CHAPITRE 4 - DIEGO
15.09.17,
Hangar des AlasNegras, Quartier de Brownsville | BROOKLYN – 11:05 PM.
Un bruit de ferraille m'extirpe de ma léthargie. Je me demande ce que c'est ; peut-être un pied de biche lourdement traîné sur le bitume. Puis, alors que j'ouvre peu à peu les yeux, je comprends que ce n'est pas ça. Je me sens comme dans du coton, bras et jambes engourdis, cerveau trop lent et tête trop lourde. La lumière blanche d'un néon puissant au dessus de moi me brûle les yeux lorsque je les entrouvre. Je remarque un goût ferreux et amer dans ma bouche : le goût du sang.
Loin sur ma gauche – ou peut-être à droite – j'entends le bruit caractéristique d'une porte qu'on claque lourdement. Je gémis. J'ai mal au dos, un mal terrible qui semble me transpercer dans tous les sens. Peu à peu, alors que mes oreilles cessent de siffler, les souvenirs me reviennent en mémoire.
Je me souviens de Skull et des autres, une trentaine de gars entassés dans ce hangar à moitié démoli. Je me souviens de la chaise, au centre de la pièce. Je me rappelle également de mes poignets noués aux accoudoirs et du morceau de scotch sur ma bouche. Tout semble flou, lointain, comme si c'était arrivé il y a de ça des années. Sauf que ce n'est pas le cas et que ça s'est passé là, il y a seulement quelques minutes. J'aurais préféré que ça n'arrive jamais.
Quand je viens me redresser, un regard autour de moi me confirme que je suis seul. Ils sont partis et, moi, je me sens honteux. Les braises crépitent encore dans le poêle et, par terre, je vois ce long morceau de fer : même s'il est désormais froid, je sens encore sa brûlure au creux de mes omoplates. Je ferme les yeux.
Les AlasNegras, ce n'est pas un gang de chochottes. Tout le monde le sait au quartier. Je savais depuis petit que leur rituel d'entrée était une sorte de torture : d'après Skull, une entrée douloureuse fait passer l'envie de s'en aller un jour. Je comprends, désormais. De plus, quelques souvenirs me reviennent en mémoire à nouveau.
Je me souviens également du discours de bienvenue de Skull, mais c'est flou. En revanche, je me rappelle parfaitement du moment où il a appliqué le fer rouge sur ma peau : je n'avais jamais ressenti pareille douleur. D'ailleurs, j'ai perdu connaissance.
Mes jambes me portent à peine lorsque j'essaie de me relever. Ma tête tourne, comme après une grosse cuite, et ça martèle dans mon crane. Debout au milieu du hangar, je réalise que je ne porte pas mon t-shirt et qu'il jonche le sol dans une marre de sang. Des bleus sur mon ventre et mes bras m'indiquent que ouais, aussi, j'ai certainement pris une rouste. En revanche, ça, je ne m'en souviens pas. Je me sens sali.
Ai-je le droit de me plaindre ? Ai-je le droit de réagir en criant au scandale, parce qu'on me tabasse alors que je suis inconscient ? Dans une vie normale, la réponse aurait-été « oui ». Sauf que ma vie n'a rien de normal et ne le sera jamais. Je le savais. Naître et vivre à Brownsville n'apporte rien de bon et c'est comme ça que ça fonctionne ici : le big boss te crame le dos et te tabasse alors que t'es inconscient ? Tu fermes ta gueule et tu encaisses, sinon tu crèves. Je n'ai en aucun cas envie de finir avec une balle entre les deux yeux à un coin de rue.
Les côtes douloureuses, je me baisse pour récupérer mon t-shirt. Je le roule en boule dans ma main, tout en marchant difficilement jusqu'à l'issue de secours du bâtiment. Mes jambes sont lourdes et douloureuses et j'ai l'impression que mes côtes pourraient plier à tout moment : mon avant bras plaqué contre mon torse m'aide à me tenir droit.
