CHAPITRE 36 - DIEGO
01.01.18,
Appartement n°14, Immeuble 050, Quartier d'East Village | MANHATTAN – 12:44 AM.
Je me sens mal d'avoir craqué, mais en même temps je n'ai même pas essayé de résister. Noël, le réveillon du nouvel an, c'est censé être un moment de bonheur que nous passons auprès des gens que nous aimons. Bien sûr j'ai passé Noël avec maman et Andrea, et c'était super, mais je sentais qu'il me manquait quelque chose. Il me manquait Evan.
- Pancakes ou crêpes ? , demande-t-il.
- Crêpes.
Assis sur un tabouret contre l'îlot central de sa cuisine toute équipée et moderne, je le regarde faire : dos à moi, il remue avec un fouet la préparation dans un saladier. Ses fesses sont moulées dans un jean bleu clair au style vintage, troué au genoux, et il porte une chemise bleue marine ornée de minuscules pois blancs. Ses cheveux sont en pétard sur sa tête et, même si je ne vois pas son visage, je trouve cela amusant.
Je me sens mal à l'aise, au beau milieu de cet appartement. Je ne me sens pas à ma place, baigné dans ce genre de luxe moi qui vis presque dans un taudis. Quand je regarde autour de moi, je suis encore frappé par la beauté du carrelage en imitation marbre et par la décoration ainsi que le mobilier moderne et chaleureux de la pièce à vivre : j'ai l'impression d'être au beau milieu d'un catalogue Ikea.
Je suis sorti de ma contemplation par le crépitement de la pâte dans la poêle brûlante. Tandis que la crêpe cuit, Evan se tourne vers moi.
- Tu veux boire quelque chose ? , demande-t-il.
- Oui. Tu as quoi ?
- Ce que tu veux , il me sourit.
- Une bière, alors.
Nous ne parlons pas tout bas, mais nous ne parlons pas fort non plus. C'est un peu comme si nous étions dans notre petite bulle de tendresse. Et j'aime ça. Nous ne parlons pas énormément non plus, mais les regards en disent long sur ce que nous pensons tous les deux.
- Merci.
Je le remercie quand il pose devant moi une bouteille de Corona décapsulée, tandis qu'il se sert un simple verre d'eau. Il ne se rend pas compte que je le dévore du regard pendant qu'il fait tout ça.
Il sort une première crêpe de la poêle et en remet une autre à cuire tandis que je me perds dans mes pensées, un peu, alors que mes yeux dérivent sur ses fesses. Je pense aux dernières semaines, notamment à celle qui a suivi notre altercation à la bibliothèque. Je ne compte plus le nombre d'échanges de drogue et d'armes que j'ai faits, accompagnés de Miguel ou de Wayne, sur les docks d'East River. Cela se passe toujours comme sur des roulettes, mais je n'arrête pas de me demander quand est-ce-que cela va finir par foirer.
- Ton Noël s'est bien passé ?
Je suis surpris par sa question, au beau milieu de tout ce silence agréable. Je lui souris un peu tandis qu'il se tourne vers moi pour me regarder, les bras maladroitement pendants le long de son corps. Il se balance d'un pied sur l'autre, mal à l'aise. Il est à tomber par terre.
- Hem... oui. Et le tien ?
- Ouais. Abby a pu sortir de l'hôpital quelques jours. C'était chouette.
- Génial.
Je le pense. Je sais à quel point Abby compte pour lui et à quel point il s'inquiète parfois pour elle. Je suppose que le fait qu'elle ait pu sortir signifie qu'elle va mieux. Je suis soulagé pour Evan, pour elle et pour ses parents.
- Où sont tes parents ? , je demande inquiet à l'idée de les voir débarquer.
- À New Haven, chez des amis. Ils rentrent en fin d'après-midi.
Je hoche la tête en guise de réponse silencieuse, tout simplement car je ne sais pas quoi dire d'autre. Il y a tellement de choses que j'aimerais lui dire, là, mais tout me semble trop important. Je ne veux pas prendre le risque de gâcher ce léger moment en entamant une réelle conversation.
- Au fait, dis-je. J'ai pris un an de plus.
Je vois son visage se décomposer, et ça fait fondre mon cœur. Il n'est pas surpris que j'ai vieilli, mais il est surpris d'avoir raté mon anniversaire. Je trouve ça adorable.
- Quoi ? Quand ça ?
- Mercredi. Le 20.
- Oh.
Je vois son air déçu : peut-être voulait-il le fêter avec moi ? Je n'en sais rien, et je n'ose pas poser la question. Je demande plutôt :
- Ça te pose pas de problème ?
- Quoi donc ?
- Tu as 17 ans. J'en ai 20 et je suis un gangster..., je m'efforce de sourire pour rendre la vérité plus légère.
- Absolument aucun.
Le regard qu'il me lance à cet instant là me fait trembler : il s'en fiche réellement. Je suis certain que, même si j'avais 30 ans, il voudrait de moi. C'est déstabilisant. Il reprend :
- Dans quatre jours je fais 18 ans. On aura de nouveau deux ans d'écart. C'est pas comme si c'était un drame de toute façon.
Je fais rapidement le calcul dans ma tête : le 4 Janvier. Il ne faudra pas que j'oublie son anniversaire. J'aimerais qu'il passe un bon moment. Moi, j'ai fêté mes 20 ans à fumer de l'herbe au hangar des AlasNegras. J'aurais préféré être avec lui, dans tous les cas.
