XV ~ Éveil ~
Après une longue demi-heure stressante et d'attente pendant laquelle je n'avais eu de cesse de pleurer malgré le fait qu'Auguste et Mère aient tenté de me rassurer, le médecin ressortit enfin. Je me dépêchai de le questionner :
— Alors ? Comment va-t-il ?
— Il dort, il va bien, venez.
Nous entrâmes dans une grande salle où étaient disposées diverses cloisons de velours afin de former des petites pièces. Nous nous dirigeâmes vers la dernière, au fond à gauche. Lorsque je passai entre deux cloisons, je le découvris allongé dans un simple lit, bouche entrouverte pour respirer, yeux clos, une expression calme dessinée sur son beau visage, étant sans doute torse-nu vu que sa clavicule était montrée malgré le fin drap blanc qui couvrait son corps. Apaisée, je soupirai en m'asseyant sur une chaise posée à côté de lui. Le médecin reprit :
— Néanmoins, je cherche à savoir ce qui lui est arrivé. A-t-il mangé ?
— Non, il m'a dit déjeuner après, qu'il me donnait ma leçon d'abord pour ne pas me faire attendre.
— Dort-il bien ?
— Pas ces temps-ci. Cela dure depuis environ une semaine, peut-être un peu plus.
— Il a sûrement été victime d'une baisse de tension. Le manque de protéines et de sommeil, le stress, les efforts physiques soudains...
— Sans doute. Quand il s'est écroulé sur moi, il m'a dit avoir chaud, des nausées, être faible, voir trouble et que cela tournait.
— Cela confirme mes suppositions. Ne vous inquiétez pas, ce garçon est tiré d'affaires, il s'en est sorti avec des bleus dans le dos et sur les côtes seulement. Il va rester ici pour la nuit, il reprendra ses fonctions demain. Il se réveillera sans doute avant, mais il doit récupérer des forces.
J'acquiesçai et je lui demandai :
— Puis-je rester près de lui ?
— Si vous le désirez. À son réveil, il faudra lui donner ces morceaux de sucre, m'annonça-t-il en posant un bocal en verre rempli de ces glucides sur la table de chevet. Et il devra rester au lit même s'il se sent en forme : il a besoin de repos.
— Très bien. Mère, m'autorisez-vous à le veiller ?
— Si tu le souhaites. Mais tu vas t'ennuyer et ce pauvre Auguste est venu jusqu'ici pour te revoir...
Je me levai, me tournai vers lui et lui proposai :
— Si vous le désirez, nous pouvons discuter ici. Je m'excuse, mais je tiens à rester près de mon valet car il est quelqu'un que j'apprécie beaucoup et que je connais depuis un an. Il a toujours été présent pour moi et j'aimerais faire de même. On pourrait trouver cela surprenant et scandaleux, mais il est mon ami et mon confident.
— Je vous comprends Erza. Je ne vais pas vous déranger, je reviendrai vous rendre visite en de meilleurs temps. Et du peu que j'ai pu observer par rapport à l'équitation, je trouve que vous vous débrouillez très bien.
— Je vous remercie.
Je fis une révérence. Il partit alors, accompagné par Mère. Le docteur se retourna vers moi et ajouta :
— Je n'ai vu aucune morsure ou coupure : votre valet n'a pas été contaminé par la maladie.
— Vous m'en voyez soulagée.
— Je vous laisse vous en occuper ; appelez-moi si vous avez un quelconque problème.
— Très bien, je vous remercie.
Nous nous inclinâmes respectivement et il partit. Je me retournai et repris place sur la chaise en observant le visage endormi et apaisé de Jellal. Je posai ma main sur la sienne, étant agréablement chaude. Je restai ici à le veiller, silencieuse, comme une mère s'émerveillait devant son nourrisson qui dormait. Je me sentais accalmée...
Vers dix-sept heures et demi, il soupira doucement en bougeant difficilement ses muscles. Souriante, j'attendis qu'il ouvre ses yeux d'émeraude qui m'avaient tant manqué et qu'il s'habitue à la lumière. Il plissa doucement les paupières avant de grommeler une injure ; je ris intérieurement, ne connaissant pas le Jellal flemmard. Au bout de quelques instants, il les ouvrit enfin. Je le voyais étonné, perplexe... Je l'interpellai :
— Jellal ? Comment te sens-tu ?
