CHAPITRE 34 - DIEGO
13.12.11,
East Side Community High School | MANHATTAN – 09:33 AM.
Mes bras sont recouverts de chair de poule, tandis que je le regarde sortir du CDI à toute vitesse. Il me fuit et, même si ça me fait mal au cœur, je suis satisfait. À travers les vitres qui donnent sur le couloir, je le regarde s'échapper en direction de la sortie du lycée : il sort de sa poche un paquet de cigarettes.
Dépité, je baisse les yeux sur mon devoir de mathématiques : plus simple, tu meurs. Je me perds alors dans mes pensées : je pense au tribunal. Je sais qu'Evan a raison, dans le fond, et que j'aurais dû le tenir informé. Je ne sais pas comment il l'a appris, mais je suppose qu'il aurait préféré l'entendre de ma bouche. Mais je n'y ai tout simplement pas pensé.
J'étais perturbé à la suite de l'audience. Je n'avais jamais assisté à ce genre de chose, et encore moins en étant à la place du défendeur. Tout était étrange, l'ambiance, les regards de la famille de Liam, le ton employé par le juge. J'ai eu honte de me retrouver là, comme un criminel, alors qu'il ne s'agissait que d'une simple bagarre. Jensen a été très bon et est resté très calme face aux attaques de l'avocate des Whitaker, qui tentait par tous les moyens de me faire passer pour un fou-furieux aux yeux de toute l'assemblée. Puis les rôles ont été inversés, à un moment donné, et Jensen a enfin pu révéler à quel point Liam est une pourriture : j'ai été surpris de voir débarquer à la barre cette jolie brune amputée du bras droit, qui était au lycée l'année passée. Elle s'appelle Leila, et elle a tout balancé concernant l'enfer des humiliations que lui avait fait subir Liam. Au final je ne sais pas si c'était assez légal comme manœuvre, mais je m'en suis tiré assez bien : quelques dommages et intérêts à verser à ce connard de Liam, et j'évite un séjour en taule.
Bien évidemment, l'argent ne viendra pas de moi. Skull me tient, avec son paquet de pognon qu'il agite fièrement sous mon nez : il dédommage, je fais ce qu'il me dit. Il n'a pas attendu que le jugement tombe pour m'utiliser comme un pantin : depuis deux semaines, je ne compte même plus le nombre de conneries que j'ai faites par sa faute et que je ferai encore.
Lassé et fatigué, je quitte finalement la bibliothèque à mon tour afin de prendre l'air. La pluie a presque cessé, et l'odeur d'humidité sur le parking est agréable. Appuyé sur ma moto, j'allume une cigarette que je viens tenir ensuite entre mon pouce et mon index. Au loin, sur le parvis du lycée, je le regarde : il est beau. Il porte un sweat de sport à la mode et un jean assez ample qui lui va à merveille. Je remarque qu'il porte une paire de sneakers de marque, si blanches qu'elles semblent brillantes, certainement neuves. Ses cheveux bruns sont en pétard sur sa tête et j'adore cette mèche de cheveux, fine, qui tombe devant ses yeux pour venir chatouiller le bout de son nez.
Evan me retourne toujours autant le cœur, en réalité. Malgré la distance, malgré ces deux semaines loin de lui, il est toujours aussi présent dans mon esprit voire plus qu'avant. Je pense à lui à chaque instant de la journée et de la nuit, me demandant ce qu'il peut bien faire et à quoi il peut bien penser tandis que moi je suis là, seul, à passer mon temps à me sentir comme une merde. Il me manque.
Nos regards s'accrochent, même si nous sommes loin l'un de l'autre, et je sens mon cœur louper un battement. J'ai conscience d'avoir agi comme un connard, quelques minutes plus tôt dans la bibliothèque, mais c'était plus simple ainsi. L'ignorer et le repousser me fait moins de mal que discuter avec lui et le sentir proche de moi. De plus, je pense sans cesse à ce que je fais de mes soirées et je n'arrive pas à me sortir de la tête l'idée qu'il mérite quelqu'un de mieux que moi. Au fond de moi, j'aimerais qu'il me déteste : tout serait plus simple.
Sauf qu'il m'a dit qu'il m'aimait, là, au creux de mon oreille à la table de la bibliothèque, et que je ne m'en remets pas.
X X X
Docks d'East River | BROOKLYN – 10:56 PM.
Éclairé par le phare de ma moto, je compte les quelques liasses de billets à l'intérieur du sac de voyage bleu marine que ce mec me tend. Il n'a pas l'air commode, bien qu'il ne soit pas particulièrement bourru. Je le sens me fixer attentivement tandis que je fais rapidement le calcul dans ma tête. 52 500 dollars. J'en ai la tête qui tourne.
