4. Une glace, un samedi...Banal... Ou pas.

Gladys se réveilla avec un mal de crâne impossible. Elle avait fait énormément de cauchemars dans lesquels elle retournait en pension, la prof de physique l'envoyait en prison, etc, etc... Aujourd'hui, on était samedi, donc il n'y avait pas collège. Cela soulagea Gladys car elle n'avait pas du tout envie de revoir son oncle, qui devait être fou. Récapitulons : elle était arrivée en retard, elle s'était disputée avec la prof de sport,  bagarrée avec Thomas, disputée avec la prof de physique, elle a mordu la prof de physique, elle est restée introuvable tout l'après-midi( elle n'a fait aucun cours ) et elle a déserté le collège. Elle s'imaginait bien la tête de son oncle à ce moment même. Puis elle réalisa qu'il pouvait venir ici d'un moment  à l'autre. Alors elle décida d'aller manger une glace au parc. Elle prit son sac à main, y engouffra son porte-feuille et un roman puis elle sortit dehors en prenant soin de refermer à clef la porte d'entrée. Elle marcha jusqu'à la rue du contre-bois et entra dans le parc. Elle s'assit sur un banc sous un tilleul et commença à lire son livre. C'était l'histoire d'un homme qui enquêtait sur un meurtre, mais l'histoire était belle, sensible. Au bout d'une petite demie-heure, elle se leva et alla acheter une glace au stand des glaces. 

-Bonjour petite demoiselle, qu'est ce qui vous ferait plaisir ? Lui-dit un jeune homme.

- Heu... Une glace pistache-citron, s'il vous plaît.

-Tout de suite. L'homme racla sa portionneuse à glaces dans la pistache, puis dans le citron. Et voilà ! Ça fera 2 euros. Gladys paya puis alla se rasseoir à son banc. Décidément ces glaces étaient les meilleures !!!  Gladys partit à la bibliothèque, ensuite. Enfin, elle retourna chez elle. Elle sortit un vieil album photo d'un tiroir. Son visage se contracta alors en un sourire qui n'était pas un sourire. C'était un sourire triste, un sourire qui regrettait le passé. Elle regarda les différentes scènes. Elle, sa mère, son père. A la piscine, au cinéma, à la patinoire... Ils semblaient si heureux.

STOP, hurla-t-elle, JE N'EN PEUX PLUS !!!!! Gladys monta sur le toit de la maison. C'était son quartier général, et de là-haut, elle observait les gens et leurs différentes activités. Et comme toujours, elle pleurait de désespoir, car ils étaient tous heureux, insouciants... Les uns jouaient, les autres dormaient... Soudain, on frappa à la porte. Et quand je dis frapper, c'était vraiment frapper. On aurait dit que le type à la porte était en colère. Gladys regarda par dessus la barrière de la terrasse et se rendit compte que c'était son oncle, et, comme l'avait dit Alice, il était vraiment hors de lui. Elle se hâta d'aller fermer le verrou de la porte menant au toit et elle réfléchit à toute allure. Comment faire pour s'échapper de là ? Elle remarqua alors qu'il y avait un immeuble à côté de chez elle. Il faisait la même taille que sa maison, donc si elle trouvait un moyen pour y arriver... Un garçon de son âge monta en haut de l'immeuble. C'était sa chance. Elle s'écria:

-Hé, toi, tu veux bien ramener une échelle en haut de chez toi, s'il te plaît, c'est très urgent ! "Le garçon hésita puis, l'air amusé, hocha la tête et disparu. La jeune fille tournait en rond. Et si il arrivait trop tard ? Mais, soudain il réapparu, avec une échelle très longue. A deux, ils installèrent l'échelle de façon à ce qu'elle puisse passer en gravissant les échelons. Une fois bien en place, Gladys commença son ascension en allant plutôt vite et l'échelle vacilla. Prise de panique, elle avança plus lentement, mais ré-accéléra car son oncle avait réussit à grimper jusqu'au toit et tambourinait contre  la porte qu'elle avait verrouillé quelques instant plus tôt. Elle était à mi-chemin. Le garçon l'encouragea et elle continua d'avancer, petit à petit. Il ne restait alors, plus qu'une dizaine de barreaux lorsque son oncle réussit à briser la porte menant à la terrasse. Prenant son courage à deux mains, Gladys sauta de toutes ses forces et atterrit en roulant sur le toit. Sans réfléchir, le garçon lâcha immédiatement l'échelle et manqua d'écraser un passant au téléphone. Elle pleurait. Parce qu'elle avait eu peur, parce que c'était trop d'émotions et parce qu'elle avait failli faire une victime et faire mal au cœur de beaucoup de gens... Le garçon, n'écoutant que son cœur, prit doucement Gladys dans ses bras. Celle-ci fut énormément surprise, mais se laissa faire. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas eu de tendresse.