Je le regarde se retourner à nouveau pour sortir la quatrième crêpe du feu, pour en remettre une autre. Il pose l'assiette devant moi sur l'îlot central et me demande :
- Tu veux quoi avec ?
- Nutella. S'il-te-plaît.
Je bois une gorgée de ma bière tout en le regardant s'affairer aux fourneaux. Faisant sauter la crêpe dans la poêle pour la retourner, il vient ensuite lever les bras pour attraper le pot de pâte à tartiner dans le meuble au dessus de l'évier. Je me mords l'intérieur de la joue : sa chemise se lève un peu et me laisse voir sa belle chute de reins ainsi que l'élastique de son boxer Calvin Klein.
- Tiens, mange.
Il pose devant moi le pot ainsi que le sachet de sucre en poudre. Je me retiens pour ne pas me moquer, du genre « qui mange des crêpes au sucre ? », afin de ne pas risquer de le vexer. S'il l'a sorti, c'est qu'il est certainement ce genre de gars qui préfère les crêpes au sucre.
En silence, je me sers et mange. La pâte à crêpe légèrement vanillée est excellente et, avec le Nutella, c'est d'autant plus meilleur. J'enchaîne trois crêpes à moi tout seul, me goinfrant comme un ogre. La petite voix dans ma tête me lance un petit truc du genre « t'as raison, prends des forces pour ce qui t'attend » mais je m'efforce de la chasser de mon esprit. Le rouge me monte aux joues.
- T'es sérieux, t'as tout bouffé ? , s'exclame Evan.
- Désolé. J'avais la dalle.
- Ravi de voir qu'elles sont bonnes.
Il en dépose une nouvelle dans l'assiette, toute droit sortie du gaz. Il la saupoudre de sucre en poudre et la roule rapidement, avant de la prendre dans sa main. Il croque dedans tout en déposant une louche de pâte dans la poêle.
Un rapide coup d'oeil à l'horloge numérique au dessus du frigo m'indique qu'il est 1:10 AM. Il est une heure du matin passée et je suis incapable de résister une minute de plus. Il m'a trop manqué, et j'ai besoin de lui.
Je ne le quitte pas des yeux tandis qu'il décolle la crêpe du bord de la poêle avec une spatule. Je descends discrètement du tabouret sur lequel je suis assis depuis que nous sommes arrivés, et m'approche de lui. Sur le sol, mes chaussettes ne font pas de bruit. Dans sa main gauche, il tient encore sa crêpe au sucre roulée. Quand je me glisse contre son dos, ce dernier contre mon torse et mes mains sur ses hanches, je penche la tête pour croquer dedans.
- Hé, c'est ma crêpe !
Je n'ai même pas envie de rire. Je mâche le tout avant d'avaler, finalement pas si dégoûté que ça par le goût de sa fichue crêpe au sucre. Mes doigts sur ses hanches remontent jusqu'à sa taille, tandis que je l'attire un peu plus contre moi : j'ai besoin de le sentir, là, proche de mon corps. Je tends la main pour éteindre le gaz, tout en déposant un baiser sur son cou.
- Qu'est-ce-que tu fais... ? , demande-t-il d'une voix peu assurée.
- Finis ta crêpe. Vite.
J'ai la voix éraillée. J'embrasse son cou et sa nuque tandis qu'il s'empresse de faire ce que je lui demande. Sous mes lèvres, je sens sa pomme d'Adam monter et descendre dans sa gorge quand il avale chaque bouchée. Je glisse mon nez derrière son oreille, tandis que mes mains se fraient un passage sous sa chemise : je caresse ses abdominaux du bout des doigts, puis je viens les faire descendre sur son bas-ventre. D'une caresse légère, je passe ma main sur son jean afin de sentir sa virilité : elle ne s'est pas encore réveillée.
- Diego... , soupire-t-il.
- Mh ?
Je sens mon souffle brûlant qui s'écrase contre la peau de sa nuque. Je plante mes dents dans son épaule, après avoir tiré le col de sa chemise de ma main libre, afin d'y laisser un petit suçon. Il murmure :
- On va le faire... ?
Sans lui donner de réponse, je le fais tourner entre mes bras. Aussitôt, mes mains viennent trouver l'arrière de ses cuisses. Il me comprend, comme si nous étions sur la même longueur d'ondes, et vient enrouler ses jambes autour de ma taille. Je ne peux m'empêcher de passer mes mains sur ses fesses, pour les peloter légèrement et tendrement. Il passe ses bras autour de mon cou, ses doigts dans mes cheveux. Il regarde ma bouche avec envie, et j'ai le cœur qui explose.
Je le porte pour l'asseoir sur l'îlot central. Mes mains sous le tissus de sa chemise caressent ses tétons que je sens durcir un peu plus à chaque seconde. Je dépose un baiser sur son front, et un autre sur sa joue. J'enchaîne sur son nez et son menton, en passant par la ligne de sa mâchoire. Il soupire de plaisir lorsque j'embrasse tendrement son cou : il penche la tête en arrière tellement ça lui plaît. Ses doigts s'agrippent tendrement à mes cheveux, et je commence peu à peu à perdre mon calme. En un geste brusque, je glisse deux doigts entre les boutons de sa chemise et déchire le tissus sans la moindre difficulté.
- Diego...
- Putain.
Ma bouche fond sur ses pectoraux. J'embrasse tendrement sa peau avant de poser mes lèvres sur son téton droit. Doucement, je le suçote un peu avant de venir le titiller avec le bout de ma langue. J'adore sentir les mains d'Evan sur ma nuque, chaudes, dont les doigts caressent mes cheveux. Son corps tendu sous le mien tressaute à chaque fois que mes dents raclent un peu son téton. Il soupire d'aise, puis resserre ses jambes autour de ma taille. Je me glisse entre ses cuisses.
