XI ~ Bal ~
Je me dirigeai vers Jellal qui s'occupait des boissons tandis que les nobles commençaient à se lever pour discuter entre eux. Je souris radieusement, le fixant dans les yeux amoureusement. Alors qu'il me servait un verre de vin, il ne me perdait pas du regard pour autant. Il me demanda en me le donnant :
- Alors ? De quoi avez-vous parlé ?
- Hum...
Je regardai autour de moi, je m'avançai et je lui chuchotai rapidement à l'oreille :
- De toi.
Il sembla surpris. Je souris, bus un peu de mon verre et continuai :
- Pourquoi as-tu l'air étonné ? Ça se voyait pourtant que...
- Pas ici, s'il vous plaît... C'est gênant, ajouta-t-il avec des joues rosies.
- Pourquoi donc ?
- Trop de personnes, me confia-t-il plus bas.
- Dans ma chambre, à la fin de la soirée dans ce cas ?
- Oui, ce sera très bien.
J'acquiesçai.
- Erza !
Je me retournai, et c'était des petites duchesses de la quinzaine qui m'avaient interpellées. Je ne me souvenais plus de leur nom ; je me contentai de leur sourire en m'inclinant. Elles m'attrapèrent par le bras et m'éloignèrent de mon valet qui semblait amusé. La brune s'écria :
- Alors c'est vrai ? Votre valet vous a vraiment enlacée ?
- Oui, mais je ne me sentais pas très bien... Il voulait simplement me réconforter.
- Beaucoup pensent que vous vivez des aventures dans votre chambre, avec lui... En même temps je vous comprends : son corps semble parfait, murmura-t-elle en l'observant furtivement.
- Oh non ! m'exclamai-je vivement en mettant mes mains en avant. Il ne s'est jamais rien passé de tel ! Nous sommes certes amis, mais nous n'avons jamais pensé à cela !
- Je veux bien vous croire... Mais je ne comprends toujours pas : pourquoi avoir repoussé Auguste, un si bel homme ? Je vous envie de vous marier avec... On m'a promise à un vieux grincheux.
- Je n'étais pas à l'aise, je n'avais pas envie de lui donner mon premier baiser dès notre première rencontre...
- Alors vous aimez faire languir les hommes ?
- Pas du tout ! Vous ne comprenez pas...
Je soupirai, ne sachant plus comment leur expliquer. Je repris :
- Je m'excuse, je discutais avec mon valet... Ce n'est pas très poli de l'oublier.
- Excusez-nous.
Nous nous inclinâmes respectivement et je pus revenir voir Jellal. Il me sourit malicieusement :
- Que vous ont-elles raconté cette fois ?
- Elles ont cru que... nous entretenions une relation assez... physique...
Il leva les yeux au ciel, soupirant d'amusement :
- Quelle imagination... Et à leur âge...
Il m'observa plus attentivement pour me confier :
- Après... Vu tout à l'heure...
- Elles parlaient de plus, rougis-je. De passions charnelles...
- Je vois... Nous n'y sommes pas encore, peut-être que dans quelques jours... plaisanta-t-il.
Remarquant ma mine gênée, il reprit :
- Ne vous inquiétez pas, je ne saute pas de femme en femme. Je ne suis pas un coureur de jupons. Et puis, me susurra-t-il en se penchant à mon oreille, je n'ai encore jamais rien fait avec une femme.
- Vu ton physique, j'aurais cru que si...
Il secoua la tête de droite à gauche en servant une femme qui le regardait avec des yeux langoureux. Elle m'énervait... Je décidai de la jouer séductrice. Je l'interpellai, mèche de cheveux aux doigts, le regardant tendrement dans les yeux :
- Jellal ?
- Oui ? me répondit-il en m'observant.
- Je me disais que... comment dire... murmurai-je en enroulant mes cheveux autour de mon index au niveau de ma poitrine.
En vérité, je m'étais lancée dedans sans avoir idée de quoi dire. Il sourit :
- Vous ne savez pas comment attirer mon attention ? Il est vrai que vous êtes bien jalouse...
Je rougis en baissant la tête :
- Tu sais me mettre mal à l'aise, toi...
- Oui, c'est assez amusant d'ailleurs...
- Sadique ?
- Un peu. Vous êtes surtout adorable quand vous êtes gênée.
- Oh, Jellal, rougis-je.