Je suis surpris de voir que ma moto n'a pas été bousillée. Du moins, pas plus qu'elle ne l'était déjà. Planté là sur le parking, je me sens stupide de penser à ce connard de fils à papa. J'en viens même à me dire que j'aurais peut-être du accepter son argent et m'enfuir, comme l'a fait Abraham. Je hausse difficilement les épaules : je ne suis pas le genre de gars qui prend la fuite. En plus, maintenant que les deux Luis Flores et Abraham sont hors-jeu, je me sens responsable de la sécurité de mamà et d'Andrea.
Alors, même si j'ai l'impression de crever à petit feu à cause de la douleur et du poids de toute cette merde sur mes épaules, je démarre ma moto et me démerde pour rouler jusqu'à la maison. Tête haute.
Parce que je suis un AlasNegras et que je ne suis pas un lâche.
X X X
17.09.17,
Docks d'East River | BROOKLYN – 1:30 PM.
J'ai passé la journée d'hier enfermé dans ma chambre, à me défoncer aux anti-douleurs et à fumer de l'herbe pour planer un peu. Ni maman ni Andrea ne s'en sont inquiétées, bien trop habituées à me voir hiberner dans ma chambre quand quelque chose ne va pas.
Ma mère n'est pas stupide et je suppose qu'elle sait, et je la remercie de ne pas m'avoir forcé à lui parler. En revanche, Andrea est une gamine innocente. Elle m'a déjà dit plusieurs fois que j'étais son grand frère préféré – certainement car je suis moins abruti que les deux autres – et je n'aime pas l'idée qu'elle puisse être au courant pour moi et les AlasNegras : si j'ai accepté – c'est un bien grand mot – de les rejoindre, c'était en partie pour la protéger. Je n'ai aucune envie qu'elle se retrouve mêlée à tout ce bordel, de près ou de loin.
- Flores !
Je sors de mes pensées quand j'entends mon nom. Miguel, l'un des gars de la bande, me fait signe de sortir mon arme. Je m'exécute et, en deux-deux, retire le cran de sécurité. Nous sommes trois, yeux braqués sur un 4x4 noir qui avance lentement vers nous. Dans ma poitrine, je sens mon cœur qui tambourine si fort que cela se fait presque douloureux. J'ai une envie de vomir terrible qui me tord la gorge et je sens mon sang couler à toute vitesse dans mes veines : c'est l'adrénaline.
Deux types sortent du véhicule : l'un est grand et chauve, tatoué, tandis que l'autre est juste banal. Ils portent des costumes-cravates hyper classes. Je comprends alors qu'il s'agit des mafieux de Brighton Beach. Mes doigts se resserrent sur mon arme, rangée discrètement dans ma ceinture. Je suis sur mes gardes, comme mon père me l'avait appris lorsque j'étais plus jeune, prêt à dégainer si jamais tout ça tourne mal.
Je sais que je suis ici pour faire de la figuration. En quelque sorte, c'est un peu comme un baptême de l'air : je suis là pour observer, pour savoir ce que ça fait, avant d'être capable d'intervenir par moi-même. Je n'ai même pas réellement écouté la nature de l'échange lorsque Clive – le chef de l'opération – nous a fait le topo en fin de matinée. Je me suis contenté de suivre, le cerveau encore trop brouillé par les effets de l'herbe.
Je les regarde parler, à une dizaine de mètres de Miguel et moi : nous, nous montons la garde. Prêts à tirer si quelqu'un tentait de s'en prendre à Clive. Je serre les dents : l'idée d'être le bodyguard de quelqu'un me tape sur le système : je ne suis pas un larbin.
- Merci, Oleg.
Je les regarde, tous les trois, tandis qu'ils se font une accolade en guise d'au revoir. Sourcils froncés, j'essaie de distinguer ce que Clive tient précieusement au creux de sa main droite, en vain. Ce type est l'équivalent humain d'un coffre fort. Déçu, je remets le cran de sécurité de mon revolver avant de m'autoriser à souffler.
