... Elle arrive avec un troupeau de monstres
_ Qu... Quoi?
Ma voix s'étrangle en un ridicule couinement, trahissant mon étonnement.
Il soupire et me regarde de biais.
_ Ce n'est pas un prétexte pour t'attirer dans mon lit. Je suis sérieux.
_ Oui, enfin peut être, mais qu'est-ce qui peut me menacer et comment tu le sais?
Son regard se fit soudainement fuyant, il remue nerveusement les pieds quelques secondes avant de finalement répondre.
_ Je sais qui tu est réellement. Pas seulement ce tu es, mais aussi ton identité, et ça ne date pas d'hier. Ma famille t'as suivie dans tout tes déplacements depuis ton bref passage au Brésil. Ils ont un peu enquêté à ton sujet.
Des souvenirs peut réjouissant refluèrent à la surface de ma mémoire. Effectivement, mon passage au Brésil fut bref en raison de divers incidents dont je n'avais jusqu'à aujourd'hui pas élucidé l'origine.
_ L'incendie de l'auberge, c'était vous n'est ce pas? Et le soi-disant kidnapping, ou encore la partie de cache toi ou je te tue dans la jungle.
Il baisse la tête en opinant du chef. Tout à coup, je réalise que sa famille l'a surement envoyé pour me supprimer, et je recule. Il n'est rien qu'un espion envoyer pour estomper mes soupçons afin de mieux me poignarder dans le dos. Peiné de ma réaction, il me tend la main.
_ Je le jure devant Dieu que je ne t'ai jamais voulu du mal! Il m'ont envoyé t'espionner, pas plus. Ils voulaient juste s'assurer que tu ne tente rien pour retrouver ton ancienne existence. De toute façon je n'aurais jamais accepter de leur servir d'assassin.
_ Ah oui mais pourquoi? Le chasseur s'est épris de sa proie? La parole d'un Traqueur ne vaut rien pour moi, dis-je en raillant, cependant je suis au bord des larmes.
N'en pouvant plus en supporter plus, je m'enfuie dans le bureau des stock en m'enferme dedans. Comment ai-je pu être aussi bête! Accorder ma confiance à un idiot de Traqueur, c'est la pire des erreurs que j'ai pu faire. Il a beau être différent cela reste un Traqueur. Je me sens trahie, mes joues inondées de larmes, je me laisse glisser à terre. Bientôt, Thomas tambourine à la porte en me suppliant de l'écouter. Je ne répond pas, je ne veux pas qu'il sache que je chiale comme une mioche qui aurais fais tomber sa glace! Mais en même temps, il doit s'en douter. Or, il ne se démonte pas et poursuis son monologue.
_ Ecoute, mon frère m'a téléphoné ce matin, il affirme que des vampires d'Europe de l'est on débarquer à l'aéroport de Tacoma et d'autres à JFK. Au début, il pensait qu'ils avaient entrepris le voyage à ta demande. C'est l'effervescence chez les Traqueurs de la région, ils ont sentis que quelque chose de mauvais se prépare. Autant de vampires qui débarquent les rendent nerveux. De plus, si nous avons pu découvrir qui tu était, d'autres ont surement pu y parvenir eux aussi. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils ne te retrouvent. Alors, je t'en conjure, accepte de loger chez moi quelque temps!
Le cœur au bord des lèvres, je lui répond avec une sécheresse et une brutalité qui m'étonne moi-même.
_ Va chier. Casse toi, et ne m'adresse plus jamais la parole!
D'humeur morose, les jours suivants je me referme dans ma coquille. Si bien que même Rebecca renonce après une bonne centaines de tentatives. Cependant, elle ne cesse de me scruter de ses magnifiques yeux voilés de tristesse. Elle s'inquiète et je me déteste de lui infligé cela, mais je me sens incapable de poursuivre mes obligations sociales avec qui que ce soit. La journée, je reste chez moi n'ayant pas le cœur à sortir. Le téléphone hurle sans cesse le désespoir de Becka qui brûle de savoir comment je vais. Néanmoins, je n'ai aucune envie de parler. Je ne pensais pas que cela faisait aussi mal de se faire trahir par quelqu'un qu'on aimait.
Toutefois, je ne reste jamais bien longtemps sans qu'une merde me tombe sur la gueule. Ainsi, lors d'une fin de matinée pluvieuse où je fais les courses, je vois se réaliser la prédiction de Thomas. Un jeune homme flâne nonchalamment dans les rayons. Un grand blond aux cheveux assez longs légèrement ondulés, une barbe de trois jours. Sa peau pale parait translucide sous les néons du magasin. Même pour un vampire, il est sacrément blanc bec celui là. L'observant discrètement, je remarque que malgré son attitude désinvolte, il semble toiser un brin méprisant les humains qu'il croise, tout en les étudiant rapidement. Avec un peu de chance, il ne m'a pas encore aperçue, alors je continue mes courses, calmement sans paniquer. En passant à la caisse, je lance un rapide coup d'œil, aucune trace de lui. Cela m'inquiète d'autant plus, il pourrait réapparaître n'importe où et me causer des problèmes. Heureusement j'ai ma bombe au poivre dans mon sac, en cas d'attaque elle me permettra de gagner un temps précieux, discrètement je la transfert dans ma poche arrière de mon jeans.
Je rentre chez moi sans avoir revu le vampire du supermarché. A la réflexion, peut être faisait-il ses courses lui aussi! Cette pensée m'arrache un sourire, et je me met à relativiser. Ce n'est pas le premier vampire je croise à Seattle, loin de là, d'habitude je n'y prête aucune attention et c'est à peine si je les distinguent du commun des mortels. Toutefois une étrange impression de déjà vu m'avais assailli à ce moment là, il devait probablement ressembler à quelqu'un que j'ai connu autrefois.
