortable et des poufs un peu partout. La chambre immense où trône un lit King size avec une moustiquaire écrue, des tables de chevets de chaque côté surmonté de lampes, un dressing gigantesque et derrière une porte dissimulée une salle de bain luxueuse avec douche italienne d'un côté et baignoire ronde de l'autre. Bref, la grande classe. Je fais le tour du propriétaire émerveillée comme une gamine le matin de noël, en oubliant presque la raison de ma présence ici.
Enfin, avec un sourire canaille, Thomas me pilote jusqu'au lit où l'on se vautre tout deux. La réalité me rattrape soudain, il attend que je lui parle, et je me confie à lui. Le récit de ma mésaventure me paraît moins terrible à présent que je suis avec lui, j'arrive même à tourner en dérision la scène embarrassante que j'ai surprise. Il fais quelques commentaires comiques qui parviennent même à me faire rire. Puis, nous retrouvons notre sérieux, appuyée contre des coussins, je songe à la requête que je m'apprête à lui demander, mais il me devance.
_ Tu veux dormir ici cette nuit?
_ Oui, je veux bien.
_ Ça marche.
Puis nous restons silencieux, allongés l'un à côté de l'autre, le moral dans les chaussettes, j'ai envie de me distraire, de me changer les idées. En tournant la tête, je rencontre le regard de Thomas et une idée germe dans mon esprit. Aussitôt je la met en pratique, j'approche mon visage du siens, son haleine fraîche me chatouille le nez, mes lèvres saisissent les siennes, je l'embrasse en roulant au dessus de lui. Mes mains remonte son tee-shirt et je délaisse sa bouche pour son torse, le couvrant de baisers je descend toujours plus bas. Comprenant où je voulais en venir, il me stoppe et ramène mon visage jusqu'au sien.
_ Non, je ne veux pas être l'instrument de ta vengeance, dit-il en soupirant.
_ J'en ai vraiment envie, je me fous de Velkan, il peut bien crever en Enfer, je m'en contre fiche!
Il ne lui en faut pas plus pour qu'en quelques secondes je me retrouve en sous vêtements, et lui ôte son pantalon. Je reprend donc mes investigations là où je m'étais arrêtée, le déleste de son boxer devenant trop étriqué et dévoile sa gracieuse virilité. Le membre est d'une belle taille, et si tentant, que je ne résiste pas à son appel et le frôle de mes lèvres. Thomas se cambre en gémissant, je souris et le torture encore un peu, de ma langue je le titille de sa base à son extrémité , ce qui le fais s'agiter encore plus. Au bout de quelques minutes j'abrège son supplice et l'accueil tout entier en bouche et entame des mouvements de va et viens, encouragée par ses gémissements de plaisirs. Nous passons ensuite le reste de la nuit à revisiter les positions du Kamasutra, dont certaines que je ne connaissait même pas. Le délice de nos ébats évoque un vieux souvenir refoulé d'une autre vie, il y avait longtemps que je n'avais pas éprouvé cela. Longtemps qu'un homme ne m'avais pas autant satisfaite.
Au matin, je m'éveille seule dans le lit, un mot sur l'oreiller m'informe que Thomas récupère le petit déjeuner aussi vite qu'il le peut. Je profite alors du temps imparti pour prendre une douche, à peine ai je ouvert le robinet que la porte de la salle de bain s'ouvre sur un Thomas déjà nu. Avec un sourire radieux je lui fait signe de me rejoindre, il ne se fait pas prier. Plaquée contre le mur de la douche, les jambes de part et d'autre de ses hanches, nous remettons ça. Thomas ne manque pas d'endurance et de force pour s'envoyer en l'air n'importe où, il en fait d'ailleurs l'agréable démonstration.
Affamée, je dû le supplier de me laisser déjeuner, enfin, il consent à me laisser en paix contre la promesse de recommencer le soir venu.
_ Je crois que Bécka te cache quelque chose, me dit-il pendant que je m'habille.
_ Je ne sais pas, elle est bizarre ces temps ci.
Il pose ses lèvres sur mon épaule, tout en m'enlaçant avec tendresse.
_ Tu devrais faire attention, elle n'est peut être pas ce qu'elle prétend.
Puis, il s'éloigne de moi, intriguée je me retourne, mais il est déjà parti. Je finis de m'habiller et me lance à la recherche de Rebecca. Nous devons parler toutes les deux. Ne la trouvant ni aux jardins, ni au petit déjeuner, je monte dans sa chambre, elle n'est peut être pas encore réveillée, je décide de lui faire un réveil en fanfare pour me venger. J'arrive devant la porte, et remarque que celle ci est entre ouverte. Je regarde par l'interstice et vois Rebecca accoudée à la rambarde du balcon, dos à la porte. Elle semble être au téléphone, et se dispute avec son interlocuteur. J'écoute la conversation qui me glace le sang dans mes veines.
