CHAPITRE 14 - DIEGO
27.10.17,
East Side Community High School | MANHATTAN – 10:05 AM.
Un mois. Je me sens minable à compter les jours, si bien que je suis à la limite de faire des croix dans les cases du calendrier qu'a accroché mamà au dessus de la télé. Un mois que je n'ai plus approché Evan, du moins de près. Un mois que je n'ai pas entendu sa voix s'adresser à moi. Un mois sans le toucher. Un mois sans sentir son odeur. Je me demande comment j'ai réussi à lutter depuis tout ce temps.
Je me souviens de cet après-midi au cinéma comme si c'était hier : je m'étais pointé les mains dans les poches, très peu sûr de moi contrairement à ce que j'essayais de laisser paraître. En réalité, j'étais mort de trouille : je n'avais aucune idée de quoi lui dire ce jour là. C'est la dernière fois que je l'ai approché d'aussi près. J'ai mis les points sur les I ce jour là et, depuis, j'ai décidé de prendre mes distances.
J'ai raison de vouloir le préserver, même si l'envie d'être avec lui me retourne parfois l'estomac. À Brownsville, tout craint de plus en plus. Skull continue ses manigances privées avec les mafieux de Brighton Beach, et j'ai eu plusieurs fois l'occasion d'assister à la réception de colis de drogue, envoyés par son amigo directement depuis le Mexique. Parfois, je me demande comment ils ne sont pas encore tous sous les barreaux. Il faut croire qu'ils sont malins et étonnamment bien organisés aussi.
J'ai eu aussi l'occasion de faire le sale boulot pour Skull, bien plus de fois que je ne l'aurais imaginé. Je ne compte même plus le nombre de types que je terrorise et que je tabasse sous ses ordres, pour les faire taire ou, au contraire, les faire parler. Je me sens comme un pion qu'il utilise à sa guise, et cela me déplaît de plus en plus. Je sais avoir bien plus de valeur que ça. J'ai besoin de plus : satisfaction personnelle.
Un soir, il y a deux semaines maintenant, j'ai aussi assisté Miguel et Fernando lors d'un échange d'armes sur les docks d'East River. Il faisait nuit et, contrairement à ce que j'avais imaginé lors du trajet en camionnette, ce n'était pas aussi discret que ce que je pensais : un simple échange de sacs de voyages, aucune arme visible. Sauf que c'est vite parti en couilles : il manquait 900$ dans le sac que ces types nous échangeaient contre quelques flingues. Les coups de feu ont commencé à partir et les balles à fuser un peu partout. Au lieu d'avoir peur, de vouloir fuir ou quoi que ce soit d'autre, c'est à cet instant là que j'ai pensé à Evan.
Je dois le protéger de tout ça. De près ou de loin, je ne veux pas qu'il soit lié à tout ça. Je sais qu'il tient déjà à moi, à sa façon, et je ne veux pas qu'il risque un jour de venir me voir à l'hôpital à cause d'une balle dans la poitrine ou en prison parce que j'ai merdé. Il mérite carrément mieux que ça, et c'est pour cette raison que, depuis ce jour là, je l'ignore.
Le lendemain de ce fameux après-midi au cinéma, j'ai commencé à l'ignorer. Je faisais en sorte de me tenir loin de lui au lycée pour ne pas qu'il m'approche ou je prenais la fuite l'air de rien lorsqu'il tentait de venir vers moi. Malgré tout, nous échangions quelques messages, parfois même jusqu'au beau milieu de la nuit avant qu'on ne tombe de fatigue. Ce n'étaient que des banalités : j'ai appris que son groupe de musique préféré c'est The Script, que sa couleur préférée c'est le bleu turquoise, que ses films préférés de l'univers entier – je cite - sont les trois volets de Retour Vers Le Futur, qu'il a un jour essayé de jouer au soccer mais qu'il a détesté et que, au lieu de ça, il est finalement plutôt doué en natation.
J'aime l'idée de savoir toutes ces choses de lui, car cela me donne l'impression de le connaître. Même si je suis bien plus sur la défensive que lui, je lui ai appris quelques trucs sur moi qu'il a eu l'air d'apprécier mais, comme souvent, j'ai beaucoup parlé de ma passion pour l'astronomie et l'astrophysique. Je n'ai pas énormément discuté de ma vie tout comme il n'a pas énormément discuté de la sienne. Il me parlait parfois de sa petite sœur Abby et des romans de sa mère, mais c'était tout.