- Le compte est bon , j'annonce.
- Envoie la came.
Lui lançant un regard noir, je lui jette un sac noir dans les bras. Il me fixe lui aussi, agacé, avant d'ouvrir la fermeture éclair. Je le vois remuer les sacs de cocaïne à l'intérieur du sac afin de les compter. Il fait la moue.
-Il manque 500 grammes.
-Je ne crois pas, non.
Je le fixe, yeux dans les yeux. C'est clairement le concours de celui qui a les plus grosses couilles. Le type est grand, sec mais musclé, et semble avoir environ la trentaine. Un sourire narquois étire ses lèvres avant qu'il ne s'approche de moi en me toisant d'un air supérieur et menaçant.
- Je te dis que si. On avait dit 2000. Là, il n'y a que 1500.
Je serre les dents. Je sais parfaitement qu'il est en train d'essayer de m'enfler, pour la simple et bonne raison que j'étais là lors du coup de fil de son boss passé à Skull. Sur haut parleur, j'ai très bien entendu la conversation : 1,500 kilos de cocaïne et non 2 kilos. Je suis loin d'être stupide.
- N'essaie pas de m'entuber, mec.
- Tu te prends pour qui espèce de...
En un quart de seconde, je sors mon flingue de ma ceinture et braque le canon sous son menton. Ma main dans les cheveux bouclés et crasseux de cet abruti, je le tiens fermement contre mon arme. Son regard paniqué en dit long sur ce qu'il pense de moi, et de toute cette situation de merde.
- Je me prends pour qui je suis. Je suis loin d'être idiot et je me souviens mot pour mot de l'appel téléphonique.
Je marque un temps de pause, le temps qu'il enregistre ce que je viens de lui dire. Il est tendu comme un string contre mon corps tandis que, du bout du doigt, j'abaisse le cran de sécurité de l'arme : je ne compte pas tirer, bien sûr, mais simplement lui foutre la trouille.
- Alors tu prends la came, et tu te casses sans faire d'histoires. Sinon je te balance dans l'East River attaché à une pierre. Comme ça quand tu crèveras noyé, t'auras le temps de réaliser à quel point t'as merdé. Entiendes ?
- Ouais.
Mon visage à seulement quelques centimètres du sien, si proche que je sens son souffle paniqué contre mon nez, je le fixe yeux dans les yeux avant de le lâcher subitement. Je le repousse en arrière pour le faire dégager et, quand il tourne les talons pour grimper sur sa bécane, j'en profite pour lui foutre un coup de pied au cul.
Le sac en bandoulière autour de moi, je grimpe sur ma moto avant de démarrer à toute berzingue. Les pneus crissent sur le béton des quais et le moteur ronronne à chaque nouvelle accélération.
Dix minutes plus tard, je dépose le sac de fric sur le bureau de Skull. Ce dernier me fixe, un sourire aux lèvres, tout en fumant son cigare qui enfume toute la pièce.
- Il y a le compte, j'annonce.
- Bien. Je te fais confiance.
Je m'apprête à quitter le bureau, lorsqu'il m'interpelle. Je reviens me planter devant lui, épuisé, tandis qu'il récupère quelques dollars d'une liasse de billets toute droit sortie du sac que je viens de ramener. Il me les tend ensuite, et je fais rapidement le compte : 300 dollars.
- Heu... pourquoi ? , je demande.
- C'est bientôt Noël. Considère ça comme un cadeau.
- J'veux pas de ton pognon.
Je lâche les billets sur son bureau avant de m'enfuir : encore une fois, c'était de la manipulation. Du fric pour Noël, sérieusement ? Cela me serait retombé dessus tôt ou tard : mieux vaut ne pas avoir de dette envers Skull. Je fais déjà le sale boulot pour qu'il paie les Whitaker, je n'ai pas besoin d'être encore plus dans les emmerdes.
- Eh Diego, viens t'asseoir avec nous !
Résigné, je me laisse tomber sur le sofa défoncé à côté de Yoan. Une enceinte bluetooth est posée sur la table et diffuse des morceaux de rap US. Des bouteilles de bière vides jonchent le sol tandis que des pleines trônent au centre de la table. Je regarde les mains de Yoan, qui s'affaire à rouler des joints avec quelques grammes de cannabis. Je jette un rapide coup d'oeil à Carl et Dgina.
- T'en veux un ? , me demande Yoan.
- Ouais.