_ Non! C'est hors de question, j'arrête tout, tu te démerde maintenant.
Une pause.
_ J'en ai assez de devoir payer à ta place. Tu n'avais qu'à faire ce qu'il te demandais, t'es une succube, non?
L'autre répond et Bécka soupire.
_ Maman, je... J'ai fais quelque chose de mal, Marcus va mal le prendre et puis à cause de cela, elle va commencer à se méfier de moi.
Marcus? Comment est-ce qu'elle connaît ce nom? La peur monte graduellement mais je veux en savoir plus.
_ Oui, surement. Non j'arrête, je tiens à elle, c'est ma seule amie. Tu ne sais pas ce que c'est d'avoir quelqu'un qui t'apprécie telle que tu es. Évidemment toi tu mens à tout le monde, même à tes soit disante copines!
Une nouvelle fois l'autre tente de la convaincre, mais elle secoue la tête.
_ Dis lui que c'est fini, je ne l'espionnerais plus pour lui, et non je ne la pousserais pas non plus dans les bras de cet idiot de vampire! Eh bah t'as cas baiser avec lui, qu'on en finisse! Assume tes dettes, maman!
Sur ces mots rempli de rancœur, elle raccroche et se retourne. Merde, trop saisi par cette découverte, j'ai oublier la discrétion, elle me voit, se fige, lâche son téléphone et accours vers moi. Paniquée, je m'enfuis, Bécka sur mes talons qui me hurle de l'attendre, mais je ne veux pas, je n'ai plus envie de lui parler ou de la voir. Au bas des escaliers, Velkan lève la tête vers moi, surpris du boucan de notre course poursuite. Dévalant les escaliers à toute vitesses, il gêne mon passage, malheureusement pour lui la rage, l'élan et l'effet de surprise me donnent la force suffisante pour lui décrocher un coup de pied au visage qui le fait dégringoler les marches. Je saute par dessus lui, sort de la maison en bousculant des anges outrés, traverse la cour pavée et passe le portail pour quitter le domaine. Il leur est interdit de le quitter, je m'arrête de courir et monte dans le vehicule d'un ange qui s'apprête à démarrer. Atterré, celui ci me fixe de ses yeux violets, impatiente je lui ordonne de démarrer.
_ Allé, t'attend quoi, démarre! Je lui crie dessus.
Il obtempère et démarre en faisant crisser les pneus sur le gravier. L'autoradio joue une petite musique latine un peu ridicule, personne ne parle. L'ange paraît décontenancé, et me jette dès coup d'œil à la dérobé, il doit penser que je suis une folle furieuse venu le prendre en otage. Cette réflexion me fais sourire et soudain j'éclate de rire en repensant à la tête de Velkan a fais en voyant arriver mon pied dans sa tronche. Ma réaction le fait sursauter lui faisant faire un écart de route, puis il se crispe au volant. Il doit avoir la vingtaine pas plus, ses longs cheveux blond ramassé en queue de cheval sont légèrement ondulés, ses yeux d'une étrange couleur violette sont braqués sur la route. Il a l'air un peu stressé alors je lui demande son prénom histoire de le dérider un peu.
_ Je m'appelle Gabriel, il me répond d'une voix mal assuré.
_ Sérieux? Tes parents ont le sens de l'humour on dirait!
Il émet un rire nerveux. Le genre de rire que les gens font quand ils ne sont pas à l'aise avec le sujet abordé et je comprend que je viens de mettre les pieds dans le plat.
_ Je n'en sais rien. Je ne les ai pas connus.
_ Oh, désolé! Au fait, moi c'est Alysson.
Il hausse les épaules, puis continue de se concentrer sur la route. Il quitte le chemin de terre et s'engage sur la national. Le moins qu'on puisse dire, c'est que cet ange n'est pas prolixe.
_ Et on va où comme ça?
Il me regarde éberlué, puis soupire bruyamment avant de me répondre avec une pointe d'ironie.
_ Quoi? Tu grimpe dans la voiture d'un inconnu et en plus tu ne sais pas où il se rend? Ça craint, si tu veux mon avis.
Je ris devant tant de franchise juvénile, ne comprenant pas vraiment la raison de mon hilarité, il s'abstient de tout commentaire. Puis, il fini par se joindre à moi et rit de bon cœur. Ce Gabriel est vraiment un magnifique spécimen, il a une beauté particulière, presque féminine à cause de ses trait très fins, mais ça lui va à merveille. Lorsqu'il cesse enfin de rire, il poursuit.