Depuis cet échange qui a mal tourné sur les docks, j'ai totalement cessé de répondre à ses messages. Le protéger et le tenir à l'écart de tout ça – et donc de moi – est une priorité. Je me souviens avoir eu mal au ventre en réalisant que, après quelques messages de plus, il n'a plus insisté et a carrément cessé de me contacter. Je crois qu'il a compris, ou alors il n'en a rien à faire. Mon cœur se serre.
- Tout va beaucoup mieux, Diego.
- Merci, c'est grâce à vous.
Je regarde l'infirmière du lycée qui me sourit. Assis sur la table médicale, je passe rapidement mon t-shirt avant de l'aplatir par réflexe sur mon torse avec mes mains.
- Si jamais tu as un problème, quoi que ce soit, n'hésites pas à venir me voir. D'accord ?
- Oui, d'accord. Merci.
Je pense à tout ce qu'elle a fait pour moi depuis que je suis venu la voir la première fois. Sans elle, la brûlure du gang dans mon dos aurait certainement entraîné de graves séquelles : elle m'a fait peur un jour lorsqu'elle m'a parlé d'infection sanguine et de nécrose de peau. Heureusement, rien de tout cela n'est arrivé car elle a fait un travail formidable. C'est une femme en or, discrète et très à l'écoute, et je n'ai pas peur de dire que je lui fais confiance désormais.
Je quitte l'infirmerie et me retrouve au beau milieu du couloir principal, qui grouille d'élèves peu motivés à l'idée de retourner en classe. Tandis qu'un message administratif qui ne me concerne en aucun cas est diffusé dans les hauts-parleurs, je prends le chemin de ma salle de classe. Malheureusement, je sens une main se glisser sur mes fesses. Et une seconde. Je roule des yeux.
- Elena.
Je me tourne pour la regarder. Elle porte un joli chemisier noir carrément transparent qui laisse entrevoir son soutien-gorge et son ventre mince. Ses lèvres sont enduites de gloss rouge pétard et ses yeux sont maquillés de noir. Ses cheveux tombent sur ses épaules, ondulés à l'anglaise.
- On se retrouve au terrain de foot à midi ?
- Ouais, ok.
Elle me sourit de toutes ses dents et me fait un clin d'oeil, avant de s'approcher de moi. Plantés au milieu du couloir, nous ignorons les autres élèves. Je me force à entrer dans son jeu. Je la plaque brusquement contre une rangée de casiers tandis qu'elle laisse glisser sournoisement ses mains manucurées sur mes fesses.
- J'ai très très envie de toi, tu sais.
- Moi aussi. T'imagines pas toutes les choses que j'ai envie de te faire.
J'ai honte quand je lâche ça au creux de son oreille en m'efforçant de prendre une voix sensuelle. Elle est bien la dernière des personnes à qui j'ai envie de dire ça. Vulgairement, elle vient se tortiller contre moi.
- J'ai hâte.
D'un geste trop rapide et qui me surprend, elle empoigne ma nuque et m'embrasse à pleine bouche. Je ferme les yeux, fort, et je lui rends son baiser. La seule chose à laquelle je pense, c'est Evan. Et j'ai honte de moi car c'est malsain. Finalement, Elena se recule et se libère de mon corps, et s'éloigne en silence après m'avoir lancé un nouveau clin d'oeil.
J'entre en classe alors que la sonnerie retentit.
X X X
Tous les élèves se lèvent et quittent la salle dans un brouhaha collectif. Calmement, je range mes affaires, la tête encore dans mon cours de sciences physiques du jour. Je regarde le schéma et les formules gribouillées sur le vieux tableau à craie du professeur Powell.
En début de séance, alors qu'il me rendait mon devoir sur table noté A+, il y a de cela deux heures déjà, il m'a demandé de rester à la fin du cours afin de discuter avec lui. Sa demande était pleine de mystère et c'est pour cette raison que, curieux, je viens à sa rencontre. La salle de classe est vide et, debout devant sa paillasse surélevée grâce à une estrade, je lui demande :
- Vous vouliez me voir ?