- Qu'est-ce-que c'est ? , je demande.
- Tu n'as pas écouté les règles, Flores ?, gronde Clive.
- Je pose juste une question.
Nous sommes face à face tous les deux, et je suis légèrement plus grand que lui. Nous nous regardons dans les yeux, hargneux, et je crois qu'on vient de débuter le jeu de « celui qui baissera les yeux en premier ». Je résiste, un bon moment, avant de détourner le regard. Clive ricane.
- La règle c'est ça, Flores : tu ne poses pas de questions. Tu fais ce qu'on te dit, point. Entiendes ?
- Si.
Je crache par terre un peu de salive au goût ferreux, légèrement rosée. Ma dent cassée de vendredi soir est encore douloureuse et, à trop serrer les mâchoires sur le coup de la colère, me voilà en train de me faire saigner. Miguel me fixe d'un air interrogateur tandis que Clive range précieusement l'objet de son échange dans la poche intérieure de sa veste en cuir.
- On se tire.
Nous montons tous les trois dans une vieille bagnole défoncée, en silence. Clive est au volant et moi, comme tout bon petit nouveau qui se respecte, je monte derrière.
Le trajet jusqu'à Brownsville me semble interminable.
X X X
Central Park | MANHATTAN – 10:02 PM.
Je ne peux même pas décrire à quel point je me sens ridicule. Elena Hill me tient le bras avec force, si bien qu'elle pourrait presque me l'arracher. On marche dans les allées sombres de Central Park, à l'air pur – en partie – et c'est la seule chose qui me fait sentir bien : le calme, la verdure.
Je ne saurais pas expliquer ce que je fous ici avec elle. Il y a eu cette rumeur au lycée, puis elle s'est pointée comme une fleur en roulant du cul devant moi, ses lèvres enduites de gloss rouge couture. Elle m'a fait ses beaux yeux vendredi midi, ses ongles manucurés griffant légèrement mon biceps tandis qu'elle y passait sensuellement la main. Elle me veut, je l'ai compris. Si j'ai accepté, c'est pour m'amuser. La seule chose qui m'intéresse – comme elle – c'est baiser. Rien de plus. Je sais qu'elle ne m'emmerdera pas pour des fleurs et des chocolats : elle m'a clairement dit qu'elle ne cherchait pas de relation sérieuse.
Jamais je ne comprendrai cet attrait qu'ont les filles pour les garçons comme moi. Je suis Diego Flores, le gars des gangs de Brooklyn. C'est sexy, je suppose. Les meufs doivent avoir l'impression de faire une bonne action en sortant avec moi, comme si elles pouvaient se vanter « d'apprivoiser » le cheval sauvage. Je pense que, dans le cas d'Elena, c'est totalement ça. Je n'ai aucune envie de savoir combien de mecs lui sont passés dessus et je n'ai aucun scrupule à faire la même chose. Elle m'a cherché, alors elle m'a trouvé.
- Tu passes un bon moment ? , me demande-t-elle.
- Ouais.
Ma réputation de garçon bourru n'est plus à prouver : c'est la vérité. Je ne suis pas particulièrement loquace à la base, et encore moins dans des rencards comme celui-ci.
On s'arrête sur ce magnifique pont en pierres juste au dessus de l'eau. Tout autour de nous, j'observe les hauts buildings de Manhattan éclairés dans la nuit. C'est beau, et j'ai honte d'avouer que j'adorerais vivre ici. Comparé à Manhattan, mon quartier de racailles à Brooklyn ressemble à un bidonville.
- Il n'y a pas ça à Brooklyn, hein ?
Je baisse les yeux sur Elena, un sourcil haussé. Je suis clairement dégoûté. Cette gosse de riche pourrie gâtée n'a aucune idée de ce qu'est la vie. Agacé, je lâche :
- Tu n'y as jamais foutu les pieds, je suppose ?
- Non. Pour quoi faire ?