Je suis en transe. Je n'arrive plus à me contrôler, à penser aux conséquences. Je l'ai tant de fois repoussé, par respect, mais cette nuit j'en suis incapable. Il m'a manqué : trois semaines sans lui, c'était long. J'ai besoin de le retrouver, et de simples baisers ne seraient pas suffisants pour me sentir réellement vivant. J'ai besoin de ses soupirs, de ses caresses, de la chaleur de son corps et de mon prénom qu'il murmure tout bas. J'ai besoin de sa tendresse, de son amour, pour me sentir enfin moi. J'ai besoin de lui, tout simplement, et ça me fait peur.
- Mon dieu...
Quand je lève les yeux vers lui, cessant un court instant ma douce torture sur ses tétons, mon cœur semble cesser de battre. Sa tête est légèrement penchée en arrière et il se mord la lèvre. Ses joues, pendant ce temps là, se teintent d'une jolie couleur rosée. Il est magnifique.
- ... ne t'arrête pas.
Sous ses ordres, je continue alors. J'abandonne ses tétons pour embrasser son torse, partout, dans l'urgence, avant de l'emporter dans mes bras. Tandis qu'il garde ses mains dans mes cheveux et qu'il blottit son nez contre mon épaule, je traverse le long couloir au bout du salon. À l'instinct, je pousse la dernière porte à droite : bingo. Quand nous tombons à la renverse sur son lit, son corps écrasé sous le mien, je viens enfin l'embrasser.
Je ne saurais pas décrire ce que je ressens là, à cet instant précis. Mon cœur se serre, mon ventre se tord, et mon bas ventre se réchauffe d'une façon douloureuse mais délicieuse. Je gémis contre ses lèvres, enivré par son odeur de parfum pour homme. Je suis raide dingue de cette façon qu'il a de passer ses mains dans mes cheveux, avec lenteur et désir, tout en m'embrassant. Ses lèvres m'avaient manqué.
Sa langue demande l'accès à ma bouche en titillant mes lèvres : je l'accepte. Aussitôt, nos deux muscles commencent à danser ensemble. Nous n'avons aucun doute tous les deux sur ce qui est sur le point de se passer dans ce lit, mais je suis surpris par la tournure que prend le baiser : c'est lent, hypnotique, et amoureux. C'est très loin de ce dont j'ai l'habitude avec ces hommes, et j'ai le cœur qui explose.
- C'est tellement bon, Evan.
Je reprend mon souffle un instant, avant de fondre sur sa bouche à nouveau. Mes mains partent à la rencontre de son corps : je frôle ses côtes du bout des doigts, ses abdominaux, sa taille. Tout en gesticulant sur lui, désormais occupé à embrasser son cou, je viens défaire le bouton de son jean. Ses mains, elles, s'affairent sur les revers de mon pull. Je lève les bras pour qu'il me le retire.
- Diego...
Je brûle. Mon torse désormais nu rencontre le sien, ventres contre ventres, et c'est incroyable. Sa peau est chaude, bien sûr, mais elle semble froide tellement la mienne est brûlante. Je dépose un baiser fiévreux sur ses lèvres, le cerveau à l'envers, avant de me lever au pied du lit.
- ... qu'es' tu fais ? , soupire-t-il tout bas.
Pendant un moment, je me contente de le regarder. Je lui souris, légèrement aguicheur, tout en appréciant la vue : son torse doré à la lumière du lustre au dessus du lit, ses bras écartés sur les draps, ses cheveux en bataille et sa bouche brillante de salive. Ses joues sont rouges comme jamais et je suis sûr de n'avoir jamais rien vu d'aussi beau dans ma vie.
Ma virilité commence à se faire douloureuse dans mon jean, désormais trop à l'étroit, mais j'ignore ce détail pour l'instant : je ne pense qu'à lui, et à son plaisir. Tout en le regardant dans les yeux, me mordillant la lèvre, je me penche pour agripper son jean ouvert sur ses hanches.
- Relève-toi un peu.
Il hoche la tête en silence et s'exécute, relevant un peu son bassin du matelas. Je dépose un baiser sur son nombril tout en tirant avec lenteur son jean ainsi que son boxer vers le bas. Quand les tissus tombent au sol, et qu'il est donc totalement nu sous mes yeux, j'ai l'impression d'être dans un autre monde.
- T'es magnifique, Evan.
- M-merci.
Il me sourit tendrement, et c'est merveilleux. J'ai le cœur en miettes : ça fait mal, mais c'est aussi terriblement bon. Timide, il vient s'asseoir sur le lit et se traîne sur les draps jusqu'à moi : il se retrouve assis au bord du lit, ses yeux levés vers moi.
- Je... je peux ?
Cela ressemble plus à un couinement qu'à une réelle question, et je trouve ça adorable. Je viens passer mes mains sur ses joues, que je caresse un instant, avant de les poser sur ses épaules. Je hoche la tête et, quelques secondes plus tard, il dépose un baiser sur mes abdominaux tandis que ses doigts déboutonnent le bouton et abaissent la braguette de mon jean. Je frissonne de la tête aux pieds.