- Oh, Diego. Oui, c'est exact.
Je ne lui rend pas le sourire qu'il me lance, parce que je suis clairement sur la défensive. J'ai peur de ce qui va suivre. Peut-être croit-il que je triche ? Je déglutis. Je hausse un sourcil lorsqu'il me tend un dossier assez épais, relié à l'arrache avec quelques agrafes. En le feuilletant, méfiant, je reconnais qu'il s'agit de mon travail : ce fichu projet de sciences libre de fin d'année passée, dont je n'avais plus jamais entendu parler car notre professeur était parti en dépression à la fin de l'année.
- Heu... c'est quoi ? , je demande stupide.
- Il s'agit bien de ton projet de l'année dernière, n'est-ce-pas ?
- Oui. Oui je sais enfin... pourquoi vous me le donnez ?
Il me sourit et, très calme, vient fouiller dans un tiroir de sa paillasse. Tout en cherchant je ne sais quoi, il m'explique :
- J'ai fait des pieds et des mains pour récupérer ce travail auprès de mon collègue, tu sais. Tu te demandes certainement pourquoi et je vais te répondre : tu es un garçon intelligent, Diego, et passionné.
Je baisse la tête et me mordille l'intérieur de la joue. Ma poigne se resserre un instant sur ce fichu projet avant que je ne vienne le poser à nouveau sur son bureau. Je n'ai aucune envie de parler de ça. Malgré tout, je le laisse reprendre, curieux :
- Je n'ai jamais eu d'élèves comme toi en trente ans de carrière. Ce projet sur les astres que tu as rendu au professeur Walker, ce n'est pas un travail de niveau Terminale.
Je déglutis. Je remarque alors qu'il n'y a aucune note sur ma page d'accueil. Je me sens ridicule. Aurais-je foiré ce fichu projet ? Suis-je passé pour un imbécile ? Je ne comprends rien.
- Je suis désolé si j'ai rendu un travail... nul, monsieur. Vraiment.
- Nul ? , il rit. Diego, ce dossier est loin d'être nul. C'est du niveau universitaire.
J'ouvre la bouche pour parler, soulagé mais surpris. Je ne sais pas quoi dire, alors il s'empresse de reprendre :
- Tu as utilisé des formules que tu n'as jamais étudiées ici car elles ne sont pas au programme. J'en déduis donc que tu as fait tes propres recherches et que tu as compris par toi-même. Je suis impressionné.
J'ai honte. Je vois qu'il est fier de moi mais je suis incapable de me sentir fier. Même si j'ai conscience que son avis est valorisant, je n'arrive pas à m'en réjouir. Jamais je ne pourrai mettre ces compétences là à profit dans ma vie. Tout ceci est inutile.
- J'ai vu ton attention particulière lors de mes derniers cours. Tu aimes l'astronomie, je me trompe ?
Effectivement, ses trois derniers cours étaient très intéressants. Le thème abordé portait sur les planètes. Totalement mon élément. Je ne sais pas quoi répondre. Je hoche simplement la tête, de façon positive. Il me sourit, fier, tout en me tendant une brochure. Je m'en saisis d'une main tremblante. Je fronce les sourcils lorsque je demande :
- Pourquoi vous me donnez une brochure d'Harvard ?
- Parce que je pense que tu peux prétendre à une bourse. Ils ont un excellent programme de physique et, même, d'astrophysique.
Je commence à rire, contre mon gré, parce que c'est nerveux. En fait, c'est de la colère. Je n'ai pas la rage contre lui, non, absolument pas. J'ai la rage contre moi, contre ma vie de merde. Si je parlais à ma mère d'Harvard, elle me regarderait et me dirait « que es esto ? ». Elle n'a jamais entendu parler de lycée dans sa vie, et encore moins d'université.
- Je vous arrête tout de suite , je lui lance un regard sérieux. Je n'irai pas à Harvard.
- Pourquoi pas ? , s'étonne-t-il.
- Parce que je ne peux pas, c'est tout.
Je pose la brochure sur son bureau, mais je suis étonné qu'il me la tende à nouveau. Il se lève et descend de son estrade pour venir se planter devant moi. Il pose une main amicale sur mon épaule.