Il sourit. Alors qu'il s'apprêtait à me répondre, il fut devancé par la musique. Il me susurra :
- Bonne chance Erza. Je vous regarderai.
- Vous me regarderez tomber...
- Mais non... Allez-y vite, Auguste vous attend.
J'acquiesçai, posai mon verre sur la table et je me dirigeai vers le centre de la pièce. Tous les autres couples nous observaient, autour. Gênée, je pris la main qu'il me tendait et posai l'autre sur son épaule tandis que la sienne me prenait la hanche. La tête baissée, je commençai à doucement danser avec lui. Il n'y allait pas vite, me permettant de survivre à la cadence. Je regardai brièvement au-dessus de son épaule et je vis Mère me juger avec sévérité. Je frémis, savant pertinemment que... Je venais d'écraser son pied. Je commençais à faire n'importe quoi...
Je tentais de me concentrer, mais rien à faire... Alors que j'entendis un premier pouffement, je trébuchai et je me retrouvai sur le sol. Les rires fusèrent rapidement et ce fut avec des larmes débordant des yeux que je me levai pour courir, pousser les portes violemment et m'enfuir dans les couloirs. J'étais tout simplement pitoyable...
Je m'arrêtai, posai mon front contre un mur froid et je me mis à sangloter dans mes mains. J'étais nulle ! J'étais tout sauf une noble ! J'étais à moquer !
Je me fis aplatir contre le mur par une chaude présence. Je me retournai et je sus directement de qui il s'agissait :
- Jellal... Pourquoi me suis-tu ?
- Vous comptez bien trop pour moi pour que je vous laisse... Vous êtes trop importante...
Il m'enlaça dans ses bras puissants en posant ses lèvres chaudes sur ma peau. Il me murmura tendrement :
- Nous allons vous changez les idées... Calmez-vous...
Il m'embrassa doucement sur le front tandis que je l'enlaçais fortement. D'une main, il sécha tendrement mes larmes sans pouvoir s'empêcher d'effleurer mes joues tandis que l'autre me massait le dos. Je finis par nicher ma tête dans son cou, le faisant m'enlacer plus. Il me proposa :
- On se promène dans les jardins ?
- Non, reniflai-je. Après le bal, ils restent souvent ici.
- Alors, venez.
D'un bras, il me serra contre lui et il m'emmena dehors. Nous nous dirigeâmes ensuite vers les écuries ; il me demanda :
- Une balade à cheval, ça vous dit ?
- Oui.
- Et juste pour vous faire plaisir, nous monterons le même.
Je souris, l'enlaçai et lui murmurai :
- Je suis certaine que tu n'es pas contre non plus.
- C'est vrai. Vous voulez peut-être mettre des bas ?
- Non, ça ira très bien. Je ne veux pas remettre les pieds au château pour le moment ; j'ai trop peur qu'ils se moquent encore de moi...
- Ma pauvre Erza... Vous n'avez pas eu de chance...
- Que disaient-ils ? le questionnai-je en le suivant dans le bâtiment.
- Que vous n'étiez pas faite pour la royauté... soupira-t-il en sortant un beau et athlétique cheval noir du dernier box.
- Et Auguste ?
- Il avait honte.
- Père et Mère ?
- La même réaction, me répondit-il en nettoyant sa robe. Essayez, ajouta-t-il en me tendant la brosse.
Je la pris et posai ma main sur sa peau douce qui se soulevait au rythme de ses respirations. De l'autre, je brossai doucement son flanc avant de m'arrêter :
- J'ai peur de lui faire mal...
Il me colla tendrement au niveau du dos et il posa sa main sur la mienne. Souriante et timide, nous brossâmes sa robe ensemble. Puis, il posa la selle sur son dos doucement, l'attacha par la sangle, mit la bride et me prit la main en me déclarant :
- Allez-y.
Je posai mon pied sur l'étrier, grimpai en m'aidant de mes jambes et je me dressai sur la selle. Il me demanda :
- Pouvez-vous vous coller au fond, s'il vous plaît ?
J'acquiesçai, laissai mes pieds dans le vide et me recalai. Vivement, il monta dessus et passa les siens dans les étriers. Il prit les rênes et commença à le faire avancer tandis que je passais mes bras autour de sa taille en posant mes mains sur son torse chaud et musclé. Il m'annonça :
- On va aller vers la forêt, si vous le voulez bien.
- Avec plaisir, murmurai-je en collant tendrement ma joue à son dos.
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