XXXII ~ Invitation ~
Le lendemain, le médecin me revit et défit enfin le bandage entourant mon poignet : j'étais normalement guérie. Jellal s'était amusé à l'embrasser, glissant ses lèvres légèrement humides tout autour, et je m'étais ainsi rendu compte que c'était une partie plutôt sensible.
Allongée, la tête sur son épaule, je somnolais, quand il se mit à me chatouiller. J'éclatai de rire en posant mes mains sur son torse, le suppliant d'arrêter. Pour que je cesse de me tortiller, il s'assit sur mon ventre et cessa un instant pour me laisser reprendre mon souffle et essuyer mes yeux.
- Je veux un bisou.
Il avait ce regard malicieux que j'adorais.
- Et si je ne veux pas ? souris-je, joueuse.
- Vous ne voudriez pas que je continue à vous chatouiller ? menaça-t-il tendrement.
- Qui sait ? Non... repris-je, peut-être voudrais-je autre chose de toi ?
Je l'observais avec le désir au fond des prunelles, commençant à déboutonner sa chemise lentement. Une main dans ses cheveux épais, l'autre sur son torse, nous nous embrassions lentement, en profitant pour nous caresser avec envie. Je glissai timidement une main plus bas pour enlever les attaches de son pantalon, le regardant avec des rougeurs...
Bien entendu, nous fûmes encore coupés. Nous nous fîmes présentables et ouvrîmes la porte sur un soldat avec un parchemin à la main qu'il m'offrit. Je le déroulai :
Chère Erza,
En vue de nos prochaines fiançailles, je souhaite vous faire visiter mon royaume et palais. Je viendrai vous chercher demain matin en calèche, vous serez rentrée le soir.
Avec amour,
Le roi Auguste de Dauphiné
Je le rendis au soldat au blason de dauphin et lui mandai de le porter au roi et à la reine afin qu'ils soient prévenus. Je soupirai longuement : cela serait une torture.
Le lendemain, habillée d'une robe à la fois belle et fluide, je vins à la rencontre d'Auguste que je regardais à peine, le haïssant toujours. Nous entrâmes dans le véhicule ; Auguste s'assit à mes côtés et Jellal en face : il me suivait dans chacun de mes déplacements. Le trajet passait avec une lenteur interminable : toujours les mêmes paysages défilaient qu'Auguste nommait, étant les siens. Je hochais simplement la tête et ne répondais pas longuement à ses mots : je ne voulais pas discuter avec cet homme.
Je regardais parfois Jellal avec discrétion, semblant tout autant lassé. Avec ses quelques mèches rebelles et ses yeux reflétés par la lumière lorsqu'il regardait par la fenêtre, je le trouvais plus qu'attirant. Je le voyais regarder autour de lui, sans cesse, à la recherche de nouvelles distractions, mais il n'y avait jamais rien. Nos regards se croisèrent une fois. Ses yeux s'attendrirent soudainement et j'aperçus l'ombre d'un sourire sur ses lèvres que j'aimais tellement embrasser.
Après deux heures de route, nous arrivâmes enfin devant un palais blanc et majestueux dont les portails étaient ornés de dauphins en or. Les jardins étaient composés de plusieurs bassins d'eau contenant plantes aquatiques, nénuphars et poissons. De nombreux plants de fleurs étaient visibles, ainsi qu'une écurie qui semblait abriter moins de chevaux que la nôtre. Auguste me donna le bras que j'ignorai pour descendre en prenant soin de ne pas tomber : je ne voulais pas de lui. Nous fîmes le tour des jardins, Jellal à mes côtés, frôlant ma main sans cesse jusqu'à m'en donner des frissons et rendre mon cœur fou. Je lui lançai un regard désireux : comme je l'aimais ! Il esquissa un sourire amoureux, comme disant "je vous aime tout autant".
- Nous allons déjeuner aux jardins, déclara Auguste.
J'acquiesçai et le suivis, apercevant les nobles m'observer du coin de l'œil. Je vis quelques regards intrigués, d'autres haineux, et certains plus ou moins bienveillants : c'étaient les mêmes que ceux de mon palais.
Nous déjeunâmes dans le silence. Je voyais Auguste m'observer sans cesse, et Jellal se crisper, sa mâchoire se tendant. Enfin, nous partîmes à l'entrée du château où il arrêta Jellal :
- Tu resteras dehors.
Je me retournai brusquement :
- Il entrera. Il est mon valet.
- Pour le moment, sourit-il. Je vous rappelle que vous êtes dans mon royaume. Je ne veux pas de cette vermine, jamais il n'y foulera le sol.
- Ne le nommez pas ainsi, rétorquai-je avec virulence, je vous l'interdis.
- Vous n'avez aucun ordre à me donner, stupide femme.
Il fit un pas vers moi, faisant écarquiller mes yeux. Jellal s'immisça entre nous :
- J'attendrai votre retour. Mademoiselle, commença-t-il en se retournant vers moi, revenez si vous avez le moindre problème, je serai présent.
Il insista sur le "moindre", comme prévoyant un malheur. Jellal avait vu juste, mais j'ignorais encore ce qui me terroriserait bientôt.
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Hello ! Chapitre plus court car séparé en deux (donc environ 800 mots chacun) ! ^-^
Ça vous plaît ? À votre avis, que se passera-t-il ?
Merci encore de me lire !
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