Ma main se pose à l'arrière de son crâne, guidée par l'instinct, tandis qu'il dépose une pluie de baisers sur ma peau : de mes côtes en descendant plus bas vers mon pubis. Je cesse de respirer lorsqu'il commence à faire glisser mes derniers vêtements vers mes pieds, aussi lentement que j'ai pu le faire sur lui quelques minutes plus tôt. Sa bouche, elle, dépose des baisers fiévreux sur ma peau tandis qu'il hume mon odeur bruyamment, totalement accroc.
- Evan, dios mio...
Je ferme les yeux quand je sens le bout de sa langue, juste là, sous cette veine qui pulse sous la peau fine de ma virilité. Il la lèche sur toute la longueur, du bout de sa langue, ses mains posées immobiles sur mes fesses nues. Je soupire d'aise, mes doigts agrippés à ses cheveux. J'ai chaud.
Ses fellations sont les meilleures : jamais personne ne m'a fait ressentir quelque chose d'aussi puissant. Quand je baisse les yeux sur lui, les mains tremblantes et les jambes engourdies, je constate qu'il me regarde dans les yeux. Dans l'urgence, je me penche pour l'embrasser fougueusement avant de me reculer. Cette fois-ci, il enveloppe mon membre avec ses lèvres, au plus profond de sa gorge, et je perds mes moyens.
- Evan... putain, Evan.
J'aime son prénom. Il est doux dans ma bouche lorsque je le murmure ainsi. Je le sens frissonner sous mes mains, tandis que je caresse à nouveau ses épaules. Sa peau est recouverte de chair de poule et je donne un coup de rein maladroit lorsqu'il creuse les joues pour me donner plus de plaisir.
Quelques minutes plus tard, alors que le plaisir commence à se faire insoutenable, je me recule et pose mes mains sur sa taille. Je l'emporte dans mes bras pour l'allonger correctement sur le lit, sa tête sur son oreiller. Il pose ses mains sur mes pectoraux musclés tandis que je me glisse tendrement entre ses cuisses.
La pression retombe et, là, je me contente de le regarder en caressant ses cheveux. Appuyé sur mon coude droit, nos corps sont l'un contre l'autre et je trouve ça très agréable. Son souffle saccadé s'écrase sur mon visage, mais je n'y prête pas attention : il est beau. Je remarque tout, dans un instant pareil : ses longs cils, ses sourcils fournis, ses iris noisette parsemés de petits éclats jaunes et étranges, ses lèvres pulpeuses, sa peau dorée recouverte de minuscules grains de beauté. Il est beau, et encore une fois je réalise à quel point il mérite tellement mieux que moi.
- Tu... on peut éteindre la lumière ? , demande-t-il.
- Ni hablar.
Hors de question. Je vois la gêne sur ses joues et dans ses yeux, mais je ne peux pas accepter sa requête. Je ne veux pas lui faire l'amour dans le noir : je veux le voir. Je veux pouvoir tout voir de ses réactions : ses yeux, sa bouche, sa peau qui se colore de rouge. Je veux tout de lui.
- Au moins, juste... la lampe ?
- Oui, d'accord.
J'accepte malgré tout de faire des concessions. J'ai envie qu'il se sente à l'aise et si cela peut l'aider, alors je me dois d'accepter. Il tend le bras pour éteindre la grande lumière et nous nous retrouvons dans le noir quelques secondes. J'en profite pour embrasser son front alors qu'il cherche à l'aveuglette le bouton pour allumer sa lampe de chevet. Quand la lumière s'allume, je me rends compte que c'est d'autant plus sensuel.
- C'est bon, comme ça ? , s'inquiète-t-il.
- Parfait.
Je l'embrasse à nouveau, me hissant sur mes bras pour séparer nos torses. Ses mains sur ma nuque descendent lentement sur mon dos, en une caresse douce et fiévreuse, avant qu'il ne vienne les poser sur mes fesses. Il me touche avec légèreté, et je me surprends à aimer ça : jamais personne n'a posé ses mains sur moi de cette façon. Même si j'ai déjà couché, plusieurs fois, c'est comme si tout était nouveau pour moi. Evan me fait tout découvrir en ce qui concerne l'amour, et ça me retourne le cœur.
- Tu es... parfait.
Il se mordille la lèvre après avoir murmuré ces quelques mots contre ma bouche. Je lui vole un baiser avant d'embrasser son cou, ses clavicules, ses pectoraux et ses abdominaux. Je m'attarde sur son pubis, légèrement poilu mais pas trop non plus, sur lequel je viens souffler : il tressaute un peu sous mes lèvres, tandis que je m'installe entre ses genoux.
J'ai le cœur qui explose quand il murmure mon prénom, tout bas, alors que j'entame sur lui une tendre fellation. Ses mains s'agrippent à mes cheveux et ses jambes cherchent à m'envelopper, d'une façon étrange que je met sur le compte du plaisir et du désir. Je pose mes mains sur ses mollets et les caresse lentement, comme pour le rassurer, tout en jouant avec ma langue et mes lèvres sur sa virilité. Il se cambre vers moi, et donne de petits coups de reins impatients. Je souris.
- Diego... s'il-te-plaît...
- Quoi ? , je demande en levant les yeux vers lui.
- Embrasse-moi.
Je ne sais pas pourquoi j'ai envie de pleurer. Je ne comprends pas pourquoi chacun de ses mots ou chacun de ses regards me fait ressentir une telle douleur dans le ventre. Je ne sais pas pourquoi, moi aussi, j'éprouve le besoin de l'embrasser sans jamais m'arrêter ni me lasser. Je n'ai jamais ressenti ça, et je ne sais pas pourquoi cela me chamboule autant. Je n'y comprends rien. Je n'ai jamais eu mal à ce point.
