5. Une petite visite... D'un ami qui vous veut du bien

Gladys se leva étrangement tôt. Six heures pile, pour être précis. Elle mangea un petit-déjeuner sain, prit une douche soigneuse et se brossa les cheveux élégamment. Elle s'habilla très joliment puis se mit en chemin. En fait, non, puisque l'immeuble se trouvait à côté. Elle entra et monta dans l'ascenseur. Elle enfonça le bouton "2", pour monter au deuxième étage. L'ascenseur grimpa jusqu'à ce qu'il s'arrête brutalement et que Gladys entende : DING. Elle sortit de l'ascenseur et alla jusqu'à l'appartement de Stéphane. Elle avait peur de tomber sur sa mère ou son père. Elle sonna et regretta immédiatement son geste. Elle avait vu juste, la mère de Stéphane ouvrit la petite trappe coulissante en haut de la porte et lui demanda :

- Qui êtes-vous et pourquoi venez-vous nous déranger ??? La mère de Stéphane était entre temps, sortie de l'appartement pour faire face à Gladys. Elle était grande, avait des cheveux châtains qui tombaient en cascade sur ses épaules. Elle aurait été belle si elle ne fronçait pas autant les sourcils.

- Je suis un ami de Stéphane.

- UN ami. Mais vous êtes une fille !

-Non, heu... Je me suis déguisé en fille pour lui faire une blague. Je m'appelle Gl... Grégoire. Hé hé. L'idée n'était pas brillante, mais c'était tout ce que Gladys avait trouvé.

- Eh bien reviens plus tard, Stéphane est occupé et il m'a dit qu'il ne voulait voir personne. Sur ces mots elle claqua la porte au nez de Gré... oups, de Gladys. La jeune fille se sentait triste. Elle retourna chez elle et se jeta dans le canapé un livre à la main. Quelques minutes plus tard, on sonna à sa porte. D'abord, Gladys craignit que se ne soit son oncle revenu à la charge, puis, la curiosité eu raison d'elle. De toute façon, la personne derrière la porte avait sonné avec une délicatesse que son oncle n'aurait pu entreprendre. Soudain, Gladys demanda :

- Qui est là ? Une vois s'éleva de l'autre côté de la porte, une voix qu'elle semblait avoir déjà entendue :

- Un ami qui vous veut du bien. Gladys éclata de rire. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas ri et elle eu une longue quinte de toux pendant laquelle elle ouvrit la porte sans aucune prudence, car, elle avait reconnu la voix. Devant le visage qui se présenta à elle, ce qu'elle pensait se confirma, et sans attendre elle se jeta dans ses bras. Stéphane fut ravi de cet élan d'affection et pendant cinq secondes, elle rougit jusqu'aux oreilles. Elle le laissa entrer et celui-ci s'étonna du vide et de la tristesse de la maison. Il se souvint à temps que Gladys n'avait plus de parents. Elle l'emmena sur le toit et lui chuchota :

- Derrière cette porte se trouve mon monde, ma cachette. Je ne l'ai jamais montrée à quelqu'un. Tu seras le premier. Ils poussèrent la porte ensemble et la lumière du dehors leur fit mal aux yeux. Stéphane observa l'endroit. C'était un toit banal, ce qui était surprenant et merveilleux c'était les objets disposés ici. Deux télescopes, deux paires de jumelles, un microscope et tout un tas de carnets et stylos remplis d'écritures et de notes. Gisait également dans un coin une boîte de mouchoirs.

- Ce n'ai pas un endroit formidable mais c'est mon endroit préféré de toute la maison.

- Tu rigoles ? Je n'ai pas vu un endroit aussi beau depuis que j'ai visité la Corse, quand j'avais deux ans !!! Bon, j'exagère un peu, mais quand même !

- Ça me fait très plaisir que tu dises cela, mais je n'attends pas un prix de beauté pour mon toit. Gladys riait doucement. Elle semblait revivre, et Stéphane avec. Ils s'assirent par terre, et observèrent le paysage. On pouvait voir jusqu'à l'océan Atlantique. Stéphane hésita un instant, puis posa sa main sur celle de Gladys. Elle rougit de nouveau. Pourtant, cela ne sembla pas la perturber pour autant. Le clocher le plus proche annonça midi et Gladys alla préparer à manger pendant que Stéphane regardait au loin. Puis, il descendit à son tour pour l'aider. Il remontèrent avec deux plateaux plein de nourriture. Ils mangèrent tranquillement, observant les mouettes et les goélands qui voletaient en fixant amoureusement leurs repas.