- Diego, réfléchis-y, d'accord ? Je ne suis pas du genre à donner de faux espoirs : tu peux aller à Harvard. S'ils ne sélectionnent pas un élève comme toi, alors ils ne sélectionnent personne. Tu as un don, ne le gâches pas.
Je déglutis. Mon cœur se réchauffe un peu : il croit en moi. Ce fichu professeur au crâne dégarni a su voir cette facette de moi. Si je n'avais pas cette vie, je penserais certainement à Harvard de façon sérieuse. Là, je ne peux qu'en rêvasser, de loin, parce que je sais que cela m'est impossible.
- Je n'irai pas à Harvard.
Sans un mot de plus, je quitte la salle. Les couloirs sont déjà presque déserts. Je les traverse à la vitesse de l'éclair tout en froissant en boule entre mes mains cette fichue brochure universitaire. Je la jette dans une poubelle, avec bien plus de rage que je ne l'aurais voulu. Quand je lève les yeux, je croise deux iris noisette.
Mon cœur s'emballe quand je le vois. Là, à cet instant précis, j'aimerais qu'il me serre dans ses bras. Sous mes airs de caïd, je sais à cet instant que j'ai besoin d'être rassuré. Je me sens comme une merde. Sauf qu'à la place, je le bouscule sur mon passage alors que je me dirige à la vitesse de l'éclair vers le terrain de foot.
J'aurais largement préféré serrer Evan dans mes bras plutôt que baiser Elena.
X X X
Un coup d'oeil à l'horloge au dessus du tableau et je soupire. 2:48 PM. L'après-midi est loin d'être fini et je n'ai qu'une envie : être en week-end. Même s'ils ne sont pas de tout repos, avec les AlasNegras et la vie mouvementée du quartier, ils me permettent au moins de souffler un peu en famille et d'avoir quelques moments pour moi seul.
Ce cours d'Anglais est à mourir d'ennui : la littérature ce n'est pas vraiment mon truc. Du moins, celle qu'on nous apprend ici. J'apprécie lire des choses comme Harry Potter, le Seigneur des Anneaux ou des thrillers policiers. En revanche, le théâtre, la poésie et les vieilles histoires à l'eau de rose ne m'intéressent en aucun cas. Je baille.
Au bout d'un temps qui me semble interminable, à moitié allongé sur ma table, deux coups frappés à la porte me sortent de mon presque sommeil. Je lève la tête pour regarder ce qui se passe, au bout de quelques secondes, tandis que j'entends de l'agitation dans la salle. Je me fige : réaction primaire d'un Flores en présence de flics. Ils sont deux.
Mâchoire et poings serrés, je commence à me faire des films : et s'ils sont là pour moi ? Et si ce type que j'ai tabassé la dernière fois m'a reconnu et balancé ? Je m'efforce de garder mon calme, tandis qu'ils parlent à voix basse avec cette vieille peau de vache qui nous fait cours.
Quand ils se décident à bouger, j'en ai le souffle coupé. Ils viennent vers moi et, à cet instant là, la panique me gagne. Intérieurement.
- Monsieur Flores, veuillez nous suivre s'il vous plait.
- Pourquoi ?
Je me maudis de parler de cette façon, presque arrogante. Je n'ai aucune envie de me faire remarquer, mais je réalise que c'est trop tard : tous les regards sont braqués vers moi. Je me sens comme une merde.
- Veuillez nous suivre ou nous serons dans l'obligation de vous passer les menottes, jeune homme.
- J'peux savoir pourquoi ou c'est trop demander ?
- Nous en discuterons au poste.
- Non je ne... hé !
Je me débats, en vain, tandis que l'un des flics me passe mes menottes. Devant toute la classe, c'est moyen. J'en vois certains qui ricanent, d'autres qui murmurent, d'autres qui me fixent avec un air de dégoût. Tandis que le plus baraqué des flics m'emporte vers la sortie, mes poignets noués dans mon dos, je suis reconnaissant au second d'être assez intelligent pour emporter mon sac de cours.
Nous traçons en silence au beau milieu de couloirs déserts. Quand nous sortons du bâtiment A, quelques élèves sont sur le parvis et regardent la scène d'un air ahuri. Je m'efforce de garder la tête haute et de me donner une prestance, même quand ils m'embarquent dans leur voiture de fonction comme si j'étais un vulgaire criminel. Enfin... j'en suis peut-être un, mais je n'ai encore jamais tué personne contrairement à mon frère et à papa.
