Ah! Une mauvaise nouvelle... pour changer!
Deux semaines sont passés depuis l'attaque du Traqueur. Après une longue réflexion, j'ai décider de repasser une couche de mon charme magique. Juste au cas ou. En fait, je cherche à m'occuper l'esprit car je n'arrive pas à sortir Thomas de ma tête. Son étrange comportement me fait flipper et je ne cesse de m'interroger sur ses véritables intentions à mon sujet. Ce qui justifie ma présence en ce samedi matin à l'épicerie de mon "ami" Drake.
Car en plus de vendre des charmes et potions, Drake dispose de nombreux livres documentaires traitant des espèces surnaturelles, ainsi que divers rapports d'études scientifiques ou des rapports de chasse. Même si je suis ravie de consulter ces ouvrages, j'évite la tentation de l'interroger sur leur provenance. La réponse ne me plairait surement pas.
Bref, j'étais plonger dans la lecture d'un rapport de chasse d'un Traqueur vivant au XVII ème siècle, affalée sur un canapé dans l'arrière boutique quand Drake apparaît. Il parait encore plus mince et rachitique que d'ordinaire à la lumière de la lampe de bureau. Son visage aurait pu être beau avec son nez aquilin et ses beaux yeux noisettes, si seulement ses joues n'étaient pas si creusées et si il n'avait pas ces vilaines cernes violettes qui témoignent de son manque de sommeil, des nuits passés à jouer aux jeux vidéo en réseau. Maudit soit les geeks! Il se trémousse nerveusement en regardant ses pieds. Visiblement ma mâtinée ne se passera pas comme je l'avais prévu.
_ Euh... dis, ce n'est pas que je veuilles te foutre dehors mais Jasper vient d'appeler... il arrive dans 5 minutes. Enfin... je sais que tu n'aime pas les vampires alors...
Eh merde. Je regarde l'heure à ma montre: 10h15. Je n'étais là que depuis à peine une heure! Bon, il faut savoir se la jouer bonne perdante quelques fois.
_ Bon, je y aller alors. Merci de m'avoir prévenue. Heureusement que ces putains de vampires téléphonent avant de se pointer ici, hein?
Drake me gratifie de sa petite moue comique qui fait quand il est en proie à un dilemme.
_ Ah oui, c'est une des restrictions que je leurs impose maintenant. Depuis que je suis fait braqué, tu te souvient? Comme la boutique est sous protection maintenant, quand l'un de leur vient, il faut que je la désactive.
Oh que oui, je m'en souvient. Il m'avait appelée en gueulant comme une fillette au téléphone. J'avais cru comprendre que le vampire l'avait vidé de son sang, alors telle était ma surprise lorsque j'ai constatée qu'il l'avait seulement projeter dans une vitrine et un éclat de verre l'avait blessé au cou. Et même pas du bon coté.
Il poursuis, avec un sourire aimable, tout œuvrant à la désactivation de son système de sécurité.
_ Je ne connais pas la raison qui fait que tu fuis les vampires, mais Jasper est un mec très cool, tu sais.
_ D'accord... oui peut être qu'il est sympas ton pote buveur de sang, mais je préfère m'abstenir, a plus.
Sans attendre sa réponse je sors et rentre chez moi.Dehors le ciel est sombre, l'air est chargé d'une odeur de pluie. Un temps ordinaire pour une journée d'octobre a Seattle. Heureusement, j'ai pensé a prendre un parapluie avec moi. Je regrette d'avoir du abandonner mes recherches aussi précipitamment, d'autant plus que je n'ai trouvé aucun indice susceptible de m'aider à comprendre ma drôle de relation avec Thomas. Toutes les informations que j'ai pu recueillir sur les Traqueurs m'étais déjà familières. Des humains avec une perception plus accrue de leurs sens, un instinct et des facultés physiques plus développé, mais une intelligence limité qui se borne à tuer d'abord et analyser après. Tous ont les mêmes technique de chasse ( le plus souvent en solo, sauf si leur proie se révèle coriace ), même haine, même obsession.
Perdue dans mes pensées, j'arrive à 100 mètres mon immeuble quand une impression étrange me fais stopper net. Trois hommes se livrent à un drôle de manège devant l'immeuble. L'un semble faire le guet, appuyé nonchalamment contre une poubelle. Le deuxième fais le tour de l'immeuble guettant l'ouverture de la porte du garage souterrain. Tandis que le troisième tente de se faire inviter à l'intérieur en sonnant aux interphones. Par chance, le Traqueur de l'autre fois ne semble pas faire parti de la bande, et aucun d'eux ne m'a remarquée. Avant qu'ils s'aperçoivent de ma présence, je remonte la rue en quête d'une solution de repli et la chance me souri.
