2. Collège de la pente ardue

Gladys rassembla ses affaires en vitesse et se prépara pour aller au collège. Elle se coiffa, et, contemplant le petit miroir sur sa commode, eut un moment de nostalgie. Allait-elle s'en sortir au collège ? Sans parents pour l'aider ! Elle en doutait fortement, mais de toute manière, elle n'avait pas le choix. Elle referma la porte derrière elle et marcha en silence vers le collège. Il faisait froid, pour un matin d'été. Limite elle aurait dû prendre un gilet. Alors qu'elle avait un tee-shirt à manches longues ! Les pigeons la regardaient en piaillant pour avoir un petit bout de pain, mais la jeune fille n'y prêta pas attention. Elle était préoccupée par les autres élèves. Comment se comporter avec eux ? De toute façon, elle avait déjà réfléchi à la question. Elle avait décidé de se comporter comme elle l'avait fait après le décès de son père. Être dure, ne pas les écouter, être froide. Elle dû couper court à ses pensées car déjà, la sonnerie du début des cours retentissait joyeusement : un chant de criquets un soir d'été, comme le proviseur aimait le répéter.  Elle entra dans le hall de l'établissement et se dirigea vers les casiers. Elle ouvrit le casier n°333 et y engouffra ses affaires d'anglais et d'espagnol. Elle garda son cours de SVT dans son sac afin que son emploi du temps sois plus pratique.  Elle grimpa l'escalier principal quatre à quatre afin d'arriver à l'heure pour son cours de maths en B102 ( bâtiment B 1er étage deuxième salle) Le collège s'étendait sur deux complexes différents, le bâtiment A et le bâtiment B. Dans chaque immeuble, il y avait deux étages et un rez-de-chaussée. Elle se rangea devant la porte et la prof de maths les fit entrer. Elle s'assit, comme toujours à l'école, au deuxième rang.  Elle se concentra sur le problème très complexe que la prof venait de distribuer. En fait, non. Une partie de son esprit était ailleurs, explorant des contrées non découvertes, des îles perdues ou des planètes éloignées... Soudain, le minuteur sonna et la prof s'exclama : " le temps est terminé ! Je ramasse les copies !" Gladys observa sa feuille malheureuse qui conserverait une partie toute blanche... Elle se dépêcha de descendre en B002 pour un cours de technologie, et après 50 minutes à entendre la voix somnolente de son professeur, eu le droit, d'enfin, sortir dehors. Elle s'assit sur un banc à part, et observa le ciel. Cela l'avait toujours calmée et, à ce moment précis, se sentit bien...Enfin, quelque chose qui se rapproche de ça... Une jeune fille s'approcha d'elle et elle se présenta :

- Salut, je m'appelle Lili et toi ?

-Grmf, je ne t'ai rien demandé, retourne avec ta bande de copines hystériques !!!

-Hé, j'essaie d'être sympa avec toi donc...

-Eh bien c'est raté ma pôv' fille. Je ne parle qu'aux jeunes qui sont intellectuels !!! Ha ha ha !!!

- Au moins, ça me donne une bonne raison de te dire qu'on ne sera jamais amies, na ! Lili tourna les talons sans regarder derrière elle et retourna avec son groupe d'amies.