- S'il-te-plaît... , murmure-t-il contre mes lèvres. Je ne tiens plus, viens...
Il s'agrippe à mes cheveux et je me mords la lèvre avec violence, si bien que j'en arrive même à me faire saigner. Il y a quelque chose chez Evan qui me dépasse et que je ne comprendrai jamais : il veut que son corps m'appartienne. Il veut se donner à moi, il a une confiance aveugle en moi, et là non plus je ne comprends pas pourquoi. Je ne suis pas digne de lui. Il devrait me détester, me haïr, avoir peur de moi. Mais à la place, il me veut là entre ses jambes.
- Hé... hé, pleures pas.
Sa main caresse tendrement ma joue et j'ai honte de laisser échapper une larme là, dans un moment pareil, sous son regard amoureux. J'ai honte qu'il me voit si sensible, si faible, moi qui m'efforce de me montrer fort au quotidien. Au fond, malgré ma vie, je ne suis encore qu'un gamin.
- Estoy enamorado de ti.
Je craque. Je l'embrasse à en perdre haleine, si bien que j'en ai d'autant plus mal au cœur. Je le touche, presse ses hanches et sa taille entre mes doigts comme pour m'assurer qu'il est bien là. Je me presse contre lui, mon bassin contre le sien, pour m'assurer qu'il a bien envie de moi et qu'il ne s'en ira pas parce qu'il a peur de moi.
- Q-Quoi ? , demande-t-il confus entre deux baisers.
- Je suis amoureux de toi, je traduis.
Il sourit comme un idiot contre mes lèvres, et je souris aussi. J'apprécie la caresse légère de ses doigts sur ma nuque, tandis qu'il enroule ses jambes autour de ma taille. Moi, je ne me lasse pas d'embrasser la peau tendre de son cou.
Du coin de l'oeil, je vois sa main gauche qui tente tant bien que mal d'éjecter du lit ses trois oreiller moelleux, mais il n'y arrive pas car son corps allongé en travers l'en empêche. Je souris, amusé, avant de passer mon bras sous ses reins pour relever son dos. D'un geste brusque, bien trop désireux de passer à l'étape suivante, je balance les oreillers au sol d'un coup brusque de la main. Un sourire coquin et moqueur étire mes lèvres.
- Oh... que vois-je ?
- Merde, jure-t-il entre ses dents.
Ses joues s'empourprent, tandis qu'il blottit son visage rouge de honte au creux de mon cou et de mon épaule. Ses mains enroulées autour de mon dos m'étreignent avec force, et j'adore ça. Moi, je tends le bras pour récupérer ce fichu bandana rouge.
- Je croyais l'avoir perdu.
- Désolé.
- Tu me l'as volé ? , je demande amusé.
Mes lèvres trouvent sa tempe, puis sa joue, et je le force à se rallonger sur les draps. Je le bouffe du regard, agitant le tissus rouge sous ses yeux, tandis que ses joues s'empourprent encore.
- Oui, admet-il.
Même s'il s'agit là de notre première fois et que j'ai envie que tout se passe pour le mieux, que tout soit tendre et doux, je ne peux m'empêcher de le taquiner. J'ai envie de jouer et, d'un côté, je pense que cela ne peut que l'aider à se détendre : il m'a l'air bien trop gêné. Un sourire en coin, le regard brillant de malice, je lui dis :
- Tes poignets.
Il déglutit, et ma virilité se fait subitement douloureuse quand je vois ses yeux se voiler de désir. Je sais que les miens se voilent aussi, et c'est très agréable. Dans un geste lent et frustrant, il retire ses mains de mes épaules et présente ses poignets devant mes yeux. À genoux entre ses cuisses, je viens habilement enrouler le bandana autour de ses poignets afin de les nouer ensemble. Je ne le quitte pas des yeux quand je viens bloquer ses mains au dessus de sa tête. À son oreille, tout en donnant un petit coup de rein contre lui, je murmure avec malice :
- Qui aurait cru qu'il servirait à t'attacher, mi amor ?
Il couine : il tremble de la tête aux pieds et je suis satisfait. Je lui vole un baiser, chaste mais amoureux malgré tout, avant de descendre vers ses cuisses. J'embrasse son pubis et ses aines, sans toucher à sa verge. Mes mains sur ses chevilles remontent lentement vers ses genoux, que je viens replier contre son torse. Il soupire d'aise, et un regard rapide en sa direction me confirme qu'il a fermé les yeux.
L'odeur de ses fesses m'enivre. Je mordille l'arrière de sa cuisse gauche, puis la droite, avant de glisser ma langue juste là. Il gémit, et je sais qu'il aime ça. Je lui lance un nouveau regard pour constater que ses mains nouées restent bien sagement au dessus de sa tête.
- Oh...
Ses petits gémissements ne cessent de faire grimper en flèche la température de mon corps. Mon système nerveux est à vif. Je sens le sang dans mes veines, j'entends mon cœur battre dans mon cerveau. Je n'ai jamais eu aussi mal au ventre et au cœur dans un moment pareil et je sais pourquoi c'est différent cette fois-ci : parce que ça compte. Ce n'est pas qu'une partie de baise. Ce n'est pas qu'un coup d'un soir. Il s'agit d'Evan, du garçon dont je suis amoureux. Je n'ai jamais fait l'amour avant, si bien que je suis totalement perdu, là : j'ai peur d'être trop canard, et j'ai peur d'être trop brusque et vulgaire à la fois.
