XLII ~ Dauphin ~
J'observais Gisèle penché sur Jellal, yeux exorbités.
— Oh, seigneur ! Ce serait toi ? Oh, ce serait vous ?
Elle prit les deux mains de l'homme que j'aimais :
— Dites-moi, racontez-moi votre vie ! Qui vous a donné ce collier ?
Jellal fronça les sourcils, perdu :
— Ma mère me l'a donné... Ce serait un cadeau de mon père, mais je ne l'ai jamais connu... Il est mort avant que je naisse...
— Alors, elle est encore vivante ?
Mon bleu hocha la tête.
— Elle ne vous a jamais rien expliqué, n'est-ce pas ?
— Rien, confirma-t-il.
— Je vais donc vous raconter...
La vieille femme s'assit à nos côtés, gardant les mains de Jellal entre les siennes.
— Sans doute avez-vous entendu parler du coup d'État fait dans notre Royaume de Dauphiné ?
— Par Auguste ? se hasarda-t-il.
— Non, par son père : Auguste a pris la suite à sa fin de vie, mais certains racontent que le fils l'aurait écourtée lui-même. La famille royale entière aurait alors été torturée jusqu'à la mort... mais visiblement non puisque vous êtes ici.
Jellal écarquilla ses yeux verts.
— Lydia, Reine du Royaume de Dauphiné, portait un enfant au moment du coup d'État. Visiblement, elle a pu s'enfuir et vous sauver... Notre bon Roi nous avait expliqué que ce pendentif...
Elle le pointa du doigt :
— Est transmis de père à enfant, seul l'héritier du trône se doit de le détenir... Le dauphin est le symbole de la royauté de Dauphiné... Mon Prince, je vous souhaite la bienvenue dans votre royaume... s'inclina-t-elle respectueusement.
Jellal restait immobile, lèvres entrouvertes, sous le choc. Tout un puzzle s'assemblait sans doute dans son esprit, et il regardait une énième fois son bijou, le tournant entre ses doigts minces pour l'observer sous toutes les coutures.
— Jellal, l'interpellai-je, tu vas bien ?
Il hocha à peine la tête, serrant doucement ma main. Les paroles de la voyante me revinrent soudainement en mémoire : n'avait-elle pas parlé d'un élément qui pourrait tout arranger ? Elle avait donc eu raison.
— Mon Prince, vous allez reprendre le pouvoir ?
— Je... non ? Je ne sais pas... Je n'en ai aucune idée... soupira-t-il en m'observant. Erza, je ne sais que faire...
— Réfléchis, lui conseillai-je en prenant tendrement sa main, tu as le temps.
— Vous pourriez le vaincre en duel... proposa Gisèle.
— Je ne sais pas me battre.
— Je pars annoncer la nouvelle aux autres, s'inclina-t-elle en se relevant pour sortir.
Seuls, Jellal me raconta que sa mère restait cloîtrée dans sa chambre à chaque venue d'Auguste ; il comprenait désormais pourquoi. Il savait également à quoi servaient ces herbes empoisonnées : pour tuer celui ou celle qui souhaitait sans doute en finir avec la famille royale de Dauphiné, s'il y avait agression. Jellal inspira longuement sans quitter mon regard des yeux :
— Si je me battais et gagnais, je reprendrais ma place, je suppose, et vous pourriez devenir mon épouse légitime...
Un petit sourire glissa sur ses lèvres à la simple image d'un amour parfait. Il laissa un baiser sur ma tempe :
— Le problème est que je ne suis pas assez fort... Je crains de périr sous ses coups si je me battais...
J'acquiesçai :
— Certes, mais Auguste semble plus fait de gras que de muscles, tandis que ta silhouette est plus élancée. D'ailleurs, souris-je en caressant ses bras fermes, tu es plus fort que ce que tu dis... Tu aurais tes chances...
Jellal semblait peser le pour et le contre, puis finit par sortir, prenant ma main. Tout le village s'était ressemblé autour de la maison de la vieille dame et s'inclinait désormais face au Prince qui rougissait, gêné :
— Relevez-vous... Je n'ai pas droit à autant de respect...
— Mais vous êtes l'héritier ! Bien sûr qu'vous y avez droit !
Il fut ensuite applaudi ; Jellal finit par toussoter pour prendre la parole :
— Après réflexion, je pense tenter de reprendre le pouvoir, ce qui me permettrait d'épouser Erza, la princesse qu'Auguste devait prendre pour épouse, ici présente.
Des regards tout aussi étonnés et brillants se dirigèrent vers moi, et l'on se courba, me rendant intimidée.
— J'aimerais apprendre à manier l'épée ; qui pourrait m'enseigner cet art ?
Tous les yeux se tournèrent vers un vieil homme moustachu, Gustave de ce que j'entendais. Nous le rejoignîmes, et celui-ci nous expliqua qu'il avait longtemps servi la cavalerie du Royaume de Dauphiné avant d'être rejeté une fois inutile. Il nous invita dans sa cabane : de nombreux instruments de guerre étaient soigneusement posés contre les murs, entretenus avec soin.
— Alors, voyez ce que je pourrais vous offrir...
Il tira fièrement une épée argentée d'un fourreau de cuir, puis la donna à Jellal qui la saisit d'une main avant de s'agiter avec.
— Elle vous plaît ? Vous sentez-vous à l'aise avec ?
Mon bleu hocha la tête, yeux brillants. Il suivit ensuite Gustave dans la forêt et lui demanda de frapper l'arbre pour qu'il puisse corriger sa posture autant de fois que nécessaire. Quelques heures plus tard, l'entraînement se termina ; Jellal alla se baigner malgré le froid pour se détendre, avait mangé et s'était couché sans un mot. Le lendemain, ce fut la même histoire, et cela dura toute une semaine.
Jellal était en colère, je le voyais, et chaque coup porté n'était que rage : sans doute avait-il l'impression qu'Auguste et son père lui avaient tout pris, et plein de haine, il cherchait à le détruire. La rage ne s'épuisait pas.
La semaine d'après, on nous apprit que les soldats des deux royaumes nous cherchaient : Jellal pour le tuer, moi pour le mariage. Tout le village avait pris les dispositions nécessaires pour nous cacher : je ne les remecierais jamais assez.
Quelques jours après la venue de gardes, un gamin toqua à la porte pour m'apprendre que mes parents seraient au palais, demain, pour en discuter avec Auguste. Jellal apparut derrière moi, main sur ma hanche :
— Je pense que c'est le moment pour faire notre apparition.
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Je vais vraiment finir l'histoire avant lundi, voire dans la soirée o..o goood !
Alors, si je suis mon plan, il reste un chapitre et un épilogue huhu ; oui, la fin est PLUS QUE PROCHE 😶😱
Ça va me manquer d'écrire sur cette histoire, et...
/stop, les mots de fin à la fin ; rendons à César ce qui est à César/
Sur ce, à très bientôt >..< ❤
Au fait : Quelques uns d'entre vous ont trouvé, ou étaient proches de la vérité... Petit coucou à jerza38, Alexiattitude et Erobinza ! 😉❤
J'espère évidemment que le chapitre vous a plu ! ❤
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