- Tu viens souvent ici ? demanda Stéphane entre deux bouchées de ratatouille.

- Tout le temps. Je vis ici. Je fais tout ici mais je dors dans ma chambre. Même mes devoirs je les fais ici.

- Génial. Tu dois bien t'amuser ! Mais à la tête de Gladys, Stéphane comprit qu'elle ne s'amusait pas du tout. Finalement, il préféra se taire et savourer cet instant. Mais ce n'est pas lui qui prit la parole, c'est elle.

- Toi tu fais quoi quand tu es tout seul ? Tu as un quartier général aussi ?

- Non, moi j'aide de jolies filles à sauter de leurs toits au toit de mon immeuble, avec une échelle, pour échapper à leurs oncles. Gladys rougit et éclata de rire. Décidément, ce garçon savait faire rigoler.

- Il y a d'autres choses incroyables sur ce toit. Tu veux voir ? Dit-elle malicieusement.

- Carrément !!! Gladys se leva et prit la main de Stéphane. Elle l'emmena à l'arrière du toit, du côté "pollution" comme elle l'appelait. Là, elle alla dans un coin et souleva une dalle.

- Viens, lui cria-t-elle alors qu'elle s'enfonçait dans un tunnel vertical qui ressemblait à un conduit de cheminée. Stéphane la suivit dans le long chemin. En route, Gladys lui expliqua qu'elle avait trouvé ce tunnel avec son père et qu'après, elle l'avait utilisé pour se rendre dans son endroit. Stéphane s'interrogea :

- Mais comment est-ce possible qu'il y ai une pièce reliée à ce tuyau, c'est censé être le toit de ta maison, non ?

- Oui, mais nous avons trouvé cette cheminée, reliée à une partie de la maison. Ensuite, mon père a aménagé la pièce en une bibliothèque pour moi. Ils continuèrent leur progression, quand une trappe apparut au bout. Gladys l'ouvrit et ils arrivèrent dans une petite pièce. Il y avait une lampe, une bibliothèque, un bureau et des toilettes. Gladys fureta entre les rayons de la bibliothèque quand elle tomba sur le livre qu'elle cherchait.

- Mon père avait écrit ce livre pour s'amuser, il avait fait le livre de ma vie comme s'il pouvait la prédire. Elle ouvrit le livre au chapitre qui s'intitulait : " le mariage". Elle lu à voix haute :" Gladys rencontrera quelqu'un à 14 ans un garçon dont le prénom commencera par S. Ils se marieront à 20 ans et auront 2 enfants, deux petits garçons, jumeaux. L'un sera calme et réfléchi, il s'appellera Simon, quand au second, il sera rieur, bavard et énergique, il s'appellera Léopold." Gladys arrêta de lire. Stéphane s'approcha d'elle.

- Tu penses que c'est ce qui va se passer ?

- Je n'en sais rien, dit-elle, mais je trouve que c'est une sacrée coïncidence que ton prénom commence par S. Le garçon sourit timidement. Gladys ne l'avait jamais vu sourire de cette façon. Stéphane approcha son visage d'elle et plongea ses yeux verts salade dans les siens.

- Ce serai merveilleux, non ? La jeune fille réfléchit, mais Stéphane y coupa court et l'embrassa. Gladys devint si rouge qu'elle vira carrément au violet. La tête lui tournait. Quand Stéphane retira ses lèvres, Gladys, mal à l'aise lui dit :

-Tu viens, on remonte. Ils montèrent les échelons petit à petit et, arrivés en haut, la lumière du jour les aveugla, une seconde fois. Gladys replaça la dalle et elle lui donna deux cookies. Puis, ils se dirent au revoir. Mais, derrière la porte, elle entendait Stéphane se frapper le crâne. Il retourna chez lui, certainement, car Gladys n'avait pas le courage de se lever et de regarder à la fenêtre. La pauvre fille ne dormit pas de la nuit. Ce garçon venait de chambouler la vie de Gladys, mais ni l'un ni l'autre ne le savait.





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