Je souris entre ses fesses lorsque je sens ses mains fourrager dans mes cheveux, encore et toujours attachées, tandis qu'il croise ses jambes sur mon dos. Je l'ignore malgré tout, me contentant d'apprécier le doux son de ses soupirs et gémissements à mon oreille, pendant que je le prépare à m'accueillir. Ma langue habile le pénètre un peu, et lui arrache à chaque fois un soupir plus ou moins profond.
- Diego... je t'en supplie...
- Mh ? , je demande en plantant mes yeux dans les siens.
- Détache-moi , couine-t-il.
- Pourquoi ?
- Je veux te toucher.
Mon cerveau explose lorsqu'il me dit ça, yeux dans les yeux. En fait, il ressent exactement la même chose que moi : il est incapable de ne pas me toucher. Moi aussi j'en ai besoin : je n'arrive pas à garder mes mains loin de lui. J'éprouve constamment le besoin de les poser sur son corps, peu importe où du moment que je sens sa peau sous mes doigts.
Après un dernier coup de langue bien placé, je reviens coller nos torses afin de l'embrasser. Tout en glissant ma langue dans sa bouche, pour un baiser tendre mais fougueux à la fois, je détache ses poignets en tirant brusquement sur le nœud. Aussitôt, ses mains se posent sur mes reins. Je cesse de l'embrasser pour le regarder.
Je ne saurais pas dire pourquoi mais, là, tout semble s'effacer autour de nous. C'est comme si sa chambre disparaissait, comme si la Terre cessait de tourner. Il n'y a plus que nous sur ce lit, au milieu du rien, et je me sens totalement ailleurs. Perdu dans ses beaux yeux, je me pose tout un tas de questions : vais-je être à la hauteur ? Est-il réellement prêt ? L'a-t-il déjà fait ? Je le bouffe des yeux en cherchant des réponses à ces questions qui, malheureusement, demeurent floues dans ma tête.
Ma main sur son front, je caresse quelques mèches de ses cheveux avant de venir coller mon nez contre le sien. Nos fronts se trouvent ensuite, et nos lèvres s'effleurent. Ses mains caressent mon torse avec désir alors que je me redresse sur mes bras pour le surplomber un peu. Il plie les jambes pour me tenir entre ses genoux. Un coup de tonnerre assourdissant éclate dehors, et je vois un éclair percer à travers les rideaux de la fenêtre.
- Je... j'ai un préservatif, là... dans la boite.
Il me montre du doigt une petite boite bric-à-brac posée sur son bureau. Je l'embrasse rapidement sur les lèvres avant de me lever, le corps en feu, afin de fouiller à l'intérieur. Je reviens sur le lit, muni du petit carré d'aluminium. Il me le prend des mains, un sourire tendre et malicieux sur les lèvres : je m'apprête à répliquer, mais je me ravise finalement.
- Viens contre moi.
Je m'exécute, et me glisse à nouveau entre ses cuisses. Ses genoux se referment un peu contre mon bassin et mes mains, de part et d'autre de son visage, tiennent mon torse éloigné du sien. La chaleur de son bas ventre semble se diffuser instantanément dans le mien, et c'est douloureux. Je soupire d'aise lorsqu'il glisse ses mains légèrement tremblantes entre nos corps. Je remarque en baissant les yeux qu'il tient le préservatif entre ses doigts. Je ferme les yeux, et ma tête bascule en avant quand il le déroule sur ma virilité : c'est un geste simple, mais qui me fait exploser le cœur. Il pose ensuite ses mains sur le flanc de mes cuisses, et il attend.
- Tu... tu es prêt ? , je demande tout bas.
- Oui. Je suis prêt depuis longtemps.
Je lui souris un peu, puis me penche pour lui voler un baiser. Ce dernier n'est pas fougueux, ni salace. Au contraire il est tendre, doux et hypnotique : c'est le baiser amoureux. Le genre de baiser qu'on s'échangeait dans Central Park, dans les bras l'un de l'autre, lorsqu'on regardait les étoiles. J'ai le cœur en miettes. Contre sa bouche, je murmure :
- Tu l'as déjà fait... ?
- Oui, me répond-il.
- Hem... actif, ou... ?
- Non, passif.
Je me sens gêné de lui poser la question de cette façon là, aussi directe, d'autant plus dans un moment pareil. Mais je veux être sûr. D'un côté, j'ai un peu mal. L'idée qu'un autre soit passé avant moi me met en colère. Je me crispe.
- J'espère qu'il a fait ça bien.
Je murmure contre son oreille, tout en la caressant avec le bout de mon nez. Ses mains sur mes cuisses remontent sur mon torse, avant qu'il ne les pose de part et d'autre de mon cou. Il vient m'obliger à le regarder. Tout bas, il murmure :
- J'aurais aimé que ce soit toi.
Je fronce un instant les sourcils avant de comprendre : il aurait aimé que je sois le premier à l'aimer. Je me fais tout un tas de films, là, même si je sais que ce n'est pas le moment. Sa première fois s'est-elle mal passée ? Ce gars a-t-il tout fait foirer ? Je suis en colère, et j'ai la pression : je veux lui faire oublier tout ça, et encrer ce que l'on va faire en lui à jamais. Je veux qu'il se souvienne de moi, de nous, pour toujours.
- Je supporte pas l'idée qu'un autre ait pu te toucher. Dios, ça me rend malade.
- N'y pense pas. Je ne veux que toi.
