A deux c'est cool. A trois c'est encore meilleur. A quatre l'extase totale!
Marchant sur le sentier, d'humeur morose, les yeux dans le vague, je songe à la révélation de Velkan. Les événements de la veille, ajouté à cela la drogue qui avait embrumé mon cerveau pendant un bout de temps, son apparition soudaine ne m'avais pas fais réfléchir plus ça. Si seulement mon cerveau avait bien voulu redémarrer plus vite, je n'aurais pas fais cette boulette monumentale, je me serais servie de mon pouvoir afin de détecter les liens entre eux et ainsi garder cela secret. Je n'apprécie pas vraiment de mettre les pieds dans le plat, mon intellect fort développé m'évite en général ce genre de situation. Celle de la conne de service qui fait tout capoter! D'un coup de pied rageur je fais voler une pierre dans l'eau. Merde alors, et puis, Alyson aurait pu m'en parler de son ex, enfin, je suppose qu'après tant d'années de séparation, ( je ne sais même pas combien en plus!) on peut estimer qu'ils ne sont plus tout a fait ensemble. Bref, elle aurait dû me le dire, je suis sa meilleure amie tout de même!
L'incompréhension et la déception me terrasse tout d'un coup, et j'ai envie de pleurer. Je m'assied sur une souche d'arbre, lasse de tous ces secrets découverts, quasiment arrachés de sa bouche. Si toute cette histoire de fou ne s'était pas produite, elle n'aurait rien dévoilé et nous aurions continuer notre petite vie tranquille, sans se douter de rien. Et Velkan ne serait jamais réapparut dans sa vie. Je contemple le paysage de nature sauvage s'étendant à mes pieds, je ne suis pas du genre à aimer batifoler en plein campagne, plutôt citadine je n'ai jamais fais de camping, randonnée ou autres. Mes sorties en pleine air se résume à une semaine de ski intensif à Aspen, Colorado, avec ma famille chaque année entre Noël et le jour de l'an. Néanmoins, admirer le paysage ici m'aide considérablement à refluer ma mauvaise humeur et de me concentrer sur quelque chose de plus distrayant. Comme Velkan par exemple, il est carrément à tomber avec ses cheveux blond ondulés et ses yeux bleu comme un ciel d'été! Alors que je met à fantasmer sur lui, une voix retentit derrière moi me faisant sursauter.
_ C'est donc là que tu te cache la démone!
Remise de ma frayeur, je me lève et fais face à l'objet de mon fantasme. Je lui souris allègrement, ce qui lui fais hausser un sourcil. Hum, vraiment très sexy avec cet air sur sa frimousse d'ange!
_ Oui, j'avais besoin de faire le point. Tu sais, j'ai un prénom je te signale, je m'appelle Rébecca, lui dis-je en lui tendant la main.
Il baisse les yeux sur ma main offerte, mais ne réagit pas. Particulièrement retord celui la, ça promet de devenir intéressant.
_ La bienséance exige que lorsqu'une personne se présente, et offre une poignée de main, son interlocuteur en fait de même tout en répondant à son geste amicale!
A présent, il fronce les sourcils, m'examine de son magnifique regard bleu en croisant les bras sur son torse à la musculature parfaite.
_ La bienséance ne s'appliquent pas aux démons, encore moins aux succubes, ma chère.
Dans cette posture de défi, il m'excite de plus en plus. D'autant plus que mon énergie est en berne, faute à l'abstinence forcée. Ma faim dévorante me pousse alors à faire ce que je me suis promise de ne jamais faire. Séduire le petit copain d'une amie. Mais ce n'est pas comme si ils avaient une relation stable, un petit écart de conduite ne serais pas dramatique. Ainsi faisant fi de ma maigre mauvaise conscience, je m'approche de lui de ma démarche féline, ondulant des hanches.
_ Bien, que me veut-tu alors?
_ Simplement te prévenir. Que les choses soient clairs, je ne te fais pas confiance, et si tu es encore ici c'est uniquement par la volonté d'Aliénor. Alors, tiens toi à carreau.
_ Hum, une menace? J'adore ça! Malheureusement, les émotions que je t'inspire te trahissent mon cher. Je perçois ton attrait pour moi!
_ Dans tes rêves, démone!
Avec une sourire lubrique, je m'approche davantage et me met à le caresser les pectoraux, puis descend vers ses abdominaux et lorsque les doigts gagnent le bas ventre, sa main attrape mon poignet stoppant net mon geste avant que ma main ne se glisse dans son pantalon. Et dire que j'étais à un cheveu d'apprécier son engin du bout de mes doigts, dommage!