Je soupire bruyamment, lassé, sans la moindre honte. Je roule des yeux aussi, bien conscient qu'elle m'observe. Elle fait la moue et, moi, je me contente de l'ignorer.
- On n'est carrément pas du même monde.
- Ça c'est certain.
Je déteste cette façon qu'elle a de toucher son collier en or avec ses doigts, comme si elle voulait crier sur tous les toits « regardez mes bijoux de riches, j'ai plus de thunes que vous tous réunis ». J'ai envie de vomir : si je le voulais, je n'aurais même pas les moyens d'acheter ne serait-ce que le fermoir de son collier.
- Bon, on baise ou quoi ?
Je n'ai aucune envie de faire dans la dentelle avec elle. Je me sens amusé quand elle écarquille les yeux, visiblement choquée. Elle ricane. Je hausse les épaules puis je reprends :
- Quoi ? C'est ce que tu veux, non ?
- Il y a des façons de le dire , elle rit.
- Je suis comme ça. Si ça te convient pas, t'as qu'à partir.
Elle roule des yeux avant de venir se coller contre moi. Je sens son odeur florale dans mes narines tandis qu'elle passe ses mains fines et manucurées sous mon t-shirt pour les poser sur mes reins. Je suis appuyé à la rambarde du pont et, ainsi, je la laisse se glisser entre mes cuisses. Je sens sa poitrine imposante contre mon torse.
- Je n'ai aucune envie de partir, monsieur Flores.
- Diego, ça suffira.
Elle a de la chance que j'ai envie de tirer mon coup. Autrement, je serais certainement déjà parti. Elle m'ennuie.
Je suis pris au dépourvu lorsqu'elle vient m'embrasser, mais je ne suis pas surpris. Cette fille est une chaudière – j'ai honte de le dire mais c'est la vérité – et je sens qu'elle a envie de plus, là. Sa langue fourbe se glisse dans ma bouche tandis que je viens agripper sa taille avec force. Elle gémit dans ma bouche, et je ressens comme de l'électricité dans le bas du ventre.
- J'ai envie de toi.
Je souris : ouais, moi aussi j'ai envie de baiser.
X X X
Hôtel Hilton Garden | MANHATTAN – 11:36 PM.
Je ne sais pas trop comment on s'est retrouvés là, dans un hôtel de luxe au beau milieu de Manhattan. J'en ai une petite idée : elle est pétée de thunes, sans aucune gêne et elle sait ce qu'elle veut. Elle m'ennuie, mais elle m'amuse aussi beaucoup.
J'apprécie ses mains qui griffent mon dos tandis que je donne des coups de reins de plus en plus brusques. Elle crie, gémit et me pousse à en faire plus, d'une voix aiguë et étranglée par le plaisir. Moi, je suis en transe. Yeux fermés, je la baise. Jusque là, tout semble normal. Elle ne se doute de rien, et c'est tant mieux.
J'ai toujours détesté le fait de devoir baiser en pensant à quelqu'un d'autre. Depuis que je suis entré au lycée, tout à changé pour moi. J'étais déjà précoce sur le plan sexuel, mais j'ai changé. Moi tout entier. Là, je baise avec Elena Hill et je pense à quelqu'un d'autre pour pouvoir bander. Parce qu'elle n'est pas mon style.
Et j'ai honte d'avouer qu'en fait, mon style, c'est Dylan Campbell.
X X X
18.09.17,
East Side Community High School | MANHATTAN – 12:25 PM.
Comme à mon habitude, je suis assis seul à ma table. Il fait soleil, les oiseaux chantent, et je peux surveiller ma moto garée sur le parking du coin de l'oeil. Je sens de moins en moins les regards sur moi : je suppose que, le temps des vacances d'été, les gens m'ont un peu oublié.
Dans un coin de la cour, les musiciens ont installé quelques enceintes et nous font l'honneur d'un concert pop. J'apprécie la pause déjeuner : l'ambiance est sympathique et je me permets toujours de souffler un peu.