Je l'embrasse, en transe, tandis qu'il s'agrippe à mes cheveux. Il donne un petit coup de rein vers moi, pour m'inciter à y aller, et je n'ai plus de souffle. Je m'étouffe, je suffoque, et j'ai l'impression de brûler. Son souffle chaud contre mon visage me met en feu et la boule de nerfs au creux de mon bas-ventre menace d'exploser. J'ai besoin de lui, là, tout de suite.
Je le regarde dans les yeux, mon front plaqué contre le sien, tandis que je dirige ma virilité vers ses fesses avec ma main droite. Les siennes sont agrippées à mes épaules, tendrement mais fermement à la fois, et il attend. C'est yeux dans les yeux que, pour la première fois, nous ne faisons plus qu'un.
Son soupir se meurt sur mes lèvres et il ferme les yeux, tandis qu'un gémissement se bloque dans sa gorge, lui arrachant un petit couinement discret. Je soupire d'aise à mon tour, à l'étroit entre ses chairs, et rester ainsi immobile m'est insupportable. L'envie de bouger, de donner un coup de rein me démange, mais je me l'interdis : je ne veux pas le blesser, ni le brusquer.
Tout semble se passer au ralenti, ensuite : ses ongles plantés dans mes épaules, sa tête balancée en arrière, sa pomme d'Adam qui remonte discrètement dans sa gorge lorsqu'il déglutit, son soupir sur mes lèvres, son petit coup de rein vers moi pour m'inciter à bouger enfin. Tout se passe comme en slow-motion, perdu dans mon plaisir, et j'en oublie même un instant où je suis : c'est son odeur et son murmure qui me sortent de ma léthargie.
- Diego... s'il-te-plaît, fais quelque chose.
Lentement, j'amorce un petit coup de rein. Je sors de son corps pour le pénétrer à nouveau, jusqu'au fond, et il enroule aussitôt ses jambes autour de ma taille. Moi, je suis incapable de quitter son visage : je reste là, mon front contre le sien, à le bouffer des yeux et à respirer son souffle. Ses mains sur ma nuque, il caresse tendrement mes cheveux comme s'il cherchait à me rassurer.
- Tu peux y aller... , me dit-il en souriant.
Je comprends qu'il n'a pas mal, et cela me rassure. Doucement, encore et encore, mes coups de reins lents et profonds le font soupirer d'aise contre mes lèvres. Il tremble.
- Evan... je...
- Oui ? , demande-t-il en caressant ma nuque.
- Touche-moi, s'il-te-plaît.
J'ai besoin de ses mains sur moi. C'est un besoin impérieux, presque addictif. Aussitôt ses mains sur mon dos, mes reins, mes fesses et ma taille, je me sens vivant et à l'aise. Je me sens moi sous ses caresses, et cela m'arrache un gémissement d'aise que je suis incapable de contrôler. Mon corps tremble, alors que je le pilonne doucement et avec tendresse.
D'habitude, j'adore la baise sauvage et brusque. Je me rends compte ici, là avec lui, que j'en suis désormais incapable. Je n'arrive pas à passer à la vitesse supérieure, surpris de trouver beaucoup plus agréable de donner des coups de reins lents et tendres plutôt que des coups brusques et vulgaires. Il soupire à chaque mouvement, et j'en perds la tête.
- C'est tellement bon... ne t'arrête jamais.
Je n'y compte pas, bien sûr, et lui donne une réponse silencieuse en l'embrassant. C'est tellement dingue que j'en oublie tout. Il n'y a plus que lui. Nos corps sont faits pour ne faire qu'un : ils s'emboîtent à la perfection, l'un contre l'autre. Dans ses bras, en lui, je trouve enfin ma place sur cette planète.
- Te amo.
Je l'aime. Je l'aime à en crever. J'ai le cœur qui explose à chaque soupir, à chaque caresse ou à chaque regard qui vient de lui. Il fait ressortir le bon en moi, le vrai Diego, et il est le seul à en être capable. Il me donne envie de réussir, de le rendre fier. Quand je suis avec lui, même mes rêves les plus fous me semblent être là, tout proches, à portée de main.
- Quoi ? , demande-t-il.
- Te amo, Evan.
- Quoi ?
Je souris contre ses lèvres, les yeux fermés pour retenir les larmes qui menacent de couler. Il se fiche de moi, et je le déteste de me faire ça à cet instant là alors que tout est trop intime et puissant. Je vais exploser.
- Je t'aime.
Il m'embrasse à pleine bouche, mon visage en coupe entre ses mains. Mes reins vont-et-viennent contre lui, nos peaux moites claquant tendrement l'une contre l'autre. Je lui rends son baiser à bout de souffle, et je réalise que je ne me suis jamais senti aussi léger avant. Je l'ai enfin dit. J'ai enfin mis des mots sur ce que je ressens, et c'est comme si un poids venait enfin de me quitter. Je me sens libre, désormais.
- T'en a mis, du temps.
Je ricane contre ses lèvres, amusé par sa remarque, et il rit aussi. Yeux dans les yeux – au diable les larmes dans les miens – je viens caresser son visage. Ses mains posées sur mes fesses à nouveau me guident dans mes mouvements, puis, il gémit.
- Oh... encore.
J'amorce un nouveau va-et-vient, brusque mais contrôlé, et je le sens se cambrer sous moi. Il se tient à mon torse, ses mains sur mes côtes. Je l'embrasse dans le cou, y déposant quelques morsures d'amour.