-Ça va ? Demanda l'inconnu. C'était qui ce type ? Il avait l'air enragé !

-C'était mon oncle, au collège, je me suis mal comportée. C'est le proviseur adjoint du collège.

-Je me disais aussi que je le connaissais ! Je suis en 4ème E et toi ?

-En 4ème F.

-Ah ben ça alors. Je m'appelle Stéphane.

-Moi c'est Gladys.

-Tu habites à côté ? D'après ce que l'on raconte, il y aurait une fille qui habitait là avant toi. Mais, apparemment,  elle est partie après qu'elle aie perdu ses parents. C'est horrible, non ?

-La fille, cette fille... C'est moi.

-Quoi ??? Gladys éclata en sanglots. Mais que lui arrivait-il ? Elle qui était si forte. Stéphane reprit Gladys dans ses bras. Même réaction de la part de celle-ci.

- Écoute, il ne faut pas rester ici. Le fou furieux est toujours de l'autre côté et il va finir par nous voir. Là où j'habite c'est un étage en-dessous, vient on y va. Gladys le suivit sans dire un mot. Elle sentait quelque chose de spécial chez ce garçon. Comme... si toute l'énergie du monde était contenue dans son corps. Il était si gai. Contrairement à elle. Il aimait la vie et cela donnait envie à Gladys de tout donner pour continuer sa bataille.  La bataille contre sa tristesse. Celle qui lui pourrissait  la vie. Stéphane commença à descendre les escaliers, puis il s'arrêta devant une porte, sortit une clef de sa poche et la tourna dans la serrure. La porte s'ouvrit, émettant un grincement impossible qui leur fit très mal à la tête. Stéphane mit deux assiettes sur la table. Gladys, pour l'aider mit les verres et les couverts pendant  qu'il préparait à manger.

-Toi non plus tu n'a plus de parents ? L'interrogea Gladys.

-Si, dit-il presque honteux, mais ils travaillent beaucoup ils ne sont presque jamais là.

-Et tu n'es pas triste ?

-Bof. Maintenant j'ai l'habitude. 

- Moi, ça fait deux ans que mes parents sont morts, et pourtant je suis toujours triste.

-C'est différent, heu.... Stéphane comprit par la tête de Gladys qu'il avait tout intérêt à arrêter là. Il apporta à table le met concocté ainsi qu'un pichet rempli d'eau. Il avait préparé des pâtes à la carbonara. Ils mangèrent en silence. Gladys mâcha doucement, appréciant l'odeur et le goût de ce qu'elle mangeait. A la fin du repas, elle dit à Stéphane :

- Je vais être franche avec toi, je n'ai jamais mangé d'aussi bonnes pâtes carbonara. Tu veux être chef cuisinier plus tard ?

-Non, c'est juste que comme personne ne fait la cuisine, il faut bien que je la fasse. Au début, c'était dégoûtant, mais je me suis amélioré.

-Je vais rentrer chez moi... Salut. On se verra au collège.

- Oui, tu viens chez moi demain ?

- OK. Alors à demain. Gladys sortit de l'immeuble. Elle descendit toutes les marches ( il y en avait beaucoup ) et sortit au grand air. Elle se sentait mal. Ou plutôt, elle se sentait bizarre. Elle poussa sa porte, but un doliprane *, et alla se coucher. Elle était épuisée. Quelle étrange journée !

*médicament contre les maux de tête

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