En rangeant mes achats dans le placard de la salle de bain, je relève la tête et me contemple dans le miroir. Le reflet qu'il me renvoie ne m'es plus aussi étranger qu'il y a tente ans. Peu à peu, je me suis faite à cette nouvelle image. De toute façon, même si il m'avait vu, il ne m'aurait surement pas reconnu, il ne reste pas grand-chose de la créature que j'ai été. Avec mon épaisse chevelure cuivrée difficilement domptée au lisseur, coupés en carré plongeant, mes yeux marrons sans charmes, et ma peau mate à bronzée en été. Mes lèvres en revanches sont restés identiques, bien dessinés et pulpeuses, de même que touts les traits de mon visages, restant beau malgré les petites imperfections du à mon statut d'humaine comme entre autre chose les petites taches de rousseurs que Becka trouve à croquer. Personne qui ne m'ai connu personnellement jadis ne pourrait ainsi me reconnaître. J'ai l'air plus humaine qu'une humaine!
L'après midi je reçois un appel du gérant du magasin où je travaille. Il accepte les congés que j'ai posé après mon altercation avec Thomas. Ca tombe bien, mon besoin de m'éloigner se fait de plus en plus impérieux. Bien que Thomas me laisse tranquille, le malaise présent entre nous me démoralise chaque jours un peu plus. D'autant plus que je sens son regard sur moi, il pense que je l'ignore ou que je le déteste, mais ce n'est pas le cas. Cela aurait été plus facile si je parvenait à le détester, or je n'y arrive pas. Malgré tout, une part de moi éprouve encore de l'affection à son égard et se langui de lui; une autre part vis très mal la déception tant elle est profonde. Raison pour laquelle j'ai besoin de tirer tout ça au clair et de réfléchir à la tournure des choses. Alors, oui, ça tombe bien que lundi je n'aille pas travailler.
Du coup, je décide donc de vérifier mes finances afin de prendre le large, me ressourcer. Comme j'aime bien le soleil et la chaleur, les Bahamas me tente bien, mais malheureusement je n'ai pas les moyens. Néanmoins, à défaut, je me contenterai bien de petites vacances paisible à Hawaii ou au Costa Rica. Tout en surfant sur le net écumant les sites de réservation, je rêve de mes futures vacances, jusqu'à ce que la sonnerie de mon téléphone me ramène au moment présent. Le numéro m'est inconnu et l'individus ne me laisse qu'un message de quelques mots : "on doit parler. RDV au café de la gare." Je n'aime pas cela. En même temps, il est probable que ce soit Thomas qui veuille me rencontrer, tout comme il peut s'agir d'un piège. J'hésite. Je demande à l'inconnu son identité. Pas de réponse. Je tourne en rond dans mon appartement, pesant le pour et le contre. La curiosité est, certes, très forte, mais mon instinct de conservation l'est tout autant. Alors que je tergiverse toujours, un nouveau message arrive: "Viens quand tu sentira prête."
Dix minutes après la réception du dernier message, je suis devant le café. J'avais agis sans réfléchir, cela ne me ressemble pas, mais la certitude que ces messages venaient bien de Thomas avait désintégré ma défiance initiale. Ainsi, je me retrouve dans ma voiture à me maudire intérieurement d'agir comme une gamine bourrée d'hormones. Cependant, je reste quelques secondes devant l'établissement à scruter l'intérieur par les baies vitrées, avant de me décider à entrer.
Je n'avais jamais mis les pieds dans ce café avant, il me plu immédiatement. La déco vintage, les banquettes en vinyle vert bouteille, et les serveurs vêtus comme dans les années 20, vous transportent dans un autre monde. En entrant, on a l'impression de laisser ses problèmes sur le seuil. Toutefois, je n'oublie pas la raison de ma présence ici. Je balaie la salle du regard à la recherche de Thomas, mais la personne sur laquelle mon regard s'accroche a bien faillit me faire détaler comme un lapin. C'est bien un piège, jamais je n'aurais dû mettre les pieds dans ce café. Le plan était parfait. Message énigmatique pour m'attirer ici, dans un endroit qui me plairait et endormirait mes doutes. Le bel homme est assis sur une banquette dans un box, invisible depuis la vitrine car si je l'avais aperçu, j'aurais immédiatement fait demi-tour. Il me contemple avec douceur de ses grand yeux bleus comme un ciel d'hiver, un sourire avenant sur ses lèvres fines dont je me rappelle leurs saveurs. Alors que je demeure toujours aussi pétrifiée, hésitant à m'enfuir pendant qu'il est encore tant, ou abandonner et le rejoindre. Alors, il penche sa tête sur le côté, hausse un sourcil et me lance avec un charmant accent slave:
_ Eh bien, tu as beaucoup changé... Aliénor.
Cette simple phrase aura eu raison de ma réticence, je le rejoint donc sur la banquette et m'installe en face de lui. Ses cheveux blonds encadrent son visage, quelques mèches bouclées indisciplinées lui tombent devant les yeux et lui donne un air angélique. J'avais oublier comme il était craquant. Lui, en revanche n'avait pas changé, il était toujours aussi magnifique, et visiblement sa capacité à briser ma carapace d'un seul sourire était toujours intact. En 30 ans il n'avait pas pris une ride, mais bon, quoi de plus normale pour un vampire! Comment ai-je pu l'oublier, lui et ce magnifique visage? Autrefois, ce vampire était tout pour moi. Il représentait mon monde, mon univers, ma réalité à laquelle je m'accrochais désespérément. L'unique chose qui m'étais absolu à l'époque se résumait à un nom: Velcan.
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