Il se retourna brusquement vers moi ; il était choqué. Il me répondit enfin :
— Bien, assez bien même. Mais pouvez-vous m'expliquer pourquoi je suis ici ?
— Bien sûr. Tu te rappelles, quand nous étions dans l'arbre ?
— Oui.
— Tu as perdu connaissance ; le médecin pense que c'est une baisse de tension. Néanmoins, des soldats sont arrivés et t'ont emmené en salle de soin. Le docteur t'a ausculté, puis je t'ai veillé pendant plusieurs heures.
— Il ne fallait pas, vous avez bien d'autres choses à faire...
— Non.
Il commença à s'appuyer de ses coudes pour se relever, mais je posai ma main sur son torse en lui répliquant :
— Tu dois te reposer Jellal. Tu dormiras ici, tu reprendras le travail demain.
Il s'affala sur le matelas en me murmurant :
— Mais je dois m'occuper de vous...
— Ne t'inquiète pas, Mère a envoyé une femme à mon service pendant que tu te reposeras.
— Je vois ça... Mais elle a mal mis votre robe ! s'exclama-t-il alors. Venez, reprit-il en se relevant.
— Mais Jellal... bafouillai-je en le sentant me ramener sur son lit.
— Laissez-moi faire, d'accord ? me susurra-t-il suavement à l'oreille avant d'en embrasser l'arrière.
Un frisson fit relever mes épaules nues. Je lui chuchotai :
— D'accord.
Je m'assis doucement dos à lui, contre son torse brûlant que j'avais envie d'observer et caresser. Ses bras m'étreignirent tendrement, m'entourant chaleureusement la taille. Je le sentis m'embrasser dans la nuque soigneusement, faisant courir des rougeurs sur mes joues et des frissons dans mon dos. Je lui murmurai timidement :
— Je pensais que tu devais arranger ma robe...
— Aussi, mais j'avais envie de commencer par cela.
Ses lèvres brûlantes se plaquèrent brusquement sur le côté de ma gorge qu'il commença à embrasser avec plus d'entrain. Des soupirs coupés m'échappaient, comme un détenu quittait sa prison : furtivement et rapidement. Je murmurais son prénom sans arrêts, l'appelant, le retenant contre ma peau, ne souhaitant plus qu'il s'en détache.
Soudainement, il quitta mon cou. Comme instinctivement, je me retournai et posai ma main sur sa nuque, prête à le ramener vers moi, quand je tombai face à sa musculature, me coupant dans mon élan. La souplesse de sa silhouette, les traits fins qui dessinaient des muscles plutôt marqués... Si l'on devait comparer un chevalier à lui, tout le monde rirait en criant que Jellal ne faisait pas le poids à ce niveau-là, mais pourtant je trouvais mon valet irrésistible, comme cela. Pourquoi devait-il être si charmant ? Il avait une psychologie et un physique de rêve ! Comment pouvais-je ne pas ressentir des choses pour lui ?
Soudainement, il me porta pour me poser sur ses cuisses en amazone. Avec de grands yeux étonnés, je le fixai et je ne cessais plus de rougir. Je baissai timidement la tête :
— Jellal...
Il me releva le visage doucement :
— Erza...
Il me lançait un regard tendre ; mes joues rosirent de plus belle et ma main perdue dans sa chevelure bleue se crispa légèrement.
— Calmez-vous, me susurra-t-il en posant la sienne sur ma joue brûlante.
— Mais tu...
— Je sais, je suis étrange à votre égard, mais pour une raison précise, ma princesse.
— Laquelle ? le questionnai-je.
— C'est un secret, ma douce.
— Dis-le-moi.
— Si je vous le disais, ça n'en serait plus.
Alors, ses doigts glissèrent sur ma nuque pour me rapprocher doucement de son visage. Toute étonnée, je me laissai en l'observant, le trouvant confiant. Lorsque nous fûmes proches, il caressa ma peau et mes lèvres délicatement avant de s'avancer en fermant les yeux tandis que je faisais de même.
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Désolé du retard ! J'espère que ce chapitre vous plaît !
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