Il me tend mon joint quelques secondes plus tard, roulé à la perfection avec un toncar dont le carton provient de l'emballage des gâteaux d'apéritif.
La tête appuyée contre le dossier du canapé, je me perds dans mes pensées tout en fumant mon herbe : je pense à Evan, à Milo Klayne, à Skull. Je pense aussi à Liam Whitaker et à sa tête de connard. Je pense à cet abruti sur les quais quelques minutes plus tôt.
Le grincement désagréable de la porte du hangar me sort de mes pensées. Tout en tirant une taffe à nouveau, je suis surpris de voir Wayne débarquer comme si de rien n'était.
- Mec t'étais où ? , demande Carl. On t'a pas vu de la journée.
- Une chiasse phénoménale, je te raconte même pas ! C'était pas beau à voir !
Yoan et moi explosons de rire devant la mine amusée mais dégoûtée de Wayne. Nous nous tapons même dans la main en nous bidonnant comme des imbéciles : après tout, nous ne sommes que des ados stupides âgés de 19 ans. Wayne se laisse tomber sur le canapé près de moi.
- Eh casse-toi, j'veux pas choper la gastro ! , ris-je.
- Tu crains rien, cabròn.
Il me donne un coup de poing dans l'épaule avant de se pencher sur la table pour récupérer quelques cacahuètes grillées dans un bol. Notre crise de fou-rire se calme vite et Yoan et moi retrouvons un semblant de sérieux.
- Au fait, ça s'est bien passé alors ? , me demande Dgina qui est installée sur le fauteuil face à moi.
- Quoi donc ?
- L'échange de ce soir.
Surpris, je hausse un sourcil. Elle reprend aussitôt :
- Oh allez, tout le monde est au courant de ce que tu fais, ici. Tout le monde sait que c'est toi qui a buté Milo Klayne.
J'avale calmement la fumée de la taffe que je viens de tirer. Le goût de l'herbe me fait du bien à la gorge et les effets me font du bien au cerveau. Je fixe Dgina dans les yeux, la mettant au défi de continuer cette putain de conversation. Quand elle baisse les yeux sur ses mains manucurées, je sais avoir gagné.
- Oui, l'échange de ce soir s'est bien passé.
- Milo Klayne ? , demande malheureusement Wayne. Le mec qui a fait la une des journaux du Queens ?
- Ouais, répond Carl. Skull l'a fait buter, et c'est Diego qui s'en est chargé.
- C'est vrai ? , demande Wayne en me regardant dans les yeux. Pourquoi ?
Je me sens comme une merde, à cet instant précis. J'apprécie beaucoup Wayne, c'est un type gentil et droit dans ses baskets. En fait, je l'identifie à ce genre de figure paternelle rassurante que je n'ai jamais vraiment eue. Le fait qu'il me regarde de cette façon là, à cet instant précis, me fait un peu mal au cœur. Il voit en moi une pourriture comme mon père et mon frère, et c'est blessant. Au fond de moi, je ne suis pas un meurtrier. J'ai simplement voulu protéger un être cher à mes yeux.
- Ouais, c'est vrai. Mais c'est du passé, alors on n'en parle plus.
La conversation se termine sur ces mots, parce que le regard noir que j'ai lancé et le ton sec que j'ai employé ont calmé tout le monde. Désormais, Yoan fredonne un morceau de Kodak Black tandis que Carl, totalement stone, fixe le plafond d'un air absent. Dgina, elle, gratte ses ongles avec une lime de couleur rose.
L'ambiance est désormais pesante, du moins pour moi. Je ne me sens pas à l'aise, bien conscient que mes « amis » ici présents savent que je suis un assassin. Je ne supporte même pas de voir mon visage dans le reflet de l'écran de mon portable : je me dégoûte.
- J'dois y aller.
Ne terminant même pas le joint roulé avec amour par Yoan, je prends la fuite. Wayne tente de me rattraper, Dgina aussi, mais je ne les écoute pas. Ma moto garée à l'extérieur, je m'enfuis.
X X X
14.12.17,
The Monster Club | MANHATTAN – 01:06 AM.
Je souris. Un sourire carnassier et satisfait. Le genre de sourire dégueulasse que je peux parfois voir sur les lèvres de Skull lorsqu'il sait qu'il me tient. J'ai honte.
Le mec qui me chevauche est à tomber par terre : le genre d'homme que je pourrais appeler sugar daddy si je n'étais pas le genre de gars à préférer tout contrôler. Il est beau : des épaules carrées, bâti comme un catcheur, les abdominaux saillants, les cuisses bombées, et la ligne de la mâchoire carrée. Son torse est recouvert de poils bruns, et une ligne verticale de ces derniers descend jusqu'à sa queue, en passant par son nombril.