C'est quand la voiture démarre et que je regarde à travers la vitre que je le remarque. Evan.
X X X
NYPD 9th Precinct | MANHATTAN – 3:26 PM.
- J'vous dit que c'est pas à moi !
Je suis en train de perdre mon calme. Je suis enfermé dans une minuscule salle d'interrogatoire hyper étouffante, et je meurs de chaud. Je boue de rage. Le flic en face de moi ne semble pas croire en mon innocence et je meurs d'envie de lui refaire le dentier.
- Tu vas me dire que c'est arrivé dans ton casier comme par magie ?
- Bah faut croire.
Je baisse les yeux sur la table pour fixer l'arme ainsi que le minuscule sachet de cocaïne qui y sont posés. Je n'ai jamais vu ces deux choses de ma vie. Je serais prêt à le jurer sur la tête d'Andrea s'il le fallait.
- Ne me prends pas pour un con.
- Je ne vous prend pas pour un con, putain ! Je ne sais pas ce que ça foutait dans mon casier !
Il soupire, l'air exaspéré. Je crois que lui aussi est en train de perdre patience. Plus calmement, souhaitant me montrer coopératif, je lance :
- Je serais pas assez bête pour emmener ça au lycée, franchement. Faites un test n'empruntes, j'ai jamais touché ces trucs.
- C'est cela, oui.
- Sans déconner ! On vous a appelé et comme par hasard c'est tombé sur moi ? C'est clairement un coup monté !
- Ah, et qui aurait fait ça ? , demande-t-il en fronçant les sourcils.
J'ai eu le temps de réfléchir pendant le trajet et le moment de battement jusqu'à ce qu'un flic vienne m'interroger. J'ai pensé d'abord au gang, bien sûr, mais je me suis dit que c'était impossible : balancer ses camarades, ça n'entre pas dans le code d'honneur. J'ai aussi pensé à ce type que j'ai tabassé à Central Park, ce soir là, quand j'étais avec Evan : il n'aurait jamais pu remonter jusqu'à moi. Puis j'ai pensé à toutes les personnes qui auraient eu une raison de m'en vouloir. Je serre les dents.
- Demandez à Liam Whitaker, ce connard de l'équipe de foot. Je suis certain qu'il est au courant.
- Pourquoi le serait-il ?
- Ce mec est une pourriture. Il a traité ma sœur comme de la merde et je l'ai découvert. Je lui ai cassé les dents un jour et, du coup, ma sœur ne lui parle plus. Il voulait se la faire, c'est raté. Il a certainement les boules. D'autant plus qu'il lui manque un chicot, maintenant.
Le flic face à moi fronce les sourcils. Je dis la vérité. Je suis convaincu qu'il s'agit de l'un des sales coups de Liam. Je reprends :
- Ce mec traîne dans toutes les fêtes et il est toujours totalement défoncé. Ça ne m'étonnerait pas qu'il sache où trouver de la drogue, et peut-être même une arme , je me tais. Faites-moi un test toxico' vous verrez que j'me drogue pas.
- Mhmh.
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai le sentiment que cela fonctionne. Le flic semble aussi être plus coopératif, à l'écoute, et semble aussi se détendre un peu. Mon air ahuri, malgré mes muscles et mes tatouages, doit certainement y être pour quelque chose.
- Ok, admettons.
- Je suis certain que c'est lui ce fils de pute ! , je perds mon sang froid. Il fait toujours les pires crasses aux élèves de secondes, ça lui ressemblerait bien !
- Attends-moi ici.
- Où voulez-vous que j'aille ?
Je roule des yeux tandis qu'il quitte la pièce avant de refermer la porte à clé derrière lui. Je soupire, me passant une main dans les cheveux en signe de lassitude. Je trépigne, impatient de sortir d'ici.
La seule chose à laquelle je pense, c'est Evan. Je déteste l'idée qu'il ait pu me voir me faire embarquer par les flics. J'ai peur que son regard sur moi change.
Je ne supporterais pas qu'il me regarde comme si j'étais un monstre.
. . . #eastriverFIC
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