Le gémissement tendre qui parvient à mes oreilles m'indique que j'y suis : sa prostate. Je sens aux réactions de son corps et aux sons qui s'échappent de sa bouche que j'ai trouvé son point sensible. Alors, enfin, j'ose accélérer un peu : je ne veux que son plaisir.
- Eh... , me dit-il. Allonge-toi sur le dos.
Je le regarde dans les yeux, désormais à genoux entre ses cuisses. Il tend les bras vers moi pour poser ses doigts sur mes abdominaux. Je vois la sueur couler sur mes bras tatouées lorsque je viens caresser ses mains.
- Non... pourquoi ?
- Je veux te chevaucher.
Oh. Mes yeux se voilent un peu plus de désir : je suis en transe. Quand il me regarde ainsi, confiant et amoureux, je ne peux qu'accepter. Je me libère de lui, ce qui nous arrache un gémissement à tous les deux, avant de venir m'allonger sur le dos là où il était allongé quelques secondes plus tôt. Dans un mouvement gracieux, il grimpe à califourchon sur mon bas ventre. Il est beau.
- Dios mio... Evan.
Il se mord violemment la lèvre et balance la tête en arrière lorsqu'il s'empale finalement sur moi. Ses chairs sont étroites et délicieuses, mais je me garde bien de le lui dire. Ses mains se posent à plat sur mes abdominaux, ses doigts écartés sur ma peau, et il commence à onduler des hanches. J'en crève : je n'ai jamais rien vu d'aussi beau et sexy de toute ma vie.
Il fait ça comme un Dieu. De plus, il est totalement magnifique là, au dessus de moi. Je le regarde d'en bas, mes yeux rivés sur son visage rougi de plaisir. Mes mains auparavant agrippées aux draps viennent désormais se poser sur ses cuisses bombées de muscles. Puis, alors qu'il me chevauche encore et encore, avec lenteur mais sensualité, je fais remonter mes doigts sur son torse : je touche à tout. Je caresse son nombril, ses pectoraux, ses côtes, sa taille, ses tétons.
- Diego...
Il couine, le genre de gémissement étranglé que l'on lâche peu avant la jouissance. Je le regarde : sa tête balancée en arrière me donne une vue incroyable sur sa gorge. Je rêve d'y planter mes dents, d'y déposer un baiser, mais le plaisir trop puissant qui décharge dans mes veines m'empêche de faire un geste. Je m'agrippe à ses hanches, fort, l'incitant à aller plus vite.
- Evan... por favor.
Et, là, c'est le meilleur moment de toute ma vie. Ses hanches sur moi bougent à une vitesse impressionnante. Mon érection en lui est douloureuse et je sais que je ne suis plus très loin. Ses ongles plantés dans mes abdominaux, il gémit sans cesse. Sa virilité ne cesse de taper la peau de mon bas-ventre. Dans un geste tendre, je viens la prendre dans ma main afin de lui procurer encore plus de plaisir. Aussitôt, il s'écroule sur moi.
- Embrasse-moi...
Le désespoir dans sa voix me retourne le cœur. Je m'exécute, et le baiser est tendre. Je donne quelques coups de reins vers lui, tandis qu'il ondule encore et toujours des hanches, tout en donnant quelques coups de poignets sur sa verge fièrement dressée de plaisir entre mes doigts.
- Diego, je vais...
Quand je le sens trembler de façon incontrôlée sur moi, ravagé par l'orgasme, cela suffit à me faire jouir à mon tour. Ses mains agrippées à mes cheveux et son visage au creux de mon cou, il jouit dans ma main tandis que je me libère dans le préservatif. Ma virilité est encore logée à l'étroit entre ses chairs, et c'est d'autant plus agréable.
Quand il s'écroule sur le lit près de moi, je souris comme un imbécile. Et lui aussi. On se regarde yeux dans les yeux un moment, la respiration saccadée, avant qu'il ne se redresse sur son coude. Mon cœur loupe un battement lorsqu'il vient essuyer sa semence sur mes abdominaux avec mon foutu bandana rouge.
- Qui aurait cru qu'il servirait à t'essuyer, mi amor ?
- Vas te faire foutre ! , je ris aux éclats en lui donnant un petit coup de poing dans l'épaule.
- J'en viens, cabròn.
Il se mordille la lèvre d'une façon hyper sensuelle, clairement pour m'aguicher. Je me penche pour lui voler un baiser, avant de rouler sur lui afin de le bloquer sous mon corps. Nos respirations retrouvent peu à peu un rythme régulier, tout comme les battements de nos cœurs. J'aime cet instant de tendresse, désormais, alors que la température de la pièce et de nos corps retombe un peu.
- C'était... wahou , dit-il en caressant mes cheveux.
- Oui ?
- Oui. Tu es... parfait.
Je suis loin d'être parfait, mais pour une fois j'ai envie de le croire. Me sentant soudain faible, éprouvant le besoin d'être câliné et protégé, je pose ma tête sur son épaule tout en restant allongé sur lui. Il enroule ses bras autour de mon dos pour m'étreindre.
- Ça va, je t'écrase pas ? , je murmure.
- Non, c'est trop bien.
Je crois qu'il apprécie d'être pris au piège sous mon corps musclé, et je trouve ça mignon. Il dépose un baiser sur mon épaule avant de papouiller mon dos avec sa main gauche et mes cheveux avec sa main droite.
- Tu m'as manqué, Diego.
Je ne réponds pas, pour la simple et bonne raison que je suis déjà en train de tomber de fatigue.
Je viens de faire l'amour avec Evan Wright.
. . . #eastriverFIC
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