- T'es tellement étroit.
Il sourit quand je lâche ça dans un soupir satisfait. Malgré son âge plus avancé que le mien – au moins la trentaine – et son expérience, je suis surpris de le voir aussi réceptif à ce que je lui fais. Il gueule comme une traînée tout en me chevauchant comme personne ne l'a jamais fait, et je prends un pied immense. Je meurs de chaud, je sue comme un bœuf, et mon sang circule si vite dans mes veines que j'en ai des fourmis dans les bras et les jambes. C'est dément. Il hurle quand ma queue vient taper sa prostate, après un coup de rein puissant et bien placé.
- Encore. Recommence plus fort.
Je m'exécute. Ses grandes mains fortes et légèrement poilues s'agrippent à mes biceps, tandis que mes bras sont tendus vers lui afin que je puisse presser ses hanches entre mes mains. La tête balancée en arrière sous le plaisir, laissant échapper des râles rauques, j'enchaîne les coups de reins puissants et brusques. Sans bouger, il encaisse en gémissant. Puis, à nouveau, il revient onduler des hanches sur ma queue avec une habilité déconcertante. C'est dément.
- Bordel, tourne-toi.
Ces mots m'échappent, mais ils sont lointains. Je me perds un peu dans les émotions que me procure cet ébat torride. Les draps en satin du lit à baldaquin collent à mon dos et mes bras en sueur, et l'odeur du type – Jay – m'excite à mort. Je claque ses fesses quand il vient me chevaucher, dos à moi. Ma queue est au plus profond de lui et ses chairs étroites autour de mon appendice me procurent un plaisir de dingue.
- Dios mio ...
- Baise-moi.
Je claque ses fesses, fort, plusieurs fois d'affilée pour faire monter la pression un peu plus. Il gémit à chaque claque, toujours plus fort, tandis que la peau fine et pâle de ses fesses commence à rougir adorablement. Je claque encore, tandis qu'il ondule si vite des hanches sur moi que ma queue commence à se faire délicieusement douloureuse. Puis, quand il cesse, je grogne :
- Bah, quoi ?
- Prends moi en doggy.
Sans me faire prier, un sourire d'autant plus satisfait sur les lèvres, je bascule en avant. À quatre pattes devant moi, ses reins cambrés vers moi, je décide de m'amuser un peu : je fais glisser ma queue entre ses fesses, sans pour autant le pénétrer. Je la fais claquer sur sa fesse avant de le titiller à nouveau. Il grogne de frustration, tout en se cambrant un peu plus.
- Putain...
- Tu veux ma queue ?
- Oui.
- Dis-le moi.
Je soupire d'aise, mes mains agrippées à ses hanches, tandis que je fais glisser ma virilité contre son entrée. Ce simple geste, qui lui tire de doux soupirs, suffirait presque à me faire jouir.
- Je la veux tellement en moi... s'il-te-plaît.
Il pourrait faire mieux, j'en suis certain, mais cela me convient. Sans prendre de pincettes, je le pénètre à nouveau d'un coup de rein brusque. Son souffle se bloque en un bruit carrément bandant avant qu'il ne grogne :
- Elle est tellement grosse... Diego...
J'aime la façon salace dont il murmure mon prénom. C'est agréable, et ça me fait de l'effet. Agrippé à ses hanches, je le pilonne quelques secondes avant de venir m'agripper à ses épaules. Je me penche ensuite sur lui et dépose une pluie de baisers brûlants sur la peau pâle et parsemée de tâches de rousseur de son dos. Il sue comme pas possible, mais son odeur de mâle me met en transe. C'est la meilleure partie de baise de ma vie.
- Mon ange... tu vas me faire jouir.
Je ricane, amusé par le petit surnom adorable qu'il me donne, avant de prendre sa queue au creux de ma main pour le branler. Il gémit, et se tortille sous moi tandis que je continue de le pilonner dans le seul but de le faire hurler.
Je suis excité à mort et je prends un plaisir de dingue pour deux raisons : la première, Jay est indéniablement un bon coup. Et, la seconde, c'est que le fait qu'un homme de sa condition gémisse comme une putain qui m'excite : il est adulte, bien baraqué, mais préfère se faire défoncer le cul par un ado. Et j'adore ça : c'est terrible.
- Diego... oh... oh !