_ Je suis fiancé à ton amie, gronde t-il. Tu n'as donc aucun respect pour elle?
_ Eh bien, étant donné que vous êtes séparés depuis un bail,et qu'elle devenue humaine, n'as-tu pas songé que pour elle vos fiançailles sont caduque?
Ma remarque le laisse pantois, non il n'y a pas songer. Pure traîtresse que je suis, je profite de ce moment de désarrois pour lui susurrer à l'oreille.
_ Je vois bien que je te fais de l'effet, je suis prête à te satisfaire ou tu veux et quand tu veux. Ne t'inquiète pas, se sera notre petit secret.
Sur ces mots je l'embrasse à pleine bouche, avec avidité, il me repousse violemment, me lance un regard haineux avant de s'enfuir. Sa fuite déclenche mon hilarité, il agis comme une petite vierge effarouchée! Pourtant, sans le savoir, il a éveillé mon instinct de chasse, la chasse la plus excitante de toute ma vie. Moi qui ne me suis encore jamais tapé un vampire, c'est une occasion en or, et je ne le laisserais pas me filer entre les cuisses!
_ J'aime que l'on me résiste!
Enfin, je regagne à grand pas la petite chaumière perdue dans les bois.
***
Furieux contre moi même, je regagne le chalet en vitesse. Je croise Aliénor et son emplumé angélique bras de dessus bras dessous qui reviennent en riant. Merde, moi qui croyais avoir mis fin au flirt de ces deux là! En me voyant arriver, l'ange esquisse un sourire triomphale qui me donne l'envie de lui tordre le cou. J'accélère le pas sans répondre à Aliénor qui me hèle dans mon dos et me réfugie dans une des chambre pour réfléchir.
Cette petite démone blonde ne manque pas de toupet, cela dit, elle avait raison sur un point, elle me fait de l'effet. Plus que ce que j'aurais voulu l'admettre. Il y avait fort longtemps qu'on ne m'avait pas touché ainsi, elle a éveillé en moi le désir brûlant de sentir les cuisses d'une femme écartées entre mes hanches. Rébecca va me poser un problème. Alors que je prend seulement conscience que le lien que j'ai pu avoir par le passé avec Aliénor est brisé, elle en a profité pour semer la graine du doute en moi. Ajouté à cela la menace permanente que constitue l'ange, j'ai pas le droit à l'erreur si je veux récupérer ma fiancée. Baisser la garde est un luxe que je ne peux me permettre, si seulement je pouvais leurs arracher la tête l'un ou l'autre, cela serais beaucoup plus aisé. Néanmoins, je ne peux pas, dans un instant de faiblesse j'ai accepter la requête d'Aliénor. Autrefois, je ne cédais jamais à ses caprices, je me suis ramolli avec l'age! Il me reste plus qu'à trouver une solution pour 1 évincer le poulet, 2 éloigner Rébecca de moi, 3 reconquérir ma douce. Je m'assied sur le lit, prenant mon visage dans mes main, putain, je ne suis pas sorti de l'auberge!
Soudain, la porte s'ouvre, et timidement une effluve fruitée envahis la pièce. Elle se dirige vers moi et passe les doigts dans ma chevelure, ce simple geste de tendresse éveille l'envie de sentir une fois encore ses lèvres pressée contre les miennes. C'est donc en une fraction de seconde que je lui saisis le poignet, la couche sur le lit tout en claquant la porte et la verrouille. Je ne laisserais pas à l'ange l'occasion de nous déranger quoiqu'il se passe ici. Surprise, et un peu effrayée, Aliénor papillonne des yeux, accentuant mon désir de la prendre, là tout de suite. Mais je n'en ferais rien, j'ai décidé t'attendre qu'elle me supplie, mon ego a été bafoué et elle en paiera le prix.
_ Ne me caresse pas ainsi, je ne suis pas ton toutou fidèle! Je gronde mécontent.
Elle porte toujours cette robe rouge très courte, qui met délicieusement ses courbes féminines en valeur. Ses poignets retenus dans ma main, au dessus de sa tête, le dos légèrement cambré, fais ressortir sa poitrine généreuse dans le bustier affriolant du vêtement, effritant en peu plus mes résolutions. Malgré cette position peu confortable, elle me sourit effrontément.
_ Je ne l'ai jamais prétendu. Quoique... tu joue tout de même un peu les Lassie!