Gladys la vit échanger des chuchotements indiscrets avec ses amies, elle pouvait presque lire sur leur visage se qu'elles se disaient:" on t'avais prévenue, il ne faut pas parler avec elle.""Elle brise les gens, c'est un monstre" "Et le pire, c'est qu'elle a toujours été comme ça... Déjà à l'école..." Gladys avait horreur de ces filles qui se croyaient les plus fortes, les plus belles et qui savaient tout sur tout le monde... Elle connaissait chacune d'elle, d'abord, il y avait Clémence, la reine des enquiquineuses qui portent des mini-jupes, ensuite, il y avait Carla, celle qui a toujours raison et qui se met tellement de maquillage qu'on ne sait pas déterminer si elle a de la peau en-dessous, puis, Ariel, la fille la plus belle du collège mais qui ne sait pas écrire une phrase sans faire de fautes d'orthographe, il y avait Lili,( qui venait  tout juste d'intégrer la liste) la plus sûre d'elle et enfin, Lisa, la plus cruelle et moqueuse. Ensemble, elles formait un groupe redoutable, sans aucun maillon faible, pas la moindre anomalie. Or, pour ces filles elle était l'anomalie, l'erreur du système informatique infaillible. Mais elle allait se battre contre ces folles. "TCHIII TCHIII TCHIII", la sonnerie retentit et Gladys soupira d'agacement: qui avait choisi une sonnerie pareille ? Certainement le proviseur... Elle finit par se lever et entra dans le bâtiment d'un pas traînant. Gladys faillit s'endormir pendant le cours d'Anglais, la voix de son professeur était si monotone que lui aussi semblait s'endormir.  Et, pendant son cours de latin, elle regarda par la fenêtre et elle vit une mouette. Je sais, en temps que narrateur, je devrai mettre en valeur le récit, mais elle n'a fait que s'ennuyer pendant tout les cours, alors, je dois bien raconter quelque chose, moi ! Encore cette satané sonnerie qui retentit, annonçant l'heure d'aller au self pour manger un bon repas ( un BON repas c'est faire preuve d'optimisme). Gladys chercha des yeux le casier 333 et, une fois trouvé, y mit son cartable, en prenant bien soin de prendre sa carte de cantine et la clef de son casier. Elle courut au self car c'était à sa classe de passer et qu'elle était en retard. Elle présenta sa carte devant la machine qui bipa et débloqua son plateau, elle prit une pomme, un morceau de mimolette, une assiette de frites, steak haché et, une coupelle de tomates. Elle s'installa à une table et mangea, seule. Elle finissait de manger ses frites, quand Lisa, la peste, s'assit rageusement à sa table, elle regarda Gladys dans les yeux, une lueur noire sur son visage :

- La prochaine fois que tu fais de la peine à mon amie, on aura une bonne raison de t'appeler "l'alien", une fois que je t'aurais réglé ton compte. T'as pigé ou tu veux une démonstration ??? Lisa s'apprêta à partir mais Gladys l'empêcha de se lever, tout le self semblait retenir son souffle  :

- Tu veux que je te dise, t'es la fille la plus BÊTE que je connaisse, pire, par rapport à toi, un poisson rouge est capable de faire une division de tête !

- Ah ouais ? Tu... Gladys la coupa net.

- Oui.

- TOI TU VAS TE CALMER TOUT DE SUITE PARCE QUE TU VAS RECEVOIR MON POING !!!!!!

- j'ai pas d'ordre à avoir d'un poisson rouge qui n'a pas la normale en capacité intellectuelle !!!              Le poing partit et atterrit dans la joue de Gladys mais elle riposta en un coup de pied dans le ventre et la bagarre continua. Gladys fut la moins amochée et remporta la partie. Le proviseur adjoint, M. Talon entra dans le self à grandes enjambées, attrapa les deux filles et les emmena dans son bureau, là-bas, il donna une punition à Lisa, mais comme Gladys n'avait pas de parents, elle fut pardonnée, non sans se faire gronder. Quand Lisa parti, son oncle la prit à part et lui dit :

-Tu es ma nièce Gladys, je ne te renverrai pas mais le proviseur peut lui. Il faut que tu arrête d'être aussi violente sinon tu vas avoir de gros problèmes ! Sur ces mots, il la laissa seule.  

                                                                               ..........

Chez elle, Gladys tritura sa nourriture mais elle n'avait pas faim, mauvaise journée pour elle. Finalement elle repoussa son assiette et alla se coucher, elle n'avait pas non plus envie de dormir mais la fatigue l'emporta et elle s'endormit sans plus de manières.

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