Un regard circulaire autour de moi m'apprend que la plupart des élèves ont récupéré leur repas au self : tous sont assis face à un plateau bien garni. Moi, je croque simplement dans mon sandwich préparé la veille au soir. La famille Flores n'est pas le genre de famille qui a les moyens de payer un abonnement à la cantine : je m'y suis habitué. Je sirote tranquillement un coca, les yeux rivés sur cette table à l'autre bout de la cour.
J'observe discrètement Dylan Campbell et, encore une fois, je me sens totalement niais. Je craque complètement pour ses beaux yeux gris et ses cheveux blonds. Je ne pourrais jamais avouer qu'il me plaît, que ce soit à quelqu'un d'autre ou même à moi-même. C'est trop compliqué. Mais il est très beau et je ne peux pas m'empêcher de le reluquer de haut en bas, sans arrière pensée. J'aimerais être comme tous les autres garçons : pouvoir être vu en sa compagnie, lui tenir la main et l'embrasser au beau milieu des couloirs comme si tout cela était normal. Sauf que ça ne l'est pas, et que je n'ai pas le droit. Je n'ose même pas imaginer la réaction des AlasNegras s'ils apprenaient qu'un « sale petit pédé » fait partie de leur groupe.
- Salut. Je... je peux m'asseoir ?
Je hausse un sourcil, surpris.
- T'es déjà assis.
- Heu... ouais.
Encore une fois, je sais que je réagis comme un parfait connard : je lui lance un regard noir, je suis agressif. Je suis surpris de ne pas le voir s'enfuir. En revanche, je n'ai aucune envie de le voir planté là. Je veux simplement être seul.
- Tu veux quoi ?
- Je... je voulais m'excuser, pour vendredi.
Je l'observe : je ne le vois pas, mais je sais qu'il craque nerveusement ses doigts sous la table. Il n'ose pas me regarder en face, préférant fixer un point invisible sur la table.
- Je... , il reprend. J'ai vu que tu étais blessé un peu, à la jambe, quand tu es parti. Je voulais voir si ça allait.
Je bois une gorgée de mon coca-cola en silence. Je sens la colère monter en moi au souvenir de vendredi soir, sur le parking : je tiens à la moto plus qu'à ma propre vie. J'étais fou de rage. Je ne suis pas sûr qu'il réalise la chance qu'il a eue de ne pas avoir reçu mon poing dans la figure. Il m'intrigue, planté là devant moi comme si j'étais un garçon comme les autres.
- Ça va. Tu peux te casser maintenant.
C'est ma façon à moi de me défendre. Je n'ai aucune envie de discuter avec ce fils à papa. Je suis bien ici, seul, à déjeuner tranquillement. Je ne supporte pas ce genre d'individu, en plus. Il est là, hyper bien habillé, parfaitement coiffé, avec une peau sans imperfections. Je suis certain que sa veste en jean coûte la peau du cul.
- Pourquoi tu es désagréable ?
- J'ai pas envie de te parler, cabròn. Tire-toi.
- Je...
- Vete !
Je tape du poing sur la table, sans vraiment le vouloir. En fait, c'est plus un réflexe qu'un réel signe de violence. Mais il n'empêche qu'il m'agace, à insister ainsi. Loin derrière lui, je vois Dylan Campbell qui s'en va vers sa voiture.
- OK.
Le connard face à moi a l'air complètement braqué, désormais. Je suis satisfait. J'entretiens ma réputation de gars désagréable et violent. Il quitte la table et s'en va, son sac à dos bien placé sur ses deux épaules. Je ne peux m'empêcher de le reluquer : assez grand, environ 1m80, bien roulé. J'apprécie la chute de ses reins, que son t-shirt blanc dévoile parce qu'il est maladroitement relevé sur son dos à cause de son sac. Le jean large qu'il porte moule quand même parfaitement ses fesses. Je me mordille la lèvre : il est mignon. Insupportable, mais mignon.
Je me sens complètement bête quand je réalise que je ne connais même pas son prénom.
. . . #eastriverFIC
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