Comment ose t-elle me comparer à un stupide cabot! Un grondement sourd s'échappe de ma gorge, j'ai du faire une tête risible car elle rit tout à coup. Déstabilisé par son réaction, je la lâche et la considère pensif. Elle a réellement changée, elle n'est plus la créature sanguinaire, capricieuse, mais néanmoins fragile que j'ai connu. Elle avait mûri, s'était trouvée un équilibre. Oublié le passé douloureux, envolée les peines et les humiliations, elle s'était reconstruite loin de tout ce qui lui rappelait la souffrance endurée, tout, moi y compris. Pour la première fois depuis nos retrouvailles je comprend enfin la raison de son abandon.
_ Velkan? Tout va bien? Si je t'ai vexé, j'en suis navrée.
Sa voix angoissée me sort de mes réflexions, je réalise que suis toujours à califourchon sur elle. Relevée sur les coudes, elle m'observe, ses yeux trahissant son angoisse. Adorable, elle pense m'avoir blessé, et cela la ronge. Un sourire en coin s'épanouis sur mon visage, la rassurant immédiatement.
_ Bien sur que non, voyons!
_ D'accord que fait-on maintenant?
_ J'ai bien quelques idées, dis-je en lui mordillant les lobes de l'oreilles.
Elle me repousse gentiment, puis son visage devient sérieux. Je m'allonge à son coté, je vois où elle veut en venir.
_ Je ne sais pas trop. Je m'accorde cette journée pour réfléchir. Et puis tu as besoin de repos...
Le grondement de son estomac se fais entendre. Elle rougis en baissant les yeux et se tenant le ventre. Quel idiot je fais, évidemment, je n'ai pas pensé à prendre en compte ses autres besoins humains.
_ ... et de manger! Qu'est-ce tu aimerais?
Grave erreur, elle me fais une liste d'aliments et de plats incroyablement longue. Comment un si petit estomac pourrait-il contenir tout cela! Son sourire ravi après lui avoir assurer de lui rapporter la nourriture tant convoitée me fais chavirer. Les humains m'étonnes toujours à apprécier de cette façon que je trouve exagéré les plaisirs simples de la vie. Apparemment, manger est un de ces plaisirs simples auxquels elle s'adonne sans retenu! Je me lève et m'apprête à sortir de la chambre quand elle me retient.
_ Velkan, je... je suis contente que tu m'ai retrouvée, et sauvée aussi. Mais, il y a des choses que nous devons éclaircir entre nous et...
_ Pas maintenant, je l'interrompt peu désireux d'avoir cette conversation. Je n'ai ni l'envie, ni l'énergie d'en parler aujourd'hui. Nous en parleront plus tard, rien ne presse.
En fait, je n'ai aucune envie de parler de cela, ni aujourd'hui ni jamais. J'ai trop peur de ce qu'elle souhaite me dire, j'ai peur qu'elle veuille reprendre sa liberté, alors qu'elle possède encore mon cœur entre ses mains. Alors je quitte la pièce aussi vite que le permet mes capacités, avant qu'elle n'insiste.
Courir jusqu'à la ville voisine m'a fais un bien fou, libéré temporairement de mes tensions, je flâne tranquillement le long des rues. Malgré l'heure matinale, je parviens en assez peu de temps à rassembler la plupart des denrées qu'Aliénor m'a demandé. Les courses finies, je patrouille dans la zone afin de vérifier que nous n'avions pas été suivi, avant de rentrer au chalet. Sur le trajet du retour, mon esprit divague, réfléchissant à la suite de notre périple, nous ne pouvons pas rester ici, il nous faut quitter le pays. Oui, certes, mais pour aller où? Aliénor est la cible de tous les vampires de cette maudite terre. Aucuns des autres rois ne nous accordera sa protection, son père est incapable de lui procurer la sienne, et les membres de sa propre espèces ne sont plus digne de confiance. Voilà qui annonce un problème épineux! Il n'y a pas cinquante mille choix possible, il va falloir quémander l'aide des autres créatures du surnaturelle, et qu'elle le veuille ou non, si elle veut rester en vie, Aliénor va devoir retrouver Isaac. A l'évocation de ce nom, je grimace, Isaac, il nous mis dans un beau pétrin celui là! En dépit de tous mes efforts, je n'ai pas réussi à dénicher le moindre petit indice sur le lieux où il pourrait bien se terrer. Cerise sur le gâteau, je n'ai toujours pas trouver un moyen de me débarrasser des deux boulets. Les problèmes pleins la tête, je regagne la maison sans vraiment m'en rendre compte, je ne le réalise seulement que lorsque je vois Rébecca (voilà que je me met à l'appeler par son prénom,maintenant!) trottiner vers moi, les yeux brillant et un sourire ravi sur ses lèvres pulpeuses.