Au bout de la rue, j'aperçois un arrêt de bus où justement un bus vient d'arriver, je m'empresse alors de me diriger vers lui. C'est donc tout naturellement que je monte dans celui-ci, prend un ticket et m'assied au fond. Le bus redémarre, j'observe une dernière fois l'inhabituel manège auquel se livrent ses hommes. J'ai depuis longtemps appris à me méfier de se genre d'anomalie qui se produisent quelques fois dans mon quotidien. Un simple livreur en fourgon utilitaire qui s'arrête pour demander son chemin, quelqu'un qui semble me suivre, ou une grand-mère qui demande de l'aide pour traverser la rue, sont des exemples parmi tant d'autres de situations à risques que je préfère éviter. Certains dirais que je perçois le monde comme un ennemi, mais moi je pense plutôt que je suis une fugitive en cavale permanente et chaque personnes que je croise est prompt à précipiter ma chute.
Après une courte réflexion, j'opte pour la destination du front de mer. Il y a là bas un restaurant de fruits de mer que j'adore, et si il ne pleut pas une bonne ballade au bord de la mer me fera du bien. Sinon, une visite à l'Aquarium me détendra tout aussi bien. J'envoie un rapide message à Becka lui exposant mes plans, mais elle me répond qu'elle n'est pas disponible et remet à ce soir. Exceptionnellement, la veille nous n'avions pas travaillés, le magasin étant fermé pour inventaire, nous étions allé à un concert de rock. Fatiguée, j'étais rentrée si tôt le spectacle fini, alors qu'elle avait accompagnée un groupe de métalleux dans un bar. Elle a dû en ramener un chez elle.
Le restaurant est bondé, je prend sur moi car j'ai vraiment faim. Cependant, j'ai pas été déçue, en contre-parti de l'effort fourni à supporter la foule bruyante de clients, je me suis vraiment bien régalée. Après mon copieux plat de moules et gambas, la pluie s'est mise à tomber en un tel déluge que j'ai finalement renoncé à la ballade de pleine air. Et c'est ainsi que je me suis retrouvée, assise sur un banc à contempler un immense écosystème aquatique évoluant au-dessus d'un dôme de verre. C'est l'attraction que je préfère. Je n'ai que faire des animations conçu pour amuser les touristes ou le nourrissage des animaux. Ce lieux me suffis amplement. Observer les poissons et autres créatures marines louvoyer sereinement dans leur monde de silence a le don d'apaiser mon esprit tourmenter et de l'emplir d'une certaine quiétude.
Ainsi, alors que je laissant mon esprit vagabonder en contemplant ce monde de calme et de paix, mon téléphone sonne me faisant sursauter tout en troublant par la même occasion la sérénité des lieux. Grognant de frustration je regarde autour de moi, l'endroit était désert, faisant de moi l'unique personne lésée. L'engin perturbateur indique que Drake souhaite me joindre. Deux raisons font que j'hésite à répondre. La première, il est en danger quelconque et attend de l'aide de ma part. La seconde, il est détenteur d'une information intéressante délivrée par l'un de ses clients. Ma mémoire se focalise alors sur le vampire qu'il devait rencontrer ce matin. C'est décidé je tente le coup.
_Qu'est-ce que tu veux? Fais vite tu me dérange.
Un rire retenti à mes oreilles. Drake va bien c'est déjà ça. Non que je me soucie de ce qui pourrais bien lui arriver, mais dénicher un marchand de magie aussi compétent que lui relève du miracle.
_ J'ai un truc énorme à te raconter! C'est... comment te dire... juste le plus gros scoop de tout les temps!
_Bah accouche! Dis-je en soupirant excédée. On va pas y passer la journée.
_ Ok, ok, accroche toi ma belle! Il paraîtrait qu'il y a comme des air de scandales chez nos amis les vampires russes. Leur roi n'a pas tenu ses engagements, pire encore, il a menti à ses sujets et pour couronner le tout, une histoire palpitante d'une princesse présumée morte qui finalement ne le serait pas! Waou! Je ne sais pas si tu t'en rends comme mais c'est juste...
_ ... Enorme oui je sais. J'arrive tout de suite.
L'horreur de la situation m'a complètement cloué le bec. Je n'ai même pas réagie à la double insulte. Non je ne suis pas "sa belle" et non ils ne sont pas russes mais scandinaves, ces putains de vampires! La panique me gagne peu à peu. Si Drake dit vrai, alors ma survie est en jeu. Je fixe encore, hébétée, depuis quelques minutes les parois de verre sans vraiment les voir lorsque je me reprend et cours vers la sortie sans me soucier des regards surpris des gens autour de moi que je bouscule au passage. En quittant le bâtiment, je repère un taxi. Et je me précipite vers lui en prenant de vitesse un couple de personnes âgés, grimpe dedans et sans prendre le temps de saluer le chauffeur, je lui débite l'adresse de chez Drake si vite que c'en est incroyable qu'il est compris.
Le chauffeur, touché ( ou apeuré ) par ma panique et mon désarrois, ne m'en tient pas rancune et démarre, laissant sur place le couple vociférant à mon encontre. Pendant tout le trajet je m'évertue au calme, ce n'est peut être pas aussi dramatique je le pense, après il n'y a pas mort d'homme, juste un petit heurt politique comme il y en a souvent dans les royaumes. Toutefois, je sais que je ne fais que me voiler la face, tout contentieux qu'il y ai fini inévitablement dans un bain de sang chez les vampires. Surtout ceux en liens avec la famille royale.
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