_ Nous allons au marché, en ville. Je suis de corvée d'approvisionnement.
J'hoche la tête, bien un petit tour en ville me changera les idées, en ce moment ma petite bulle par en sucette et ça me perturbe grandement. Surtout, je sens que je n'ai pas fini d'en baver, mon retour à l'hacienda va être critique. Nous roulons encore quelques minutes avant d'apercevoir la ville et d'y entrer. Gabriel se gare dans un parking improvisé en terre battue, descends ouvrir le coffre pour décharger de grand cabas à roulettes, je l'aide et en récupère deux que je traîne derrière moi. Puis nous entrons dans le marché où déjà les badauds se massent près des étals des vendeurs qui vantent les mérites de leurs produits en beuglant. J'observe autour de moi, tout en veillant de ne pas perdre de vue Gabriel qui se fraie un passage dans la foule sans un regard pour moi. La cacophonie qui y règne dans ce joyeux bordel me semble chaleureux, les gens qui discutent entre eux en riant, un vendeur qui promet monts et merveilles à un jeune femme, d'autres qui négocient la marchandise, et tout cela avec le sourire, des gestes amicaux. Même les gamins qui traînent dans les rues bavardent gaiement avec les marchants ambulants. Fascinée, je ne vois pas que mon compagnon s'est arrêté et manque de lui rentrer dedans. Il est en pleine discussion avec un maraîcher, je ne comprend pas l'espagnol, mais ça n'a pas l'air d'aller, car le garçon hausse soudainement le ton et son teint de porcelaine se met à rougir. Alors je décide d'intervenir et fais du charme au vendeur, qui accepte de baisser son prix après un coup d'œil pas très discret dans mon décolleté. Un peu gêné par ma façon de faire, Gabriel me remercie tout de même et m'entraîne à sa suite chez un autre marchand. Une femme d'une trentaine d'années au long cheveux brun bouclés et au teint mat se tient à un étalage produits fermiers. Lorsqu'elle voit Gabriel arriver, son visage s'illumine d'un grand sourire et l'appelle en agitant la main, ce qui fait rebondir ses énormes seins.
_ Salut Gloria! Lança t-il joyeusement. Comment va?
Radieuse, Gloria l'attrape et le serre contre elle. Le pauvre garçon manque de s'étouffer dans ses seins tant elle le serre fort.
_ Oh mon petit chou, ça fait longtemps que je ne t'ai pas vu dans le coin! Tu m'as manquée!
Soudain, elle remarque ma présence, ouvre de grand yeux noir et me dévisage sans vergogne, puis reporte son regard sur lui.
_ Tu me ramène une copine? Comme c'est mignon, minaude t-elle.
Embarrassé, il rougit et balbutie des paroles incompréhensibles, alors je viens à son secours.
_ Non, pas du tout, je suis l'invité d'un des membres du domaine. Je l'ai simplement accompagné pour prendre l'air.
Elle hoche pensivement la tête, non sans jeter un coup d'œil malicieux à Gabriel qui toujours rouge, n'ose pas croiser son regard. Ce jeune homme est décidément très timide, je me retiens à grand peine de pouffer de rire. Reprenant son sérieux, Gabriel s'empresse de faire ses courses chez elle pour passer au marchand suivant. Beaucoup moins amical qu'avec Gloria, il expédie vite fait sa corvée, je ne peux m'empêcher de songer au rapport privilégié qu'il entretient avec elle. Je me demande pourquoi ils sont aussi proches, ont-ils eut une liaison par le passé, ou un autre événement les auraient rapprochés. Sur le chemin du retour, après quelques hésitations je le questionne à ce sujet. Il hésite, affichant un sourire énigmatique, et répond enfin.
_ Eh bien, c'est elle qui m'a élevé jusqu'à mes 10 ans. Quand j'ai réalisé que je n'étais pas humain, j'ai voulu la quitter et j'ai rejoint Thérèsa et William. Malgré cela, nous sommes rester en bon termes, on se voit souvent.
Cet enfant n'a pas dû avoir la vie facile, quitter la seule famille qu'il possède pour une autre totalement inconnu n'a pas dû être un choix facile. J'imagine qu'il l'a fait pour son propre bien, mais aussi le leur. Chez les êtres surnaturels qui côtoient des humains de près, la peur de les blesser accidentellement est une obsession quasi permanente. Quelque fois même ils y renoncent et s'en éloignent pour éviter des situations qui pourraient bien vite tourner au drame.
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