S'en suit alors un long hurlement perçant, si aigu qu'il m'en fait mal aux tympans. J'enchaîne rapidement les coups de rein brusques tandis qu'il jouit déjà sur le matelas. Moi, à la vue de son cul musclé ouvert et cambré vers moi, je ne suis plus très loin non plus.
- Jouis sur moi, sur mon visage.
Je me retire pour le laisser s'allonger sur le lit. Son corps pâle recouvert de tâches de rousseurs est magnifique sur les draps en satin couleur rouge sang : on se croirait presque dans cette scène hyper chaude de 50 Nuances de Grey – j'ai honte d'avouer que je bandais plus à la simple vue du corps parfait de Christian plutôt que sur les petites fesses d'Anna.
Ma queue dans ma main, je donne quelques coups de poignet pour m'achever. Je jouis enfin.
- Tu lengua...
Quelques gouttes de mon sperme finissent leur route sur ses joues et son nez. Sauf que j'en veux plus. Je le vois sourire, tout en entrouvrant les lèvres. Il tire ensuite sa langue large et habile, et j'y pose sensuellement mon gland pour me libérer dans sa gorge. Il gémit d'une façon dégoûtante sous moi, et ça m'arrache un nouveau frisson. Il enroule avec délice son muscle humide autour de mon gland pour m'arracher quelques gémissements.
- Evan...
Yeux fermés, son visage apparaît instantanément dans mon esprit. C'est comme si mon cerveau m'envoyait un message, le genre qui dirait : pense à lui, connard, et arrête de faire le con. Je tremble désormais de la tête aux pieds tandis que mon cœur me fait douloureusement souffrir, tout comme mon ventre. Je me sens honteux, à jouir dans la bouche d'un inconnu, alors que je pense à Evan. Evan. Mon Evan. Mon paradis.
- Qui est Evan ?
Jay me pose tendrement la question tandis que, allongés tous les deux sur le lit, nous attendons que nos corps se calment. Je sens ses doigts masculins caresser mes mollets. Je tourne la tête pour le regarder : il est beau. Cet homme a tout pour lui, et je ne comprends pas pourquoi il est là, avec moi, simple ado raté.
- Mon... ex petit-ami.
- Tu l'aimes encore, n'est-ce-pas ?
Je ferme les yeux tout en inspirant profondément. Est-ce-que je l'aime encore ? Bon sang, oui. Je hoche la tête en silence.
- Pourquoi est-tu ici, alors ? , demande-t-il tendrement à nouveau.
- Parce que... je ne pourrai jamais l'avoir. J'essaie juste... de passer à autre chose, de penser à autre chose.
Je ne sais pas réellement pourquoi j'ose lui répondre. Certainement parce que c'est plus facile de parler à un inconnu avec lequel j'ai passé la soirée à picoler, à danser et à baiser, plutôt qu'à quelqu'un qui me connaît. Je suis stone et bien conscient que, demain, je serai déjà passé à autre chose.
- Pourquoi tu ne pourrais pas l'avoir ? , s'intéresse-t-il.
- Evan est un garçon génial. Et, moi... je ne suis qu'un gars qui fait partie d'un gang , Jay tique mais ne semble pas apeuré. Il a une vie devant lui et, moi, je vais certainement finir en taule ou mort, alors... je préfère le préserver de tout ça.
J'attends une réponse qui ne vient pas. À la place, Jay roule sur moi et vient me voler un baiser. Son haleine virile me retourne délicieusement le système nerveux. Je viens poser mes mains sur ses fesses musclées et bombées, les pelotant un peu, tandis que je sens sa virilité contre la mienne entre nos corps.
Le baiser est légèrement baveux et langoureux, sensuel. Ce n'est pas le genre de baiser amoureux, mais plutôt le genre dégueulasse fait pour exciter et faire monter la pression. Je soupire d'aise contre sa bouche lorsqu'il vient caresser ma queue.
- Je vais te faire oublier.
J'ouvre la bouche pour répondre, mais je me tais lorsque je le vois commencer à déposer une pluie de baisers sur mon torse. Il me regarde dans les yeux, ses iris bleus perçant au milieu de tout le rouge de la pièce, et je ferme les yeux lorsque sa bouche atteint mon pubis. Il y enfouit le nez et hume mon odeur.
Quand ses lèvres enveloppent enfin ma virilité, ce n'est plus lui. Là, dans une sorte d'état second et transi d'amour pour un petit pendejo aux yeux noisette, je perds la raison. Ce n'est plus la bouche habile et expérimentée de Jay. Ce ne sont plus les mains de Jay non plus qui me touchent avec légèreté. Ce n'est plus Jay.
C'est Evan.
. . . #eastriverFIC
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