_ Cool, t'as rapporter la bouffe! Ca tombe bien j'ai une faim de louve.
_ Qui dit que c'est pour toi, démone. D'ailleurs tu n'es pas censée te nourrir autrement?
Elle m'adresse une moue attristée qui parviens presque à me faire sourire, mais je me reprend aussitôt. Hors de question de lui laisser penser qu'elle me touche un tant soit peu.
_ Mais, tu te refuse à moi, comment pourrais-je me nourrir convenablement? Et puis j'ai autant besoin de nourriture solide que n'importe qui. Une bonne baise ne vaut pas un bon steak!
_ Satisfait toi du pigeon de service, comme tout les volatiles de son espèce, il possède un appétit sexuel qui devrait te combler.
Avant qu'elle n'argumente je la contourne et pénètre le seuil du chalet. Le ledit volatile est vautré dans le canapé du salon, devant la télévision, me lance un regard noir que j'ignore royalement. Je traverse la pièce pour décharger mes paquets sur la table de la cuisine, et Rébecca qui ne s'est pas laissé démonter sautille gaiement autour de moi dans l'espoir de pouvoir examiner les provisions. Après lui avoir interdit d'y toucher sous la menace d'une main tranchée, je me dirige vers la chambre où j'ai laissé Aliénor en partant.
_ Elle dort, fout lui la paix tu veux! gronde l'emplumé du canapé.
Je soupire bruyamment. Respire Velkan, ne le tue pas, elle va t'en vouloir.
_ Et comment le sais tu?
Il se redresse et me fixe, un sourire narquois sur son visage de niais auréolé.
_ Parce que je m'inquiétais de plus entendre de bruits, alors je suis allé voir. Elle dormais d'un sommeil profond, peuplé de rêves de... moi! Elle murmurait MON prénom.
_ Tu es sûr que ce n'était pas plutôt un cauchemar? Ou elle avait peu être envie de te tuer dans son rêve.
Son visage se décompose, touché! La provocation est certes facile, mais je n'attend qu'une chose, qu'il se jette sur moi le premier. Cela me fournira l'excuse que je guette depuis le début afin de l'écraser comme on écrase un insecte indésirable. L'ange se lève, me fusillant du regard, je souris, enfin la confrontation tant attendu! Mais comme tout trouble fête qu'elle est, au moment où elle réalise que l'on s'apprête à en venir aux mains, Rebecca s'interpose, les mains sur les hanches, nous toisant avec sévérité.
_ Je vous préviens, si l'un de vous la réveille, je lui bottererais le cul jusqu'à ce que mort s'en suive, c'est compris? Elle a besoin de repos, alors tenez vous tranquille.
Puis elle poursuivie, s'adressant à l'ange.
_ Quant à toi, Blanche Neige, il y a un renard qui fait le pieds de grue devant la porte. Je pense que c'est après toi qu'il attend, n'est ce pas?
Le concerné se rembrunis, les yeux noirs de rage, me faisant pouffer de rire. Il sort rapidement de la pièce en voulant claquer la porte, mais se ravise au dernier moment. Par peur de la menace de la démone, surement. Entre deux éclats de rires, j'interroge celle ci.
_Sérieusement, il est vraiment capable de parler aux animaux cet imbécile? Il a véritablement mériter son surnom alors!
Elle hausse les épaules en souriant.
_ Et oui, notre Thomas est en réalité une putain de Blanche Neige! Pas très virile, n'est ce pas?
Je grimace à sa remarque, on ne choisit pas ses pouvoirs, ils viennent à nous et il est de notre devoir que les accueillir et de les maîtriser. Songeant à Aliénor qui a eu bien du mal à accepter les siens, je ne peux que la blâmer de penser ainsi.
_ Les pouvoirs qui nous sont alloués n'ont rien à voir avec la virilité ou la classe. C'est déjà bien d'en posséder, tout le monde n'a pas cette chance. Même si ils paraissent ridicules à première vue, ils seront salutaires un jour ou l'autre.
_ Tu le défend, maintenant?
Devant son air surpris, je pousse un soupire d'exaspération. Cette fille me tape sur les nerfs.
_ Crève charogne!
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